Behemoth : Analyse de l'album « I Loved You at Your Darkest »
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Behemoth : Analyse de l’album « I Loved You at Your Darkest »

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I Loved You at your Darkest
Metal Blade

Aucun doute là-dessus, le groupe Behemoth est maintenant une machine de metal qui a le moteur bien huilé et très puissante. Avec Amon Amarth, ils sont les deux plus gros groupes de l’étiquette Metal Blade et le label aide les deux groupes à capitaliser amplement sur cet élan majestueux.

Les temps ont changé pour le groupe, vraiment. Je me souviens d’une entrevue effectuée avec Orion, le bassiste du groupe. Nergal était venu s’assoir avec nous, à la toute fin. Après que nous ayons éteint la caméra, il avait pris le temps de jaser avec moi. Il me confirmait qu’il demeurait un peu plus retiré sur cette tournée et qu’il ne voulait pas répondre à certaines questions sur sa relation avec Doda, une star de la pop polonaise en plus de son congédiement de l’émission The Voice, version polonaise.

En retrait, timide et discret à l’époque. On comprend que c’est une chose du passé et que c’est un immense contraste, maintenant. Si vous êtes abonnés à son compte Instagram, vous comprenez que Nergal jouit grandement de la vie et qu’il assume amplement son rôle de figure dominante du metal. Il ne cache rien, il propose maintenant une porte ouverte sur sa vie.

Il faut comprendre aussi qu’il est un survivant face à la leucémie et que cette vigueur se veut, rafraichissante pour lui.

Mais est-ce que cette fraicheur si omniprésente se transpose sur I Loved you at Your Darkest? Est-ce un album empreint de positivisme et aussi éclatant que peut l’être la vie trépidante d’Adam Darski?

Pour être franc, cet album est différent, très différent du précédent, The Satanist. Non, le groupe n’a pas renié son passé, c’est plutôt que le groupe ose, pousse et se dirige vers d’autres horizons lors de certaines pièces.

Oui, je  sais, le mot « évolution » peut effrayer de nombreux amateurs de musique qui sentent que la majorité des scribes métalliques utilise ce terme de façon maladroite pour confirmer qu’ils n’ont pas apprécié un album, étant donné que nous n’avons pas l’audace de l’avouer!

Mais ce n’est pas le cas. En 2018, de nombreuses formations ont tenté ce que l’on peut appeler l’évolution musicale. Dernièrement, des formations comme Voïvod, Pig Destroyer et même Aborted ont décidé de repousser les frontières. Si le tout se fait sans dénaturaliser le son, je ne vois aucun problème.

Il était facile de prévoir que Behemoth allait nous pondre un album qui n’allait pas être en mode vitesse tout au long de l’expérience sonore. Pourtant, après Solve (qui se veut une piste qui propose une introduction où une chorale d’enfants entame une ritournelle plutôt particulière), la troupe polonaise propose une pétarade plutôt vigoureuse avec Wolves ov Siberia.

Par la suite, God = Dog possède une ouverture plutôt feutrée qui se verse vers l’impétuosité typique du groupe. Par contre, quelques moments plus harmonieux se retrouvent incrustés tout au long de la pièce. Et ce manège se poursuivra sur d’autres chansons qui se retrouvent sur cet album, laissant un effet de variation plutôt surprenant.

Ecclesia Diabolica Catholica, Angelvs XIII, We Are the Next 1000 Years et Sabbath Mater ont un énorme potentiel vis-à-vis les amateurs du Behemoth qui œuvre dans la parcelle death black. Ces derniers seront peut-être déstabilisés par une pièce comme Bartzabel avec sa cadence plus apaisante et son refrain pratiquement rock gothique. Même chose avec If Crucifixion Was Not Enough… qui laisse roucouler une bonne portion de guitares chaleureuses, comme si Mike Ness de Social Distortion avait participé à l’écriture de la pièce.

Avec des tentatives réussies, Behemoth réussit à nous livrer un album intéressant et bien dosé grâce à quelques trucs audacieux mais qui ne déroutent aucunement le public de base!

Sans oublier que Behemoth sera au M Telus de Montréal, le 4 novembre 2018, avec At the Gates et Wolves in the Throne Room. C’est ICI pour les billets.

https://behemoth.pl/

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