Le colon, ce héros
Angle mort

Le colon, ce héros

Dans les années 50 et 60, il y a eu à Radio-Canada une vague de séries d’aventures faites d’écorce de bouleau, de peaux de castor et de méchants Anglais.

C’était Radisson (1965), ce valeureux coureur des bois à chapeau de poil. C’était Le courrier du Roy (1958), chroniques d’un messager du gouverneur de Nouvelle-France. C’était D’Iberville (1967), fresque relatant les prouesses de l’explorateur et militaire Pierre LeMoyne d’Iberville, fondateur de la colonie française de la Louisiane.

Il y avait, dans ces productions, un désir de glorifier notre passé; un hommage à nos aïeux venus des vieux pays pour conquérir le Nouveau Continent.

Ces séries, faites pour les jeunes, ont certainement voulu enrober nos fiers pionniers d’un mythe comparable à celui du cow-boy aux États-Unis: explorateurs de contrées sauvages, luttant contre l’adversité. On pourrait aussi y voir une tentative de renforcer l’identité canadienne-française, en la dotant de héros légendaires.

Sauf qu’une série d’aventures repose sur une lutte entre bons et méchants. Ainsi, les pionniers français jouaient les bons, les Anglais jouaient les méchants.

L’auteur de la série D’Iberville était un certain Guy Fournier. Oui, celui-là même qui a fait la manchette la semaine dernière pour ses propos au sujet du rôle de la télévision de Radio-Canada dans la définition de l’identité canadienne. Les médias n’en ont retenu que la dimension politique, mais Guy Fournier voulait surtout souligner à quel point Radio-Canada avait été important dans la quête d’identité des francophones du Québec. En revanche, il se questionnait à savoir si, en général, Radio-Canada n’avait pas eu un effet négatif, au cours des dernières décennies, sur la façon dont les Québécois perçoivent le rest of Canada. Vous savez, les bons Français et les méchants Anglais?

Cette observation, provenant de l’auteur de la série D’Iberville, n’est pas sans intérêt. Car en poursuivant l’objectif noble de faire de nos colons des héros populaires, il a fallu leur opposer des rivaux: les Anglais. Tout ceci, sans trop s’enfarger dans les nuances.

C’est un peu la réflexion que j’ai eue en visionnant le premier épisode de Destination Nor’Ouest, une "docu-réalité" qui largue les amarres cette semaine. Quel rapport, direz-vous? Voilà, cette série, bien que diffusée à TVA, a tout pour plaire au chantre de l’unité nationale qu’est Guy Fournier. En témoignant du courage de nos pionniers, elle célèbre "l’identité canadienne", et ce, sans pour autant diaboliser les Anglais. Un Win Win situation, comme dirait l’autre.

Dans Destination Nor’Ouest, neuf citoyens ordinaires entreprennent un voyage dans le temps en retournant 200 ans en arrière, à l’époque où les voyageurs risquaient leur vie pour quelques fourrures. Pendant 100 jours, ils s’entassent dans un canot d’écorce qui prend l’eau et sillonnent les rivières pour se rendre de Montréal à Winnipeg. Au cours de leur périple, ils affrontent la fatigue, les mouches, l’inconfort de la promiscuité.

Cette série, c’est un peu le retour à la télévision du héros pionnier. Seule différence: les séries d’aventures sont dépassées. Si le colon veut encore frapper l’imaginaire collectif, il doit faire de la téléréalité.

Destination Nor’Ouest, à TVA, dès le jeudi 8 juin, 21 h

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Les éditeurs du magazine Müv ont eu l’idée d’organiser ce concours pour jeunes nomades. Six jeunes reporters, armés de leur caméra vidéo, sillonnent les quatre coins de la province. Pendant 10 semaines, ils doivent tourner 10 petits films, dont les premiers pourront être visionnés dès le 14 juin sur Internet. Un jury décidera d’un gagnant, qui ira passer un mois en Australie pour y tourner des reportages multimédias. Müvmédia 2006, le rallye du nomade www.muvmedia.com

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Le tiers-monde, c’est du passé. Le terme, inventé en 1952, devait décrire ces pays encore sous le joug colonial. Un "tiers-monde", évoluant en parallèle au monde développé et au monde socialiste. Sauf que depuis l’éclatement de l’Union soviétique (1991), on a dû rebrasser les cartes. Et le tiers-monde a disparu. Désormais, le monde se sépare entre le Nord et le Sud. Quelques leçons de géopolitique, histoire de mieux saisir les enjeux planétaires. Vies et mort du tiers-monde, Manière de voir, nº 87.

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La suite du pamphlet Les enfants de la DPJ, de Joël Bertomeu et Marie-Josée Cardinal. Cette fois, le point de vue de parents à qui la Direction de la protection de la jeunesse a retiré la garde de leurs enfants. À quand la position des intervenants de la DPJ? Parents de la DPJ, à Canal D, le dimanche 11 juin, 21 h.