Laissons-nous aller à un peu de politique-fiction. Si René Lévesque n'était pas disparu le 1er novembre 1987, il aurait 84 ans. Que serait-il devenu?
Toujours vivant, Ti-poil aurait-il influencé le cours de l'histoire récente? Serait-il devenu un boulevard?
Au risque de se répéter, aurait-il ressorti son prophétique "À la prochaine fois" lors de l'échec référendaire de 1995? Ou peut-être sa présence aurait-elle permis au "OUI" de l'emporter?
Aurait-il continué à croire en la souveraineté, ou se serait-il rangé du côté de Michel Tremblay, à déplorer le glissement de la question de l'indépendance vers la sphère économique?
Aurait-il été "tassé" du PQ comme ses collègues de la "vieille garde", ou se serait-il rangé derrière André Boisclair?
Serait-il toujours actif sur la scène politique, ou serait-il retourné signer des chroniques dans Le Journal de Montréal?
Aurait-il été invité à Tout le monde en parle pour jaser de ses infidélités, avec "Je l'aime mon pays…" comme musique d'intro, ou l'aurait-on vu affronter Mahée Paiement à L'union fait la force? Serait-il allé présenter sa fameuse recette de soupe aux pois chez di Stasio?
La semaine dernière, l'humoriste Martin Petit avait raison de dire à Christiane Charette que si Lévesque était vivant en 2006, il aurait été victime de son image. "On parlerait toujours de sa coupe de cheveux qui ne se pouvait pas, de son come-over. Il y aurait des mascottes et des bobbleheads René Lévesque."
Bon, peut-être pas de bobbleheads. N'empêche, j'ai comme l'impression que si René était toujours de ce monde, il ne serait pas devenu le mythe intouchable qu'il est aujourd'hui.
C'est une bonne chose. Personnellement, je trouve René très utile dans son costume de mythe.
Avoir un mythe duquel s'inspirer, c'est toujours mieux que pas de mythe du tout. Surtout que les mythes se font rares au Québec.
À ce sujet, la télé-série René débute cette semaine à Radio-Canada. Cette série, dans laquelle Emmanuel Bilodeau livre une performance satisfaisante dans le rôle-titre, s'intéresse aux débuts de Lévesque. Entre sa carrière journalistique, sa lutte pour la nationalisation de l'électricité et les femmes de sa vie, on explore la genèse de la pensée souverainiste dans l'esprit du petit gars de New Carlisle. Tout s'arrête à la Crise d'octobre. En fait, cette série ne raconte pas vraiment l'histoire du politicien, mais plutôt comment le mythe est né.
Car si René Lévesque a fait de grandes choses pour le Québec, il a surtout légué un mythe, le symbole d'un héros national. Et cela m'apparaît être un héritage plus précieux encore qu'Hydro-Québec ou l'idée d'un Québec souverain. Un mythe comme René, pour autant qu'on l'entretienne, est une petite flamme dans le coeur d'une foule de gens qui, grâce à elle, se reconnaissent encore davantage comme peuple.
C'est tout de même quelque chose.
René, à Radio-Canada, dès le jeudi 14 septembre, 20 h
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TÉLÉ
Macha Limonchik |
Vivement la rentrée télé! Honnêtement, j'en avais jusque-là des émissions estivales.
À Radio-Canada, Tout le monde en parle revient le dimanche 17 septembre, 20 h. Thierry Ardisson sera de la première. Du côté des séries, j'ai hâte de voir C.A., de Louis Morissette (le lundi, 21 h). Pas autant, toutefois, que Tout sur moi (le lundi, 21 h 30), cette comédie basée sur des personnages réels, signée Stéphane Bourguignon (La Vie, la vie).
À TVA et à TQS, je manquerai – encore une fois – beaucoup de choses. À Télé-Québec cependant, je jetterai certainement un oeil au nouveau magazine écolo La Vie en vert (le mercredi, 19 h). Mentionnons aussi Ici… le monde (le lundi, 20 h 30), une émission d'enjeux planétaires animée par François Bugingo. Cette semaine, le documentaire Pas en notre nom, qui porte sur les milliers d'opposants américains à la guerre en Irak.
