Amon Amarth : Retour sur le concert de Montréal (11 octobre 2019)
Deux concerts en deux soirs pour ce regroupement suédois. Les boulettes se voulaient bien à point et le ragout avait eu le temps de ne pas trop coller au fond. Le M Telus recevait, pour une seconde fois, la caravane bleue et jaune qui réunissait Grand Magus, At the Gates, Arch Enemy et les surpuissants Amon Amarth. Compte-rendu d’une veillée parfaite!
La veille, tous les groupes avaient réussi à éblouir l’immense foule qui remplissait le M Telus, qui affichait complet. Hier soir, c’était le même constat. Selon les derniers chiffres, il ne restait que 17 billets à vendre aux environs de 18h00. Une fois de plus, le public était prêt à en prendre plein la gueule.
Quelques guerriers avaient décidé de participer aux deux soirées, croyant qu’il y aurait probablement quelques variations dans la liste de chansons. En ce qui concerne Grand Magus, ce qui a été présenté était un copié/collé de la veille.
Cinq chansons pour 25 minutes sur scène. Ceci se voulait peu pour les amateurs du Grand Mage mais excessivement satisfaisant, étant donné que c’était la première présence du groupe à Montréal. Malgré un nouvel album sous la ceinture, les musiciens n’ont joué qu’une seule pièce tirée de Wolf God. Effectivement, Untamed a été interprétée immédiatement après I, The Jury, pièce qui a ouvert la soirée après l’introduction Gold and Glory.
Grand Magus est un groupe solide et tight. En mode power trio, le guitariste et chanteur JB est bien appuyé par le bassiste Fox Skinner qui propose une voix d’accompagnement excessivement efficace. De l’entendre grogner des Iron Will sur la pièce du même nom, m’a fait lever ma bière bien haute! Aux percussions, Ludwig Witt est celui qui obture les trous. Son jeu est précis et puissant. Nous avons pu l’apprécier grandement sur Hammer of the North et Like the Oar Strikes the Water.
Trop peu, malheureusement. J’aurais pris Grand Magus en tête d’affiche au Ritz PDB! Est-ce qu’un retour en Amérique est dans les plans du groupe? En entrevue, hier soir, le chanteur JB me racontait que ce n’était pas impossible que Grand Magus puisse revenir en 2020.
La soirée de death metal mélodieux pouvait commencer. Grand Magus, avec son heavy rock doomé, se voulait comme le loup rouge parmi la meute de loups argentés. Le large drapeau aux teintes d’Arch Enemy qui recouvrait la batterie a été enlevé, laissant paraitre deux grosses caisses où l’on pouvait voir les lettres A en majuscule et le E, lui aussi en majuscule.
Quelques personnes croyaient que nous allions avoir droit à un changement de position pour cette soirée, qu’Arch Enemy allait jouer avant At the Gates. Est-ce que le A et le E étaient pour nous signifier les initiales d’Adrian Erlandsson, le batteur d’At the Gates?
En fin de compte, c’est plutôt que les deux batteurs partagent le même kit! Après tout, ce sont deux frères! Pas de chicane entre les frangins!
At the Gates offrent toujours des prestations punitives. En y allant directement avec la pièce titre du dernier album, la foule se voulait conquise. Le son était déjà à la fine pointe sur To Drink From The Night Itself et avec la suivante, Slaughter of the Soul, c’était la consécration. At the Gates venaient de placer la barre très haute, il ne fallait plus que suivre la cadence.
La voix de Tomas Lindberg était, une fois de plus, imposante. Pas au niveau de la rondeur mais au niveau de son attaque virulente. Au niveau musical, le groupe se voulait uni et incisif. Les chansons At War With Reality, Death and the Labyrinth et Cold nous ont endommagé les tympans mais c’est surtout Blinded By Fear qui a su toucher sa cible!
Efficace, le groupe a fait ce qu’on lui demandait : pomper la foule au maximum!
Comme de raison, un concert du vendredi possède cette touche magique. C’est le début de la fin de semaine, les gens ont le sourire encore plus facile et l’enthousiasme se veut collectif. Malgré l’opacité de la foule, il était facile de se promener et d’accéder aux différents bars du M Telus.
