Alice in Chains : Retour sur le concert de Montréal (27 avril 2019)
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Alice in Chains : Retour sur le concert de Montréal (27 avril 2019)

Ne plus jamais me rendre au centre-ville de Montréal, un samedi soir, en voiture. Jamais. Je croyais avoir eu ma leçon mais on dirait que non. J’ai tenté l’expérience à nouveau. Quatre gars dans la voiture, motivés pour assister à cette autre rencontre avec Alice in Chains.

Nous avons tourné dans le périmètre, sommes restés pris sur certaines rues, avons esquivé certaines réparations et avons laissé passer un camion de pompiers. Plus d’une heure à sacrer dans le véhicule. À un moment donné, tu te dis qu’il ne reste que l’option du stationnement sous-terrain… mais quand tu te ramasses à celui d’un immeuble dans le coin de Square Victoria parce que tu en ras le pompon, tu te rends compte que tu as perdu énormément de temps!

Nous avons pu attraper les deux dernières chansons de Dallas Green, seul à la guitare. Il faut conclure que Dallas Green, ce qui se veut la tête dirigeante de City & Colour, se paie un petit luxe en ouvrant pour Alice in Chains.

En général, lorsque son groupe joue à Montréal, c’est dans un Centre Bell plutôt rempli. Ayant quelques semaines de libres devant lui, il s’est probablement dit : « Pourquoi pas!? » Il peut se le permettre, n’ayant que lui et sa guitare à trainer sur les routes canadiennes. Il peut s’offrir cette gâterie d’ouvrir pour l’un de ses groupes préférés et jouer dans des salles plus petites. Intimiste, sa prestation d’une trentaine de minutes a su toucher les gens en avant de la scène quoique derrière, le ton était à la jasette.

Sobre était la scène d’Alice in Chains. Éclairage précis, murs de lumières derrière les musiciens qui se transformaient en écrans lors de certains titres particuliers. Malgré le fait que le groupe demeure précis et que les musiciens soient bien huilés depuis le temps, il était étrange de voir que Jerry Cantrell et William DuVall avait un iPad sur leur pied de micro. Est-ce pour y afficher les paroles de certaines chansons? À moins que les gars aient la soif des séries et suivaient la partie de hockey d’hier soir?

Le catalogue de chansons de la troupe de Seattle déborde de gros canons. Alice in Chains nous en a proposé une bonne vingtaine, meublant ainsi un temps de scène de tout près de deux heures. D’habitude, les formations demeurent prévisibles et nous balancent le premier extrait du nouvel album en guise d’introduction. Mais avec Alice in Chains, on ne peut jamais vraiment prévoir ce qui sera choisi pour donner le coup d’envoi.

Bleed the Freak s’est retrouvée dans nos oreilles. La foule se voulait surprise, à l’exception des renifleurs qui regardent le setlist à l’avance! Parlant de cette dernière, on remarque aisément que les amateurs sont surtout des bandes de copains, fin trentaine et début quarantaine, qui meublent le parterre. Autour de moi, je vois beaucoup des femmes qui ouvrent leur cellulaire. Sur l’écran d’ouverture, c’est une photo du petit dernier ou du plus vieux. Même si le public se veut vieillissant, il reste participatif face au matériel du groupe. Que ce soit un truc plus récent comme Check my Brain, Never Fade ou des trucs plus antiques comme Again et Them Bones, le public ne se soucie point de l’époque Staley ou DuVall. C’est Alice in Chains, peu importe l’incarnation.

Mike Inez possède encore cette tignasse large qu’il adore brasser au gré des chansons plus rythmées du groupe. Lorsque le groupe interprète Dam That River, Inez a su en profiter largement. Aux percussions, Sean Kinney est toujours aussi hypnotisant à regarder. Il possède encore cette fluidité si singulière et lorsqu’il tape pendant Hollow, Rainier Fog et Stone, il semble flotter. Ses coups sont d’un naturel hors du commun mais rien ne bat son agilité sur No Excuses.

Souriants, les musiciens du groupe ont un plaisir palpable sur scène. Entre les pièces, DuVall tente quelques mots de français et parfois, Cantrell intervient pour placer quelques mots.

J’ai déjà parlé de ce phénomène qui se veut de plus en plus inquiétant. Lors des concerts, il y a encore des abrutis qui lancent leur canette de bière. Une petite leçon sur la vélocité serait la bienvenue pour certains. Comme je le notais, quelques lignes plus haut, le public était composé de nombreux pères et mères de famille. Peu importe qui reçoit la canette sur la tête, il reste que ce geste est d’une stupidité monumentale. J’espère que ce message sera compris, question d’éviter un accident qui risquerait d’arriver. Donc, jeune homme à la casquette des Blue Jays portée vers l’arrière, ce message te concerne!

Après Red Giant, pièce qui demeure l’un des gros morceaux du dernier album, Alice in Chains nous a remis le nez dans le passé avec de la grosse nostalgie grâce à It Ain’t Like That, Nutshell, Angry Chair et Man in the Box. De mon point de vue, je commençais à trouver que ça sentait la fin de soirée. Peut-être deux autres gros canons et hop, ouverture des lumières.

The One You Know est apparue un peu comme par magie. Avec le dernier quatuor de chansons qui provenait du passé, nous avions pratiquement oublié cette ritournelle de l’album le plus récent, Rainier Fog. Après la chanson, Cantrell a pris le micro pour remercier Dallas Green face à son travail en ouverture. Il a invité ce dernier à venir rejoindre le groupe sur scène pour interpréter Got Me Wrong, tiré du mini-album Sap. Surprise plus qu’agréable, le timbre sonore de Green se mariait à la perfection avec la portion rythmique du groupe. Probablement l’un des gros moments de la soirée!

Quand la basse ondulante de Mike Inez s’est mise en branle  pour marquer l’introduction de Would? on comprenait que l’on touchait déjà à la fin de la soirée. Un dernier élan du public, sachant que par la suite, nous allions nous vautrer dans l’apaisante Rooster.

De toute cette époque que l’on pourrait qualifier de grunge, il reste que c’est Alice in Chains qui s’en sort le mieux. Malgré la perte du chanteur original, les albums qui ont suivi ont toujours été pertinents, bons et puissants.

Alliant concerts et albums de qualité, Alice in Chains continue de nourrir son public de base tout en ramassant quelques nouveaux fans, par le fait même!

http://aliceinchains.com/

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      Photos : Mihaela Petrescu