Olivier De Serres : l’antre de sa création
Sis au cœur du vibrant mais de plus en plus gentrifié quartier St-Roch, l’atelier d’Olivier De Serres pourrait carrément servir de lieu de tournage pour une fiction sur une bande de jeunes artistes cool. Sauf que là, c’est vrai.
L’histoire s’écrit peut-être devant nos yeux, les journalistes plus âgés qui ont visité les premiers locaux de BGL ou Doyon-Rivest à la fin des années 1990 ont sans doute ressenti à peu près la même chose que moi cette semaine. Cette impression d’assister au commencement d’une belle et fructueuse carrière.
Membre du collectif Canadian Bacon, des expos éphémères toujours courues et commissariées par Phelipe Soldevila, Olivier De Serres (l’histoire ne dit pas si il a un escompte sur le matériel d’artiste) préconise une approche picturale à mi-chemin entre abstraction et figuration. Une peinture minimale qui peut rappeler le courant plasticien, pour sa série de l’hiver dernier du moins, mais pour laquelle il mélange désormais acrylique, huile et ruban adhésif en papier. C’est près du graff, sauf qu’il garde quand même un pied dans le passé, l’avant-garde québ des fifties.
La toile qu’il complète actuellement, celle qui sèche encore, propose un alliage vraiment aléatoire d’effets, de textures, de finis. Des segments hyper consistants et en apparence visqueux, mais également des fondus tout doux et des formes qui peuvent rappeler celles d’os un peu cartoonesques. C’est rafraîchissant, pas prétentieux du tout.
De Serres partage son atelier avec quatre autres artistes elles aussi finissantes ou fraîches diplômées à la maîtrise en arts visuels à l’Université Laval : Christyna Fortin (alias La reine des paillettes), la photographe Julie Bouffard, la peintre Maude Thibault-Morin et l’illustratrice Julie Théberge pour qui les lithographies de Picasso est visiblement une source d’inspiration.
J’ai personnellement, et depuis que je l’ai découverte par le biais du prix Garde-fou remis par Folie/Culture en 2014, un gros kick sur la production féminissime et très pop de Fortin.
De retour à mes moutons. Olivier De Serres, garçon dans le vent et « homme de l’heure » pour reprendre les mots de son pote Soldevila, présentera un corpus d’œuvres toutes récentes à la Galerie 36 sur la porte au même numéro de la rue Couillard non loin de L’Ostradamus. Le vernissage a lieu ce vendredi et l’expo sera présentée jusqu’au 16 octobre. La réputée galerie Lacerte lui rendra pareil honneur plus tard cet automne.
Christyna Fortin sera, pour sa part, invitée à la Galerie AVE dans le 514 du 3 au 20 novembre. Un lieu de diffusion tout juste inauguré situé au 391 rue Lenoir dans le quartier St-Henri.