De toute ma vie, mes parents ne m'ont offert que deux livres en cadeau: <i>Le Livre des records Guinness 1987</i> pour mes 10 ans et <i>Passages</i> de Gail Sheehy pour mes 18 ans…<p>Parlons plutôt du second.<p>Depuis sa sortie au milieu des années 70, <i>Passages</i> s'est écoulé à des millions d'exemplaires. Cela s'explique. Ce monument de la psycho pop, qui traite des "crises prévisibles de l'âge adulte", est apparu au moment même où les <i>baby-boomers</i> entamaient le virage le plus périlleux de leur existence: la trentaine.<p>En 1975, les premiers <i>boomers</i> avaient 30 ans. Un âge de changements de cap, de remises en question, de rénovations intérieures. Un âge où l'on enterre les idéaux de la vingtaine. Un âge où l'on divorce, où l'on réoriente sa carrière, où l'on s'achète un pavillon de banlieue.<p>"C'est seulement au début de la trentaine que l'on commence à s'installer pleinement dans l'existence", écrivait Gail Sheehy dans son célèbre bouquin.<p>Bref, en feuilletant les pages de <i>Passages</i> pendant le temps de Fêtes, j'ai soudainement compris pourquoi la trentaine était un thème récurrent dans nos séries télé.<p>C'est qu'il y a dans cette crise prévisible tous les ingrédients d'un bon récit. <p>Démonstration. L'imminence de la trentaine, c'est l'élément déclencheur. Le point tournant d'une vie. Après quoi, place aux péripéties: questionnements, agitations, épreuves. Autant d'aléas qui finissent par déboucher sur l'élément de résolution, prélude à la situation finale: le restant plus calme de l'existence…<p>La trentaine, c'est un drame complet. Avec un début, un milieu et une fin.<p>La série la plus attendue de l'hiver, la suite des <i>Invincibles</i>, est en tout point conforme au récit de la trentaine. En lisant certains passages de <i>Passages</i> tout en regardant <i>Les Invincibles</i>, on a même l'impression d'écouter la trentaine gémir en stéréo. Que l'on présente un jour <i>Les Invincibles</i> dans les cours de psychologie ne m'étonnerait pas du tout. Cette série, c'est un cours de trentaine 101.<p>Tout à fait.<p>D'abord, on reconnaît bien les différents types d'hommes identifiés par Gail Sheehy dans la psychologie de nos quatre <i>Invincibles</i>. <p>Steve (<b>Patrice Robitaille</b>), ce bisexuel dépressif, est clairement un homme transitoire "qui prolonge les expériences de sa jeunesse". Rémi (<b>Rémi-Pierre Paquin</b>), qui rêve toujours que sa carrière musicale décolle, a des traits de l'enfant prodige "persuadé que son insécurité disparaîtra quand il arrivera au sommet". P.A. (<b>François Létourneau</b>) a clairement le profil de l'éternel adolescent, incapable de quitter le nid familial. Et Carlos (<b>Pierre-François Legendre</b>) était jusqu'à récemment un homme pris au piège. Ce piège ayant pour nom Lyne-la-pas-fine.<p>Lorsque nous avons laissé ces Invincibles à la fin de la première saison, ils avaient tous connu leur lot plus ou moins glorieux de péripéties. Conformément au récit prévisible de la trentaine, nous en serions donc à l'élément de résolution. Et c'est ce que semble aborder la seconde saison des <i>Invincibles</i>.<p>Carlos, de retour d'un énigmatique voyage d'un bout à l'autre du Canada, propose à ses copains un "rallye du bonheur". Un nouveau jeu où les quatre amis devront se serrer les coudes pour régler leurs bibittes et atteindre un certain bien-être.<p>Et nous voilà en selle pour mille questionnements identitaires, sport favori du trentenaire. Qui suis-je? Où vais-je? Que peux-je?<p>Nos Invincibles trouveront-ils le bonheur au bout de ce rallye? On le saura peut-être à la fin de cette nouvelle saison qui s'annonce déjà plus sensible et moins fertile en trips de cul que la précédente.<p>Et après? Les deux auteurs des <i>Invincibles</i> n'ont pas encore d'idées pour une troisième saison. Je les comprends. Car si le "rallye du bonheur" proposé par Carlos va bon train, nos lurons risquent d'avoir passé le périlleux cap de la trentaine à la fin de cette seconde série.<p>Alors, que restera-t-il à raconter?<p>Une autre crise existentielle peut-être? Si je me fie au livre de Gail Sheehy, celle qui suit la trentaine est la crise des 35 ans. Un âge où l'on cherche à atteindre des sommets avant qu'il ne soit trop tard. L'âge de la dernière chance.<p><i>Les Invincibles</i>, à Radio-Canada dès le lundi 8 janvier, 21h.<p>ooo<p><b>TÉLÉ</b><p>ARTV diffuse la première saison d'une autre série de trentenaires qui a marqué la télé américaine il y a deux décennies: <i>Thirtysomething</i> (<i>La Trentaine</i>). Anecdote: Stéphane Bourguignon s'est inspiré de cette série pour écrire <i>La Vie la vie</i>. <i>La Trentaine</i>, à ARTV, les vendredis à 21h30. <p>
Je sais que « Les invincibles » ont créés tout un émoi télévisuel l’année dernière quand la série fût présentée à Radio-Canada. Cette série misait sur la relation de quatre amis dans la trentaine. Leurs hauts, mais surtout leurs bas y étaient dépeints d’une façon assez surprennante. On s’identifiait à ces personnages en raisons de leurs humanités. Mais là s’arrête la comparaison s.v.p.
