The Black Dahlia Murder: Retour sur le concert avec Suffocation,Decrepit Birth et Necrot (16 octobre 2017)
L’automne installé, il s’en vient difficile de choisir son accoutrement pour participer à des célébrations festives et musicales. Surtout à mon âge car je tente de fuir tout ce qui pourrait m’irriter la gorge ou me mettre la guedille au nez. Sachant qu’il fait un peu plus frisquet en s’y rendant, on sait qu’il fera excessivement chaud lors du spectacle auquel nous participons.Un mélange qui se veut, punitif!
Lors de l’arrêt de The Black Dahlia Murder lundi soir, il y avait une foule plutôt compacte aux Foufs et ce, même vers 19h00. Il faut croire que ce n’est pas tout le monde qui se rendait pour voir et entendre Roger Waters.
La vieille garde death métallique s’était donné rendez-vous. Des membres de Gorguts, Cryptopsy et Despised Icon étaient sur place pour venir encourager cette force féroce qu’est Suffocation, surtout que Frank Mullen avait confirmé sa présence. Comme je l’ai déjà écrit sur ce blogue, les présences de Frank the Tank se veulent de plus en plus parsemées.
Si la vieille école semblait beaucoup plus intéressée par la présence de Suffocation, Necrot et Decrepit Birth, il ne faut pas négliger l’impact qu’a The Black Dahlia Murder sur un public plus jeune.
Autrement dit, cette tournée se veut un mariage parfait entre la vieille et la nouvelle école, sans ressentir que le tout va se scinder à un moment donné.
Au diable la chaleur! Ne voulant pas me geler le haut du cou, j’ai décidé de porter mon hoodie qui a pris le bord en entrant, par contre. Avec une présence dès 18h30 sur scène et un arrêt aux environs de 18h50, en avance sur la planification, j’ai dû déclarer forfait pour la formation canadienne Wormwitch. Selon les commentaires recueillis, le groupe a su impressionner et il serait intéressant de les revoir dans une salle comme les Katacombes, par exemple!
À l’heure où a commencé le dernier épisode où l’on voir Nadine dans District 31, nous avions droit à Necrot. Le trio californien a sonné la cloche qui allait donner le ton à la soirée. Avec une poigne directe sur le style antique du death métal, le groupe a envoyé leur chanson The Blade, directement dans nos canaux auditifs. Avec sa bouille qui correspondrait à un amalgame de la stature de Dan Lilker de Nuclear Assault avec une touche de Schmier de Destruction, Luca Indrio se veut imposant dans son rôle de leader, chanteur et bassiste.
La satisfaction ressentie face à la pureté saligaude de leur son et la simplicité dans l’approche a atteint son but. Par la suite, l’amateur de death métal commun s’est rué à leur table de marchandises pour s’empiffrer de vinyles et de t-shirts sombres.
Decrepit Birth a pris plus de temps que prévu pour installer leur artillerie qui se veut plutôt lourde. Le kit de percussions de Matthew Paulazzo (batteur lors des tournées avec le groupe) est beaucoup plus spacieux que celui utilisé par Chad Gailey de Necrot. Quelques tests ici et là en plus de quelques tentatives pour balancer la sono et s’en était fait pour Decrepit Birth qui a assené un coup plutôt violent au public montréalais qu’il n’avait pas visité depuis plus de 5 ans.
Technicité, précision et gutturalité se voulaient omniprésentes lors de la prestation du groupe. Amoncellement de participants qui ont voulu prendre part au bal des entrechoqués, la masse se voulait plus intense et la capacité de bien virevolter laissait place à un mosh pit plutôt opaque. À point, le groupe ne lésine pas sur les moyens. La basse se voulait concise et je crois même que le guitariste Matt Sotelo joue de sa guitare sur des pistes préenregistrées, question de bien le doubler lorsqu’il effectue des solos.
Essoufflés, les fans ont su apprécier ce retour tant attendu venant de la part de Decrepit Birth en souhaitant que les musiciens ne nous laissent pas poireauter encore aussi longtemps envers leur prochaine visite.
La prestation de Suffocation a pris des airs de passation des pouvoirs, lundi soir. Frank Mullen a débuté le concert avec la vigueur que nous lui connaissons. Sa main agile bat la mesure et ses mimiques demeurent attrayantes.
Juste avant d’entamer Return to the Abyss, Frank Mullen a invité Kevin Muller sur scène. Celui qui prend la place de Mullen lorsque ce dernier n’est pas présent sur scène avec le groupe s’est retrouvé devant la foule pour recevoir les bons mots venant de la part de Frank Mullen.
« Chaque Seigneur Sith a son apprenti! » a-t-il annoncé. « Eh bien, voici le mien! »
Ce moyen se voulait empreint d’émotion dans un sens. Ce geste de la part de Mullen et l’acceptation de la part du public venait probablement de terminer, peut-être, un chapitre dans la carrière de Suffocation.
Est-ce que nous avons eu droit au dernier concert de Mullen à Montréal? Je souhaite bien que ce ne soit aucunement vrai mais il reste que si c’est le cas, nous avons eu droit à une surdose d’énergie excessivement bruyante!
Après la prestation de Suffocation, le contingent de la vieille école est redescendu à l’étage inférieur pour discuter de tout ce qui venait de se passer. Tout le monde y allait avec sa théorie, avec les espoirs face à une autre visite avec Mullen et une panoplie d’autres idées. Avec quelques gorgées, les échanges se voulaient amicaux et intéressants.
Lorsque je suis retournée en haut, The Black Dahlia Murder était en train d’achever la besogne. Trevor Strnad n’était pas en bédaine et lui et son groupe ont enligné une bonne série de chansons qui provenaient des albums qui meublent leur discographie.
Agréable au niveau de la haute voltige à la guitare, il reste que le groupe se veut excessivement adroit. On sent que le métier est présent et que malgré les nombreux changements de personnel, l’union fait tout de même la force!
Cette tournée de The Black Dahlia Murder a probablement entrainé la caravane la plus intéressante cette année, en ce qui concerne une certaine variété death métallique, étant donné que de nombreuses sous-couches étaient bien représentées, lundi dernier.