Behemoth: Retour sur le concert avec At the Gates et Wolves in the Throne Room (4 novembre 2018)
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Behemoth: Retour sur le concert avec At the Gates et Wolves in the Throne Room (4 novembre 2018)

Une autre ligue, vraiment. Behemoth se retrouve dans une autre catégorie avec cette tournée. Les Polonais viennent d’atteindre une nouvelle ligue car ils sont propulsés vers cette sous-couche de formations métalloïdes qui chauffent les derrières des plus grosses pointures du genre.

Production massive pour promouvoir leur nouvel album, Behemoth joue dans la ligue des grands, des très grands, maintenant. I Loved You at Your Darkest est un disque qui permet au groupe de se propulser parmi les Gojira, Ghost, Amon Amarth et autres porteurs du flambeau face à ceux qui prendront la relève lorsque les formations classiques prendront une pause, plus longue que prévue.

Sur cette tournée, Wolves in the Throne Room ouvre la soirée. Avec plus d’aplomb qu’avant et avec une confiance ravigotée, le groupe de black metal « cascadian » assure beaucoup plus que lors de leur visite précédente. Leur décor de salle du trône en plus des interludes où l’on peut entendre la sonorité d’une source d’eau et des hurlements subtils de loups confère au groupe une aura particulière. De voir les musiciens se clancher des bouteilles de vin en plus de manipuler de l’encens ajoutent au mysticisme des Américains.

En y allant avec une prestation d’une bonne trentaine de minutes, le groupe a su craquer la curiosité de nombreuses personnes qui déclareront probablement présentes lors de la prochaine visite des loups!

Les Suédois d’At the Gates étaient de retour après une longue absence de 3 ans. Le nouvel album du groupe, To Drink from the Night Itself demeure l’une des sorties majeures de 2018 et d’avoir le groupe en pleine forme, dimanche soir, se voulait rafraichissant. Avec les trois pièces homonymes tirées de leurs trois derniers albums, At the Gates venaient de placer la barre très, très haute.

Le nouveau guitariste, Jonas Stålhammar, possédait l’aisance du poisson frayant dans la rivière. Tel un vétéran, il a assuré tout au long de l’heure sur scène. Avec leur drapeau d’arrière-scène aux allures des vitraux d’une cathédrale qui laissaient paraitre la silhouette du dernier album, le groupe s’est contenté d’interpréter du matériel des trois derniers albums, uniquement. Comme de raison, et nul ne peut le nier, mais ce sont les chansons de Slaughter of the Soul qui ont eu le plus d’impact car avec Cold, Suicide Nation et Blinded by Fear, on se rappelait à quel point cet album a eu un impact aussi majeur.

Question de créer un pont sonore lors de la préparation de la scène, Behemoth laissait jouer la ritournelle enfantine qui se retrouve en guise d’introduction sur le nouvel album. Derrière un rideau à l’opacité inexistante, les techniciens s’affairaient à monter les items qui allaient prendre place sur la scène. Lors du dévoilement de cette dernière à la tombée du rideau, Behemoth est apparu tel un conquérant à la stature imposante.

Avec cinq pièces qui provenaient de leur dernier album, il faut comprendre que le groupe n’a pas boudé le reste du catalogue. Les changements de costumes étaient au programme. Les lumières se voulaient plus imposantes que par le passé et des jets de fumée sous haute pression venaient souffler le tout, en prenant la forme du crucifix inversé.

Il était intéressant de voir le groupe en pleine possession de ses moyens. Nergal et sa bande avaient vraiment l’air d’apprécier leur présence à Montréal. Solide et précis, le groupe a été capable d’y aller avec adresse et agilité sur des titres plus feutrés comme Bartzabel et Blow Your Trumpets Gabriel autant que sur des titres à se dévisser la tête comme Conquer All ou Slaves Shall Serve.

Avec un dernier tableau qui se déroulait lors de la pièce Coagvla, les musiciens se sont retrouvés à battre la chamade sur des tambours. Fermeture des lumières. Pas de rappel… et c’est parfait ainsi!

Festival visuel autant que sonore, tous nos sens ont été mis à rude épreuve, dimanche soir. Production scénique de haut niveau et une audace sonore de qualité surfine, Behemoth a prouvé que les dures années à bûcher ont finalement été excessivement payantes pour le groupe.

D’entendre des chansons comme Chant for Eschaton 2000 et Decade of Therion que le groupe jouait à l’époque où nous allions les voir aux Foufounes (en ouverture d’Amon Amarth lors de la tournée de Versus the World!) m’a prouvé que le groupe a évolué mais a toujours su garder la même hargne!

https://behemoth.pl/

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      Photos : Mihaela Petrescu