Tout d’abord, René Levesque, je suis certaine qu’il n’aurait pas été aussi populaire s’il avait vécu plus longtemps. C’est toujours ainsi avec les gens décédés. On les idolâtre. Regardez Elvis et James Dean deux légendes qu’on met facilement plus haut que nous humains. Et pourtant ils en ont fait des niaiseries. Mais on oublie le méchant pour ne retenir que les bons moments. C’est la même chose avec René. On se rappelle ce qu’il a fait de bon et c’est bien tant mieux. Mais on aime bien ne pas se remémorer ses gaffes. Et on imagine toujours en rose l’homme qu’il aurait été s’il avait vécu. Il nous aurait sorti de la misère. Il aurait fait de bien bonnes choses pour le Québec. Peut-être que oui, peut-être que non. On ne le saura jamais, mais c’est bon de rêver.
Dans un autre ordre d’idée, la rentrée télé. Personnellement, je suis emballée par Tout sur moi, pour qui j’ai beaucoup d’attente. Pour ce qui est de C.A., je ne suis pas certaine si cela me tente. J’adore Antoine Bertrand, mais Louis Morrissette, s’il est comme dans 3 X rien, je vais laisser faire. Et les autres nouveautés, ne m’intéressent pas, sauf peut-être Prochaine sortie le vendredi soir, que je vais jeter un coup d’oeil voir si Yves P. Pelletier saura piquer ma curiosité.
Pour le reste, je reviens à mes bonnes vieilles pantoufles. Tout le monde en parle, États_Humains, la revanche des Nerdz (bien améliorée cette année avec François-Étienne Paré), sketch show et survivor que je ne manque jamais en anglais.
Avec si peu d’émissions à regarder, ça va me permettre de faire autre chose dans la vie, comme du sport. Cela a quand même du bon de ne pas avoir de quoi se metter sous la dent à télé.
René Lévesque , quel charisme . Je me souviens de la première fois où j’ai assisté à un de ses discours . L’atmosphère était surchauffé . C’était pour les élections de 1970 . Dans notre comté Jacques-Yvan Morin se présentait . Il y a eu plusieurs candidats indépendants qui s’appelaient Jean-Yves Morin , Jean-Yvon Morin , Jacques-Yvon Morin , Jean-Yvan Morin etc .
René Lévesque était petit et grand en même temps et surtout il était notre Ti-Poil national . Oui René Lévesque est devenu un mythe , car il y en a peu qui ont changé la vision du Québec comme il a su le faire .
Par contre , autant il a été aimé , autant il aura été détesté par tous ceux qui oeuvraient dans la Fonction Publique . Les pires conditions de travail sont venues de son gouvernement et nous n’hésitions pas à le huer copieusement lors de nos manifestations à l’Assemblée Nationale . Paradoxe . Nous l’aimions et le haissions en même temps . Je sais que dans sa biographie il a dit avoir souffert de ces insultes que les fonctionnaires lui lançaient .
Si il serait encore vivant , on le sortirait de sa retraite de temps en temps pour le montrer au peuple et surtout pour entretenir la flamme nationaliste qui malheureusement diminue de jour en jour . N’oubliez pas que nous élirons Boisclair la prochaine fois et que nous allons perdre le référendum encore une fois et non pas par quelques voteurs ethniques .
Finis les festivals, enfin un peu de soirées fraîches et…..à nous la zapette, de préférence assis sur notre vélo stationnaire.
J`attends avec impatience la série sur René Lévesque, j`espère que monsieur Charest prendra des notes….
J`anticipe avec crainte l`émission C.A. dont j`ai vu quelques passages….Louis Morrissette ne peut-il donc pas participer à autres choses que des dialogues insipides portant toujours sur la sexualité?
Quant à Tout le monde en parle, je souhaite que ce soit aussi intéressant que l`an passé.
Bonne rentrée télévisuelle!
Bof, à part de nouveaux acteurs, c’est du réchauffé. Je viens juste de regarder une heure de cette télésérie et honnêtement, il n’y a pas grand-chose à apprendre d’autres. C’est certain qu’on nous dévoile des p’tites choses mais quand même. J’ai eu l’impression de perdre mon temps.
Par contre, je trouve qu’Emmanuel Bilodeau rend très bien le personnage.
Dans un autre ordre d’idée, j’ai hâte de voir Tout sur moi car d’après ce que j’ai lu, on nous présente des vraies situations dans lesquelles les acteurs ont dû faire avec. C’est certain que tout ne sera pas autobiographique mais quand même je suis convaincue que tout sera parfait!
