En 2000, on a redessiné la carte des médias québécois.
D'abord, le groupe de Conrad Black, Hollinger, cédait trois quotidiens (dont Le Soleil) à Gesca (filiale de Power Corporation, déjà proprio de quatre quotidiens, dont La Presse). Et dire qu'en 1973, le premier ministre Robert Bourassa, craignant une trop grande concentration de la presse, s'était personnellement opposé à la vente du quotidien de la vieille capitale à Power. En 2000, les temps avaient visiblement changé.
C'est en 2000 aussi que la Caisse de dépôt et placement du Québec donnait un coup de pouce de 3,2 milliards à Quebecor Média afin de lui permettre d'avaler Vidéotron/TVA. Une transaction qui confiait à l'empire Péladeau les rênes d'un pachyderme médiatique. Aujourd'hui, Quebecor Média est une bête tentaculaire qui règne sur des quotidiens (Le journal de Montréal), des chaînes télé (TVA, LCN), un câblodistributeur, des sites Web, des magazines, des maisons d'édition. Et j'en passe…
En 2000, la concentration des médias atteignait au Québec des sommets historiques. Mathématiquement parlant, cette valse de fusions/acquisitions ne pourra pas continuer longtemps sans qu'on ressorte le spectre orwellien d'une presse contrôlée par Big Brother…
J'exagère, mais dans l'univers de la presse quotidienne, la situation est extrême. Imaginez: en 1981,Gesca et Quebecor accaparaient 63 % du tirage total des journaux québécois, selon l'Audit Bureau of Circulations; 20 ans plus tard, les deux géants se partagent près de 83 % du tirage total, laissant un insultant 3 % au seul quotidien francophone indépendant du Québec, Le Devoir. Le reste va aux quotidiens de langue anglaise.
Que l'on trouve de moins en moins de gens aux commandes d'un nombre de plus en plus grand de médias a de quoi inquiéter. Et ça inquiète, d'ailleurs. Dans un rapport récent sur l'état des médias canadiens, le "Comité sénatorial permanent des transports et des communications" juge la concentration des médias si élevée dans certains coins du pays qu'elle pourrait être "néfaste" pour l'intérêt public. Ah oui?
Six ans après les conglomérations de 2000, la concentration des médias a-t-elle menacé l'intérêt public? Il faut l'admettre, jusqu'ici la propriété mixte a surtout profité aux académiciens de la blonde du patron de Quebecor Média… Pour le reste, somme toute, l'information circule encore librement.
Ce qui m'inquiète n'est pas tellement le contrôle de l'information par quelques grands groupes, mais plutôt la saturation du paysage médiatique, qui rend quasiment impossible l'émergence de nouvelles voix. Qui, aujourd'hui, est assez fou pour lancer un nouveau quotidien au Québec? Combien d'entrepreneurs ont les reins suffisamment solides pour créer de nouveaux magazines? Quelle place reste-t-il aux médias indépendants? Hors de l'empire, point de salut.
Les conglomérats ne sont pas à blâmer. Les vrais coupables, ce sont les gouvernements qui les ont laissés prendre du poids sans lever le petit doigt. Le comité sénatorial responsable du rapport susmentionné en fait d'ailleurs état: les autorités canadiennes font preuve de laxisme lorsque vient le temps de réglementer la concentration de la presse. Pourtant, plusieurs pays se sont dotés de lois pour limiter les visées des magnats boulimiques.
Parce que nos élus ne font pas grand-chose en matière de concentration, nous voilà pris avec une tarte médiatique dominée par une poignée de colosses, qui ne laissent que des miettes aux plus petits. Tout l'espace est occupé par des éléphants qui, contrairement à la croyance populaire, n'ont jamais vraiment eu peur des souris…
ooo
WWW
Wikio, sorte de Google de l'actualité, répertorie 10 000 blogues et sites d'information francophones. Le classement des dépêches tient compte de la pertinence des nouvelles, mais aussi de leur popularité auprès des internautes. Chaque jour, ce qui intéresse le monde… www.wikio.fr
TÉLÉVISION
On parle beaucoup de la possible fermeture du Cinéma du Parc, situé au 3e sous-sol du complexe La Cité. Par une curieuse coïncidence, le sujet de Tout le monde en parlait cette semaine est indirectement lié à cette nouvelle. Dans les années 70, un géant de l'immobilier déposait un projet visant à démolir le quartier historique Milton Parc afin de construire… le complexe La Cité! Tout le monde en parlait, à Radio-Canada, le mardi 18 juillet, 19h30.
