Dimmu Borgir: Leur nouvel album « Eonian » en analyse
Dimmu Borgir
Eonian
Nuclear Blast
Le dernier album de Dimmu Borgir remonte à 2010. C’est vraiment, mais vraiment loin, 2010. Tellement loin qu’on oublie certaines choses de cette époque. Par exemple, le pugiliste Georges Laraque jouait encore pour les Canadiens et le savoureux Eric Salvail animait Dieu Merci!
Oui, huit ans d’absence pour un groupe metal, ça peut sembler comme une éternité. La demande pour le black metal symphonique était là mais l’offre aussi. C’est pourquoi des formations comme Carach Angren, Septicflesh et Fleshgod Apocalypse ont pu capitaliser amplement pendant cette absence des Norvégiens.
C’est à se demander si les membres de Dimmu Borgir regardaient le tout de l’extérieur, se demandant si un public qu’ils considèrent comme étant fidèle serait toujours présent lors de leur retour. Question de ne pas se faire oublier complètement, le groupe a tout de même lancé l’album en concert du nom de Forces of the Northern Night, l’année dernière.
Eonian est l’album qui marque ce retour qui se veut grandiose pour le groupe. La production est majestueuse. C’est pompeux, riche et rempli jusqu’au bouchon! Chaque seconde de cet album est occupé, chaque espace est optimisé pour maximiser votre expérience sonore.
De plus en plus symphonique, c’est un voile d’une opacité certaine qui se dresse sur toutes les pièces de cet album. La tâche était ardue, et c’est pourquoi les collaborateurs philharmoniques se veulent nombreux sur cet album. Des chorales, des arrangements de cordes et de cuivres pullulent. Oui, la touche black metal du groupe est encore présente mais ce n’est pas un qualificatif qui prend une place prépondérante sur Eonian.
C’est bien amené musicalement mais il faut comprendre que Dimmu Borgir voulait vraiment nous amener ailleurs avec cet album. La dualité entre les deux genres est encore présente mais j’ai comme l’impression qu’avec l’apport de Francesco Ferrini de Fleshgod Apocalypse aux orchestrations et de Gaute Storås aux arrangements des chœurs, en plus de l’orchestre, Dimmu Borgir a vraiment voulu passer au niveau supérieur.
Le premier extrait Interdimensional Summit représente bien l’album. Cette pièce propose tous les éléments que nous retrouvons à la pelle sur Eonian. La chanson qui ouvre l’album, The Unveiling, se retrouve dans les mêmes contrées quoique cette dernière se veuille plus alanguie avec les combinaisons grandioses de voix célestes. Nous retrouvons le même type de phénomène avec The Empyrean Phoenix, Lightbringer et Alpha Aeon Omega qui sont toutes moulées dans le même type de moule, offrant une forme complexe et émoustillante pour celui qui se dévoue amplement au genre black symphonique.
Pour du matériel plus trapu et noirci, il faut se rebattre sur ÆTheric et I Am Sovereign qui demeurent légèrement plus épurées, comparativement au reste. Sur I Am Sovereign, nous retrouvons même une interprétation vocale qui rappelle le death metal lors de la partie médiane.
Une chanson comme Council of Wolves and Snakes demeure originale grâce à ses pulsions tribales tandis qu’Archaic Correspondence se veut moderne avec ses ambiances électroniques lors de la transition. Sur cette chanson, on remarque aussi une voix plus claire, qui nous rappelle celle de ICS Vortex.
Eonian est l’album que nous devions nous attendre de la part de ce groupe de la Norvège. Fabuleusement mélodieux et très recherché, cet album propose une production surfine qui place la barre plutôt haute face aux groupes qui tenteront de rivaliser sur le même terrain qu’eux.
https://www.dimmu-borgir.com/
[youtube]P7vg7ir8jyc[/youtube]
Dimmu Borgir sera du Rockfest de Montebello. Vous cliquez ICI pour vos passes!