Critiques en vrac : Que de l’encrassé avec Asenblut, Pénombre et Shining
Asenblut
Legenden
AFM Records
Si Amon Amarth chante en anglais, Asenblut s’exprime dans sa langue maternelle qu’est l’allemand. Originaire de Göttingen, ce groupe sévit depuis une dizaine d’années et demeure plutôt inconnu de ce côté de l’Atlantique.
La sonorité du groupe est similaire à celle des Suédois. Un death métal mélodique est proposé sur ce mini-album qui regorge aussi de quelques substances malsaines du domaine du thrash, du black et quelques montées en épingle des guitares qui rappellent les albums antiques d’Amon Amarth.
La langue allemande offre une dimension encore plus agressive au groupe. Lorsque le chanteur Tetzel articule, les mots qui en ressortent se veulent excessivement sévères. Comme lorsque l’on se faisait apostropher par notre prof de sciences physiques, au secondaire, quand on mettait trop de liquide dans notre bécher!
Asenblut (qui voudrait dire « sang asgardien ») y va même d’une version plutôt musclée de la pièce God Or Man de Manowar qui subit un lifting plutôt intense avec la voix grommeleuse et les blast beats!
Les quatre autres chansons qui meublent ce mini-album vous démontrent justement comment le groupe peut se débrouiller avec une couple de haches, des casques pas trop magannés et un drakkar qui ne prend pas l’eau!
Parfait pour le Viking qui ne se peut plus d’attendre le prochain album des Gardiens d’Ásgard!
Pour entendre la chanson Asenblut, vous devez [youtube href= »https://www.youtube.com/watch?v=V5vw3_WR3Eo »]cliquer ICI![/youtube]
Pénombre
Méphistophélès (ou le Diable sur Terre)
Tour de Garde
Aussi cru qu’un plat dégusté par un crudivore, le métal de Pénombre se veut froid, cru et noirci. Offert sur un plateau crasseux, leur approche se veut fortement influencée par la vague scandinave du début des années ’90.
Mini-album de quatre chansons qui décrit l’ascension puis la chute de Lucifer, on peut en humer l’odeur perfide des feux de l’enfer. Avec une production très débraillée et grossière, on ressent amplement cette ambiance des productions du genre comme ce que proposait Darkthrone, Gorgoroth ou Ulver, en début de carrière.
Spiritus de Neige et Noirceur participe à l’enregistrement en proposant des interludes lors des transitions, accentuant le côté glauque qui se retrouve sur cette production.
Si le côté rude et aigre du métal noir vous titille les narines, Pénombre est à mettre dans votre liste étant donné que leur poigne sur le genre se veut pure, saine et fidèle au genre.
Pour avoir accès au matériel du groupe, cliquez sur le lien, juste en bas!
https://penombre.bandcamp.com/releases
Shining
X – Varg utan flock
Season of Mist
À chaque fois que Shining lance un nouvel album, je suis étonné. Étant donné que Kvarforth, le leader de la formation, a une forte propension à promouvoir le suicide, je suis toujours surpris de voir que lui-même soit toujours en vie!
Et je le vois d’un bon œil car pour être franc, j’adore le groupe et pour avoir déjà jasé avec Kvarforth lors d’une entrevue, je me suis rendu compte qu’il était plutôt particulier. Comme sa musique!
La douleur est encore un élément central dans la musique et les thèmes qui se retrouvent sur ce dixième album. X – Varg utan flock (qui se traduirait par « un loup sans meute ») propose un black metal empreint de rock, de contrition et de déchirement. Même lorsqu’une chanson comme Svart Ostoppbar Eld démontre une certaine d’agressivité, on y injecte tout de même une portion plus accablante de guitare acoustique et de lamentation.
Sur Jag Är Din Fiende, Shining catapulte une véritable barricade sonore. Cette pièce est robuste mais demeure très ouverte et te signifie que c’est le temps de lever le poing. Han Som Lurar Inom déborde de vitesse quoique le bolide vienne se frapper brutalement contre le garde-fou, laissant les musiciens s’en sortir avec des cadences plus lourdaudes et Kvarforth, pâtissant…
Le piano sur Tolvtusenfyrtioett vient offrir un moment de plénitude, question de finir le tout avec Mot Aokigahara, une autre pièce apaisante qui se laissera interrompre par une pétarade angoissante, lors des dernières mesures.
Oui, l’année 2018 est encore jeune mais je sens que cet album va me suivre tout au long de l’année. Pas pour son positivisme, mais plutôt pour l’effet d’assouvissement qu’il procure!
http://www.shiningasylum.com/
[youtube]LMKGnxHk5QI[/youtube]