Moi la rentrée télé je l’attendais beaucoup plus pour Occupation Double, Lance et Compte et compagnie que pour le reste mentionné ci-haut. Il faut croire que j’suis subjective et je parle vraiment selon mes goûts, non pas ceux de mes employeurs.
René Lévesque nous a marqué. Avec ses idées de peuple, sa passion ardente et ses mots accessibles, son grand départ de 1976, avec un balayage qui nous a rendu propre, il a partagé notre sentiment d’identité avec une conviction exemplaire. Simple, attachant et efficace, avec des yeux enclins au rêve d’une société nouvelle, il a tracé un nouveau mouvement politique aux attentes référendaires.
Radio-Canada revisite le personnage et revient sur une page de notre histoire. Avec une bonne distribution, la télé série de bonne qualité, a probablement donné lieu à une recherche considérable. S’attardant autant à sa vie personnelle que professionnelle, on nous propose l’homme médiatisé et son histoire, que nous avons connu et aimé.
Un monument de ce premier ministre joint les autres statues de politiciens près du parlement. À la prochaine fois, le Québec libre, il y a cru plus que nous, mais a profondément marqué toute une génération avec son idéologie politique identitaire. Le petit René Lévesque demeure un gros morceau de nous.
Fini les reprises. vive la nouveauté et les suites de séries et émissions populaires.
J’ai vraiment hâte de voir les artistes qui seront invités à l’émission Tout le monde en parle. Je sais que Thierry Ardisson sera présent lors de la première dimanche prochain et j’espère enfin pouvoir découvrir un autre côté de lui que celui véhiculé un peu partout, soit une personne très egocentrique et qui n’aime pas particulièrement les québécois. surtout leur accent.
Quant à la nouvelle programmation de Télé-Québec, je ne peux pas dire qu’elle m’impressionne, mais je serai probablement de la partie pour le de nouveau magazine La Vie en vert.
L’automne sera certainement haut en couleur dans le monde télévisuel!!!
On le sait, Monsieur René Lévesque, était un être charismatique. Représentatif, du Québécois ordinaire. À tel point, que l’on pouvait, lui lancer le quolibet de : «Ti-Poil», qu’il s’en trouvait honoré, car cela prouvait, qu’il faisait partie du peuple! D’où émanait sa force d’écoute, et lui méritait la confiance des gens. En 1976, il a donné l’espoir, à tout un peuple. Rehaussant, la fierté, et la dignité d’être francophone. Mais, la défaite fut amère en 1980! On voyait alors, un homme abattu, et profondément blessé, comme bien d’autres individus. Somme toute, il eut assez de courage, de garder la tête haute, et de ne surtout pas blâmer, qui que ce soit!!!D’où la phrase, dorénavant célèbre : «Si je vous ai bien compris…»!!! Le reste, devient de : «L’HISTOIRE»! Il faudra quelques décennies, pour en faire un juste bilan. Or, je ne vois pas l’intérêt de tenter d’extrapoler, sur une personne qui aurait pu être vivant en 2006? Pourquoi essayer de vaines anticipations? «IL EST DÉCÉDÉ»!!! Et, tant qu’à la deuxième série, qui lui rend, un soi disant « pseudo hommage»… On est en droit, de se questionner, sur les raisons authentiques, de cette télé série? Serait-ce, pour nous dévoiler de nouveaux évènements? Révéler, la nature imparfaite de l’être humain? Pire, démolir le mythe, devenu légendaire? Ou le contraire? Bref, j’ai écouté (en différé), la première émission, et jusqu’ici, cela n’est guère mieux que la première fois, aussi caricaturale dans son ensemble… Mais, avant de prononcer un jugement final, j’attendrai au moins la fin!!!
Je viens de regarder la première de la série « René » et je dois vous dire que j’ai beaucoup apprécié… Je n’ai pas eu l’impression de perdre une heure de ma vie en regardant cette série des plus intéssantes tellement que j’ai hâte de regarder la suite… J’ai beaucoup appris sur les moeurs électorales de l’époque. On apprend beaucoup de choses sur René, l’homme, plus que son idéologie politique car on s’entend, cette dernière est connue de tous… Monsieur Proulx, si Lévesque était vivant aujourd’hui, qu’aurait-il penser de la nouvelle loi anti-tabac, mise en place par les Libéraux… Aurait-il « éteint »?
