Skeletonwitch : Analyse du lumineux Devouring Radiant Light
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Skeletonwitch : Analyse du lumineux Devouring Radiant Light

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Devouring Radiant Light
Prosthetic Records

J’adorais la présence sur scène de Chance Garnette. Telle une créature difforme, il réussissait à capter notre attention. Sa voix serpentaire le servait bien autant que sa parcelle plus rauque. Lorsque son départ a été annoncé, j’étais excessivement dubitatif face à son remplaçant, Adam Clemans de Wolvhammer.

Après avoir écouté le mini-album Apothic Gloom, sorti en guise de présentation, je trouvais que le tout pouvait coller avec Skeletonwitch. Après avoir vu le groupe en ouverture du dernier concert d’Obituary, j’ai apprécié le « personnage » créé par Clemans qui ressemblait à un hybride de Freddie Mercury et de King Diamond, sans son maquillage. J’en étais venu à la conclusion que Clemans voulait tracer une ligne entre son travail avec Skeletonwitch et Wolvhammer.

Je peux confirmer que le tout colle et ce, vigoureusement, sur ce nouvel album. L’apport de Clemans apporte une certaine fraicheur et sa capacité à alterner dans ses registres de voix est un atout pour le groupe. Sur Devouring Radiant Light, on peut ressentir une certaine maturité au niveau de l’écriture.

Habituellement, le groupe sortait un album aux deux ans mais cette fois-ci, le processus a été plus long étant donné que 5 années séparent Devouring Radiant Light de son prédécesseur, Serpents Unleashed. Les pièces sont mieux ciselées, mieux travaillées et les arrangements, beaucoup plus recherchés.

En ouverture, c’est le galop habituel de Skeletonwitch qui nous est proposé avec la chanson Fen of Shaddows. Malgré sa dimension noircie, nous retrouvons une mélodie qui est superposée sur le jeu de la guitare principale, question de créer une sphère musicale encore plus complexe. Un riff croustillant arrive un peu plus loin et tout colle ensemble!

Cette façon d’aligner les morceaux se poursuit tout au long de la suivante, When Paradise Fades. En ouverture, un jeu de guitare très ‘80s est proposé. Sur le bout des pieds, prêt à sautiller, c’est plutôt un circle pit qui nous attend. Fatigué de tourner? Temple of the Sun se veut plus punitive avec une attaque plus directe et des percussions qui canonnent. La chanson-titre possède une introduction apaisante, laissant passer un faisceau de lumière qui entre dans cette caverne sombre. L’obscurité reprend le dessus, Clemans alterne entre le poids tonitruant de sa gorge en plus de son feulement. Lors des premières mesures, la pièce The Vault me rappelait Ghuleh de Ghost. Pratiquement doom lors des trois premières minutes, cette chanson vient ajouter une corde supplémentaire à l’arc de Skeletonwitch.

Après cette portion plus ombragée, on reprend cette attaque grâce à une bonne combinaison de riffs croustillants, d’un jeu ouvert aux instruments à cordes et les intonations de Clemans qui viennent cimenter le tout. Sacred Soil est celle qui termine l’album. Malgré sa vigueur métallique, elle possède des passages plutôt planants et très harmonieux. Oui, harmonieux et vaporeux même.

En dirigeant leur tir vers de nouvelles directions musicales et en ayant pris le temps de travailler plus longuement sur les arrangements avec Kurt Ballou à la production, Skeletonwitch sort gagnant de cette « nouvelle aventure » qui lui aura permis de faire un changement majeur mais qui risque de solidifier leur son pour les années à venir.

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