La chronique Médias fera relâche la semaine prochaine.
Wikio surveille, en temps réel, plusieurs dizaines de milliers de sources d’information, extrait quotidiennement plusieurs centaines de milliers de dépêches qui sont ensuite classifiées par thématiques puis archivées dans une base de données de plusieurs millions de documents.
Le classement des dépêches tient compte de la pertinence des informations mais également de leur popularité auprès des membres qui votent, commentent ou même rédigent l’actualité.
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Un site très interessant
Les gens qui ont au moins quarante ans se rappelle que Robert Bourassa, alors premier ministre du Québec, ne semblait pas capable de se tenir debout devant le fédéral et d’autres adversaires. Et pourtant, quelques années plus tard, on apprend le contraire. Je ne partage pas toutes les opinions de Bourassa, mais il faut lui reconnaître certaines qualités qu’il possède. Pierre-Elliot Trudeau et sa caste de fédéralistes québécois centralisateurs ne le trouvaient pas assez fédéralistes. D’ailleurs, ils lui en ont fait voir de toutes les couleurs. Et quant à son idée de restreindre la concentration de la presse au Québec, c’est en lisant une entrevue avec Réjean Tremblay. Il avait téléphoné à son bureau pour avoir des informations pour sa future série (vous vous rappelez de Scoop) quant à la concentration de la presse et le premier ministre avait lui-même rappelé l’auteur, le surprenant. Et c’est à ce moment que j’ai compris qu’il pouvait se tenir debout à certaines occasions. Malheureusement, le gouvernment péquiste n’a pas su ou pas voulu se tenir debout.
Effectivement : «WIKIO», est un site rempli, de renseignements de toutes sortes. Cela va, de la manchette spectaculaire du jour, jusqu’à retracer, des petits détails d’un écrivain presque inconnu!
Peut-être bien un peu concurrentiel, à «Google», il me semble plus complet, et plus varié. Enfin, sur ce que j’ai pu faire, comme recherche, jusqu’ici! Mais, les deux sites, sont jusqu’à un certain point, complémentaires… Ce qui peut sembler paradoxal!
En somme, il faut l’expérimenter à plusieurs reprises, pour en apprécier, toute sa pleine capacité!
Et, c’est un peu là, que l’on prend conscience, que la fameuse : «MACHINE EST AU SERVICE DE L’HUMAIN»! Ah, l’éternel débat…
Oui, c’est évident, Québécor média est un empire. Oui, il y a péril en la demeure. À part la convergence dont on a parlé jusqu’à saturation, où se situe réellement le danger? Dans la convergence, bien évidemment. Le parti pris pour un parti politique, le parti pris pour une vedette, le parti pris. Tiens…le parti pris. N’était-ce pas déjà comme cela auparavant ? Alors, peut-on dire que Le Devoir n’a pas de parti pris ? Quand même…il faut contrebalancer, créer l’équilibre. Mais outre les partis pris, il y a les gens. Et je pense que c’est là où c’est le plus important et en même temps, le plus dangereux: un journal pour le peuple, un journal pour les yuppis, un journal pour les intellos, un journal pour ma tante Gisèle, un journal pour oncle Paul. L’actualité sous plusieurs angles. La même actualité ???
Non.
Je trouve que si qu’il y a de plus triste dans ce constat, c’est que c’est le téléspectateur (dans le cas de la TV, évidemment) qui écope. Je trouve de plus en plus déplorable la couverture médiatique que l’on fait des nouvelles, particulièrement à TVA/LCN. Il me semble qu’il y a quelques années, les nouvelles du troisième voisin qui a vu son balcon brûlé en raison du chaudière d’eau chaude fondue étaient l’exclusivité de TQS. Mais dernièrenement, TVA est en train d’en faire son créneau. Avec son hélicoptère, on est en train de faire des bulletins de nouvelles de bas niveau, ou au lieu d’informer, on commente la nouvelle. Et de plus en plus, on épie les gens. Si l’on rapporte un meutre, on ne parle plus du meutre. à la place, on interview la voisine qui dit qu’elle n’a rien vu, rien entendu, mais que le gars qui est mort était un sacré bon gars. On est en train de perdre toute objectivité. Il n’y a plus moyen de se forger une opinion, les lecteurs se chargent de lire, dirigérer et remacher la nouvelle pour qu’on n’ai meme pas besoin de penser si c’est bien ou mauvais. La direction des bullletins de nouvelles décident pour tout le monde ce qui est bien et ce qui ne l’est pas. Je trouve que l’arrivé de Denis Lévesque à TVA, avec son émission « d’actualité », à tous les soirs à LCN, a marquer le pas vers se changement de mentalité.
