Possessed : Longue attente… au-delà des portes!
Yanick Klimbo Tremblay
Possessed a une place bien particulière dans l’organigramme métallique. Les racines du death metal se dirigent assez rapidement vers ce groupe américain qui a su couler cette appellation spécifique avec leur démo du même nom, en 1984.
Le groupe a su cultiver son imagerie satanique, en plus de sa sonorité cadavérique, avec les albums Seven Churches et Beyond the Gates. Je ressens encore l’angoisse vécue lorsque j’ai mis l’aiguille sur mon vinyle (sur le côté This Side) avec la chanson The Exorcist. Avec les mêmes mesures que celles proposées dans le film du même nom, je retrouvais cette pétoche proposée par cette ritournelle de Mike Oldfield. Sauf que Possessed propulsait le tout dans un metal qui se voulait démentiel et ce, tout au long des 10 chansons qui meublent cet album.
Seven Churches demeure un album presque parfait aux oreilles des amateurs du genre. Frais, audacieux et effrayant, Possessed exploitait à merveille cette parcelle de la possession démoniaque sur cet album et n’a fait que consolider sa domination avec le suivant, Beyond the Gates.
En cette période florissante du milieu des années ’80, Possessed avait le vent dans les voiles.
Avec deux albums majeurs, le groupe proposait un metal qui se voulait original et jusque-là, peu imité par ses compatriotes. Après la sortie du mini-album The Eyes of Horror, produit par un certain Joe Satriani, les choses se gâtent et le groupe s’effondre.
Si Larry Lalonde est parti de son côté pour rejoindre un dénommé Les Claypool, ce n’était pas pour poursuivre dans le même genre musical. Car en mettant au monde Primus, nous étions à des années lumières de ce que proposait Possessed.
Après la dissolution du groupe, le batteur Mike Sus et le guitariste Mike Torrao ont pris des chemins plutôt différents. Les deux Mike mènent des carrières qui n’ont aucun lien avec l’industrie musicale, laissant le champ libre à Jeff Becerra face à la continuité de Possessed.
Malgré le fait qu’il soit rivé à un fauteuil roulant depuis des années, Becerra n’a jamais eu l’intention de s’apitoyer sur son sort. Il mène cette machine qu’est Possessed depuis de nombreuses années. Paralysé au bas du corps, après avoir été atteint de projectiles lors d’un braquage pour quelques dollars, Becerra a été obligé de délaisser la basse mais il demeure celui qui hurle avec le groupe.
Possessed est de retour sur scène depuis une dizaine d’années. En 2019, il est maintenant temps que le groupe propose du nouveau matériel et c’est avec Revelations of Oblivion que le tout survient. Premier album du groupe en plus de 30 ans, il est certain que les retrouvailles demeurent intéressantes.
Le point tournant reste la voix de Becerra. Toujours aussi caverneuse et éraillée, il est bon de l’entendre rugir de nouveau sur album. On comprend rapidement que le Possessed de 2019 n’a rien à voir avec celui d’antan mais l’esprit de hantise est encore perceptible sur ce nouvel album.
Il ne faut pas s’attendre d’être secoué par une facette métallique originale. Ce qui est offert sur l’album est efficace et c’est ce à quoi je m’attendais, quoiqu’il y ait un léger abus face aux passages des tambours de type Rototom…
Revelations of Oblivion est un album bien ficelé, puissant et qui parvient à combler amplement cette attente de trois décennies!
Possessed sera du Quebec Deathfest 2019, lors de la fin de semaine du 13 et 14 septembre 2019. Ce festival se déroulera dans différentes salles comme le Club Soda, les Katacombes et les Foufounes Électriques. C’est ICI que l’on clique pour d’autres informations!
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