Killswitch Engage : Retour sur le concert avec Anthrax et Havok (25 janvier 2018)
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Killswitch Engage : Retour sur le concert avec Anthrax et Havok (25 janvier 2018)

En suivant mon périple sur mon compte sur setlist.fm, je me rends compte que la formation Anthrax est officiellement le groupe que j’ai vu le plus souvent en concert. Groupe phare de mon adolescence, je prends encore un plaisir fou de les voir en spectacle et je me rends les voir (et surtout les entendre) à chaque visite que la troupe new-yorkaise nous accorde.

Jeudi soir, c’était mon 17e spectacle du groupe qui ouvrait sa toute nouvelle tournée intitulée Killthrax Tour, qui met aussi en avant-plan Killswitch Engage et Havok, qui ouvre la soirée. Lors de l’annonce, j’étais plutôt dubitatif face à ce mélange de styles. La nouvelle école du thrash qui s’associe avec de vieux routards, c’est un coup dans le mille mais d’avoir l’une des forces de frappe du genre metalcore en tête de proue, je ne croyais pas que l’exercice se voulait louable.

En y repensant attentivement, je me suis dit que le tout pouvait être plutôt convenable d’avoir une soirée aussi diversifiée, surtout au niveau de l’âge. Il y en avait pour tous les calibres hier soir. Les décennies s’entrechoquaient gaiement mais le point central demeurait le même : un amour incommensurable face au métal!

Il est toujours aussi fascinant de ressentir qu’un contingent plus jeune partage une passion aussi puissante que celle que j’ai vécue (et que je vis encore) face au thrash métal. Quelques moustaches molles qui portent le t-shirt de Havok, ça me fait toujours un plaisir malsain car je peux me revoir en cette fougueuse jeunesse alors que moi-même, j’arborais fièrement les couleurs de Nuclear Assault et Kreator alors que tous ne carburaient qu’à Metallica ou Megadeth.

J’ai levé la main, le bras tendu sur les ritournelles de Havok. Le groupe du Colorado impressionne par sa précision, sa justesse et l’énergie qui émane sur scène est palpable. Avec 35 minutes, Havok a pu tout de même enligner une bonne demi-douzaine de chansons dont From the Cradle to the Grave, DOA et Intention to Deceive.

Havok a toujours un accueil des plus favorables au Québec. En lâchant un « Tabarnak » bien senti nous venant de la part du guitariste et chanteur David Sanchez, on a vite compris que le groupe s’acclimate à notre province étant donné que les amateurs québécois affectionnent ce groupe.

Avec la notoriété qui précède Anthrax, ce n’est pas ce groupe qui fermait la soirée. La troupe de Belladonna se retrouvait comme la crème blanche et onctueuse du Oreo, en plein milieu! Les années d’expérience, les albums, les grandes chansons et l’héritage ne se veulent pas  des facteurs à prendre en considération sur cette tournée. L’égo est laissé de côté, on met pied sur scène et on tente de satisfaire la vieille garde tout en tentant de tirer de nouveaux amateurs de notre bord!

J’avais lu qu’Anthrax ouvrait maintenant ses concerts sur The Number of the Beast d’Iron Maiden. C’est un peu à l’image des Anglais qui ouvrent le bal sur Doctor, Doctor de UFO. Pendant que la piste joue, le groupe s’installe sur scène et levée de rideau, la soirée commence!

Après les dernières secondes de la pièce de Maiden, je croyais fortement qu’Anthrax allait prendre place sur scène. Tout au long de la chanson, entonnée par la foule, je m’attendais à voir un mouvement de la part des musiciens de la troupe américaine mais rien.

Non, car en plus d’avoir The Number of the Beast, Anthrax utilise aussi I Can’t Turn You Loose, chanson grandement popularisée par les Blues Brothers.

Pour être franc, j’ai trouvé le tout un peu laborieux car lorsque cette mise en scène gruge le temps de scène de l’artiste, c’est à ce moment que mon côté fanatique compulsif se sent interpellé. Sept minutes plus tard, Charlie Benante prenait place derrière ses percussions.

De mon bord, je me voulais comblé quoique je me disais qu’avec ces 7 minutes, j’aurais pu avoir droit à une chanson additionnelle.

Premier concert de cette tournée, le groupe reprenait le boulot après un congé des fêtes qui a permis à Scott Ian de lancer son nouveau livre. Les musiciens sont en forme, Frank Bello déborde d’enthousiasme, Scott Ian et Jon Donais sont à leur poste et Joey Belladonna est celui qui mène la soirée. Il se promène, interagit longuement avec le public en plus de titiller les membres de l’équipe technique qui tentent de venir l’aider face à son système d’écouteurs qui ne semble pas vouloir tenir sur sa ceinture.