Le manque de choix, au niveau des nouvelles, entraîne l’apauvrissement de celles-ci. Nous n’avons plus vraiment le choix, si nous désirons des nouvelles de qualité (et informative sur ce qui est important) de syntoniser Radio-Canada/RDI pour les écouter. Je trouve triste que l’on ne laisse pas au spectateur la possibilité de se forger une opinion. On fait tout le travail pour lui. Toutefois, je me demande également si ce problème relève vraiment des médias, ou s’il ne fait que refléter la situation dans laquelle se trouve notre société, ou on désire le plus possible avec le moins d’effort.
Constat désolant.
Pour le commun des mortels le regroupement des médias dans un immense consortium passe inaperçu . Une nouvelle demeure une nouvelle . L’objectivité des articles sur les faits divers ne fait aucun doute , ce n’est qu’un rapport d’événement . Cependant quand on parle d’éditorial c’est différent . Oui ils peuvent encore nous faire réagir mais en abordant des sujets biens spécifiques comme la politique . la finance etc . L’encadrement imposé à ces débatteurs d’idées n’est pas fictif . Quand a t-on vu un éditorialiste d’un journal appartenant à Québécor attaquer Staracadémie , à Pierre-Karl Péladeau et à ses choix douteux parfois d’investissement et d’acquisition .?Julie Snyder en mène large mais avez-vous déjà vu une revue qui l’attaquait personnellement ou qui donnait des commentaires désagréables sur elle ? Est-ce que Péladeau va laisser un de ses éditorialiste s’attaquer à un homme politique qui a approuvé et qui a l’aidé à se bâtir son empire . J’en doute !
C’est bien évident qu’aucun petit investisseur ne va vouloir s’embarquer dans le monde médiatique de peur d’avoir à se frotter à ce géant qui pourrait le bouffer facilement .
Si il fallait que le pays tombe en crise ou en guerre , croyez-vous que la désinformation serait facile à contrôler ? Assurément , juste un petit coup de fil à Péladeau et 95% des journaux raconteraient la même histoire . Aucun moyen de revenir en arrière sinon que Québécor fasse faillite et que chaque média qu’il contrôle ne soit acheté par des investisseurs différents . On ne le souhaite pas car Québécor est québécois pure laine mais il faut admettre que les politiciens n’ont pas fait leurs devoirs encore une fois en créant ce grand monstre!
Nos préoccupations, à considérer actuellement, demeurent la désinformation, les conflits d’intérêt de la part des propriétaires dans le contrôle de l’information et, la liberté journalistique des travailleurs dans ce domaine. Les journalistes qui se prononcent contre leur employeur le peuvent difficilement, puisqu’il devient pratiquement le seul à pouvoir les embaucher.
Un exemple éloquent des effets de la désinformation, où l’on annonce certains raisins sud-américains contaminés, favorisant ainsi la vente de ceux en provenance des Etats-Unis. Malgré une quantité négligeable, le coup de marteau écrase la compétition et fait augmenter les ventes d’un concurrent.
Sans comprendre exactement le message de Chantal Sylvain, qui dénonçait la convergence des médias, il demeure que cette optique peut en éliminer plus d’un. La vague de mondialisation favorise l’ampleur des entreprises, qui deviennent confrontées à cet envahissement, où sinon la mort plane. La perfection n’étant pas de ce bas monde, il faut croire qu’il devient tout à fait normal de voir pareilles ascensions, puisque le monde capitaliste et le rêve américain ne vivent que pour ça.
Vous dites, M. Proulx, que l’information circule encore librement. Certes, mais ne trouvez-vous pas étonnant que les reportages apportant un angle critique portent généralement sur des individus (que de faits divers!) et sur le secteur public? Les grandes entreprises privées font partie intégrante de notre société, et pourtant, proportionnellement à l’importance de leur rôle, je trouve que peu de reportages, peu de lignes ouvertes et peu de montées de lait de la part de nos animateurs télé les plus énervés portent sur elles.
