THEMA – CINÉMA FANTASTIQUE
Le cinéma fantastique, genre éclaté s'il en est un, est à l'honneur lors de trois soirées thématiques sur ARTV (Thema, le 17, 24 et 31 octobre, 21 h). On verra d'abord le documentaire en trois parties Aux frontières du fantastique. Ficelé avec des extraits de plusieurs chefs-d'œuvre du répertoire fantastique, ce documentaire explore les grands thèmes que sont la confrontation/relation entre l'homme et l'animal, entre l'homme et la machine et notre fascination pour l'univers des morts. De King Kong à Metropolis en passant par Blade Runner et Alien, c'est un véritable cours de cinéma fantastique 101. Et comme c'est le concept à Thema, un film suit la présentation du documentaire. Cette semaine: La Compagnie des loups (1984). La Cité des enfants perdus, délire visuel de Jeunet et Caro, et le film espagnol L'Échine du diable seront à l'affiche lors des deux autres soirées.
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L'OEIL OUVERT
Restons dans le cinéma. Radio-Canada propose le documentaire L'Oeil ouvert (le dimanche 17 octobre, 22 h 30), un regard sur le cinéma québécois et canadien des dernières années. Présenté par la comédienne Pascale Bussières, L'Oeil ouvert invite des réalisateurs et des comédiens à parler de leurs films, des femmes, des hommes, de la vie, de la mort. André Turpin, le réalisateur d'Un Crabe dans la tête, réinvente la fin de son film et Luc Picard, en parlant de 20 h 17 rue Darling, confie qu'il craint la mort en tout temps. Si l'on a vu tous les films québécois dont il est question, certains découvriront probablement quelques films canadiens. Parce qu'il existe, oui, un cinéma au Canada. Même s'il nous apparaît, malheureusement, beaucoup plus lointain que celui d'Hollywood…
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GRANDEUR ET DÉCADENCE D'UN HÉROS DE MADAME MAO
Ce documentaire (TV5, le vendredi 15 octobre, 21 h 30) est d'abord l'histoire d'un type: Sung Yu-Quing. Dans les années 60 et 70, il est le comédien principal d'un des plus célèbres opéras révolutionnaires chinois; superstar locale et personnage influent auprès de madame Mao, on le retrouve aujourd'hui à Manhattan où il occupe un emploi de peintre en bâtiment à 6 $ l'heure… Mais ce documentaire est aussi l'histoire de la Révolution culturelle en Chine, menée par Mao Zedong entre 1966 et 1976, à travers un formidable outil de propagande: l'opéra populaire. Cette révolution, faut-il le rappeler, a fait naître la Chine moderne non sans tacher de sang l'Empire du Milieu…
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UN TUEUR SI PROCHE
Si un meurtre devait être commis dans votre entourage, sauriez-vous le voir venir? C'est à cette question improbable que tente de répondre Un tueur si proche, une nouvelle série de 10 émissions qui sera présentée à Canal D (dès le vendredi 15 octobre 2004, 20 h). De Valery Fabrikant, ce professeur de l'Université Concordia qui a assassiné quatre anciens collègues en 1992, à Jacinthe Beauchemin, cette mère qui a engagé un tueur à gages pour éliminer le père de son enfant, cette série s'attarde au contexte de plusieurs drames tirés des annales judiciaires québécoises.
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ETC.
Super Écran, la télé (payante) des cinévores, propose encore cet automne des séries dramatiques produites par HBO. Il y aura notamment la cinquième saison des Sopranos (les lundis à 21 h et 22 h dès le 18 octobre) et la quatrième saison de Six Pieds sous terre (les lundis à 21 h et 22 h dès le 6 décembre).
Qui n’a jamais été étonné d’entendre les proches d’un criminel affirmer haut et fort que c’est quelqu’un de bien?
Je ne crois pas qu’il soit si facile d’identifier au préalable ceux qui commettront de tels gestes, à moins qu’une pathologie bien spécifique et évidente ne vienne les mettre en relief. On pourrait déduire que, compte tenu du rythme effréné de notre société, les gens n’ont plus le temps de s’arrêter pour observer les autres. Comment expliquer alors que même les proches de ces gens ait été confondus? Par la politique de l’autruche qui ne veut pas voir? Je ne le crois pas.
N’oublions pas que, derrière tout être posant un geste immonde, il y a d’abord et avant tout une personne. Si je vous montre ma main, ma main seulement, pourrez vous conclure que vous m’avez vu?
Le problème se pose également dans les cas de suicide. Combien de proches cumulent après le fait les indices qu’ils auraient dû observer. Combien d’entre eux en developpent un sentiment de culpabilité si fort qu’ils en deviennent, à leur tour, en situation émotionnelle précaire.
L’être humain est complexe et ne saurait être réduit à un geste posé, aussi grave soit-il….
