Festival ’77 : Retour sur l’évènement (27 juillet 2018)
Une première pour ma part, un festival uniquement sous les bons soins de la musique punk. Sous toutes ses sous-couches et autres dérivés, c’était le style qui était à l’honneur. Chaleur tolérable et bonne humeur se mélangent pour cette journée musicale qui mettait en vedette Rise Against, mais qui proposait une carte plutôt intéressante pour tous les amateurs.
Très familial, il était fréquent de voir des enfants te passer sous le bras. Adapté aux petits coquins, il y avait même quelques jeux d’installés pour eux. J’ai laissé les miens jouer au Mississipi pendant que je m’enlignais une poutine.
Sur place avec mon épouse et nos deux enfants, je n’avais aucune crainte face au fait de devoir les amener sur place. Mélomanes à la base, nos deux loulous nous accompagnent souvent dans des festivals comme Heavy Montréal ou Osheaga. Le ’77 était donc leur baptême en ce qui concerne la portion punk de leur évolution musicale.
Peur de les perdre? Aucun problème car, à la base, je suis vigilant mais c’est surtout que l’organisation s’est « organisée » pour que chaque coquin reçoive un bracelet électronique dans lequel nous retrouvions toutes les informations pour pouvoir contacter les parents, en cas d’urgence.
Les Fucking Raymonds, c’est une troupe de joyeux lurons de la grande région montréalaise. Les musiciens interprètent, sans grande surprise, les chansons des Ramones mais en ayant québécisé les paroles. En m’approchant de la scène, je me rends compte rapidement que celui qui hurle est Pétrick Martin, le chanteur de Reanimator. Plus habitué de le voir en mode thrash metal, il est indéniable que cette aventure face au punk rock lui va comme un gant. La foule a bien apprécié cette version bien de chez nous des Ramones et pour ouvrir les festivités, c’était d’une efficacité redoutable.
Lorsque des promoteurs montent une carte pour un festival, il y a toujours le fait de devoir présenter une troupe légendaire. Dans le domaine de la musique punk, Crass a toujours été une formation qui est demeurée dans l’underground et ce groupe était surtout prisé par les amateurs plus hardcore du genre. Steve Ignorant était le chanteur de la formation Crass et pour le festival ’77, il était accompagné de Paranoid Visions, de vieux copains irlandais. Ensemble, ils ont proposé un large éventail de pièces de Crass et il était plutôt impressionnant de voir cette horde de punks avoir encore la rage et la flamme bien allumée, malgré le fait qu’ils aient environ le même âge que nos parents et pour certains, grands-parents!
L7 était l’une des formations que je voulais absolument voir lors du ’77. Comme je l’expliquais dans un billet paru précédemment, ma dernière participation à l’un de leur concert datait de 1994 alors que le groupe jouait, environ à la même heure, lors de l’édition montréalaise de Lollapalooza. Je ne m’étais pas placé la barre très haute, question de ne pas vivre de déception mais je peux confirmer que les dames ont encore beaucoup d’essence dans le réservoir. Lorsque des pièces comme Everglade, Pretend We’re Dead, Andres et Shitlist ont été jouées, je n’ai aucunement douté de la prestation. Aux percussions, Dee Plakas n’était pas présente et celle qui tenait les baguettes à sa place a fait le boulot, avec brio!
Anti-Flag a toujours su bénéficier d’une popularité enviable au Québec. Le poing en l’air, le groupe a pu recevoir une participation active de la part du public. L’énergie débordait autant sur scène que devant car en voyant les envolées vertigineuses de la part des musiciens, tu n’as pas trop le choix d’embarquer dans leur mouvance punk rock à forte saveur politique. Le groupe a même interprété Should I Stay or Should I Go des Clash et le batteur est descendu, devant la scène, avec une bonne partie de son équipement pour battre la chamade. Agglutinés sur la barrière, mes deux enfants ont grandement apprécié quoiqu’ils aient trouvé que les musiciens abusent du F Word…
La protection au niveau des oreilles se veut essentielle lors des concerts. Lors du ’77, j’ai vu énormément d’enfants sans bouchons ou sans coquilles de protection. Il demeure primordial de protéger la santé auditive de vos êtres chers, si vous voulez qu’ils puissent profiter pleinement d’une audition parfaite!
