Trente pour cent des Américains ne se souviennent plus de l'année des attentats du 11 septembre, selon un sondage publié la semaine dernière dans le Washington Post. Remarquez, cela n'a rien d'étonnant. Dans un monde soumis à la dictature de l'image, on oublie vite les contours de l'Histoire pour n'en retenir que quelques clichés. La puissance d'une photo tache plus la mémoire qu'une date. Et en sélectionnant scrupuleusement les images qu'elle montre, la télévision contribue à transformer les faits en mythes.
Les médias s'apprêtent à souligner, encore cette année, l'anniversaire de la tragédie du 11 septembre. On repassera en boucle cette séquence de l'avion de la United Airlines qui s'écrase sur la tour sud à 9 h 02, pendant qu'une journaliste hurle: "Oh, my God!" Scénario connu.
On repassera aussi en fondu enchaîné les images de ces pompiers couverts de suie, sauvant des vies au péril de la leur. Les pompiers en tant que héros du 11 septembre, c'est ce que les médias ont choisi de montrer. Ils représentent le courage face au danger, la détermination de vaincre, l'antithèse de la couardise, les valeurs américaines. Comme tout le monde, je leur rends hommage, mais représentent-ils vraiment le 11 septembre?
Certains croient que non.
RDI diffuse un documentaire portant sur un autre symbole du 11 septembre, celui-là largement occulté par les médias américains: "l'homme qui tombe".
C'est l'histoire d'une photo, prise par Richard Drew de l'Associated Press, le matin du 11 septembre. Ce jour-là, le photographe croqua l'image d'un homme tombant d'une des tours infernales. Tête en bas, le corps droit, l'homme chute vers une mort prévisible dans une position qui lui donne un air presque résigné. Qui était cet homme? S'est-il suicidé? A-t-il été poussé dans la cohue? La photo ne fournit aucun détail supplémentaire. Elle ne fait que véhiculer un symbole, celui d'un homme qui tombe.
On sait aujourd'hui que des dizaines d'autres personnes ont sauté du World Trade Center, mais le jour du drame, les chaînes télévisées ont décidé de ne pas les montrer. Par pudeur, probablement. Or, le lendemain des attaques, quelques journaux ont publié la fameuse photo de "l'homme qui tombe". La polémique. Non, l'Amérique n'était pas prête à voir cet homme tomber.
L'image a néanmoins eu le temps de faire le tour du monde, puis elle est disparue. Pour éviter la controverse, les médias ont fait un acte d'autocensure quasi unanime pour laisser toute la place aux gestes héroïques des pompiers venus prêter main-forte…
"Une des plus célèbres photographies de l'histoire humaine est devenue une tombe anonyme", a écrit Tom Junod, qui s'est penché sur l'histoire de ce mystérieux "homme qui tombe". L'écrivain soutient que cette photo représente mieux que n'importe quelle autre la tragédie du 11 septembre. Pourquoi? "L'homme qui tombe est devenu le soldat inconnu d'une guerre dont nous ne connaissons pas encore la fin", écrit-il.
Les médias ont peut-être créé un mythe autour du 11 septembre en choisissant de raconter l'événement comme "le jour où l'Amérique s'est relevée malgré la douleur". Sauf que le symbole de l'homme qui tombe oblige à considérer que, le 11 septembre, l'Amérique ne s'est pas seulement relevée. Elle est aussi tombée. Faut-il voiler cette réalité?
En passant, pour ceux qui l'auraient oublié: le 11 septembre, c'est arrivé en 2001…
L'Homme en chute libre, à RDI, le jeudi 17 août, 20 h.
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WWW
Cent Papiers se veut l'équivalent québécois d'Agoravox.com. Un "média citoyen" où toutes les nouvelles sont écrites par vous, moi, n'importe qui. C'est l'avenir des médias, paraît-il. Les rédacteurs peuvent couvrir des événements qui sont ignorés par les grands médias, et les lecteurs peuvent voter pour les meilleures nouvelles. Tout ceci est-il garant d'un contenu d'intérêt public? La nouvelle la plus populaire sur le site concerne "le chien le plus laid au monde". Je n'ajoute rien. www.centpapiers.com
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MAGAZINE
Plusieurs reportages à dévorer dans la revue Sciences humaines. Notamment, la "disneylandisation du monde", ou comment le tourisme est en train de faire du monde un immense parc d'attractions, en "façonnant les lieux, la nature et la culture en fonction des représentations mentales que leurs visiteurs s'en font". Aussi: "Qu'est-ce que l'amour?"
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RADIO
L'ensemble des services français de Radio-Canada témoigne des travaux du XVIe Congrès international sur le sida, qui se tient jusqu'au 18 août à Toronto. Si vous n'avez pas tout suivi, l'émission Les Années lumière fera un retour sur l'événement, avec entrevues et analyses en profondeur. À la Première Chaîne de Radio-Canada (95,1 FM), le dimanche 20 août, de midi à 14 h.
Alors peut -être que 70% des américains ne sont pas englués devant un écran branchés electroniquement. Cela serait bien, et plausible – car la vie continue. Car la société américaine roule toujours. Car le 11 sept’ était un évènement média avant tout. Ce sont les médias qui, par auto-censure, n’ont pas publié les nombreuses chutes du WTC. Ce fut là l’une des surprises de l’évènement; la trash télé américaine tant décriée s’est tue, un matin d’automne 2001. Fait dire que les photos d’explosion et d’impact à la Die Hard (sans Bruce Willis) faisaient des choix naturels de pages frontispices. Les tombeurs anonymes, sans expressions et sans visages ni identitées étaient de bien piètres choix. Le fait qu’un cinéaste sintéresse à eux est surtout un témoignage du cynisme sordide des « journalistes » derrière le docu; il y a encore du « jus » à extraire de l’affaire, du people story. De l’émotion à présenter
Désolant.
