Les McCroquettes ne détruisent plus l'Amazonie
Angle mort

Les McCroquettes ne détruisent plus l’Amazonie

En avril dernier, Greenpeace lançait une campagne contre McDonald’s et d’autres restaurants minute. Pourquoi? Les verts soutenaient que l’arche dorée achetait du poulet à McCroquettes nourri avec du soya cultivé sur des terres illégalement défrichées de la forêt amazonienne. Ce qui contribue à détruire le "poumon de la Terre". Un dossier un poil pointu, mais poursuivez votre lecture. J’élargis plus bas.

Résultat de cette campagne: McDonald’s a reçu plus de 30 000 courriels du public, qui dénonçaient ce "crime contre la planète". Une patate chaude qui a vite poussé la multinationale à cesser de s’approvisionner en poulet engraissé par les cendres de l’Amazonie. Ainsi, Greenpeace remportait une nouvelle bataille contre un géant capitaliste.

Donc, les McCroquettes ne détruisent plus l’Amazonie. C’est là une réussite attribuable à cette géniale trouvaille qu’est l’activisme en ligne. Pour les ONG de tout acabit, Internet est devenu un puissant outil pour changer le monde. Mais les résultats ne sont pas toujours aussi probants que dans l’exemple ci-dessus…

Tous les jours, je reçois par courriel un appel à "passer à l’action". Et le plus souvent, "l’action" en question consiste à ajouter mon nom à une pétition en ligne. Trois clics et c’est réglé.

J’ai probablement signé des dizaines de pétitions sur Internet. Celle implorant le gouvernement d’adopter un projet de loi visant l’interdiction des sacs de plastique non biodégradables au Québec (www.ecocontribution.com); une autre qui exige la création d’une loi pour protéger la forêt boréale (www.ondortcommeunebuche.com). Et j’ai signifié mon désir que l’avenue du Mont-Royal devienne piétonnière (www.montroyal-avenueverte.org). Dans tous les cas, j’attends encore les résultats.

Internet a rendu facile l’acte de la pétition. Pour nommer cette nouvelle forme d’activisme en ligne, les Américains ont un néologisme: slacktivism. Ou comment changer le monde sans se bouger le péteux.

De nos jours, tout le monde peut se faire sa petite pétition électronique. Prenez le site Petition Online (www.petitiononline.com): vous vous inscrivez, vous choisissez une cause, vous créez votre pétition et vous attendez les signataires. C’est bébé lala. On trouve sur ce site des centaines de pétitions actives. L’une réclamant que la justice règne au Liban avait recueilli un peu plus de 15 000 signatures au moment d’écrire ces lignes. C’est bien, mais c’est tout de même 10 000 noms de moins qu’une autre pétition… qui demande que le logo des Sabres de Buffalo soit redessiné. Chacun ses causes.

Devant la pléthore de pétitions qui circulent sur Internet, on peut se demander si le geste a une quelconque efficacité. Le site des légendes urbaines Snopes.com est pourtant catégorique: signer une pétition en ligne n’est pas un moyen efficace de régler des problèmes importants. "Les signatures ne sont pas des votes, peut-on y lire. Et elles ne sont pas traitées comme des votes par les gouvernements qui doivent prendre des décisions difficiles. Au mieux, elles sont vues comme une indication de l’opinion publique, sans plus."

Je ne suis pas contre les pétitions électroniques. Je ne fais que constater l’évidence. Une pétition en particulier a peut-être fait en sorte que les McCroquettes ne détruisent plus l’Amazonie, mais pour que le monde change vraiment, mon petit doigt me dit qu’on aura besoin de plus que trois clics. Sommes-nous prêts à vraiment nous retrousser les manches?

ooo

MAGAZINE

Le magazine de musique britannique Q consacre son édition d’août aux années 80. En couverture, un portrait de Madonna à son époque Material Girl annonce un long reportage sur les premières années de celle qu’on n’appelle plus mademoiselle Ciccone depuis longtemps. "En 1979, Madonna mangeait dans les poubelles de New York. Cinq ans plus tard, elle régnait sur le monde." Aussi, un article sur la fabrication de l’album-culte de U2, The Joshua Tree. Sur le CD livré avec le magazine, 13 chansons des eighties rafraîchies par des artistes d’aujourd’hui.

TÉLÉVISION

Si le spectacle de clôture des premiers Outgames est aussi flamboyant que la cérémonie d’ouverture, on peut s’attendre à du bonbon. Avec Liza Minnelli, Mélanie Renaud, Marjo, et celle qu’on ne doit pas comparer à Marjo: Marie-Chantal Toupin. Le dimanche 6 août, 20 h, à Radio-Canada.