J’ai vraiment hâte de voir cette émission vendredi soir, car elle nous réserve un tas de surprises et de découvertes. Ce n’est pas évident de savoir si notre voisin, notre ami ou pire encore, quelqu’un de nôtre famille est un tueur sans pitié pour sa victime. Après tout ce n’est pas écrit dans le front de ces gens là et souvent ce sont les personnes les plus gentilles et les plus serviables. Ce n’est pas le genre de personne qu’on soupçonne au premier coup d’oeil et pourtant quand on apprend la nature de leur crime on tombe en bas de notre chaise.
Une série qui promet beaucoup et qui attirera un auditoire de curieux lors de cette grande première, mais ensuite ce seront des fidèles qui ouvriront leur télévision le vendredi soir. À voir absolument.
J’ai été abonnée pendant un certain temps à Super Écran. Étant une grande amatrice de cinéma, je me disais que l’investissement en valait la peine puisqu’il me permettrait de voir tous ces films que je n’ai pas eu le temps de voir en salle sans devoir débourser des dizaines de dollars par mois en les louant au vidéoclub. Mais j’ai vite déchanté…
Les nouveautés ne sont plus si nouvelles, et certaines sont même proposées dans le rayon des « vieux films » pas chers des clubs vidéo. Il faut attendre de nombreux mois avant qu’un film disponible en location soit diffusé sur Super Écran. De plus, malgré 4 canaux proposés, le choix des films à voir en soirée se révèle souvent décevant. Bref, j’ai fini par résilier mon abonnement et par retourner au vidéoclub quand l’envie de voir un film en particulier me prend.
« Si un meurtre devait être commis dans votre entourage, sauriez-vous le voir venir? » Poser la question, c’est y répondre… Nous prêtons de moins en moins attention au monde qui nous entoure. Tout va tellement trop vite ! Le travail, le retour du travail, le repas, le ménage, les enfants… Comment voulez-vous qu’on trouve encore le temps d’espionner nos voisins pour voir si monsieur n’est pas en train de découper madame à la tronçonneuse ?
Ça me rappelle cette histoire que j’ai lue récemment… Une femme a appelé la police parce que son voisin semblait se livrer à un meurtre ! Elle l’a entendu crier « Salope, je vais te tuer ! », puis il y a eu un coup sec sur le mur ! Lorsque la police est entrée chez l’assassin en pleine nuit, elle a fini par comprendre que le monsieur se battait depuis une heure contre un moustique qu’il a finalement réussi à écrapoutiller d’un bon coup de tapette à mouches, d’où le coup sec sur le mur ! Qui était la victime de cette sordide histoire ? La voisine qui était morte de honte… ;-)
C’est tout ce que l’on peut dire sur l’histoire de Sung Yu-Quing. On ne sait jamais de quoi le lendemain sera constitué. Rien ne peut être considéré comme acquis. cet homme a connu la gloire et la célébrité et maintenant il gagne difficilement sa vie comme peintre. Plus personne ne le reconnait et il est devenu un simple homme parmi d’autres hommes. Je suis curieuse de voir comment l’opéra pouvait être un moyen de propagande en Chine pendant la révolution tranquille. C’st un documentaire qui semble très intéressant.
Je n’ai pas vu la série présentée par Pascale Bussières. Mais ce que je peux dire, c’est que je sais qu’un grand nombre de gens n’aiment pas les films québécois ou « n’osent » pas louer un film québécois ou en voir un en salle. Moi, j’aime ces films et je trouve dommage qu’il n’y ait rien pour convaincre les gens de mieux apprécier nos films. Alors, à quand un documentaire sur ces gens qui n’aiment pas les films québécois? Que fait-on vraiment, à part quelques bons films, pour améliorer le sort de notre cinéma? Ce n’est sûrement pas en choisissant Pascale Bussières, qui intéresse plus le milieu que le public, comme animatrice qui va changer la donne.
En tant que criminologue j’ai eu à cotoyer ces hommes qui ont tué de sang froid , le plus souvent quelqu’un qui leur était proche . Le Canal D nous gâte encore une fois en nous présentant la série Un tueur si proche . Ne manquez pas l’émission sur Valéry Fabrikant , un des cas les plus bizarre des annales de la justice québécoise . Ce professeur de génie de l’université Concordia a décidé un jour qu’il en avait assez de produire des recherches qui étaient publiées sous le nom de ses patrons . Il se présente alors à son lieu de travail avec deux pistolets et règle ses comptes . Il ne cherche même pas à s’enfuir tellement il est persuadé que la justice reconnaitra qu’il était en droit de se venger . Commence alors son procès où il se défend seul . Il récuse le psychiatre qu’il juge indigne d’évaluer une sommité comme lui . Il exige du juge toutes sortes de demandes comme d’alerter la Croix Rouge à Genève vu qu’il se considère comme un prisonnier politique , un ordinateur , des témoignages du premier ministre etc . Il se permet même de réprimander en pleine cour l’agent qui l’a arrêté parce qu’il l’a mal fouillé et n’a pas trouvé son deuxième pistolet . Le juge se tanne et met fin au procès où Fabrikant est trouvé coupable et condamné à perpétuité . Même au pénitencier Fabrikant continue à poursuivre tout le monde au point qu’il est une des rares personnes au Québec considéré comme abuseur du systême .