Il y a certaines dates historiques que les gens ne se souviennent pas, je suis d’accord, mais le 11 septembre 2001 vraiment ? 30% ne s’en souviennent plus ? Je suis bouche bée. Je ne comprends pas. On en parle partout, à tous les ans. On ne nous lâche pas avec cela. On y fait référence dans tous les bulletins de nouvelles, à tout bout de champs. Je dirais même plus, il me semble que tout le monde que je connais se rappelle même ce qu’ils faisaient le 11 septembre 2001 quand c’est arrivé. Où étaient donc ces gens qui ne s’en rappelle plus ? À qui a été fait ce sondage ? Des petits vieux qui souffrent de la maladie du souvenir ? Des jeunes ados qui étaient encore sur le party à 9h00 le matin ? Des cloîtres dans leur couvent ?
Et pour ce qui est de ces fameuses images que l’on cache comme cet homme qui saute, je ne suis pas surprise. Les américains ont toujours eu cette attitude dans tout. Ils ont toujours alimenté le courage héroïque, la fierté de la nation. ILs ont toujours cultivé la phrase célèbre : «Don’t ask what can this country can do for me, but what can I do for my country».
Alors ce n’est pas surprenant que lors d’événements majeurs comme le 11 septembre, on nous montre des pompiers héroïques (et c’est tout à leurs honneurs, ils ont été magnifiques), mais nous cache le lâche qui a sauté. Dans une guerre, on nous montre un soldat qui sauve une petite fille à l’orphelinat, mais on nous cache les déserteurs de guerre. On nous montre toujours ce qui fait leur fierté. Ils veulent qu’on voit comment ils sont bons ces américains, et fiers de l’être américain. Et ça marche ! Je n’ai jamais vu autant de gens être fier autant de leur drapeau et des gens qui les défendent et les aident.
Alors même si nous on sait que la réalité est tout autre….
À propos de Cent Papiers, si je puis me permettre, l’histoire du chien le plus laid est la nouvelle la plus populaire parce que la plus visitée (la popularité est calculée selon le nombre de visiteurs moyens). Il s’adonne que Google pointe à peu près tout le monde tapant « chien le plus beau du monde » ou « chien le plus laid du monde » vers cet article.
Évidemment, ça ne veut pas dire que le média citoyen est garant d’un contenu d’intérêt public. Je crois seulement que vous n’avez pas choisi un bon exemple en confondant l’appréciation des lecteurs et le nombre de visites.
Merci
Il est bien vrai à mon avis que la façon que les médias ont eu de présenter la tragédie du 11 septembre n’est pas tout à fait objective. Mais, existe-t-il un seul média qui le soit ? La est la vraie question à mon avis ! Je suis allée voir cette semaine le film qui vient de sortir « World Trade Center » sur la fameuse tragédie et j’ai un peu l’impression que le film n’a eu pour autre but que de s’assurer que nous n’oublions pas l’héroïsme des pompiers et des policiers. Encore le fameux symbole du courage des américains ! Je pense que c’est un peu comme de gratter un « bobo » sans fin: ça n’apporte rien de nouveau (ça fait bien 5 ans qu’on revoit les mêmes images) et ça ne règle rien. Mais en même temps, ça continue de justifier (du moins aux yeux des américains) une intervention américaine en Irak et en Afghanistan pour ceux qui commenceraient à oublier !
Vos propos sur Cent Papiers ne donnent pas franchement envie d’aller consulter ce site, voire le ridiculisent quelque peu, ce qui est fort dommage. Si Cent Papiers abrite des textes légers du style de celui auquel vous faites référence, d’autres sont hautement plus intéressants, instructifs, bien écrits, et nous renseignent sur des sujets qui vont de l’actualité dans le monde aux critiques de spectacles, en passant par une section fort intéressante consacrée aux technologies.
Cent Papiers est-il l’avenir des médias ? Pourquoi l’article sur le chien le plus laid est-il le plus populaire ? Le site lui-même vous répond sur son blogue, en faisant au passage de la pub pour le vôtre, ce qui prouve qu’il n’est pas rancunier ;-)
http://www.centpapiers.com/article.php3?id_article=763
Depuis quelques temps, la toile héberge une multitude de blogues personnels sur lesquels monsieur et madame tout le monde déballent leur petite vie inintéressante, ce qui s’explique par la facilité déconcertante avec laquelle n’importe quelle internouille pour créer son propre journal intime sur le web. Face à cette nouvelle forme de pollution virtuelle, un site comme Cent Papiers offre une belle tribune à ceux qui ont des choses réellement intéressantes à écrire et le font très probablement sans prétendre être les Foglia du Net. Ils ne remplacent pas, ils ajoutent. Un tel travail mérite assurément mieux qu’un « Je n’ajoute rien » qui en fera fuir plus d’un. Je leur conseille au contraire d’aller constater par eux-mêmes que Cent Papiers mérite au moins leur visite.
Ou encore boîte à malice ou, plus prosaïquement, boîte à images, la télévision a besoin de votre attention pour rouler carrosse. Par conséquent, pas question de tomber dans les cotes d’écoute. Il faut rejoindre le plus grand nombre, le plus souvent possible. Par ici la simplification à l’extrême et le dénominateur le plus commun.
