Cette semaine, je me fais (en quelque sorte) conseillère touristique pour Québec. Pas du Disneyland pour adulte, pas du Petit Champlain protégé pour l’Unesco ni la cité intra-muros. L’Office du tourisme fait déjà un formidable boulot pour promouvoir et diffuser les beautés de ce secteur-là de la ville.
Je ne me ferai ni modeuse ni foodie, je ne vous parlerai pas des meilleurs endroits pour manger des cronuts – ou de je ne sais quel en-cas follement tendance sur la blogosphère et Pinterest actuellement.
Je vous dresserai plutôt la liste de ce qui ne remplit pas nos panses mais de ce qui nourrit plutôt nos cœurs. De ces endroits où l’histoire culturelle et sociale d’une génération s’écrit en temps réel. Qu’est-ce qui fait de Labeaumeville un lieu-phare pour la musique actuelle en 2014? Autrement écrit, je cernerai trois adresses de la scène (vraiment) indie de Québec à mettre dans le bottin de tout mélomane.
Mes critères de sélections sont simples:
- L’endroit doit exister depuis un maximum de deux ans.
- Ça ne doit pas être une salle de spectacles officielle avec un permis qui le stipule.
- Ceux qui y programment des spectacles doivent être enclins aux spectacles spontanés, ceux qui se bookent à deux ou trois jours d’avis. Parfois moins.
Le Grenier de La Palette
Repère essentiellement folk depuis l’automne 2012, le grenier de l’appartement loué par Simon Paradis (du band du même nom) et l’artiste visuelle Anne-Christine Guy propose des expériences réellement intimistes. Pouvant accueillir une trentaine de spectateurs lorsqu’aucun d’entre eux ne souffre d’embonpoint, la salle se caractérise par une formule non seulement B.Y.O.B. mais également «Bring Your Own Coussin». Vous me remercierez de ce judicieux conseil lorsque vous aurez mis vos fesses sur ce vieux plancher de bois pourvoyeur d’échardes et de mailles dans les bas collants.
Parmi les artistes qui s’y sont déjà produits, on note : Navet Confit, Harfang, Maude, L’Octopus, Jérôme Charette-Pépin, Jane Ehrhardt et Harley Young.
L’adresse est semi-secrète mais vous pourrez la trouver sans trop de mal via la page Facebook administrée par les locataires et leurs amis.
Le Pantoum
Au départ, c’était un studio, un appart et une salle de spectacle. Désormais, c’est un vaste complexe de création réparti sur trois étages qui regroupe aussi des locaux de pratique et un atelier de sérigraphie servant (notamment) à imprimer les posters créés par Thomas B. Martin pour les concerts présentés à la maison.
Si Le Pantoum est un incubateur à albums et à projets musicaux, c’est aussi un important lieu de diffusion doté d’une salle pouvant accueillir une petite centaine de personnes à tous les soirs de concerts. Chaque fois, c’est comme un gros open house ouvert à tous où il est permis d’apporter nos propres consommations alcoolisées achetées au dép’ du coin.
Branchés sur la scène indie anglo-américaine et locale, les programmateurs Jean-Étienne Collin-Marcoux et Jean-Michel Letendre-Veilleux y ont déjà présenté (entre autres) Royal Canoe, Suuns, Mozart’s Sister, X-Ray Zebras, Machinegun Suzie et Leafer.
Fait intéressant: un vidéoclip de Ponctuation y a été tourné l’an dernier.
L’adresse exacte du lieu n’est disponible nulle part et c’est ce qui confère au Pantoum son aspect quasi-mythique. Il faut en fait contacter Jean-Étienne ou Jean-Michel au 418 573-9137 pour obtenir la précieuse information.
Le Knock-Out
Le disquaire indépendant du quartier St-Roch célèbrera son premier anniversaire dans les prochaines semaines. Dépositaires de (presque) tous les albums créés à Québec, les propriétaires Rox Arcand et Jean-Philippe Tremblay se donnent pour mission de promouvoir le travail de leurs concitoyens.
Et ça va bien au-delà des disques puisque Le Knock-Out présente aussi des spectacles dans l’arrière-boutique comme ce fut le cas avec Keith Kouna et Antoine Corriveau auparavant.
Le prochain événement en liste? Le Record Store Day du 19 avril qui, d’ailleurs, sera célébré pour la première fois à Québec grâce à eux. Il était temps!
832, rue St-Joseph Est ou via Facebook