Les quelques problèmes techniques ne semblent pas s’arrêter à ce niveau. Alors que nous perdons le son de la batterie, nous voyons un technicien tenter de resserrer les prises de micro en relation avec la sonorisation des percussions. Pendant Indians, le groupe va se tromper royalement. Même Scott Ian va l’avouer, candidement, au micro. Les moniteurs semblent défaillants et il est évident que les musiciens ne s’entendent pas sur scène. Même pendant Medusa la confusion semblait être présente alors que Joey cherchait ses mots, tout en regardant Scott Ian, amusé par cette situation.

Même si Anthrax célèbre les 30 ans de State of Euphoria cette année, le groupe n’a pas cru bon de nous sortir un petit bijou provenant de cet album. Effectivement, même si le groupe a proposé Be All End All, nous n’avons rien reçu d’autre de cet album, à l’exception d’Antisocial. Sérieusement, si Anthrax nous avait sorti Now it’s Dark ou Schism, tous les amateurs de la vieille école seraient sortis de là, la mâchoire trainant au sol.

Malheureusement, c’était prévisible pour Anthrax qui offre pratiquement la même série de chansons depuis 2010. Et je peux comprendre car à chaque visite, Anthrax est soit en ouverture pour une autre formation, soit en co-tête d’affiche ou en mode festival. Lorsque tu n’as que 45 minutes ou une heure et des poussières, tu dois maximiser sur les gros canons.

Got the Time et Antisocial, on pourrait passer vraiment à autre chose car ce ne sont pas les pièces massives qui manquent pour le groupe qui, une fois de plus, boude encore le matériel original qui provient de Persistence of Time

Par contre, je me réjouis encore pleinement d’entendre Caught in a Mosh, Among the Living, Madhouse, Fight ‘Em Till You Can’t et Indians. Une chanson plus récente comme Breathing Lightning passe le test amplement mais Blood Eagle Wings manque de conviction. Elle devrait laisser place à Monster at the End.

Surprise de taille alors que Scott Ian s’est élancé sur March of the SOD, ce qui prouve que le groupe est capable de surprendre, encore!

Ne reste plus qu’à revoir le groupe en tant que véritable tête d’affiche, ce qui ne risque pas d’arriver de sitôt puisque Scott Ian a annoncé qu’Anthrax sera, en fin de compte, sur le concert avec Slayer, pour leur visite finale, en mai.

Je me suis reculé pour Killswitch Engage. De mon point de vue, je crois avoir remarqué une baisse d’intensité de la foule lors de la prestation de Killswitch Engage. Même si le groupe propose des chansons énergisantes en plus de posséder une présence sur scène hors pair, on a senti que l’enthousiasme n’était plus le même.

Pourtant, c’est bel et bien le public d’Anthrax qui se veut vieillissant?

Fidélité au niveau musical pour le groupe qui se veut effroyablement adroit. Adam D demeure un bout en train hors catégorie et il est facile de comprendre maintenant l’affiliation avec Anthrax et Killswitch Engage.

Les deux groupes n’ont jamais embarqué dans cette guerre d’images qui envoient les groupes métal en mode « nous sommes des brutes ».  La parcelle rigolade s’est toujours démarquée et le manque de sérieux s’est toujours retrouvé comme étant un élément majeur, autant pour les deux formations.

Mais, il ne faut pas associer leur côté bouffon avec un manque de sérieux face aux prestations musicales, aucunement!

Hier, c’est ce que j’ai remarqué avec Killswitch Engage qui, malgré un style assez différent d’Anthrax, demeure de dignes héritiers de cette mentalité qui privilégie la bonne humeur, la joie d’être sur scène et la rigolade dans un univers métallique.

Avec des chansons comme Rose of Sharyn, Hate By Design, My Curse et The End of Heartache, cette troupe a réussi à tout donner ce qu’elle avait à offrir. En guise de conclusion, Joey Belladonna s’est joint au groupe pour offrir une interprétation musclée de Holy Diver de Dio.

Oui, il est évident qu’Anthrax aurait dû fermer cette soirée. De mon côté, je sens que, avec toute cette série de retraites anticipées qui nous tombent sur la tête depuis un bout, je suis content de voir qu’il y a de la relève pour Anthrax, autant au niveau du flambeau thrash avec Havok, autant au niveau de la mentalité face à l’approche à adopter sur scène, avec Killswitch Engage!

http://www.killswitchengage.com/

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      Photos : Mihaela Petrescu