Ainsi, on s’apprète à nous resservir la fricassée de circonstance pour le retour au calendrier du 11 septembre. Une nouvelle tradition qui s’installe comme celle de la dinde de Noël, des petits coeurs de la St-Valentin et des lapins de Pâques. Mais, relativement aux autres dates attendues années après années, celle du 11 septembre a de particulier qu’elle appartient en propre à la télévision. C’est en effet celle-ci qui l’a « lancée », si l’on peut s’exprimer de la sorte…
Or, comme tout parent qui se respecte et qui a la fierté de sa marmaille, la télévision ne manquera pas de bien souligner la date anniversaire qui vient. Si vous trouvez la présentation un peu trop simplette, rien ne vous empêche de zapper. Mais vous risquez de tomber à nouveau sur la même présentation d’un réseau à l’autre… J’allais vous suggérer de vous rabattre sur les journaux pour trouver autre chose, mais je ne suis pas certain que le programme diffère vraiment. Alors, passez un bon 11 septembre! Malgré tout.
C’est dans ces mots que Mika Lélita Yondoloum, président du Parti Libéral du Tchad, décrit son pays. Pas d’images de combats, de violences ou de manifestations à montrer à la télé, alors les médias font le silence sur la misère des Tchadiens? Ayant vécu au Québec de 1986 à 2006, Mika est fier des valeurs québécoises dont la tolérance, le respect de la diversité, la place de la femme dans la société, un gouvernement soucieux des droits et libertés, le rôle qu’occupent les députés et la démocratie participative. C’est justement ce modèle québécois qui a inspiré Mika a être un des principaux instigateurs du changement politique au Tchad: ramener la paix en favorisant la réconciliation nationale par un dialogue entre les différents acteurs de la vie politique tchadienne et mettre sur pied un parti politique réellement démocratique basé sur un vrai programme de société proposant des solutions pratiques aux besoins concrets des diverses populations du Tchad. Trois ans après son indépendance en 1960, le Tchad est entré dans un cercle vicieux de guerres tribales, de coups d’État successifs et de répressions qui entravent son développement malgré les richesses pétrolières et minières qu’il possède. C’est ainsi qu’après avoir renversé l’ancien dictateur Hissene Habré qui a tué des dizaines de milliers de gens, l’actuel président Idriss Déby Itno règne quasiment sans partage depuis 16 ans sur le pays. Malgré quelques progrès réalisés (avènement d’un multipartisme qui peine à être effectif et relative liberté de la presse), le Tchad traverse une situation difficile à tous les niveaux: politique, sociale, économique et financière. Motivé par les attentes du peuple tchadien qui souffre depuis plus de 40 ans, Mika a choisi de faire le nécessaire pour mettre en place une vraie démocratie comme icit. Il demande donc aux Québécois de ne pas oublier le Tchad et de soutenir les efforts de l’opposition démocratique. Alors ne laissons pas tomber le Tchad! Voyez http://www.pltchad.com/
Ce qui fait la beauté des stats c’est qu’on peut les utiliser comme bon nous semble. Lorsqu’on dit que 30% des américains ne se souviennent plus de l’année des attentats du 11 septembre, on ne dit pas que dans ce 30% il y a des personnes âgées atteintes d’alzheimer et des jeunes enfants… Le monde entier se souvient de cette date malheureusement historique. Les films commencent d’ailleurs à sortir aux grands écrans. Tout le monde en parle encore. C’est un peu comme le Génocide du Rwanda…encore dans 10 ans on va en parler.
Il me semble plutôt difficile à croire qu’un nombre aussi considérable d’américains ont oublié l’année des attentats du 11 septembre. Surtout que depuis 5 ans, les médias nous reviennent sans cesse avec cet évènement. Dès qu’il se passe la moindre chose par rapport au terrorisme, cet évènement revient à la une des journaux. De plus, le 11 septembre 2001 a permis aux américains se de rendre au Moyen-Orient sans trop d’opposition. C’est vraiment troublant de penser que l’on peut oublier la date d’un évènement si près de nous… un évènement qui malgré nous a changé notre vision du monde. Surtout pour les américains, tout cela a eut lieu sur leur territoire. Il semble qu’ils aient autre chose de plus important à retenir ou à faire… contrairement aux médias qui ont fait tout en leur possible pour tirer le plus d’argent et de copies vendues sur le sujet. Dans un sens, il ne faut pas oublier mais il faut aussi continuer à vivre… continuer de vivre sans avoir peur des jours à venir.
On dit que notre société est libre d’expression face à certains régimes comme Cuba et la Chine mais c’est lorsqu’on lit des articles comme celui-ci qu’on se rend compte que ce n’est pas vrai. Dans la vie de tout les jours, il y a justes quelques conglommérats de médias qui nous dictent leurs nouvelles et surtout leurs façons de penser. Je trouve dommage qu’on décide ce qu’on doit montrer ou pas au gens. Évidemment il n’était pas nécessaire de montrer des gens en train de mourir aux nouvelles de 18h, mais cela aurait dû être connu aux nouvelles de fin de soirées. Il est vrai cependant que les américains sont très patriotiques et qu’ils voulaient de montrer en héros.
Difficile de croire que l’on puisse oublier une pareille date, une pareille catastrophe, qui a ébranlé l’Amérique et la force étasunienne. La guerre des mondes, devenue réalité, a frappé fort et marqué l’imaginaire collectif. À moins que nos voisins du sud aient perdu leur imaginaire, pour favoriser leur réalisme et leur bedon, je ne vois pas comment on peut oublier ces attentats rocambolesques.
À chaque fois, qu’il m’est possible de visionner les images de ce fameux 11 septembre, principalement dans les archives de Radio-Canada, ma surprise et mon étonnement demeurent inchangés. Hallucinante, cette manigance planifiée et gigantesque qui se lance contre la « Big apple » et brise les WTC, un symbole de l’échange internationale.
L’homme qui tombe demeure une image éloquente, touchant le symbole, voire l’icône, à travers l’immense drame qui a secoué des milliers de personnes. Le « Ground zero » a donné lieu à des visites organisées, dont André Arthur (maintenant député fédéral) a commenté les lieux pour des touristes curieux de revivre ce moment explosif. Oliver Stone se prête à la commémoration de l’évènement en présentant son récent film, axé sur le défi des pompiers et des policiers affectés à la tragédie. Bien hâte de voir ce reportage.
