Black Label Society : Retour sur le concert avec Corrosion of Conformity et EyeHateGod (8 août 2018)
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Black Label Society : Retour sur le concert avec Corrosion of Conformity et EyeHateGod (8 août 2018)

À la base, cette soirée devait avoir lieu lors de la froideur de janvier. Zakk Wylde avait dû déclarer forfait, atteint d’une grippe plutôt puissante. C’est donc en pleine chaleur estivale que l’on se retrouve. L’humidité nous assomme, le ciel est lourd et la pluie pourra nous rafraichir à tout moment.

Retour au début de l’année, on se souvient que Corrosion of Conformity et EyeHateGod avaient tout de même décidé de traverser la frontière pour venir proposer un concert aux Foufounes Électriques. Les amateurs de Black Label Society se voulaient déçus mais une date allait être annoncée pour plus tard. En attendant, nous pouvions avoir les deux tiers du spectacle prévu dans la petitesse des Foufs.

Depuis ce temps, EyeHateGod a joué au Heavy Montréal il y a quelques jours à peine et Corrosion of Conformity a eu le temps de sortir son nouvel album, No Cross No Crown quoique ce dernier soit sorti 4 jours à peine après leur visite hivernale.

Le trio d’origine nous redonnait rendez-vous, hier soir, au M Telus. Une foule plus menue était présente lors de la prestation d’EyeHateGod. Le groupe est, depuis peu, amputé d’un guitariste car Brian Patton a décidé de se concentrer sur sa vie familiale. Quoiqu’il en soit, le groupe sonne toujours comme il se doit avec sa touche aussi lourde que du Sabbath sur des alignements plus punk.

Avec une bonne quarantaine de minutes sur scène, EyeHateGod nous a donné une fichue belle raclée de sludge et de doom. Pour que le tout demeure lourd autant musicalement qu’au niveau de l’ambiance, le guitariste Jimmy Bower a même avisé le technicien aux éclairages de cesser ce type de luminosité intergalactique.

Même si on ne voyait que la moitié du haut, face au décor d’arrière-scène de Corrosion of Conformity, le groupe de la Caroline du Nord ne nous a pas donné une demi-présentation musicale. Entrée sur scène des musiciens sur La Grange de ZZ Top, ils se sont tous installés à leur poste respectif pour se laisser aller, lentement, sur la pièce Bottom Feeder.

Aux percussions, on remarque rapidement que ce n’est pas le blondin Reed Mullin qui tape sur les peaux mais plutôt un personnage à la large crinière brune. Mullin est probablement encore en convalescence face à son opération au genou, ce qui l’empêche d’être sur le circuit des tournées.

Pepper Keenan demeure le point central du groupe. Bien planté avec sa guitare, il chante avec conviction sur The Luddite, Broken Man et Seven Days tandis que Woody Weatherman maintient un jeu précis mais rempli de passion sur Wolf Named Crow, Albatross et Clean My Wounds. Sautillant légèrement, Mike Dean propose un jeu plutôt jazzé sur les pièces plus concises mais se laisse aller amplement sur des titres comme Paranoid Opiod et Vote With a Bullet. Il était intéressant de voir le groupe, après leur prestation, signer des autographes, prendre des photos et s’enligner quelques bières avec des amateurs du groupe qui partageaient anecdotes et autres souvenirs avec eux.

Lorsque Corrosion of Conformity a quitté la scène, un immense drapeau à l’effigie de Black Label Society s’est hissé jusqu’au plafond du M Telus et les parois de la scène. Impossible de voir ce qui se tramait derrière. Le bon peuple jasait, les véritables adeptes du culte BLS se promenaient avec leur veste officielle du groupe tandis que les amateurs de guitare attendaient avec impatience celui qui est avant tout pour eux, le guitariste d’Ozzy.

C’est pendant un mash up de Whole Lotta Love de Led Zeppelin avec War Pigs de Black Sabbath que les esprits se sont éveillés face à ce qui allait devenir le début de la prestation.  Lors de la chute du rideau, Wylde est monté sur une légère plate-forme. Il se brasse la crinière de gauche à droite, ce geste devenu sa signature. Portant le kilt noir, il se vautre ensuite derrière son pied de micro plutôt massif qui laisse entrevoir des cranes et un crucifix plutôt volumineux.

Visiblement en forme, Wylde nous en mettra plein la vue tout au long de la soirée étant donné sa technique mirobolante à la guitare. Il ne faut pas négliger le jeu de Dario Lorina à la seconde guitare qui doit rivaliser avec la précision de Wylde. Le duel que les deux se sont livrés pendant Concrete Jungle était magistral. Les amateurs des six cordes, présents dans la salle, avaient les yeux aussi ronds que des balles de ping pong!

Même si certains trouvent que le matériel de BLS demeure linéaire et que chaque chanson ressemble à la précédente, je n’ai pas partagé ce sentiment hier étant donné la grande variance au niveau de la mise en scène et des déplacements. Quand Wylde s’est retrouvé au balcon pendant Fire it Up, j’ai trouvé le tout excessivement divertissant à la base mais par la suite, lorsque je l’ai vu jouer avec la guitare derrière sa tête, je me suis bien rendu compte que Wylde est beaucoup plus qu’un entertainer mais surtout, un technicien hors pair.

Il aurait été facile pour BLS ne nous envoyer leur matériel sans vraiment se donner la peine de pousser le bouchon. J’ai vu le groupe à quelques reprises mais hier, j’ai senti que Wylde et ses acolytes ont voulu beaucoup plus que d’habitude. Quoi de plus aisé pour des musiciens de ce calibre de nous garocher des Genocide Junkies, Suffering Overdue, Suicide Messiah et Bleed for Me sans y mettre du piquant. Après tout, les gens vont tout gober car c’est Wylde qu’il faut regarder. Mais non, il y a eu de l’extra hier. C’était palpable et on pouvait le renifler amplement.

Un peu à l’image d’Anthrax qui dresse des drapeaux à l’effigie de Dio et de Dimebag lorsqu’ils interprètent In the End, Black Label Society a fait de même avec le dévoilement de deux images aux couleurs des deux frères Abbott qui couvraient une partie des amplificateurs, de chaque côté de la scène, lors de la prestation de In this River.

Avec cette prestation, Black Label Society a complètement solidifié son impact au niveau métallique tout en confirmant que le groupe a encore énormément de choses à offrir à son public autant ici, qu’ailleurs.

http://blacklabelsociety.net/

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      Photos : Helene Dickey