Iron Maiden : Retour sur le concert de Montréal (5 août 2019)
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Iron Maiden : Retour sur le concert de Montréal (5 août 2019)

De gros évènements métalliques en si peu de temps, c’est ce que l’on va se rappeler de notre été 2019. Avec le Heavy Montréal de la semaine dernière et la venue de KISS le 16 août, on retrouvait le concert qui en a fait jubiler plus d’un hier soir. L’arrêt montréalais de la tournée Legacy of the Beast d’Iron Maiden en a fait saliver plus d’un alors que le groupe nous a proposé un large survol de leur carrière. Y’a de la bave au sol… Peut-on passer la moppe, maintenant?

Pour les Anglais, cette tournée était leur deuxième en relation avec un jeu vidéo. Oui, vous n’avez pas la berlue, cette tournée était pour mousser le jeu du même nom, Legacy of the Beast. Jeu disponible sur votre téléphone, on comprend que ce n’était pas la motivation première des amateurs du groupe. Rares étaient les gamers dans mon coin. Certains ne savaient même pas qu’il y avait un jeu relié à cette série de concerts!  Non, ceux qui étaient sur place savaient que la soirée serait sous le signe de chansons classiques et d’une visite du catalogue antique.

Pas de nouvel album à promouvoir, on remet la louche dans la marmite et on brasse jusqu’au fond pour aller frotter quelques grosses pièces de viande, pour qu’elles remontent à la surface!

Sur des airs de tournée de « grands succès », cette série de concerts permet au groupe de nous sortir les classiques en plus de quelques joyaux que nous croyions tous enterrés à jamais!

J’avais décidé de ne pas trop fouiller sur Youtube, pour regarder les performances précédentes du groupe. Présent avec mon fils de 9 ans, nous voulions retrouver cette fascination et garder notre curiosité à vif. Les effets de surprises ont été nombreux, les décors d’arrière-scène se multipliaient sur chaque chanson et des éléments gigantesques sortaient de nulle part pour nous faire sortir les yeux des orbites!

Après le speech de Churchill, nous savions tous qu’Aces High serait la pièce qui allait ouvrir le bal. Les musiciens étaient à leur position et Bruce Dickinson bondissait telle la gazelle en forêt. Arborant un bonnet d’aviateur, ce dernier était en voix et énergique comme il se doit.

Un avion de combat britannique survolait le groupe, l’hélice du devant effleurant les cheveux de Janick Gers au passage. The Clansman a été la première grande surprise de la soirée. Chanson qui provient de l’époque de Blaze Bayley, elle demeure l’une des plus solides de cette époque. Bruce Dickinson se l’est appropriée avec finesse et il a fait de même avec Sign of the Cross.

Que le groupe ait décidé de jouer des pièces comme Where Eagles Dare, For the Greater Good of God et Revelations, nous démontre à quel point Iron Maiden aime prendre une certaine dose de risque. Lorsqu’elles ont été interprétées, j’ai vu quelques personnes dans ma section se rasseoir.

La visite du décharné qu’est Eddie est survenue lorsque les Anglais ont lancé The Trooper. Nous avons eu droit à un duel à l’épée entre lui et Dickinson, que le chanteur a gagné haut la main! La montée et la chute d’Icare, pendant The Flight of Icarus, a été un moment fort de cette soirée. Pièce majeure du répertoire, nous avons pu voir Bruce Dickinson manier avec précision des lance-flammes. La chaleur qui s’en dégageait a eu raison de la cire sur les ailes d’Icare, projetant cet intrépide gamin au sol.

Le bassiste Steve Harris est toujours aussi spectaculaire à voir. Précis et participatif, il a encore la même fougue qu’à ses débuts. Dave Murray demeure bien planté sur la scène, effectuant son boulot avec justesse tandis qu’Adrian Smith manie ses guitares avec brio et Janick Gers demeure loufoque. Les prouesses de Nicko McBrain ont été voilées pendant une bonne partie du concert. Jouant derrière une toile militaire, nous ne pouvions que l’entrevoir mais dans les enceintes acoustiques, nous pouvions conclure qu’il ne manquait pas un coup sur ses cymbales et tambours! Changeant d’uniforme et de costume pratiquement sur chaque chanson, Dickinson ne loupe jamais une entrée en scène. Courant d’un coin de passerelle à l’autre, le sexagénaire ne semble jamais essoufflé.

Comme de raison, il y a eu une participation active de la foule lors de Fear of the Dark. Habillé comme un médecin de l’époque de la peste, Bruce Bruce avait le public au creux de sa main droite tandis que de la gauche, il manipulait une lampe à l’huile. Les chants du public étaient intenses et bien sentis. À l’unisson, les gens lançaient des OhhhhhhOhhhhhhhhhhh tout en agitant leur cellulaire, en mode Lampe de Poche. Pendant The Number of the Beast, les flammes se voulaient bien ardentes et lorsque le groupe a terminé sa prestation avec Iron Maiden, un Eddie aux larges cornes diaboliques et ondulées est apparu derrière la scène, pour nous rappeler que la soirée tirait vraiment à sa fin!

Bombardement de picks et propulsion d’une peau de tambour de McBrain, ce ne sont pas des indicateurs d’une véritable fin de concert pour le groupe!

Après quelques secondes sur le côté, Iron Maiden s’est retrouvé de nouveau sur scène pour nous propulser The Evil That Men Do, Hallowed be Thy Name et la très attendue, Run to the Hills. Remerciements d’usage mais excessivement honnêtes de la part de Bruce Dickinson, il nous promet que le groupe sera de retour. Il s’exprime toujours et encore dans un français impeccable, prouvant une fois de plus son côté gentleman.

Non, Iron Maiden ne fait jamais dans la facilité. Le groupe privilégie beaucoup plus les adorateurs de l’œuvre en général plutôt que le fanatique de passage. Hier, les deux ont été choyés, étant donné que la Vierge de Fer a proposé de nombreux morceaux plus évidents pour l’amateur sporadique tandis que les maniaques se délectaient sur chaque pièce offerte.

Et c’est la beauté avec Iron Maiden, d’offrir à ses fans une série de chansons inattendues. C’est la force du groupe car oui, nous nous attendons tous à voir Eddie sortir à un moment donné, voir des explosions et autres gadgets tomber du plafond. Mais avec l’âge, je me rends compte que cette série de WOW! se veut accessoire et ce n’est pas ce qui me motive à me déplacer pour aller voir le groupe en concert.

Je sens plutôt un immense respect et de la gratitude de la part d’une formation qui pourrait se permettre, volontairement, beaucoup plus de facilité. Sauf que, par respect pour ses amateurs, Iron Maiden ne verse jamais dans la banalité.

Et c’est probablement ce fait qui confirme qu’Iron Maiden est le plus grand groupe metal de tous les temps!

https://ironmaiden.com/

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      Photos : Mihaela Petrescu