Il ne faut pas oublier que la télévision est là pour divertir, amuser et questionner la société. Quand « La petite vie » à été présentée à la société Radio-Canada, certains universitaires ont décidés de faire une maîtrise sur le sujet. N’allons-nous pas un peu trop loin dans notre désir de vouloir toujours comparer notre vie à une fiction?
Certains points saillants des séries nous décrivent bien sûr, mais n’est ce pas la le but ultime de la télévision? Faire en sorte que les téléspectateurs se reconnaîssent dans les personnages afin que la série aie du succès???
Chaque âge a ses crises presque prévisibles. La vie est faite de crises, d’épreuves, de problèmes à résoudre. On s’adapte ou on casse. Les Invincibles présentent les problèmes du point de vue des hommes. C’est hyperintéressant, mais le point de vue des femmes aussi l’est. La grossesse, le retour sur le marché du travail, la superwoman qui veut conserver tout son charme et avoir l’air jeune tout le temps. Quoi qu’on fasse, on avance en âge et il vient un temps où physiquement, ça paraît. Que voulez-vous, comme dirait l’autre. Je pense que nous avons tous à apprendre les uns des autres. Une chose m’inquiète vraiment, c’est la tendance qui se généralise chez les jeunes à rejeter les plus vieux. On dirait que la quarantaine passée, on est mûrs pour l’hospice. Je sens de plus en plus ce rejet, ce mépris à la télé, dans les journaux, dans les livres. Incroyable! Les jeunes voudraient être maîtres et rois à vingt ans. La vie est faite d’expériences et d’expérience. La sagesse s’acquiert au fil des jours. On a tous à gagner à travailler ensemble. J’espère que les Invincibles vont vieillir et que Lyne la pas fine va comprendre.
Ce thème de la trentaine aura toujours antant de succès parce qu’il y aura toujours des personnes dans la trentaine pour regarder ces émissions. Il y a toujours les plus jeunes qui se voient arriver à cet age et tout ceux qui sont plus vieux qui viennent de passer par là!
Je pense que la Frat pack québécoise, Patrice Robitaille, François Létourneau, etc. ont visé juste et ont trouvé le ton des années 2000 pour traiter ce thème. C’est pourquoi ils obtiennent autant de succès. Tout le monde affirme qu’ils sont trop présents à la télé mais la suite la plus attendue est surement celle des invincibles. Le thème de la trentaine est récurrent mais la recette est parfaite, une gang de loser qui nous remonte le moral parce que notre vie est quand mieux que ça.
Je suis dans la gang qui attend cette série avec impatience, cependant cette saison sera dure puisque je devrais attendre une semaine entre chacun des épisodes parce que la première saison j’ai pu le regarder en rafale avec le coffret DVD.
La trentaine, la bédaine, les morveux et l’hypothèque seront toujours présent pour notre plus grand plaisir à tous! Ça fait de bonnes séries télé!
À chaque période de la vie peut être rattachée une crise existentielle. À 10 ans, nous entrons enfin dans l’âge aux deux chiffres, persuadés que nous seront vraiment vieux à 15 ans. Puis viens la vingtaine, avec son lot de questions qui demeurent parfois sans réponses pendant des années. La trentaine semble être une période critique de la vie, à en croire les gens autour de moi. S’installer ou encore changer du tout au tout, plusieurs bouleversent leur vie par besoin impératif de se définir et de découvrir leur vraie nature.
Je n’ai pas encore connu cette période mais je ne m’inquiète pas trop; après la trentaine viendra la quarantaine, puis la fameuse cinquantaine, ce demi-siècle si redouté de plusieurs. Alors question de profiter de l’instant présent et de ne pas trop me projeter trop loin dans le temps, je me contenterai de regarder d’un oeil amusé Les invincibles, une série télé assurément comique.