Tel l’aigle, figure héraldique qui leur sert de symbole national, nos voisins préfèrent se concevoir comme des êtres supérieurs que rien n’abat. C’est l’image que les médias ont décidé de présenter à leur auditoire en occultant l’autre réalité. Une image qui met de l’avant le courage et l’esprit de sacrifice, une page glorieuse de l’histoire du peuple américain qui a touché les esprits et les coeurs.
Avoir occulté l’autre face de la tragédie, celle qui, sans issue salvatrice illustre une descente aux enfers, est aussi discriminatoire envers la réalité historique que le fut la censure des photos des tombes de soldats américains revenant du front.
Se rappeler que l’aigle fut aussi le symbole des armées napoléoniennes et de la Prusse impériale permet de mieux comprendre le scénario qui s’est joué sur les écrans de télévision américains. En plus d’hésiter à montrer les images d’êtres traqués par le souffle de la mort plonger vers le vide, c’est l’impuissance de la nation qu’il fallait à tout prix éviter de mettre en scène pour justifier les décisions militaires à venir. Pour démontrer à un peuple apeuré le bien-fondé d’entreprendre en guise de représailles une guerre d’occupation dont l’issue victorieuse ne faisait aucun doute à l’époque, l’aigle invincible devait survoler ses ennemis et non tomber tête première.
La censure de l’information vient toujours de haut. L’amnésie qui s’en suit ne sert pas l’Histoire mais le Pouvoir.
Cette photo, on l’a vue et revue. À force de revoir ces images du 11 septembre 2001, une désensibilisation survient pour beaucoup. Les images, à première vue choquantes, poignantes et bouleversantes, le sont beaucoup moins au fur et à mesure qu’elle sont remontrées un peu partout.
Le 11 septembre 2001 est une date clé dans l’histoire du 21e siècle. C’est là où les conception et les idéaux de plusieurs de sont effondrés. D’autres ont vu dans cet événement l’occasion de s’enrichir, au sens figuré comme au sens propre. Il appartient donc à chacun de tirer ce qu’il souhaite de cette tragédie mais pour ma part, lorsque je vois la photographie de cet homme qui tombe, je n’ai qu’une envie; celle de vivre ma vie à 100% et de profiter de chaque instant.
Ce 11 septembre, je prendrai l’avion pour Stockholm. Devrais-je avoir peur? Bien sûr que non. La dernière fois que j’ai pris l’avion, c’était en octobre 2004. J’étais allé en Espagne. À mon arrivé à Malaga, j’ai eu la grande surprise de constater que mes bagages, ceux que j’avais mis dans le ventre de l’avion, avaient été fouillés et digérés. En fait, il n’y avait plus un morceaux de vêtement pliés. De la crème à raser, du shampoing et, le pire de tout, les flacons de vitre contenant des vitamines liquides avaient été étendus dans ma valise.
Après m’être informé, j’ai appris que la fouille avait eu lieu à Montréal (évidemment, avant que les vitamines, la crème à raser et le shampoing se mélange et explosent!!!). C’était en 2004. Imaginez maintenant! Cette année, j’ai décidé de partir avec presque rien: un peu de vêtements, c’est tout. Bien sûr, un ticket aller-simple.
En fait, avec tout ça, je voulais en venir à « l’homme qui tombe ». Nous sommes tous en train de tomber avec lui. Il tombe toujours. Oui, il tombe toujours. Avant, c’était Sisyphe. Maintenant, c’est l’homme qui tombe et qui retombe. La peur qui va et qui vient. C’est tellement pathétique. Pour ceux qui sont convaincus que 911 a été fait de l’intérieur, c’est vraiment insoutenable de voir dans quel monde l’on vit.
Je crois que si les gens ne se souviennent pas de cet événement tragique c’est qu’ils étaient soit à l’extérieur ou ils ne faisaient rien de bien particulier. Le 11 septembre 2001, les employés fédéraux étaient sur un piquet de grève. Je me souviens que c’était une journée ensoleillée avec température clémente. C’est d’ailleurs ce qui a mis fin à la grève. Nous sommes tous retournés dans nos locaux, et je me rappelle mettre dirigée à un endroit particulier pour regarder les nouvelles à la télé. Tout le monde se questionnait et personne ne semblait comprendre ce qui venait d’arriver. Alors croyez-moi, ce n’est pas une journée que l’on oublie.
Vous savez, Monsieur Proulx, l’être humain, à la faculté d’oublier, vite, très, très vite! C’est donc, un besoin essentiel, de rendre hommage aux victimes du : «WORLD TRADE CENTER»!
Non pas, dans la complaisance, de la victimisation! Ou, en tentant, d’en créer un mythe/ une légende, par : «L’homme qui tombe»! Mais, comme, une affreuse réalité du passé! Au même titre, que la deuxième guerre mondiale! Ou que la guerre de l’Iran, de la Corée, ou du Liban! Car, la dimension est mince entre le ridicule malsain, et le sadique plaisir de re-re-revoir, sauter, de pauvres gens! Est-il nécessaire, de le voir tomber? Est-il nécessaire, de nous re-re-remontrer, les avions entrer de plein fouet dans les : «building»? Je ne crois pas! Mais, que l’on souligne, l’existence du terroriste, ne serait-ce pour nous rafraîchir la mémoire, que dorénavant, personne ne saura à l’abri, en sécurité, où que ce soit! Rafraîchir les idées aux gens, afin de témoigner de l’HISTOIRE!!!
Pour remplir un verre, il fallait qu’il soit vide, pour se relever, il faut avoir tombé. Ce sont quelques évidences et souvent, pour alléger le texte, pour lui enlever de la gravité pour lui donner un sens précis, on va omettre des mots qui sont une évidence.
