Soulfy : Retour sur le concert avec Cannabis Corpse et Noisem (20 octobre 2017)
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Soulfy : Retour sur le concert avec Cannabis Corpse et Noisem (20 octobre 2017)

Soulfly propose un concept intéressant pour cette tournée. Max Cavalera a décidé d’interpréter l’album de Nailbomb « Pointblank » de façon intégrale. Est-ce que Nailbomb s’est reformé? Non, pas vraiment.

Alex Newport de Fudge Tunnel n’est pas de retour sur le marché musical. C’est vraiment Soulfly qui s’approprie l’album et question de combler l’absence de Newport, Max a décidé d’inclure son fils Igor Jr. dans la formation.

Et c’est probablement ce qui rend ce concept encore plus intéressant car de voir Max Cavalera avec deux de ses fils sur scène, c’est quelque chose qui se veut magistral.

En ouvrant la soirée dès 18h30 avec Lody Kong, il m’était impossible d’être sur place à temps. Je me suis donc présenté lorsque Noisem montait sur les planches des Foufounes. Avec la batterie et les amplificateurs de Soulfly déjà en place derrière, je me demandais comment le quintette Noisem allait pouvoir bouger sur le peu de place qu’il leur restait.

Aucun problème car Noisem est maintenant un trio. Ce fait se voulait plutôt surprenant. Sur les sites métalliques spécialisés, personne n’a fait mention du fait que deux membres aient quitté la formation l’année dernière.

Avec leur approche plus minimaliste qu’à l’époque, Noisem privilégie maintenant la parcelle grindcore de leur son. Avec une sonorité qui s’apparente beaucoup à celle de Repulsion et du vieux Carcass, ce trio américain a su nous divertir mais sans nous offrir une dose de nouveauté par contre.

Cannabis Corpse roule à pleine vitesse grâce à leur nouvel album Left Hand Pass. Même si, à la base, ce groupe se veut un projet musical humoristique de Landphil de Municipal Waste, il ne faut pas croire que Cannabis Corpse manque de sérieux.

Avec un humour certain, des interventions loufoques mais une poigne bien serrée sur le death métal, le groupe de la Virginie a impressionné, vendredi dernier. L’ajout de Ray Suhy à la guitare a donné encore plus de panache au groupe. D’entendre Landphil parler avec sa voix normale (au lieu du ton gras du death métal) entre les chansons ou même entre un refrain et un couplet pour remercier la foule participative ajoute à la dimension amusante du groupe.

Le cannabis demeure leur sujet de prédilection et nous avons même eu droit à la visite d’une cocotte dansante pendant le spectacle. Bien protégée par son costume, cette cocotte à forte teneur en THC est venue jouer du coude avec ceux qui s’adonnaient à la bastonnade, devant la scène.

De larges couvertures militaires recouvraient les amplificateurs de Soulfly. Un décor minimaliste prenait place sur scène avec quatre cibles que l’on retrouve dans les champs de tir, qui faisaient office de décor. Zyon Cavalera a pris place derrière sa batterie tandis que son père a empoigné sa guitare. Pendant ce temps, son frère cadet Igor s’installait aux séquences. Un microphone était accroché devant lui. Il était impératif que Max Cavalera avait besoin d’un technicien en bizouillages électroniques en plus d’un gueulard à la voix juvénile. Son fils se voulait donc un candidat parfait. Arborant un t-shirt de Today is the Day, nous sentions que le jeune Cavalera avait fait ses leçons en ce qui concerne le genre plus expérimental.

Le groupe n’a pas menti et nous servi l’album Point Blank en entier, pour un peu plus d’une heure de musique. Les seules différences demeurent probablement le solo de guitare de Marc Rizzo en plus des prouesses de Zyon aux percussions lors d’un solo qui a permis à son père de s’abreuver.

Parlant du paternel, il semblait en très grande forme et moins omnipotent que d’habitude. La vigueur imposée par ses deux fils, tout spécialement par les cris surhumains lâchés par Igor, a sans aucun doute remis de la mine dans le crayon du Brésilien.

Au-delà de la performance étincelante de Soulfly, il reste que je demeure encore plus charmé par la présence de Cavalera et de ses deux fils dans son groupe. C’est plutôt phénoménal que, dans le domaine métallique, des musiciens puissent se retrouver un jour à partager la scène de façon aussi convaincante avec leur progéniture.

Aucunement blasés, nous ressentions que les deux jeunes Cavalera voulaient s’imposer et se faire respecter, en faisant comprendre que s’ils étaient sur scène, ce n’était pas grâce au lien sanguin uniquement mais plutôt pour leur capacité à jouer et à produire des éléments sonores, chaotiques!

http://www.soulfly.com/

 

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      Photos : Mihaela Petrescu