Les autres émissions seront j’en suis sur très intéressante , car mon expérience me prouve que la plupart du temps les victimes n’ont rien senti venir .
L’histoire du comédien d’opéra chinois m’intéresse.
La Chine a de ses mystères à découvrir et, les témoins ne courent pas les rues.
Lorsqu’on en trouve un, tout aussi particulier, vaut mieux être attentif et ouvert,
afin d’entrer curieusement dans ce monde asiatique si loin de nous,
tant physiquement que mentalement.
Bonne idée de faire connaître le cinéma québécois et canadien,
les dernières années m’ont semblé prolifique pour ce dernier: La grande séduction,
Les invasions barbares, Gaz bar blues, etc..
On pourrait croire à une nouvelle tangente, une éclosion au grand jour de nos
possibilités cinématographiques, un envol et ce n’est qu’un début.
Qui suivront Céline Dion, le Cirque du soleil, Robert Lepage et les autres
à travers la planète.
Quant aux tueurs, je recommanderais plutôt le film « Ça s’est passé près de chez vous »
un petit film européen, datant de quelque années, racontant l’histoire d’un tueur en série,
version absurde et ironique, afin de demeurer loin des sujets potentiels,
puisque la paranoïa n’est pas mon dada préféré.
La vie n’est pas toujours un long fleuve tranquille.
Je souhaite tout ce qu’il peut y avoir de bien pour cette nouvelle émission.
artv est un canal intéressant mais qui déçoit souvent par manque d’audace.
Somme toute l’idée est bonne car le cinéma se doit de conserver son statut de septième art.
Ce média culturel est sans doute le plus accessible mais voilà, l’art ne peut être que divertissement. Si souvent l’art permet de transcender différentes expériences ou sentiments il est encore plus souvent reduit a un outil de détournement des masses. Pourtant le cinéma de qualité est nombreux, québécois comme américains.
Un excellent mandat donc pour artv reste a voir si le public déjà ciblé va suivre les traces qu’il s’est tracé.
Je ne manquerai pas cette incursion dans le monde du fantastique au cinéma que nous propose ARTV avec son émission Thema. Ces visions du monde que nous propose ce cinéma me semble contenir des énigmes à décrypter qui, si l’on y parvient, nous permettent de mieux comprendre la modernité et les façons dont notre civilisation tente de faire face aux défis qu’elle rencontre, ce qui fait émerger à sa conscience de vieux acquis culturels qui plongent leurs racines dans d’autres mondes maintenant révolus. Au risque de paraître distant, je crois que ce cinéma est pour moi davantage un laboratoire qu’un thème d’intérêt pour un cinéphile. L’oeil ouvert est aussi une belle façon de mieux connaître le monde à travers le cinéma, celui des artisans de cet art bien sûr, mais aussi le monde qui nous entoure dont ils sont les plus aptes à nous en faire voir des façettes qui passeraient autrement inaperçues, parce qu’ils en ont scruté les profondeurs à la loupe qui, dans leurs cas, prend les allures d’un objectif. Cela a aussi pour effet de nous faire voir des films autrement que de la façon dont nous avons pu les voir en tant que spectateurs. Par exemple, je m’imagine aisément voir autrement 20 h 17 rue Darling après avoir entendu Luc Picard en parler. Ce film m’avait fortement intrigué et posé beaucoup de questions, de ces belles questions qui demeurent sans réponses comme des points de suspension. Quant au héros de Madame Mao, c’est plus de réalité fantastique dont il s’agit dans son cas que de cinéma fantastique. On imagine qu’il a préféré s’enfuir et travailler pour des salaires de misère plutôt que de perdre la vie. Je suppose que dans son cas, le thème de l’émission Un tueur si proche ne doit pas être pour lui un simple thème de divertissement. Il n’a certainement pas besoin non plus de la télé payante pour se faire peur.
Je ne crois pas que l’émission donnera des trucs pour repérer un tueur ou une tueuse en puissance de notre entourage. Il n’y a parfois rien à faire devant la force meurtrière explosive ou sournoise surtout si celle-ci est armée.