Une des première règles que l’on apprend en relations publiques et en communication organisationnelle est de mettre de l’avant le positif quand il y a un problème. Mettre la solution de l’avant ou les côté négatifs que ce la puisse générer.
Le drame du 11 septembre, était trop lourd pour les américains et ceux-ci se perçoivent généralement comme tellement glorieux (on n’a qu’à louer un film américain ou lire les journaux pour le ressentir) que cette vérité se devait d’être présentée sous l’angle de la bravoure.
Oui, les tours et des hommes sont tombés, mais ils se sont relevés. Quand on connaît déjà l’histoire, pas besoin de toute la répéter. N’empêche qu’on ne peut s’empêcher de se dire que tout ça est propre au peuple américain.
Après tout, de quelle façon parlera-t-on de la guerre entre le Liban et l’Israël quand le tout sera terminé ? En terme de morts ou de paix ?
Pour les média, cet individu en chute libre devant la tour symbolise l’impuissance de la victime face à l’énormité de l’événement; la résignation à son sort inévitable. Et nous savons bien que les états-uniens ne supportent pas cette idée. Ce n’est pas digne d’une superpuissance. Le pompier héros est plus à l’image du cowboy, icône national. Le choix des images perpétuées publiquement est très délibéré et sert à renforcer l’idée qu’on se fait de cette nation : un peuple fort et courageux qui ne sera pas vaincu.
Après réflexion, il m’est impossible d’abonder dans votre sens.
Pour ma part, je me souviens clairement, non pas de la chute de l’homme mais bien de celle de tous ces gens que j’ai vu tomber. Il est faux de clamer que les chaînes télévisées ont décidé de ne pas les montrer. Où les aurais-je vus alors.
C’est l’image la plus marquante de toutes celles diffusées par la télé, le 11 septembre 2001. Comment oublier la vision cauchemardesque de toutes ces personnes qui choisissaient sciemment de se précipiter dans le vide vers une mort certaine, plutôt que d’affronter l’horreur qui avait cours sur les étages. Cela nous laisse deviner l’ampleur de la panique, de la terreur qui sévissait pour eux. Ces moments sont incrustés profondément au tréfonds de ma mémoire. Vous avez raison sur un point : elles constituent indubitablement l’image la plus représentative du 11 septembre. Mais, avons-nous besoin de les revoir ? Pour ma part, je dirais que non.
Les scènes véhiculées : l’avion qui percute la tour, résume assez bien la situation en ciblant judicieusement le début de la fin. Quant à celle des valeureux pompiers, je dirais que l’âme humaine a bien besoin de ce baume, du sentiment que quelqu’un, quelque chose de bien se dégage de toute cette sordide expérience.
J’ajouterai, en guise d’argument supplémentaire à mon allégation, que dans son récent film, Oliver Stone nous montre une fois de plus une ou des personnes qui tombent du World Trade Center. Je ne suis plus certaine du nombre. Le fait de revoir cette scène m’a créé un tel choc.
Aussi, j’estime que si les médias ont choisi d’occulter cette douloureuse image, ce n’est peut-être pas tant par censure que parce que la capacité de l’homme à affronter le désastre a ses limites, surtout lorsque l’intégrité individuelle est si clairement compromise. Même au nom de la vérité, il est inutile de s’obstiner à titiller une plaie encore souffrante.
Une preuve de plus que le tiers veut oublier,un tiers a vu le spectaculaire,et l’autre tiers qui a senti le besoin de se serrer les coudes.
Exactement ce que nous sommes devenus comme société.
Bush avait besoin d’un prétexte pour enter en guerre tout comme Pearl harbor. Les américains étaient trop confiant de leur force c’était leur poitnt faible comme Pearl Harbor leur ennemi en a profité dans les deux occasions, se fût un prétexte pour réveiller l’aigle américain, ils ont donc participer àa la deuxième guerre mondiale avec force et en terminant cette guerre avec des bombes atomiques.
Mais dans la guerre contre l’Irack ce ne fût pas le même contexte ils ont déployé leur grosse armée ils ont réussi à démolir les infrastuctures mais pas le peuple. On sait que dans une guerre de guerilla les fortes puissances perdent.
l ‘Homme qui tombait d’en haut résume bien ce fait l’armée américaine tombe de haut elle ne peut contenir un petit pays.
Certs les actes du Wtc sont inexcusables 6000 victimes innocentes comme les civils iraniens tués , la guerre n’est pas un décompte de mort mais tout simplement la bêtise humaine.
Dans cette guerre on puet voir un peuple américain qui n’es pas d’accord avec son gouvernement mais celui-ci imposera ses conditions par la peur.
avec le 11 septembre le peuple américain s’est rappelé q’une guerre a ses victimes civiles des deux côtès ce ne fût pas le cas à la guerre 39-45.c’est la première guerre depuis la guerre de secession qu’on a des victimes civiles. Le peuple est touché.Busch àa réussi à ce faire réélire malgré l’insantisfaction des américains. Gilles Dubois
Quand je lis les commentaires sur le 11 septembre, je ne peux que me désoler du manque d’humanité qui nous entoure. Comme si les Américains avaient mérité cette catastrophe… Personne ne devrait subir la guerre ou le terrorisme, point. J’y suis allée sur le parvis du WTC, en 2002 ; et l’émotion était palpable. Les longues bâches qui protégeaient les édifices limitrophes, les grilles entourant le quadrilatère, la poussière et surtout, le silence omniprésent (on est pourtant à New York), ça rentre dedans. Ça bouleverse. J’ai regardé le documentaire sur l’homme qui tombe et ce que je retire de cette image troublante c’est qu’il n’y a ni bravoure ni lâcheté chez cet homme. C’est l’image d’un individu anonyme qui a affronté son destin avec probablement une foi immense, ou alors avec un profond désarroi. Cette image représente pour moi, la fin d’une illusion collective – le confortable rêve américain dans lequel nous vivons tous en Occident depuis la fin de la Seconde guerre mondiale. Ces milliers de gens qui travaillaient dans ces tours avaient des projets, des rêves et, des comptes à payer – comme vous et moi. Ils avaient le malheur de travailler dans des édifices symbolisant le pouvoir du capitalisme et du signe de piastre. Évidemment, la vie des gens ordinaires ça n’intéresse personne et de voir tomber quelqu’un ou quelques autres, c’est trop dur à voir – ça nous met devant notre propre fin.