Sentiment de joie qui se voulait aussi perceptible pendant l’attente en ce qui concernait la présence d’Arch Enemy. Depuis cinq ans, le groupe suédois propose une belle saveur internationale depuis l’arrivée de l’Américain Jeff Loomis à la guitare et de l’héroïne locale, Alissa White-Gluz.
C’est avec The World is Yours qu’Arch Enemy a installé ses pénates. Alissa porte toujours des tenues de scène stylisées et hier, l’ajout d’ailes de chauve-souris sur ses manches lui donnaient des airs de Gene Simmons.
Technicité et efficacité, les yeux étaient rivés sur les mains agiles de Michael Amott et de Jeff Loomis qui ont proposé ce qu’ils font de mieux sur des titres comme Ravenous, My Apocalypse et Nemesis.
Entre les chansons, Alissa s’exprimait majoritairement en français. Elle a rappelé le fait qu’elle demeure la seule montréalaise sur cette tournée et que c’est uniquement à Montréal que deux concerts ont été présentés, laissant le titre de métropole du metal à la ville de Valérie Plante!
Il est certain que le côté technique d’Arch Enemy peut rendre les prestations un peu plus aseptisées. Avec l’intensité provoquée par At the Gates et l’impatience face à l’arrivée d’Amon Amarth, je dois avouer que je dirigeais mon regard sur les prouesses de Sharlee D’Angelo sur sa basse et les mouvements d’Alissa.
Amon Amarth est maintenant l’une des plus grosses pointures du domaine métallique. En se retrouvant sur la tournée de Slayer, le groupe n’a que confirmé son statut de monstre métallique et la sortie du nouvel album a confirmé sa domination.
Ceux qui étaient présents au M Telus ont probablement vu le groupe dans cette salle pour la dernière fois. Il ne serait pas surprenant de revoir Amon Amarth à la Place Bell, entre deux parties du Rocket.
Les Suédois ont avec eux une production encore plus imposante. Après avoir vu le groupe avec son drakkar sur scène, cette fois-ci, c’était au tour de l’immense casque de viking de soutenir la batterie de Jocke Wallgren.
Oui, nous avons eu droit à la présence de Loki pendant Deceiver of the Gods, des prestations de guerriers lors de Shield Wall et Johan Hegg s’en est même pris au serpent de mer Jörmungandr… mais tout ceci demeure dans le domaine du spectacle!
Et Amon Amarth est maintenant un groupe qui peut se permettre ce genre de prestation musicale, un peu comme ce qu’Iron Maiden peut faire mais à plus petite échelle. Comme à l’époque de Somewhere in Time, si l’on doit comparer.
Et est-ce que le groupe propose ce type de divertissement pour cacher un manque de talent musical? Aucunement. Les chansons d’Amon Amarth sont toujours aussi pertinentes. Juste assez brutales pour l’amateur de death metal et assez mélodiques pour les fanatiques de metal plus contemporain.
Maintenant, le groupe ratisse large et la preuve reste le succès de cette tournée nord-américaine en plus des deux soirées à Montréal. Et on s’entend que si le groupe avait visité Québec ce soir, nous aurions eu droit à un guichet fermé aussi!
Je n’ai pas besoin d’en dire plus au sujet de la présence d’Amon Amarth, vendredi soir. Tout était fidèle au groupe et c’était encore plus élevé et relevé face à mes attentes. À la base, je croyais que le groupe allait nous proposer du matériel qui n’allait pas piger trop loin dans la discographie mais les musiciens ont offert toute une surprise en y allant avec Death in Fire, tirée du succulent Versus the World.
Amon Amarth, c’est maintenant une tête d’affiche de calibre fermeture de festival. Je ne serais même pas surpris de les voir se pavaner en haut de l’affiche du prochain Heavy Montréal!
Aussi disponible: Galerie photos du concert du jeudi.Cliquez ICI!
Disponibles bientôt: Des entrevues avec chaque groupe!