Tomb Mold : Aucune moisissure possible

Quand j’ai vu ce groupe aux Katacombes, l’année dernière lors du QDF, j’en ai perdu mon anneau de mariage. Ce dernier s’est mis à rouler sur le sol souillé de bière. Tomb Mold venait de m’extirper le souffle de vie qui s’agitait en moi. Devant une salle comble aux rebords, nous étions tous zombifiés par l’excellence de l’exécution offerte par ce groupe de Toronto.

Ce qui m’impressionnait le plus était lié au fait que la voix excessivement gutturale provenait du corps si menu du batteur, Max Klebanoff. Assis sur son petit banc, il s’agitait vigoureusement tout en hurlant vers le micro à sa gauche.

Leur deuxième album, Manor of Infinite Forms, subissait des rotations régulières dans  ma salle musicale mais de voir le groupe annihiler totalement la foule du QDF se voulait l’apothéose. Grasse et violente, la prestation de Tomb Mold était… parfaite!

Sorti en 2018, cet album a été marquant pour bien des amateurs de death metal de la vieille école. Fanatiques d’Incantation, d’Autopsy et de Bolt Thrower, nous retrouvions enfin une formation canadienne (hors Québec!) qui se vautraient dans les mêmes eaux stagnantes.

Lorsque j’ai appris que le groupe préparait déjà un nouvel album pour 2019, mon sourcil qui exprime le doute, s’est levé subitement. Est-ce trop tôt? En même temps, la salive est apparue au coin de ma bouche. Actif depuis 2015 uniquement, le groupe en est à son troisième album et jusqu’à maintenant, aucune déception sonore et métallique n’est apparue avec Tomb Mold car ce nouvel album qu’est Planetary Clairvoyance se veut sublime.

Gros canon death métallique pour 2019, c’est ce à quoi on doit s’attendre d’un groupe aussi crapuleux. Oléagineuse, la musique du groupe reste agglutinée dans tes oreilles. Quelques introspections à la guitare claire aident au niveau des transitions, sans nous dérouter. Il y a aussi quelques crépitements statiques sur la pièce qui scinde l’album, Phosphorene Ultimate. Cet ajout nous aide à assimiler le concept extraterrestre de la couverture.

Les six chansons de Planetary Clairvoyance sont inhumaines. Exécutées avec passion et précision, on les entend suinter dans nos enceintes acoustiques. Le pont musical dans la chanson Accelerative Phenomenae est d’une efficacité telle qu’il se voit impossible de rester sur place lors d’un concert. Même les p’tits pères dans la quarantaine, il va falloir faire un effort et se mettre en mode participatif!

Prévue pour le 19 juillet, la sortie de cet album se fera sous étiquette 20 Buck Spin.

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