Armored Saint : Retour sur le concert avec Act of Defiance (15 juillet 2018)
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Armored Saint : Retour sur le concert avec Act of Defiance (15 juillet 2018)

En me rendant au Petit Campus hier soir, les festivités qui entouraient la victoire de la France au mondial de foot étaient encore visibles ici et là dans le coin de la rue Prince-Arthur et surtout, sur le boulevard St-Laurent. Chants festifs, enivrement, joie, allégresse et fierté s’étaient emparés de cette portion du boulevard qui avait des airs parisiens.

Mais ce coin de Montréal n’a pas des airs parisiens seulement depuis cette victoire des Bleus car lorsque l’on déambule sur le Plateau, on se rend compte que l’accent français se veut omniprésent. Oui, entendre des « du coup » et de nombreux anglicismes demeure un phénomène régulier et plutôt amusant, sur St-Laurent!

Au Petit Campus hier, la communauté de la vieille école, de la très vieille école même, avait rendez-vous pour assister au retour d’Armored Saint qui remettait son pied armé après une absence de plus de 30 ans au Québec.

Leur dernière visite remontait à janvier 1985 alors que le groupe ouvrait pour WASP au Spectrum. Aussi présent sur l’affiche, à l’époque, une toute nouvelle formation du nom de Metallica.

Les temps changent, n’est-ce pas?

Hier soir, Armored Saint proposait l’intégralité de l’album Symbol of Salvation, album chouchou de nombreux amateurs de la formation. Au programme sur cette tournée, les Californiens ont invité Act of Defiance, un groupe qui peut se proclamer de super groupe, étant donné la présence de nombreux joueurs majeurs de la communauté métallique au sein de son équipage.

C’est aux environs de 20h00 que le groupe de Chris Broderick, ancien guitariste pour Megadeth et Jag Panzer, est arrivé sur scène. L’espace se voulait minime pour le groupe. La scène du Petit Campus se veut déjà menue mais de devoir jouer devant l’équipement d’Armored Saint a fait que les musiciens d’Act of Defiance ont dû réaliser des tours dignes des plus grands contorsionnistes. Lorsque le chanteur Henry Derek Bonner terminait un tour de chant, il tentait de s’immiscer tranquillement entre le mur et le drapeau à l’effigie de son groupe.

Question d’aller rejoindre l’ancien bassiste de Shadows Fall, Matt Bachand, Chris Broderick devait user de sa grande agilité, question de ne pas tomber dans la batterie de l’ancien pugiliste de Megadeth, Shawn Drover. Son kit majestueux avait des airs d’un éléphant dans un magasin de poterie!

C’était très limité comme espace, mais le groupe a su maximiser son temps sans ne jamais s’inquiéter de l’espace excessivement restreint. Broderick était capable de s’exécuter amplement. Ses solos demeuraient impeccables et nul n’a souffert de ce manque d’espace évident.

Act of Defiance alternait avec des pièces qui proviennent de leurs deux albums. Les gens agglutinés devant la scène étaient de véritables passionnés face au groupe. La plupart connaissait les paroles et chantait à l’unisson avec Bonner. Les maniaques face aux performances de la 6 cordes (7 pour Broderick) dirigeaient leurs yeux au niveau des mains de Broderick qui manie son instrument avec une précision chirurgicale.

Pendant une quarantaine de minutes, le groupe a su nous étonner avec des titres comme MIA, Overexposure, Legion of Lies et Reborn. De mon côté, j’ai bien apprécié les chansons où l’on entend la voix d’accompagnement plus rauque de Matt Bachand tandis que, lorsque Chris Broderick y va de sa ritournelle, je me sens moins interpellé.

Aucun doute que ce groupe possède une certaine popularité ici, au Québec. Il reste à savoir si Act of Defiance pourra, un jour, se dissocier entièrement de l’étiquette qui associe le passé des membres du groupe, face à leurs anciennes formations.

J’aime bien les concerts où un groupe présente un album dans son intégralité. C’est à ce moment que les fans véritables des groupes ressentent cet appel en ce qui concerne une visite privilégiée. Des chansons qui ne se retrouvaient jamais sur les listes de chansons jouées se retrouvent sur scène, au grand bonheur des amateurs.

Dans le cas d’Armored Saint, c’est surtout qu’après cet album qu’est Symbol of Salvation, il y a eu une séparation. Par la suite, John Bush s’est joint à Anthrax pendant une bonne dizaine d’années et même pendant un album comme Revelation, le potentiel de tournée n’était pas vraiment présent, étant donné l’implication de Bush avec Anthrax et même en ce qui concerne Joey Vera avec ses nombreux projets!

Maintenant que chaque musicien peut se concentrer presqu’uniquement à Armored Saint, le groupe a décidé d’y aller avec une véritable tournée, plutôt que de maximiser sur les festivals européens. Cette façon de faire est bien souvent le modus operandi des formations qui effectuent un retour mais avec les Californiens, ils ont décidé d’y aller avec un véritable périple qui nous amenait ce saint armé, hier soir à Montréal.

Lors d’un concert de ce genre, on se demande souvent si ce ne sera que l’album qui sera présenté sur scène. La réponse n’a pas tardé à venir étant donné que le groupe y est allé avec un triplé de pièces qui ne proviennent pas de Symbol of Salvation. Effectivement, le groupe nous a offert March of the Saint, Long Before I Die et Chemical Euphoria en ouverture.

John Bush est et demeure l’un des meilleurs frontman de la scène hard rock/metal. Son charisme est indéniable et il se donne, amplement. Vêtu comme s’il se rendait au festival western de Saint-Tite, Bush ruisselait de sueur. Il ne manque aucune note. À 54 ans, il roucoule encore comme lors des belles années. Lui et Joey Vera ont dû perdre 10 litres d’eau chacun et la proximité de la foule face à la scène fait que nous avons été aspergés amplement par cette sueur…  armée!

L’album Symbol of Salvation a été joué par la suite. Avec son côté hard rock et ses quelques passages plus bluesés, il était impressionnant de voir à quel point Bush peut encore atteindre les mêmes intonations. Le tandem Sandoval-Duncan à la guitare se veut à l’unisson et j’ai été conquis par l’agilité de Vera à la basse. Avec ses airs de possédé, ce dernier entre en transe avec son instrument.

La dernière chanson de l’album demeure Spineless. Maintenant chose du passé, les gens se regardaient avec un air de « Croyez-vous que c’est terminé? » Est-ce que le groupe allait tourner la page avec celle-ci? Avec le plaisir ressenti de la part les musiciens et la réponse positive de la foule, il était évident que la soirée allait prendre un second souffle.

Armored Saint nous a offert quatre titres additionnels dont l’ultime classique qu’est Can U Deliver et Mad House (non pas celle d’Anthrax!) pour nous achever, totalement. De voir Bush aller chanter directement dans la foule pendant quelques minutes m’a fait comprendre qu’on était en train de se faire chauffer les fesses, solidement, par une bande de quinquagénaires.

Sur scène pendant près de deux heures, je peux confirmer que nous en avons eu beaucoup plus que ce à quoi nous nous attendions de la part d’Armored Saint!

http://www.armoredsaint.com/

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      Photos : Helene Dickey