N’importe quel sujet susceptible d’attirer l’attention peut, à un moment donné, se retrouver dans les premières pages des journaux (comme le teddy bear de Elvis!), notamment dans le Journal de Montréal. Avec Cent Papiers, on voit que ce n’est pas nécessairement les sujets les plus marquants ni les plus intéressants qui font la manchette… Aux nouvelles, ce n’est pas compliqué; ou on entend parler de faits inutiles, ou on entend parler que du même sujet, et ce, pendant des mois, jusqu’à ce que le sujet ait été vu de tous les points de vue possibles (s’il y en a…). Lors des attaques américaines en Afghanistan, on entendait parler que de la situation là-bas. Maintenant, c’est le tour du Liban. Il ne s’agit pas de minimiser l’importance ou la gravité de cette guerre, mais je trouve qu’en général, les nouvelles sont trop axés sur l’aspect sensationnaliste de la guerre. Partout, le sensationnel prime. Telle actrice, chanteuse (n’importe qui de connu) s’est promenée nue sur une plage ou sur un yacht? On la voit en tête de revues, on en parle à la télé, etc. Dès qu’une photo « cool » est prise, on doit en faire quelque chose de gros. La photo du gars qui tombe, c’est comme des photos qui ont circulé sur internet: celles ne montrant pas les gens sautant en bas du WTC, mais bien après… Ici, comme pour la photo de l’homme qui tombe, on a l’impression que le but visé n’est pas de montrer le vrai visage de la tragédie. Le but, c’est de prendre LA photo que personne n’a prise. C’est beaucoup plus sensationnel…
…pour la photo; c’est d’ailleurs celle qui m’avait le plus touchée, vue parce que publiée dans les médias locaux quelques jours après le drame.
Je regrette que certaines personnes traitent de lâche cet homme qui a préféré sauter à sa mort, plutôt qu’écrapoutillé sous un amas de béton enflammé, en proie aux illuminés. Au fond, les vrais lâches sont ceux qui ont détourné l’avion.
Et puis, que dire de ces 30% qui ne se souviennent pas de l’année où le géant américain a été touché, non au coeur mais à la base de sa structure car nous le savons, le géant a des pieds d’argile…D’autres l’ont dit avant moi, tout grand empire doit nécessairement connaître son apogée pour ensuite…chuter! Il n’y a qu’à penser aux Romains, aux Égyptiens, etc.
Donc certains ont la mémoire courte? Avant de critiquer nos voisins, faudrait peut-être se regarder un peu le nombril. On s’en reparlera après les prochaines élections provinciales, si Charest est réélu.
Ceci étant dit, qu’on soit anti ou pro américain, on l’est tous un peu quand même. Faudrait donc s’y habituer. Pour ma part, j’aime à dire « only in America » quand je vois tout ce qui s’y passe, autant l’absurde que l’hautement songé.
Merci, Steve, pour la pertinence de tes sujets.
L’homme qui tombe est un symbole puissant parce que cet homme est un être de chair et de sang, mais que probablement surtou, il doit être américain quoique cela n’est pas certain. Quoi qu’il en soit, il tombe et nous savons tous vers quoi il tombe. C’est aussi l’Amérique qui tombe impuissante devant cet événement. Il y a aussi derrière lui, l’image de la tour sud, indestructible…forte, elle aussi symbole américain. Mais la fin n’est pas celle des films américains. Il n’y aura pas de fin heureuse.
En fait, l’homme tombe toujours. C’est la chute de la civilisation occidentale. Les terroristes ont réussi cela. La société a changé. Non ? Prenez l’avion ces temps-ci.
Parfois la vie nous oblige à avancer, à ne plus regarder en arrière sous peine de ne plus jamais être capble de se retourner à la vue d’un malheur, d’une émeute ou d’une guerre. L’homme qui tombe ne représente en aucun cas le symbole béni de l’Amérique de Georges Bush, il ne représente pas plus la défaîte des Etats-Unis contre ces actes de terroristes (sic) venus du moyen orient, il représente simplement la capitulation. La capitulation de l’ignorance, de l’impuissance, de la soumission. Se soumettre à son destin sans sourciller, se soumettre à une civilisation qui ne croit plus en rien d’autre qu’au pouvoir. Se soumettre aux mains d’un dictateur qui au nom de l’Amérique décida un jour que la vie de 3000 personne ne valait pas autant qu’un baril de pétrole brut. Se soumettre à son envie de sauter en bas. Se soumettre!
J’ai vu ce reportage sur l’homme qui tombe. Et je dois reconnaitre que c’est très touchant! On a vu beaucoup d’images très patriotiques, autour du 11 septembre… 2001. Des pompiers et policiers entourés du président Bush, des sauveteurs en pleine action, des gens pleins de cendres… et bien sûr des drapeaux américains. Mais cet homme qui tombe symbolise un autre côté de l’évènement, à la fois plus tragique et combien plus profond que tous les autres faits.