Et même si l’information circulait tant bien que mal, qu’en est-il de la libre expression? Cette absence d’équité dans le traitement D’UNE PART du secteur public qui en prend pour son grade dès qu’un cheveu dépasse et D’AUTRE PART des entreprises privées saute au visage dès que l’on fait une petite recension des sujets dont traitent les émissions et sketches d’humour. Mis à part l’humour « chum/blonde », l’humour « vie quotidienne » (« mon frigidaire est en panne ») et l’humour « pipi fesse poil », qui représente la plus large part du discours de humoristes, on retrouve beaucoup de « government-bashing » et très peu de critiques à l’égard des pouvoirs d’ordre privé. RBO faisait des parodies de publicités à la tonne : c’est un genre qu’on ne voit plus désormais. La télé-série Les Bougons a déversé des litres et des litres de fiel sur les « crosseurs » du secteur public (avec raison, bien sûr), mais où étaient les compagnies dans tout cela? Certainement sous-représentées.
L’information, c’est important, mais les artistes (humoristes en tête) font beaucoup pour modeler notre PERCEPTION de l’information à travers leur libre expression, ce qui est également d’une grande importance. Et force est d’admettre qu’en ce moment, ils ne peuvent pas faire leur travail correctement.
C’est cela que l’on appelle la désinformation. Des journaux remplis d’articles de toute sortes, du remplissage. Les gens croient que si le journal est volumineux, ils seront bien
renseignés.
Une vingtaine de magazines qui se répètent et traitent tous des mêmes sujets.
Des centaines d’entrevues, toujours avec les mêmes pseudo-vedettes.
On leur présentent des histoires croustillantes -plus ou moins vraies- qui n’ont rien à voir
avec la véritable information.
C’est l’ère de l’information en « Clip ». C’est le rythme rapide et précipité. Des articles courts
et sensationnels.
L’analyse et la réflexion on s’en reparlera!
Heureusement, il y a quelque émissions radiophoniques et télévisuelles de qualité, mais
les cote d’écoutes sont faibles. Evidemment, il y a VOIR !!!
Cette fameuse concentration des médias et surtout TVA/LCN, fait en sorte que je ne me fie plus aux nouvelles que j’entends ou que je lis et qui me provienne des chaines Télé et des journaux de cette clique. Et c’est la même chose avec l’autre clique. Je prends tout maintenant avec un grain de sel. Je sais qu’il y a de la manipulation du public qui est fait et que les faits peuvent être biaisés car nous n’avons que deux options tout le temps.
C’est pour cela que j’aime bien le devoir qui est plus sain, plus neutre. Et le journal VOIR qui donne la parole sans retenue à toutes les opinions et toutes les genres de personnes.
Et il y a des répercussions néfastes, selon moi à d’autres niveaux, également, pas seulement pour les faits rapportés, et les opinions émis. Il y a par exemple au niveau de la musque et des spectacles, si on se fie à TVA et à tous les médias qu’il possède, il n’y a que les star académiciens qui sont de bons chanteurs et notre seule relève. Et pourtant, c’est loin d’être le cas. Et si on se fie à Radio-Canada, il n’y en a que pour Nathalie Simard. Il faut trouver des moyens (et VOIR en est un), pour publiciser des événements, des groupes, de la relève qui sont peu connus, mais extrêmement bons et qui ont un potentiel incalculé, pour que l’on puisse bénéficier de leurs talents.
Les petits doivent se battre encore plus maintenant. Il n’en tient qu’à nous public de nous montrer vigilant et de ne pas s’attarder seulement à ce que nous raconte ces deux gros éléphants qui manipulent tout.
D’une certaine façon, nous ne pouvons pas nier que la concentration des médias atteint un sommet historique aux lendemains de l’an 2000. Loin de s’arrêter d’elle-même, cette vague de concentration continuera probablement de s’accentuer. Une éventuelle fusion de Corus et d’Astral était d’ailleurs évoquée dans les pages affaires de La Presse. Selon vous, « somme toute, l’information circule encore librement ». Peut-être est-ce le cas, mais il me semble pertinent d’en douter. Peut-on parler d’une libre circulation de l’information quand la ligne éditoriale de La Presse est visiblement à droite, tout comme l’orientation des chroniques à saveur économiques du Journal de Montréal. Le seul quotidien qui soit de gauche, Le Devoir, occupe seulement 3 % du marché… Ce qui me fait dire que l’information circule d’autant plus facilement qu’elle est de droite !