René Lévesque sera-t-il le dernier héros québécois ? Il a occupé au Québec une place prépondérante de la fin des années 1950 jusqu’au milieu des années 1980. À notre époque de changements rapides, sera-t-il possible qu’un personnage (sportif, politicien, artiste, etc.) puisse jouer un rôle aussi important sur une aussi longue période ? J’en doute beaucoup.
Mais faut-il en faire un mythe pour autant ? Je pense qu’il mérite mieux que cela. Un mythe est généralement construit pour transformer un salaud intégral en un héros pour l’édification des générations subséquentes. L’exemple le plus patent est celui de Che Guevara.
Les réalisations de René Lévesque n’ont pas besoin d’être embellies pour être exemplaires, et ses défauts le rendent plus humain. Son naturel, sa grande intelligence que l’on percevait très bien mais qui n’était pas imposée, ses talents de communicateur et de vulgarisateur, tout cela en faisait une personne qui n’avait pas d’équivalent. Son impatience et son côté colérique et revanchard, on dira qu’ils sont les défauts de ses qualités.
Il a surtout réussi à rendre crédible la politique traditionnelle à plusieurs jeunes de la génération des années 1970.
S’il était encore de ce monde, que critiquerait-il au Québec ? Sûrement l’antiaméricanisme qui sévit. Il connaissait et appréciait cette société complexe. Le « politiquement correct » lui tomberait sur les nerfs également, lui qui disait franchement ses idées mais avec les mots justes.
De quoi serait-il fier ? De ce que la plupart de ses réalisations soient encore présentes et pertinentes, même s’il leur faut parfois des ajustements normaux avec le temps, Hydro-Québec et la loi sur le financement des partis politiques notamment.
René Lévesque le politicien avait fait son temps. C’est un métier qui l’a usé complètement et il ne pouvait aller plus loin. René Lévesque le journaliste, par contre, nous manque. Ses analyses éclairantes et accessibles nous seraient utiles en ces temps troublés.
Ti-poil c’est un surnom et René un prénom!
J’ai visionné cette première partie qui ne m’a pas emballé outre-mesure. La vie privée des
femmes et hommes politiques ne m’intéresse guère.
Évidemment le peuple aime les histoires croustillantes de la vie privée de leurs «idoles».
Pour ma part, je préfère et de loin les documentaires, c’est-à-dire, leurs écrits et discours,
ainsi que leurs actions bonnes et mauvaises. La vraie vie des parlementaires, quoi!
Celui qui personnifie « Monsieur Lévesque » si bon comédien soit-il ne peut même pas lui
ressembler. Il en va de même pour les autres personnages.
Moi qui milite pour l’indépendance depuis 1960, j’ai trop connus, vus, entendus, et cotoyés ces personnes.
je préfère les essais aux romans et aux caricatures…
Je vais quand-même visionner la suite et donner mon opinion sur « Monsieur Lévesque »
plus tard.
Les mythologies et les légendes ont la vie dure, n’est-ce pas ???
J’ai vraiment hâte à ce dimanche soir parce que l’émission Tout le monde en parle revient enfin sur les ondes et que les invités présents sont forts intéressants. Je suis bien contente de renouer avec ma petite routine du dimanche et j’avais vraiment hâte que Guy A. Lepage et Dany Turcotte reviennent à l’écran. Je peux vivre sans l’émission c’est bien certain, mais je vis aussi très bien avec si vous voyez ce que je veux dire!! Une autre saison qui s’annonce très prometteuse.
Pour ce qui est de la toute nouvelle émission de Louis Morissette, C.A., je dois dire qu’elle suscite beaucoup de curiosité de ma part et je suis certaine que je ne suis pas la seule. Il y a une belle équipe de comédiens, les textes me semblent bons et les sujets abordés très d’actualité. Je pense que ça sera un très bon coup pour Louis Morissette qui ne l’a pas eu facile au cours des deux dernières années et il va nous montrer de quoi il est vraiment capable et tant mieux si ça définit enfin sa situation en tant qu’auteur.
Une belle saison de télévision qui prend son envol.