J’ai beaucoup apprécié cette comparaison qu’en ont fait les auteurs du reportage: l’homme qui tombe est un peu comme le tombeau du soldat inconnu. D’ailleurs, dans le reportage, en a droit au témoignage d’une femme qui croit reconnaitre son mari… mais qui n’en aura jamais la certitude. Oui, cet homme qui tombe est un symbole …
… mais c’est aussi un être humain. Alors qu’on n’ose pas montrer un condamné à mort être exécuté en direct à la télé, on nous dévoile cette image d’un homme plongeant vers sa mort… dans une amérique si prude, on comprend que cette image ait suscité réserves et prudences dans son dévoilement.
Mais elle exprime aussi très bien le drame qu’ont vécu des centaines de personnes en ce jour où l’Amérique fut frappée de plein fouet. Cette petite silhouette, un pantin désarticulé, qui chute nous rappelle l’horreur que vécurent des gens ordinaires. Et cette image est beaucoup plus forte pour ne pas oublier que bien des scènes de gloires éphémères dont se dota l’Amérique en ce jour que nous n’oublierons jamais.
Je me souviens bien de la date de l’attentat. Comment l’oublier puisque à chaque année il a un « refraiche mémoire »? La quantité des morts inocents des diverses nationalités, la brutalité de l’ataque, le sens de vulnérabilité c’est incroyablement touchant et douloureux. Mais je me pose à chaque année la meme question: Si l’ataque du 11 septembre c’etait passé dans un autre pays que les EUA? Est-ce qu’on se souviendrais si bien? L’attaque terroriste du train à Madrid, souvenez-vous de la meme maniere? les khmer rouges, la quantité des gens qui meurent des faim ou en guerre civile en Afrique, les oubliés en Tchetchenie un pays détruit en constante guerre depuis des années avec la armée russe entre autres, parlons nous? Des atrocités pas moins pire et tout aussi touchante et douloureuse.
Je pense que cet homme à choisi de mourir de cette manière plutôt que de mourir brulé. Car, on l’a vue, l’édifice était en feu. Ça fait partie des réalités du 11 septembre 2001 qui ne devrait pas être censuré malgré toute son horreur.
Une autre horreur dure depuis 25 ans, autour de laquelle baigne un trop grand silence.
Pour une question de nouvelle perception, j’ai mis en relation avec le 11 septembre cet état de fait que voici:
Depuis 25 ans , 25,000,000.00 de morts du Sida, ce qui représente 2,739.73 morts par jour . C’est presque le 11 septembre tous les jours depuis 25 ans. C’est au moins l’équivalent de 6 ou 7 écrasements d’avions par jour. Ouf! Terrible constat.
Oui on sait tous (à part quelques américains qui n’ont pas ouvert leur télé le 11 septembre!) que des avions sont rentrés dans les tours jumelles et que des centaines de personnes sont décédées. On ne cesse de nous remontrer ses images, mais en même temps il ne faut pas oublier que des gens ont dû sauter de ces mêmes tours. Ils ne voulaient pas mourir brûler et même si la mort était inévitable, pour eux c’était la seule solution. Alors oui il faut en parler de ces personnes et il faut leur rendre un hommage tout aussi important que le reste. Il ne faut pas cacher le geste qu’ils ont commis, parce qu’ils avaient trop peur pour penser. La photo qui est présentée avec cet article représente la détresse, le désespoir, la résolution et la mort aussi, mais l’homme qui a commis ce geste a peut-être ressenti un grand soulagement. Pour lui c’était la meilleure chose à faire et on ne peut pas lui en vouloir.
Les évènements du 11 septembre 2001 vont rester graver à jamais dans la mémoire des gens et je pense que c’est bien de sortir ce genre d’image pour que tout le monde réalise bien l’ampleur de la situation. Il n’y avait pas que des avions, il y avait aussi des gens en paniquent qui voulaient survivre plus que tout. C’est de ça qu’il faut aussi se rappeller, cet immense désir de vivre alors que s’en était tout simplement impossible.
L’Amérique, voilà le vocable sous lequel se représente ce pays mythique qui intéressa tant Alexis de Toqueville qu’il décida de l’étudier à fond. Je crois que ceux qui oublient l’Homme qui tombe sont les mêmes que ceux qui désignent leur pays sous le vocable d’Amérique, ils oublient ainsi qu’ils ne comptent que pour une partie du continent, ils sont au centre du monde !
J’entends par là que le refus de se pencher sur l’homme qui tombe n’est rien d’autre que la normalité des choses au pays de l’oncle Sam. Les États-Uniens (je me refuse à les appeler Américains) doivent entretenir le mythe du « american way of life », un mythe qui carbure à l’héroïsme, certainement pas à la chute de l’empire.
Cela dit, vous trouverez probablement que mon propos donne dans l’anti-américanisme primaire ? Pourtant, il en est rien. Venant d’un pays à faire, un pays qui dénigre d’avantage ses héros qu’il ne les adules, j’ai toujours trouvé admirable la fierté du peuple États-Uniens. Malheureusement, cette fierté, ce patriotisme est souvent exploité par la classe dirigeante afin de parvenir à des fins moins nobles que la propagation de la démocratie et de la liberté.
L’Homme qui tombe, c’est un peu ce géant aux pieds d’argile, qui s’enlise en Irak, alors qu’il n’a rien à y faire, sinon exploiter des puits de pétrole…
L’Homme qui tombe, c’est les soixante millions de citoyens qui n’ont aucune couverture médicale…
L’Homme qui tombe, c’est un pays qui voit encore des terroristes tenter de détourner des avions pour l’attaquer…
L’Homme qui tombe se sont les ghettos des grandes villes où règnent la criminalité, la pauvreté et l’analphabétisme…
L’Homme qui tombe c’est, un pays où de grandes couches de la société ne votent plus, alors que le pays est sensé être le berceau de la démocratie…
Et j’en oublie tellement que je me demande si l’Homme qui tombe n’était pas déjà tombé bien avant le 11 septembre 2001 ?