Par ailleurs, Internet apporte une certaine démocratisation de l’information, alors que la production d’un quotidien qui utilise ce moyen de diffusion ne nécessite pas de grandes mises de fonds pour apparaître sur la grande toile. Toutefois, je ne suis pas certain de la qualité de ces entreprises, ni de la rigueur journalistique qui anime ses artisans.
Ainsi, faute de pouvoir lancer de nouvelles revues ou journaux indépendants par la voie de l’imprimé, l’édition électronique représente possiblement une avenue à explorer encore plus sérieusement.
C’est ainsi que nous nous retrouvons avec une masse de plus en plus abondante d’information, mais peut-on parler d’une réelle démocratisation de celle-ci quand la masse d’informations véhiculées est si considérable qu’exercer un regard critique sur elle relève presque de la discipline olympique !
Une vraie solution reviendrait à légiférer plus sévèrement en matière de concentration de l’information, mais laissez moi vous dire, vous l’aurez deviné, qu’il ne faut pas compter sur notre presse traditionnelle pour qu’elle fasse la promotion de l’idée !
Je suis d’accord avec vous ! Notre gouvernement change souvent de « têtes « , et les idées qui y circulent sont parfois bien différentes. Il devrait quand même y avoir des bases qui orientent nos politiques dans le sens du bien commun. Comment se peut-il qu’on agisse de façon si insensée ? D’autant plus que rien de plus facile pour eux de vérifier ce qui se fait ailleurs et de faire des projections sur notre pays. On peut bien se dire avangardiste ou libéral, mais ce n’est pas en prenant à la légère ce qui a fait l’objet de fortes oppositions . Au contraire cela devrait éveiller leur vigilance.
Qui contrôle la presse , contrôle l’opinion public, on est à deux doigts du despotisme !
Les risques sont déjà perceptibles, il faut être bien aveugle pour ne pas voir les conséquences d’un tel « empire » . Merci de nous éveiller à cette réalité !
Je n’écoute plus les nouvelles télévisées depuis plusieurs mois car, chaque fois, soit elles m’ennuient, soit elles m’agressent. Le script est prévisible à l’extrême, c’est toujours la même nullité de drame en trois actes.
Premier acte: Des journalistes de deuxième ordre vont pleurnicher à des funérailles.
Acte II: On matraque le spectacteur avec les indicateurs financiers. Il est évident que je ne parviendrais pas à dormir si je n’avais pris minutieusement en note le nouveaux prix du lingot d’or. Les funérailles, ce n’est pas vraiment grave, je ne les connaissais pas.
Acte III: Après la « pause » de l’acte 2, on passe à la section du moisi, c’est-à-dire on reprend des nouvelles d’il y a plusieurs mois, sinon plusieurs années. Vous souvenez-vous, on avait tous vécu un drame en 19XX?
Il n’y a pas de conclusion, on se contente de reprendre au début dès le lendemain.
Je ne trouve pas de différence majeure entre les trois réseaux principaux. À TQS, les journalistes acceptent d’emblée qu’ils font de la télé-poubelle; à la SRC, les reporters se prennent très au sérieux et évitent de sourire. Mais pour le contenu, c’est blanc bonnet et bonnet blanc.
Blanc, comme la bonne société de droite dont rêvent Péladeau, Mailloux et compagnie.
Pour manipuler la masse par l’intermédiaire de l’information, il faut nécessairement avoir à son égard une visée de pouvoir, sinon, quel intérêt? Les façons de contrôler par l’information sont bien démontrées dans les films de Chomsky par exemple.
L’entité exerce son contrôle en jouant avec les émotions, il stimule la peur, le plaisir (lire Le Meilleur des Mondes d’Huxley), il est en effet si simple de noyer la lucidité dans la légèreté. Plus les spectateurs demeurent braques, plus ils sont faciles à manipuler. On parviendra à la même fin en utilisant massivement la suggestion sexuelle. Nourrir en permanence le fantasme, c’est inviter à rêver la vie au lieu de la vivre, il ne reste plus ensuite qu’à vendre du rêve à la carte, ce qui constitue un créneau d’avenir tout à fait prometteur pour nos empires médiatiques.
Il y a aussi les exemples nationaux de la concentration des médias et de leurs conséquences sont nombreuses.
Ici au Canada, Ivan Fecan, le président de la chaîne de télévision CTV, a clairement affiché ses couleurs lorsqu’il a accueilli le premier ministre canadien Jean Chrétien lors d’une soirée de financement du Parti libéral en Décembre 2000, le décrivant comme « notre chef, notre étoile »! Les patrons de CanWest ont aussi congédié en juillet le chroniqueur Lawrence Martin, qui ne ménageait pas ses critiques à l’égard de Chrétien.