J’ai écouté le premier épisode de la série «René» à Radio-Canada, j’ai appris des choses mais je ne suis pas certain de vouloir écouter la suite. Je préfère me concentrer sur la carrière journalistique et politique de l’homme que de connaître certains détails de sa vie privée. Généralement, la vie privée des gens ne m’intéresse pas…
Le Parti québécois a été fondé en octobre 1968, malheureusement peu de choses ont changés entre 1968 et 1987, du point de vue de l’indépendance du Québec. Et si on avait convaincu René Lévesque qu’il ne se passerait rien non plus entre 1987 et 2006, peut-être serait-il resté en vie un peu plus longtemps pour tenter de rendre service au Québec.
Mais peut-être aussi qu’il a fait tout ce qu’il pouvait et qu’il était fatigué de se battre pour une cause si importante pour l’avenir du Québec, une cause en laquelle ne croit pas un trop grand nombre de francophone du Québec.
Je ne crois pas que l’on pourra savoir ça un jour. Alors René Lévesque demeure à jamais lié à l’échec du référendum de 1980.
Sauf que c’est injuste de se souvenir de ce grand homme pour un échec qu’il ne méritait pas. Il faut savoir qu’il s’est fait offrir une carrière de journaliste aux Etats-Unis et que le Québec aurait ainsi été privé d’un politicien qui agissait concrètement pour améliorer les choses.
C’est Lévesque qui a proposé la nationalisation des compagnies d’électricité, c’est lui qui a fondé le parti Québecois. ça beaucoup de monde le sait . Mais saviez-vous qu’il est reconnu pour l’adoption de la Charte de la langue française, la création du ministère de l’environnement, la protection du territoire agricole, la création de la SAAQ…
Au visionnement du premier épisode de René, j’ai eu la même réflexion. Nous avons la chance, au Québec, d’avoir une figure mythique qui est grandement rassembleuse, peu importe les inclinaisons politiques. Un homme qui nous a permis de devenir fiers, qui nous a permis d’aspirer à plus que ce à quoi on tentait (et on tente encore) de nous imposer. Et comme toute figure mythique, mieux vaut ne pas rester longtemps dans les environs. Che Guevara ne se trouverait pas sur tous les t-shirts aujourd’hui s’il ne nous avait pas quitté si jeune. Le seul qui aura peut-être réussi à devenir l’exception de la règle est Nelson Mandela. Mais sa courte vie politique active (qui aura suivi sa longue vie d’activiste) lui aura permis de ne pas souffrir de l’usure du temps.
René n’est pas la télésérie qui nous permettra de voir un René Lévesque plus grand que ce qu’il était. Car si elle cherche à nous offrir un angle différent sur l’homme, elle souffre de plusieurs points. Tout d’abord, une écriture prise entre le désir de créer une fiction et la nécessité de faire passer des faits historiques.
Ensuite, des comédiens pris à rendre des figures publiques et connues de tous. Si Bilodeau s’en sort sans grande gloire mais avec honnêteté, on ne peut en dire autant de Renaud ou du comédien qui joue Trudeau. Leurs performances sont tiquées et en perdent toute fluidité et tout naturel. Bilodeau alterne entre l’accent de Lévesque et celui de Gilles Vigneault mais au moins, il lui a trouvé un style parlé.
Et pour finir, un décor à la limite du papier mâché. Certains murs paraissent si fragiles qu’on se demande s’ils ne sont pas rescapés de l’époque de Rue des Pignons.
Mais le souvenir de l’homme restera toujours la plus forte. Et elle prendra de l’expansion au fil des années.
D’abord,Ti-Poil n’accepterait probablement plus de se faire appeler comme ça:ce serait
M.Lévesque.Pour avoir un boulevard,j’en connais deux:il a pris celui de Dorchester et celui
de notre hôpital,dans ma banlieue.Si nous avions les mêmes gens au pouvoir actuellement,
il aurait été obligé de changer son «À la prochaine fois» pour quelque chose d’autre,genre:
«J’espère encore».S’il vivait encore,je ne pense pas que le «Oui» l’aurait plus remporté.
