A Perfect Circle: Retour sur le concert de Laval (14 novembre 2017)
Même une personne non-voyante aurait pu voir les avertissements face à l’interdiction en ce qui concerne la prise de photo ou de vidéo, sous peine d’expulsion. Il y en avait partout, vraiment partout. Le budget annuel en feuilles de photocopieuse a probablement explosé pour la Place Bell de Laval, qui devait passer le message.
C’était ce qui se retrouvait sur toutes les lèvres depuis une semaine. Après qu’une soixantaine de personnes eurent été expulsés du concert d’A Perfect Circle lors d’un concert précédent, il fallait se demander si cette règle serait maintenue pour le reste de la tournée.
Dès que tu mettais le pied devant l’amphithéâtre, c’était clairement indiqué et ce, dans les deux langues officielles, question de rapprocher les deux solitudes. Le système de sécurité était doté d’une efficacité incroyable. Armés de lampe de poche, les agents pointaient ceux qui étaient soupçonnés d’utiliser un appareil et dans un délai plutôt rapide, un autre agent de sécurité allait s’informer de ce qui se passait.
Personne n’a semblé prendre de chance étant donné l’absence de cette luminosité habituelle qui règne lors des spectacles modernes. De mon emplacement, je pouvais voir le parterre qui brillait par… son obscurité complète!
Sérieusement, c’était beau et agréable. Il est à souhaiter que ceci devienne un nouveau standard et je suis plutôt certain que nombreux sont ceux qui en sont sortis satisfaits. Si plusieurs se voulaient rébarbatifs face au comportement de la bande à Maynard, il est fort à parier qu’ils ont changé leur fusil d’épaule étant donné la communion vécue hier soir.
Il serait facile de dire que c’était comme dans le temps, avant que toute cette panoplie de bidules commence à nous boucher la vision mais il faut admettre que personne n’a eu la vue obstruée ou le regard détourné par une source de lumière artificielle.
Absent de la scène depuis une bonne dizaine d’années, il semblait risqué de produire A Perfect Circle, un mardi soir, dans un aréna. Il faut croire que le public s’ennuyait du groupe et que probablement que la dernière visite en juin de Tool ait redonné le goût aux amateurs de se replonger dans la discographie du « deuxième groupe » de Maynard James Keenan.
Le groupe a débuté son concert avec The Package, pendant qu’un énorme rideau blanc servait d’écran pour que l’on puisse voir uniquement l’ombre des musiciens, étant donné qu’ils étaient éclairés de l’arrière. À la tombée du rideau lors des coups de semonce, nous avons vu que le groupe était disposé selon le plan habituel de la formation.
Maynard est sur une plate-forme, au même niveau que les percussions. Il en est de même pour James Iha, qui est à la droite de Keenan, pour manipuler sa guitare et ses claviers tandis que le bassiste Matt McJunkins et le leader du groupe Billy Howerdel occupent le devant de la scène.
Les éclairages se veulent astucieux mais sobres. Le tout est feutré, jamais trop éclaté et on porte notre attention sur les musiciens et sur cette « chevelure » que porte Keenan. Le groupe alterne les chansons qui se veulent plus épicées tout en évitant certains coups majeurs. C’est pourquoi des chansons comme 3 Libras (All Main courses Mix) qui se veut le remix et non l’originale, Counting Bodies Like Sheep to the Rhythm of the War Drums, en plus des reprises que sont Imagine et (What’s So Funny ’bout) Peace, Love and Understanding se sont retrouvées sur la liste de la soirée au détriment de gros canons comme Pet, Passive et surtout Judith.
Ce type d’omission a semblé déplaire à certains quoique le fait d’entendre la puissante Magdalena, l’incroyable The Outsider, l’introspective By and Down et l’imposante Weak and Powerless est ce qui a permis à de nombreux fanatiques de catégoriser cette soirée comme étant un succès retentissant.
A Perfect Circle a proposé trois nouvelles chansons que sont Hourglass (Pas certain pour la voix de robot par contre. Trop Styx à mon goût), Feathers et The Doomed qui seront fort probablement disponibles sur le prochain album du groupe, qui paraitrait au début de l’année 2018.
Et un retour en ville pour une tournée marquant la sortie de ce prochain album? À voir et à entendre la réaction des gens hier soir, il est impensable que Montréal (ou Laval) soit boudée.
De la console de son, Mihaela Petrescu avait l’opportunité de prendre des images du groupe.
Voyez l’essentiel dans la galerie, au bas!