Et ici au Québec, on a plutôt l’impression que les journalistes ne savent pas comment gérer la situation. On a soit affaire à des journalistes qui n’ont rien à perdre, donc pas froid aux yeux, et les parvenus peureux. Imaginez, Paul Desmarais disait aux responsables de ses journaux: « Je vous ai toujours laissé la liberté d’écrire. Je ne vous demande qu’une chose: que cette liberté soit au service de la Vérité.
Et n’essayez pas de me contredire aurait-il du ajouter…
Cette concentration n’a vraiment rien de bon, et je serais vraiment pour que ce gouvernement prenne les choses en main, s’il le peut…
C’est malheureusement la mode du jour dans le monde des Affaires (le A majuscule parce que à ce stade de big business, on ne badine pas). En général, pour survivre sur la scène locale, la compagnie doit penser loin dans l’avenir et avoir des projets d’expansion à court et moyen terme, sinon les problèmes financiers et la viabilité de l’entreprise peut être en péril. Pour rester concurrent sur la scène nationale et internationale: il faut penser gros, il faut penser diversification, et essayer de conserver un monopole et un contrôle sur le marché. Pour s’assurer une rentabilité et un succès financier croissant, il faut penser à émuler les multinationales, sinon un risque de takeover de l’entreprise est omniprésent. Car si un concurrent direct ou indirect rachète votre compagnie, sur le coup, les actionnaires peuvent être contents de faire du profit avec une action boursière rachetée à la hausse, mais c’est le rêve des bâtisseurs de cette entreprise qui s’envole en fumée. Le domaine banquier est un exemple appropriée. Le Canada imite les US, Allemagne et autres grands, les consortiums financiers c’est la plaie moderne, mais « everybody’s doing it » donc on imite les voisins pour survivre.
La loi de la jungle en business. Qu’on sache que ça existe, qu’on doit faire avec, qu’on doit s’adapter ou périr, oui d’accord mais ça ne change pas le fait que c’est une mode dangereuse et néfaste à moyen terme. Dans le cas des médias, le monopole Péladeau est effectivement un risque de limiter la liberté d’expression. Plus le géant des télécommunications occupe une place indélogeable sur le marché, plus il limite l’émergence des nouvelles voix et des innovations. Rule of the game. Mais ça veut pas dire que c’est correct.
Il faudra voir comment avec le temps, les gouvernements vont tenter d’encourager des nouvelles entreprises de naître pour concurrencer les géants. Microsoft et AT&T furent affectés déjà. A voir comment la suite politico-économique va se dérouler.
Plusieurs personnes s’inquiètent du phénomène de la concentration des médias, lequel est relativement naissant au Québec, mais qui a grandi rapidement. Peter Golding, professeur de sociologie à Loughborough University, au Royaume-Uni, croit que: « les médias, et plus globalement les industries culturelle »s et des communications, fournissent les ressources symboliques dont se servent les gens pour comprendre leurs expériences de vie et leurs relations avec les institutions sociales. Ces ressources sont de plus en plus contrôlées et rationnées par des intérêts surtout privés, dont le nombre est étonnamment limité (Patrimone Canadien). »
Cette citation provient d’un mot de bienvenu que Golding a prononcé lors d’une conférence qui avait pour titre «La citoyenneté à la croisée des chemins: une société de l’information pour qui ?», conférence qui était parrainée par le ministère du Patrimoine canadien. Cette citation peut être consultée sur le site Internet du Patrimoine Canadien , en introduction à une Études sur les médias.
Être en accord avec ce que Golding affirme, c’est en quelque sorte confirmer cette inquiétude selon laquelle la concentration des médias au Québec doit se voir porter une attention toute particulière puisque ce sont les « ressources symboliques » des Québécoises et des Québécois qui sont en proie à être manipulées par un petit groupe de décideurs, lesquels sont à la tête d’un petit nombre d’entreprises médiatiques. Malheureusement, de savoir que la Caisse de dépôt et de placement a encouragé la fusion entre Quebecor et TVA me dégoûte. Quel peuple d’imbéciles sommes-nous…
Le monopole des médias n’est pas seulement une problématique propre au Québec.