Il aurait continué à croire en la Souveraineté.Il n’aurait pas été tassé du P.Q.car le peuple
l’aimait.Il serait resté très actif sur la scène politique et il aurait été invité à «Tout le monde en parle»;il n’aurait pas jasé de ses infidélités (sa femme était proche, lui!) mais il aurait
accepté de parler de son accident de voiture.Je doute qu’on l’ait vu affronter Mahée
Paiement à «L’Union fait la force»!Pour chez Di Stasio,il serait allé avec ses recettes de
tourtières et de soupe aux pois!Il se peut que Martin Petit ait raison en disant que des
mascottes auraient été faites à son image,exemple très américain.Si séparés,nous aurions
besoin de tous nos sous et toutes les raisons sont bonnes.PAS de «Bobbleheads»(c’est dégradant,ça)!Il ne serait pas devenu le mythe intouchable qu’il est devenu,posthume.Utile dans son costume de mythe?Hum!Possible,après tout,s’il est utilisé comme un exemple à suivre ou à s’inspirer au sein de son parti,de ses militants,dans les écoles.et à la télé pour en faire une série.Parlons-en!Je l’ai visionnée la semaine passée et la différence très nette entre Emmanuel Bilodeau et Denis Bouchard (le premier essai jugé catastrophique),est qu’on ne demande pas à M.Bilodeau de caricaturer M.Lévesque dans les nombreux tics qu’il avait.Moins réaliste,mais combien plus agréable de penser qu’on a eu comme Premier
Ministre un type plus parfait.On aurait eu avantage à tourner toute la vie de M.Lévesque, dans toutes ses facettes.Cela aurait augmenté l’intérêt! Demeurera-t-il un héros national après?
J’ai regardé le premier épisode de « Tout sur moi ». On nous a dit que certains faits rapportés étaient vrais, d’autres inventés. Que ceux ayant l’air vrai ne sont peut-être que pure inventions et que les situations très cocasses peuvent parfois être vrai. Comment deviner ce qui est vrai de ce qui est faux? L’ajout d’insertion des personnages principaux et leurs commentaires ne peut qu’ajouter à la confusion. De plus, le personnage de Paul Hébert ne lui est pas très tendre. Il faut avoir un grand sens de l’humour pour accepter de se jouer de cette façon. De toute façon, pendant l’émission, je n’ai pas tenté de discerner le vrai du faux, je n’ai pensé qu’à la qualité de l’émission et le plaisir qu’elle pouvait me procurer (objectif atteint). Dans certaines situations, je me suis dit « Et si ça s’est vraiment passé comme ils nous le montrent? ». Pouvez-vous vraiment discerner la réalité de la fiction? Moi, pas! Et je m’en fous!
René Lévesque est le héros par excellence de la culture québécoise, car à lui seul il a sû représenter les idéaux et les désirs de toute une génération, prise entre l’arbre et l’écorce, entre d’un côté la survivance de l’idéologie du terroir impliquant une conservation du fait français et des valeurs qui y sont reliées et de l’autre une modernité, voire une américanité qu’il nous fallait apprivoiser.
En adoptant une idéologie social-démocrate et autonomiste, où le Québec serait en mesure d’apprivoiser la modernité À SA FAÇON, il a permis de rallier deux courants si largement divisés de par le passé. Il a permis aux modernistes de ne pas perdre leur héritage, et aux autonomistes de pouvoir jouir des fruits de la modernité.
Mais n’est-ce pas là le lieu commun de tous les personnages historiques mythiques de ce genre, que de représenter à eux seuls, avec charisme, les aspirations divisées de tout un ensemble plus large?
Maintenant, que serait René Lévesque aujourd’hui? Il ne serait pas différent de ce qu’était Pierre Elliot Trudeau avant sa mort: une relique du passé. Et je ne dis pas cela négativement. Et s’il n’était pas une relique, s’accrochant à ses anciennes idées, il serait peut-être une partie prenante d’un nouveau clivage qui s’instaure dans nos sociétés, entre d’un côté les tenants du libéralisme économique, et d’un autre ceux qui souhaitent conserver et redévelopper la social-démocratie (ou un système relié).
Bref, si chaque génération voir ses propres héros, c’est que chaque génération amène ses propres divisions, et chaque division a besoin d’un personnage mythique pour amener un COMPROMIS qui semble héroïque justement parce que le clivage semblait insurpassable.
Le vide politique actuel n’est-il pas plutôt la preuve que nous attendons encore le héros qui comblera le fossé? Et le retour de Lévesque n’y changerait rien. Il nous faut un nouvel héros!