Smashing Pumpkins : Retour sur le concert avec Metric (7 août 2018)
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Smashing Pumpkins : Retour sur le concert avec Metric (7 août 2018)

Hier soir, j’aurais voulu être ce maniaque des Smashing Pumpkins. Celui qui a carburé à tous les albums, tous les titres sortis sur des trames sonores mai surtout, celui qui adore le matériel plus soyeux, apaisant et moelleux du groupe. Celui-ci a été excessivement choyé lors de cette visite de la troupe de Billy Corgan qui effectuait un retour sous la forme de sa formation originale. Du moins, aux trois quarts.

D’arcy Wretzky ne prend pas part à ce périple. Selon Corgan, il y a eu des pourparlers avec elle mais aucun terrain d’entente n’était possible. Sur scène, nous avons donc droit à Billy Corgan, James Iha à la guitare, Jimmy Chamberlin aux percussions en plus du bassiste Jack Bates, de Jeff Schroeder à l’autre guitare et Katie Cole aux claviers. La présence de trois guitares fait en sorte que nous puissions pleinement profiter de la richesse des arrangements, comme sur les albums du groupe. Un effet réussi car toutes les subtilités étaient audibles, hier soir au Centre Bell.

Dès 19h00, la formation canadienne Metric est montée sur scène. Avec une mise en place plutôt tendre, le groupe a augmenté le tempo à mesure que la soirée avançait. Point central chez Metric, la charmante Emily Haines demeure solide et précise au niveau du chant. Fait amusant, elle nous reconfirme que c’est bel et bien Metric qui est sur scène, entre chacune des pièces. J’ai vécu une première avec Metric. Lors de la finale pour Dressed to Suppress, les musiciens ont terminé le tout en fondu, jusqu’à ce que la pièce s’éteigne avec les couches musicales offertes par les claviers. C’est vraiment avec Breathing Underwater que la foule s’est éveillée, Haines prenant encore plus de place sur scène, accompagnée par des musiciens excessivement concentrés. Lorsque Metric a quitté après Help I’m Alive, la presque totalité de la foule était à sa place et a exprimé son appréciation face à ce groupe chouchou des Québécois.

Après une série d’images aux couleurs des cinq premiers albums du groupe, le large écran qui prenait place au milieu de la scène pour Smashing Pumpkins s’est ouvert, telle une porte géante. Billy Corgan est donc apparu, guitare à la main. Accueil chaleureux, Corgan s’est planté au milieu pour y aller avec Disarm. Des images en relation avec son enfance défilaient derrière lui, nous démontrant que malgré ce qui semblait être une série d’instants heureux se cachait une angoisse évidente.

C’est ainsi que le show de Billy a commencé car même si le tout se déroule sous les traits de la réunion, il reste que ce spectacle grandiose a été monté pour saluer l’impact de Corgan sur la scène musicale des années ’90.

Avec Rocket, Siva et Rhinoceros, le départ était grandiose. La visite face au passé était enivrante, le rock se mélangeait avec les couches ambiantes et le groupe était solide. Le matériel de Gish a toujours été dans mes cordes et d’avoir un doublé face à l’album me plaisait au plus haut point.

Space Oddity de David Bowie s’est retrouvée dans le quatuor d’interprétations offert par le groupe. Question de saluer le passé musical et les influences de Corgan, nous avons eu droit à un moment digne d’une comédie musicale où Corgan, niché en haut d’une plateforme dans son costume de mage intergalactique, voulait toucher les astres. Passé maître dans le divertissement grâce à sa fédération de lutte, nous étions loin du Corgan de ’94 qui se tenait derrière sa guitare, uniquement. Avec son implication dans le domaine de la lutte, on se rend compte qu’il est maintenant beaucoup plus à l’aise face au jeu.

Drown, tirée du film Singles a été une surprise excessivement agréable. Seule chanson de cette trame sonore qui ne venait pas d’un groupe de Seattle, cette pièce demeure puissante. Zero est venue briser cette sphère éthérée et par la suite, The Everlasting Gaze et Stand Inside Your Love sont venues représenter l’album Machina/The Machines of God.

Thirty-Three demeure une chanson reposante et réconfortante sauf que pour moi, elle a marqué une longue période vers le matériel plus hypnotique et somnifère de la formation de Chicago. Une bonne dizaine de chansons plutôt tranquillisantes se sont mises l’une derrière l’autre, créant une file indienne de matériel plutôt poreux.

D’inclure leur version de Landslide de Fleetwood Mac était louable mais le tout commençait à être lourd pour les amateurs qui semblaient vouloir une dose de rock. Tonight, Tonight a redonné espoir aux fans plus habitués aux succès du groupe mais de poursuivre avec Stairway to Heaven de Led Zeppelin se voulait un choix particulier. Lors de son interprétation, une statue aux teintes religieuses (qui représentait Corgan) a été roulée, un peu partout sur le parterre. Je n’avais en tête que cet instant particulier du film Wayne’s World alors que Wayne veut jouer l’intro de la pièce et que le commis lui pointe l’écriteau sur lequel il est inscrit : No Stairway to Heaven.

Cherub Rock et 1979 sont venues à la rescousse pour nous éveiller car cette longue série de pièces devenait de plus en plus lourde. De nombreux mouvements s’effectuaient, les gens allaient et venaient dans les escaliers pour aller aux toilettes ou pour se procurer une autre bière.

Par contre, malgré la parcelle un peu plus lourdaude de cette série de chansons, il reste que les musiciens jouaient à l’unisson. Tout était précis, clair et limpide. De présenter un concert qui présente les pièces des cinq premiers albums demeure un casse-tête dans le sens où l’on doit choisir dans le matériel qui se veut, vaste. En maximisant sur des chansons plus hypnotiques en milieu d’une longue soirée de trois heures, ceci demeure risqué.

En guise de finale, de bons coups avec Today, Bullet with Butterfly Wings et l’excellente Muzzle qui venait, finalement, sauver ma soirée!  Du matériel vigoureux, poignant et livré avec détermination pour la sortie de scène du groupe.

En rappel, il était certain que le groupe allait proposer Solara. Premier extrait face à leur prochain album, on sent que la portion rock sera présente sur cette prochaine galette quoique de finir avec la reprise de Baby Mine de Betty Noyes m’a totalement assommé…

Plus de trois heures de musique, on sent que le défi était de taille. Comme de raison, d’un point de vue musical, on peut tous conclure qu’on aurait pu couper une bonne heure, question d’avoir une série de pièces plus croustillantes. De voir les membres du groupe sourire nous permet de croire que le futur semble florissant pour Billy, et sa bande!

https://www.smashingpumpkins.com/

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      Photos : Mihaela Petrescu