Je pense à l’Italie où la quasi totalité de la presse appartient à un homme, (Berlusconi), qui a récemment fait le saut en politique, ami de la mafia. Les gens ne savent pas trop où aller chercher l’information et c’est normal. Si tout comme moi, vous êtes le moindrement informé des diverses sources médiatiques francophones, vous savez qu’il n’est pas de tout repos de s’y mettre à jour.
Prenez Le monde diplomatique. C’est un journal très à gauche qui peut être également intéressant mais encore faut il être au courrant de ce qui se passe dans le monde. Les problématiques mondiales sont tellement nombreuses qu’il est normal que le commun des mortels y perde la face et choisisse un média aussi médiocre qu’est le journal de Montréal pour y voir clair.
C’est un constat triste mais en même temps, tout n’est pas perdu. Des journaux mensuels et satiriques tels que le Couac devraient redonner goût aux lecteurs occasionnels, de renouer avec une forme de discours un peu moins partisane.
La concentration de presse me semble atteindre un niveau dangereux sans précédent. Oui, bien sûr, si vous prenez La Paresse, par exemple, c’est clair qu’il y a toujours eu une forte appartenance politique rouge, assez évidente, mais quand même longtemps contenues dans les limites raisonnables d’objectivité fiable. Ce n’est vraiment plus le cas. Abonné quotidien, jusqu’à récemment, j’ai vraiment été complètement dégoûté de voir une ligne éditoriale servile, un vrai cabinet d’influence digne d’une agence de « spin doctor », le journal prenant des allures d’agence de communication. J’ai mon Devoir et changé de journal…
Et si cela s’arrêtait à la politique. Mais non, pour la culture, c’est la même chose. J’ai de plus en plus l’impression que le poid publicitaire des acteurs culturels en terme de revenus de commandites est inversement proportionnel à l’objectivité journalistique: combien « d’articles » d’une complaisance crasse, portant souvent la mention « réalisé à l’invitation de … » d’oeuvres américaines merdiques, chargées de stéréotypes et de propagandes subtilement insérées dans la mince trame de l’histoire voit-on. Ces oeuvres occupent les meilleurs espaces, et comportent plusieurs feuillets détaillés, et pendant ce temps les oeuvres locales ne pouvant acheter de pleines pages de pub sont reléguées au second plan, avec des critiques limitées à moins de deux feuillets (tendance très nette pour le théâtre): Et eux, ils risquent beaucoup plus de se faire démolir…
La présence journalistique, pour beaucoup d’art, semble proportionnellement lié au budget promo et …buffet. Regardez les calendriers culturels des grands journaux et hebdo, et constatez le nombre effarant de pièces, par exemple, qui n’ont pour toute critique que les commentaires des lecteurs. La Madone a une couverture délirante, alors qu’en jazz, par exemple, il n’y a pratiquement qu’Alain Brunet qui se déplace dans les gig locaux et qui également sait de quoi il parle…
Elle est déjà derrière nous l’époque où un pouvoir nouveau était né du fait de la manifestation dans des pages imprimées des opinions structurées par des citoyens conscients et informés et diffusées à grand tirage dans une population qui y puisait des informations de première importance pour leur permettre d’exercer leur esprit critique. Ce quatrième pouvoir qui s’était levé pour contrebalancer les pouvoirs établis et puissants qui contrôlaient l’imaginaire et les valeurs de référence était un ennemi redoutable pour ceux qui n’aspiraient qu’à conserver le statu quo ou qui espéraient pouvoir défendre des positions réactionnaires qui auraient permis des retours en arrière leur assurant encore plus de pouvoirs et de prérogatives. Mais depuis cette époque héroïque des journaux et de la position militante de bon nombre de journalistes, le journalisme et les journaux ont pris un autre virage, celui du commerce et de la rentabilité financière. Ceux qui auraient été la cible de leurs flèches ont pris les devants et se sont portés acquéreurs de ces moyens puissants, les détournant de leur but premier et les mettant même à leur service sans qu’il n’y paraisse trop. Bien avant la concentration de ces moyens de communications aux mains de grands consortiums, la propriété privée et commerciale des journaux et des revues a permis ce virage. La concentration n’est venue que mettre un point final pour empêcher tout retour en arrière vers cette époque glorieuse du journalisme en rendant les journaux dépendants des commanditaires et de leur publicité qui en assurent la rentabilité, ce qui décourage les nouveaux joueurs qui ne joueraient pas ce jeu à une existence marginale. Le résultat de cette dérive est pourtant lourd de conséquences pour les citoyens qui sont de ce fait en déficit de démocratie.