Sick of it All a toujours su créer ce lien entre la communauté metal et hardcore. Avec une carrière qui s’étend sur plus de trois décennies, on pourrait penser que le groupe s’assagit avec le temps mais ce n’est pas le cas. Lorsque tu vois les deux frères Koller en avant de la scène, tu peux sentir la passion qui déborde des deux hommes. Après leur prestation, j’étais pratiquement aussi vidé que lorsque je reviens de courir car avec Injustice System, Scratch the Surface, No Cure et Step Down, il était plutôt impossible de rester tranquille face à ce mur d’énergie proposé par des représentants du son hardcore new-yorkais.
Question de bien s’hydrater et de se mettre quelque chose sous la dent, nous avons profité de la pause de 18h00 à 18h50 pour se remplir la bedaine. Auparavant, les festivals n’offraient que des kiosques à hot-dogs ou à patates frites. Tu te poignais une bière au passage et ton repas était complet mais d’une lourdeur incommensurable. Avec les changements au niveau des habitudes nutritionnelles des gens, les promoteurs ont su s’adapter. C’est pourquoi il est possible de trouver des mets beaucoup plus équilibrés lors d’un évènement comme le ’77. Avec la participation des restaurateurs qui ont monté l’espace YUL EAT, on pouvait se nourrir sans trop souffrir au niveau intestinal!
Me First and the Gimmie Gimmies était un incontournable pour mon épouse. Sa présence au festival était surtout liée à la confirmation de cette troupe qui comporte de nombreuses grosses pointures de la scène punk rock américaine. J’ai été plutôt étonné de voir que CJ Ramone était sur scène avec le groupe. Avec une panoplie d’interprétations et des looks déjantés, Me First and the Gimme Gimmes ont su, surtout, nous faire sourire en plus de nous faire sautiller grâce à des chansons comme I Believe I Can Fly de R.Kelly, Jolene de Dolly Parton et Rocket Man de Sir Elton John.
AFI était notre prochaine étape de notre périple punk rock. Formation qui a connu un succès monstre au début des années 2000, il me semblait intéressant de voir et d’entendre comment AFI pouvait se débrouiller aujourd’hui. En mémoire, j’avais cette troupe sombre qui propose un punk rock agréable qui nous est proposé sous des airs lugubres, le tout mené par Davey Havok et son look légèrement androgyne. Eh non, maintenant, c’est avec un tonus beaucoup plus assumé que la formation se présente et les participants se sont grandement défoulés, surtout au niveau du chant d’accompagnement.
Suicidal Tendencies était le point culminant de ma journée. Le groupe aurait pu aussi bien se ramasser sur l’affiche du Heavy Montréal, comme par le passé. La troupe de Mike Muir n’a pas tenté de nous convaincre que leur nouvel album se veut un véritable délice. Au lieu d’y aller avec un tour de chant qui ferait les louanges du nouvel album du groupe, Suicidal Tendencies l’a joué solide en proposant un tour complet de leur carrière mais surtout dans la parcelle punk.
Effectivement, dès l’arrivée sur scène, nous avons eu droit à l’intro de You Can’t Bring me Down mais elle s’est glissée dans Suicide’s an Alternative. De voir Dave Lombardo battre le tambour pour S.T semble donner encore plus de lourdeur au son du groupe et l’ajout récent de Ben Weinman de Dillinger Escape Plan à la guitare ajoute un élément encore plus destructif, étant donné sa forte propension à la bougeotte. Ensuite, I Shot the Devil a atteint sa cible amplement. Two Sided Politics m’a ramené à mes années du secondaire tandis que War Inside My Head et Possessed to Skate ont permis aux amateurs d’ouvrir le pit, amplement. Pledge Your Allegiance a permis au groupe de laisser la foule en pamoison, autant ceux qui étaient devant la scène que ceux qui étaient sur la scène! En laissant de côté le matériel plus metal, le groupe s’est adapté à la mentalité du ’77.
Je suis toujours étonné d’entendre Rise Against sur les ondes de CHOM. Il faut comprendre que c’est probablement Jason Rockman qui pousse ce genre d’artiste. Je ne crois pas que ce soit leur passage sur les ondes de la station qui ait réussi à créer la popularité majestueuse de cette formation. Les gens présents connaissaient les paroles par cœur et la passion se laissait entendre par les gens qui hurlaient par-dessus la voix de Tim McIlrath, question de démontrer leur motivation et leur implication à cet évènement. Près de vingt ans de carrière, le groupe a buché amplement et n’a rien volé de son succès. Avec des valeurs sûres comme The Violence, Survive, I Don’t Want to be Here Anymore et Give it All, Rise Against avançait vers la fin de cette soirée.
Mes enfants étant complètement vidés, nous avons donc décidé de quitter!
Collaboration au texte : Alexandre Lemay.