Haken et Leprous : Retour sur le concert de Montréal (1er novembre 2018)
Une veillée de rock progressif, aux impulsions métalliques, qui affiche complet au guichet, ça se veut rare. Surtout lorsque, lors de la visite précédente de Leprous, nous n’étions que 60 dans la salle de spectacle. Lors des deux visites précédentes de Haken, le Club Soda se voulait rempli quoique qu’il fût facile de bien se diriger.
Dans la salle de L’Astral, c’était plus chaleureux. Du moins lors de la prestation de Leprous. Bien adossé à la console de son, il ne me restait plus qu’à apprécier la présence de cette formation norvégienne.
Selon les estimations du promoteur de la soirée, Leprous devait être sur scène à 20h30. Vers 20h20, le violoncelliste ontarien Raph Weinroth-Browne s’est élancé sur une longue pièce qui se voulait l’introduction face à la présence de Leprous. Artiste invité sur le dernier album du groupe, on comprend que ce musicien est maintenant un invité sur cette tournée. Et sa présence n’était pas uniquement requise sur cette portion du concert étant donné que nous avons pu le voir aux claviers en plus de venir plaquer quelques portions de violoncelle, lors de certaines pièces.
En concert, Leprous offre pratiquement une copie carbone de ce qui se passe sur l’album, étant donné la précision des musiciens et la grande maitrise du chanteur, Einar Solberg. En tournée pour promouvoir Malina, la formation a joué 6 chansons tirées de cet album mais a tout de même su me satisfaire en interprétant Foe et The Valley, pièces tirées de Coal.
Cette tournée avec Haken se veut une double tête d’affiche. Sauf qu’avec son heure complète en plus d’une trentaine de minutes additionnelles où Leprous a même pu nous offrir une interprétation d’Angel de Massive Attack, j’ai comme l’impression que les Norvégiens ont eu un temps de glace nettement supérieur face aux Anglais. Était-ce pour combler un retard de la part de nos buveurs de thé? Peu importe car les amateurs de progression musicale semblaient avoir la mâchoire au plancher face à une précision aussi méticuleuse sur des titres comme From the Flame, Illuminate, The Price, Third Law, Mirage et Slave.
Ceux qui s’attendaient à une longue performance de Haken se sont retrouvés le bec à l’eau. Le groupe a proposé 7 chansons dont quatre qui provenaient de leur dernier album, Vector. Disponible depuis quelques jours uniquement, certains amateurs semblaient un peu déboussolés par le choix de chansons de Haken qui a décidé de maximiser sur cet album.
Cette présence à Montréal n’était nullement comme la dernière du groupe alors que Haken célébrait son dixième anniversaire. À ce moment précis, les Anglais avaient pigé vigoureusement dans le catalogue et ce, de façon équitable. De mon côté, mon privilège de scribe métallique fait en sorte que je possède le dernier album depuis plus d’un mois et que je connais amplement Vector. Je le connais et je l’apprécie. Et comme je le décrivais précédemment, Vector est un album qui se veut plus brut, qui possède une dimension plus « live » et j’ai pu m’y acclimater, amplement.
Après la quatrième chanson, Nil by Mouth, j’ai commencé à voir des gens sortir de la salle de l’Astral. Est-ce qu’ils travaillaient le lendemain matin très tôt ou tout simplement par déception face au choix de chansons?
Je dois avouer que les pièces proposées se voulaient amplement adaptées au nouvel album Vector, ce qui se veut comme étant des chansons qui possèdent plus d’aplomb. Non, le groupe n’a pas joué des titres qui débordent d’un certain type de progression, comme Cockroach King ou Atlas Stone. Non, c’était beaucoup plus du matériel musclé.
Fidèle à sa réputation, le groupe se voulait adroit quoique les retours de son lors de 1985 étaient plutôt inattendus pour un groupe de leur trempe. Le chanteur Ross Jennings a lancé, juste avant Veil, qu’étant donné que Haken ne propose que de longues chansons, que celle-ci se voulait la dernière… juste avant un rappel prévisible avec Crystallised.
Je ne peux pas affirmer si j’ai été satisfait face à la prestation de Haken. J’ai comme l’impression que le groupe a dû subir quelques contretemps dans son horaire, ce qui fait que Leprous a joué plus longtemps que Haken. Avec un chronomètre d’à peine une heure et des poussières pour Haken versus les 90 minutes de Leprous, le fan de Leprous en moi lance un cri de « victoire » mais ma parcelle fanatique qui avait le goût de retirer plus de plaisir avec Haken semble un brin, déçu…
Je garde espoir face à une prochaine visite des Anglais, lors d’une tournée où ils seront en tête d’affiche. Ils pourront ainsi ratisser plus large dans le répertoire et prendre plus d’aisance. Mais en ce qui concerne les Norvégiens, je suis excessivement comblé!