Les politiciens ont permis cette concentration de la presse en leur facilitant les conditions pour y arriver. Et certains ont peut-être plus à gagner ainsi. Si la presse est concentrée entre quelques mains, ça devient moins difficile d’imposer une voix. On se fait ami-ami avec le PDG de Québécor et on se retrouve avec une série de journaux, radios, magazines, … qui se mettent à chanter nos louanges. Dans le passé, pour arriver à un tel scénario, il aurait fallu en convaincre des dizaines.
Je me retrouve de plus en plus souvent au supermarché à zieuter les unes des magazines sans reconnaître le moindrement la personne qui les orne. Je comprends bien que ce sont soit des participants de Loft, d’Occupation ou de Star mais comme je n’écoute pas ces émissions, je me retrouve dans l’ignorance de ces personnes qu’on considère des stars. Si on se sent le moindrement le besoin de se fondre dans la foule et de parler des mêmes sujets que nos collègues autour de la machine à café, je peux en imaginer plusieurs qui se mettent à l’écoute de ces émissions pour se fondre dans la masse.
De mon côté, je continue à lire certains médias plus alternatifs, j’entretiens mon esprit critique comme une nécessité à ma survie et je souhaite ne pas me faire manipuler à chaque coin de rue.
Un site semblable à Google? Non! Je n’y crois pas! Jusqu’à présent, Google était vraiment mon moteur de recherche par excellence, le meilleur selon moi. Tant mieux si un autre moteur fait une aussi bonne job! Je suis très contente d’apprendre l’existence de Wikio, et je vais aussi en informer mon père, un cruciverbiste en herbe. C’est très pratique internet lorsqu’on fait des mots-croisés (surtout la méga-grille du Soleil ou de La Presse!).
Merci du filon!
La concentration des médias inquiète, à ce qu’il semble. Et pourquoi donc? Aurait-on peur de se faire raconter n’importe quoi, que quelqu’un ne cherche à nous prendre pour des valises? Si là se trouve le problème selon vous, peut-être êtes-vous en retard de plusieurs millénaires car depuis toujours, bien avant l’existence des médias, on se fait raconter les pires énormités et on nous prend non pas pour des valises mais pour des malles familiales grand format.
Le vrai problème tient plutôt à la crédulité désespérante, à l’absence de sens critique, au manque de savoir d’un trop grand nombre. Plusieurs prêtent ainsi le flanc aux manipulations les plus diverses. Ce n’est pas parce que c’est écrit qu’il faut le croire. Une personne avisée soupèse la pertinence de l’information. Ce n’est pas parce qu’on lit telle ou telle publication qu’on se doit d’être d’accord avec tout ce qu’on y trouve. Quant bien même il ne resterait plus qu’un seul magnat de tous les médias de masse, rien ne nous obligerait à gober tout rond quoi que ce soit.
Même dans les régimes les plus totalitaires, seuls les intrinsèquement crédules accordent aveuglément foi à l’information officielle. Or, puisque nous sommes encore dans un régime démocratique, dans un pays de grande liberté, et que la concentration des médias qui en inquiète certains a davantage de quoi inquiéter les inquiets de nature que les gens équilibrés et instruits, on n’a pas à trop s’en faire. Gesca ou Quebecor? Si ni l’un ni l’autre ne vous convient, il existe une myriade d’autres sources d’information, faites votre choix. Pour ma part, si quelque chose peut m’inquiéter, c’est bien plus la crédulité des uns que la mainmise des autres.
Le web 2.0, comme les gens voulant paraitre à l’affut des courants disent sans se rendre compte qu’ils ne font que se planter, est supposé marquer un changement de pouvoir dans cération et la diffusion de l’information; qu’elle soit photographique (flickr), textuelle (blogs, digg, wikio) ou autre (youtube, myspace, deviantart). Wikio et la plupart des blogues ne font que répéter ad nauseam les mêmes nouvelles et dépêches tirées de Reuters et News Corp. Ils amplifient ainsi l’influence que ces compagnies ont sur ce qui rentre dans notre cerveau. Les blogueurs, ces « révolutionaires » des médias, sont en fait comme ces gothiques qui s’habillent dans un magasin du Carrefour Laval ou des Promenades St-Bruno. Bon, on aime tous se croire rebels, sinon il n’y aurait pas tant d’ados frustrés et de baby-boomers en Jeep les fins de semaine.