Comment peut-on croire que autant de gens aient oublié cette date?
Le 11 septembre, des milliers de gens mourraient pour ce symbole qu’est les États-Unis d’Amérique.
Voulaient-ils tout simplement oublier des blessures encore fraîches ou bien sont-ils alors tout simplement passé à autre chose? Difficile d’imaginer…
Cependant, je trouve que d’un côté, il est trop médiatisé. En faire maintenant un film? Écoutez, c’est la réalité! Ceux qui me disent : Oui, le film est bon, il faut se mettre dans la tête que c’est un film. Comment faire? Des tonnes de vraies vies sont disparues à tout jamais pour le pouvoir! Et parlez en encore, vous ne rendrez que les méchants plus heureux!
Et la photo…
Comment faire de cet homme un héros? Je crois sincèrement que tous ceux qui ont vécu cette journée, ont perdu un proche, y ont travaillé, l’ont vu, ne l’ont pas souhaité, on prié… sont des héros!
Il ne fallait surtout pas montrer cet homme qui tombe. C’est un traître à la nation car il nous montre ce que nous sommes. Qu’aurions-nous fait à sa place? Aurions-nous accepter de brûler pour prouver que nous sommes un héros? Aurions-nous accepté de continuer à travailler comme le demandaient les patrons, car le travail est plus important que la vie? Je ne crois pas. Nous aurions probablement tenté de trouver un moyen de s’en sortir vivant. En sautant dans le vide? Pourquoi pas!
Rester dans un immeuble qui brûle et/ou qui risque de s’effondrer signifie mourir assurément. Sauter par la fenêtre peut amener plus d’une possibilité: s’écraser et mourir, être handicapé pour la vie, et s’en sortir avec des blessures qui guériront. Cet inconnu a préféré le risque de la vie.
Est-ce que les dirigeants politiques auraient pris le risque de mourir? Non, ils auraient tenté le même geste désespéré de cet homme pour vivre. Ils ne sont pas plus héroïques que les victimes, citoyens, policiers et pompiers. Tous ceux qui ont critiqué cet homme auraient sûrement eu peur de mourir, eux aussi.
Je me rappelle qu’à l’époque, une personne se sentait mal à l’aise avec cette photo de l’homme qui tombe: elle avait inversé la photo et cet homme montait au ciel. N’est-ce pas une meilleure façon de voir cette photo?
Alors qu’on s’offense de la façon dont un Castro ou un Taboul contrôle la presse de son pays, nous en faisons tout autant. Harper en voulant ne nous montrer que les images gentilles des soldats canadiens et non celles les montrant dans un cerceuil. Et bien sûr, notre ami W qui choisit de montrer ce qui fait plaisir à ses convictions. La chute de cet homme est dramatique et rappelle la réalité de cette journée. Mais on n’hésite pas à nous montrer des corps recouverts de linceul en Irak ou des gens transportant dans leurs bras un membre de leur famille décédé. Il faut croire que les drames ne sont pas tous égaux dans le monde de l’image et que la pudeur s’adapte au pays d’où ces images proviennent.
Ce qui est déconcertant avec cette image de l’homme qui tombe, c’est de voir comment
3 000 décès de civils américains méritent tant de presse. C’est un événement charnière de la réalité internationale mais le nombre de décès n’équivaut en rien les moindres invasions qui se passent quotidiennement dans le monde.
Quand CNN devient l’agent de communication du gouvernement américain. Quand toute tentative d’avoir une voix discordante devient un acte anti-patriotique. Quand le choix des images est le même à travers tous les médias, il n’est pas surprenant de constater à quel point les Américains sont mal informés. Quand on cherche à établir qui sont les bons et qui sont les mauvais au lieu de permettre aux gens de se former leur propre opinion, on se rapproche des films hollywoodiens et des jeux vidéos. On a l’impression d’être chargé d’une mission et on a l’impression de pouvoir remettre 25 cents dans la machine. Parce qu’on se fout bien de voir les méchants mourir. Ce qui compte, c’est de se rappeler que les bons doivent tout faire pour vaincre. Même si cela implique des distorsions de la réalité. Même si cela implique de la manipulation. Après tout, Harrison Ford et Tom Cruise le font dans leurs films. Et ce sont des gentils, non?
Je me souviens du 11 septembre 2001 comme si c`était hier.
La peur et l`horreur en direct…..
Je sais que le documentaire L`homme qui tombe a satisfait plusieurs personnes mais j`ai été incapable de le regarder tellement mon souvenir est encore vulnérable.
Jamais plus je n`ai vu la vie de la même façon.
Depuis ce jour, je déteste le direct en information.
Depuis ce jour, je suis devenue citoyenne du monde parce que témoin de ces attentats.
Mon regard sur la politique a fait un cours accéléré depuis le 11 septembre 2001.
Il faut continuer à rêver d`une paix sur terre et à faire rêver nos générations à venir mais laissez-moi vous dire que c`est là tout un contrat.
Cette journée du 11 septembre 2001 est une date assez mémorables pour beaucoup de gens dans le monde. C’est pourtant une journée bien difficile à oublier, mais malgré cela, il semblerait que des gens passe cette journée sans avoir de souvenir de cet affreux moment. C’est malheureux de voir cela mais c’est la réalité. Même si cette journée a changer une très grande vision du monde américain, il y en a encore aujourd’hui qui passe à coté comme si de rien n’était. Dire qu’à tous les ans, le 11 septembre, les médias en parlent toujours à la télé, comme dans les journaux. Le terrorisme est quelque chose qui arrive régulièrement dans ce monde et qui est pourtant très marquant pour chacun. Bien sur la vie c’est la vie et quelque fois c’est bon d’avancer vers l’avant mais lorsqu’un événement pareil se produit c’est en quelque sorte différent.