Cependant, beaucoup profitent de la crédulité et de la naïveté des gens pour leur faire du mal. Il ne s’agit pas d’espionner ses voisins, mais d’être éveillés et de savoir reconnaître que tout le monde n’est pas beau et gentil et que certains sont louches et franchement mal intentionnés. Et souvent, pas toujours (qu’on pense à William Fyfe qui « endormait » la méfiance de ses futures victimes avec aisance), mais souvent, ça transparait dans leur attitude. Malheureusement, beaucoup de gens ne sont pas habitués à « voir »; ils regardent mais ne voient pas. Cela se développe. Par exemple vous pouvez aller chercher votre fille à l’école primaire et vous remarquez illico qu’un individu assis dans sa voiture tente désespérément d’entamer la conversation avec une enfant, puis avec une autre et encore une autre; bien des gens, si vous les interrogez, n’auront rien vu. Peut-être s’agira-t-il tout simplement du papa d’une écolière, mais peut-être pas. Le fait est que bien des gens présents à proximité n’auront pas « vu » la scène.
Il n’y a rien de mal à s’habituer à « voir » ce qui se passe autour de nous. D’ailleurs, n’est-ce pas le premier critère à respecter pour ne pas se faire écraser en traversant la rue? Alors pourquoi en serait-il autrement en traversant la Vie?
Ceci étant dit, cette émission risque d’être intéressante.
Le volet du héros déchu de l’opéra chinois promet également: quel contraste entre les deux pans de vie de cet individu!
Dire que nous faisons ici, un meilleur cinéma qu’ailleurs serait chauvin et absurde. Nous faisons un cinéma qui est souvent excellent, parfois exceptionnel, mais aussi quelques fois ordinnaire et franchement mauvais. Mais dans son ensemble nous faisons de bons films. Mieux qu’en d’autres endroits, c’est certain. Moins bons qu’à d’autres aussi.
Mais un fait est. Les Québécois aiment leur cinéma. Depuis toujours. Enfin depuis qu’on en fait pour la peine. On se reconnaît dans notre cinématographie et on apprécie nos créateurs, acteurs et artisans qui n’ont de cesse d’améliorer leurs produits, capables d’autant de petits bijoux et de grands succès de masse.
Au plan local, les salles n’ont jamais été aussi pleines. Le cinéma québécois d’aujourd’hui remplis ses salles et vend de la cassette (DVD). Il joue sur plusieurs registres. De la comédie au drame en passant par les films de genre ou de clientèle
Il est présent à la télé et largement couvert par des critiques dans les médias de masse autant que dans des trucs plus spécialisés. Notre cinéma bat maintenant au box office des Blocbusters américains dans des périodes de pointe. On ne peut pas dire que ça va mal.
Et sur le plan international, il gagne des prix et est reconnu pour son inventivité et la qualité de sa production. Alors qu’on consacre au cinéma québécois des dernières années une émission avec aussi un regard sur le cinéma canadien, moi, je trouve que c’est plein de sens. D’autant que c’est un art qui parle de nous et qui nous parle.
Je suis bien contente de cette nouvelle émission au canal D. Les émissions de ce genre me plaisent beaucoup et je les écoute régulièrement mais ce n’est pas très souvent qu’on nous en présente avec des cas québécois. On a parfois l’impression que ces crimes se passent toujours loin de nous et que ça ne pourra pas nous arriver. Avec un tueur si proche, on réalise le contraire et on prend aussi concience que la plupart des meurtres sont réalisés par quelqu’un de l’entourage de la victime.
C’était l’histoire sur la Révolution culturelle chinoise dont un de ces grands acteurs en fut une victime : Sung Yu-Quing.
À l’époque, il avait été un acteur choisi par la propre femme de Mao Zedong; cette même femme qui avait réduit le cinéma chinois en le remplaçant par seulement cinq opéras révolutionnaires. Sung Yu-Quing en faisait parti comme étant LE comédien principal d’un des plus célèbres opéras dans le temps. La censure et la propagande idéologique l’ont emmené a devoir quitté son pays. Aujourd’hui, on retrouve cet acteur à Manhattan comme peintre en bâtiment, un sort qui doit certainement être difficile après ce qu’il a vécu, mais c’est évident que d’un autre côté, il nous donne une leçon de vie, de courage et d’humilité !
Tel fut le sort de bien des chinois et tel est le sort, encore aujourd’hui, de bien des gens à travers le monde. En commençant par chez-nous, où nous accueillons beaucoup d’immigrants hautement qualifiés, des gens possédant des maîtrises, doctorat et post-doc, des ingénieurs, médecins, juge.qui finissent souvent par être chauffeur de taxi ou peintre en bâtiment aussi…
Il est vrai qu’il n’y a pas de sot métier, mais il y a tout de même des limites à rendre nos « immigrants malheureux », il faudrait commencer à les utiliser à leurs justes compétences!