J’avoue avoir été amusée par votre référence à «Passages». Je l’avais moi-même évoqué récemment suite au visionnement du film The last kiss, qui élaborait également sur la crise trentenaire. Après tout, ma génération est «out», célébrons la suivante.
J’ajouterai que vos parents vous avaient offert, à l’époque, un cadeau fort avisé et que, malgré les nombreuses années qui se sont écoulées, l’ouvrage de madame Sheehy (édité en 1974 puis en 1976) s’avère encore criant d’actualité.
Lorsqu’on a 30 ans, fort de la vigueur de la jeunesse et du sentiment d’avoir cumulé suffisamment d’expérience pour savoir, on comprend difficilement ces questionnements et bouleversements qui nous animent, nous poussant parfois à prendre impulsivement des décisions aux conséquences déterminantes.
Il est vrai que nos chers Invincibles constituent un savoureux reflet de cette délicate étape de vie. Il est également reconnu que, depuis quelques générations, emportés dans le tourbillon frénétique du quotidien, les jeunes ne lisent plus. Pas le temps, sans doute, ou signe révélateur de l’ère de facilité que nous traversons. Alors, autant profiter du petit écran pour constater que chacun n’est pas seul dans sa galère et que, finalement, vaut peut-être mieux en rire.
Tout ramener de l’existence à l’âge de ceux qui la vivent est aussi peu vrai que de dire que nous vivons tous sur une même orbite existentielle. Dans le vécu existentiel comme en physique, les théories d’Einstein renvoient celles de Newton dans l’armoire aux balais.
Un: les existences d’adulte de ceux et celles qui auront à gagner leur vie à partir d’un travail manuel débutent bien avant celles des éternels étudiants qui rêvent d’un travail intellectuel. Résultat: à la trentaine, les premiers ont depuis longtemps déjà dépassé le cap de l’adolescence alors que les seconds n’ont pas encore quitté ce Cap de Bonne Espérance.
Deux: La société dans sa composition offre des cycles d’évolution où les brassages de situations sociales sont plus ou moins grands selon les époques. Résultat: ceux qui ont vécu des époques plus sclérosées, soit ceux d’avant les baby Boomers des grandes espérances, ne se sont pas posé beaucoup de question au détour de la trentaine tellement les parcours semblaient alors tous tracés d’avance tandis que ceux d’après n’en ont pas fini de tenter de faire le partage des mirages et des réalités.
Tout cela pour dire que l’âge est un phénomène relatif et qu’il faut regarder l’orbite du voyageur pour comprendre celui qu’il a.
J’ai 32, bientôt 33 et je ne crois pas que mon nom sera un jour dans Le Livre des records, sinon mon nom y sera mais ce sera certainement grâce à une personne ayant le même nom que moi !!!
J’aime lire les Livres qui compilent des records de toutes sortes, certains records sont venus tout naturellement sans efforts, sans aucune volonté (l’homme le plus grand au monde, l’homme le plus petit, l’homme le plus gros du monde, etc.) et d’autres sont complètement hallucinants (l’homme qui mange un grand nombre de hot-dogs plus vite que son ombre, la personne qui a marché la plus grande distance avec une bouteille de lait en équilibre sur sa tête, etc.) !!!
Sans oublier le record pour le marathon de lecture le plus long. 98 heures 30 minutes !!!
Oui oui, 98 heures et 30 minutes, un marathon incroyable réussi par le Dr. Annaiah Ramesh, dans une université en Inde en mars 2006 (je le mentionne car ce n’était pas dans les rétrospectives de l’année.) Le sujet abordé lors du marathon ? Je vais vous l’écrire en anglais car j’ai peur de mal le traduire : «Molecular Logic of Life»
Si ça ne prend pas une volonté de fer, je me demande ce que ça prend !!! Un brin de folie peut-être ???
Changement de sujet…
Passages s’est écoulé à des millions d’exemplaires ? C’est comique comme la vie personnelle est différente d’une personne à l’autre… Avant de lire le site du journal Voir aujourd’hui, je n’avais jamais entendu parler de ce livre…
30 ans n’a pas été pour moi un âge de changements de cap, encore moins un âge de remises en question et/ou de rénovations intérieures.
Et ce que je veux surtout vous dire, c’est que personne ne devrait enterrer ses idéaux de la vingtaine… jamais…
Surtout pas à 30 ans !!!
Si je devais être l’auteur d’un livre intitulé «Trentaine pour les nuls», la première chose que vous pourriez y lire c’est l’importance de ne jamais enterrer ses idéaux…
Et aux jeunes de 20 ans je dirais : «n’attendez pas vos 30 ans pour bâtir» !
Passages est un très bon livre qui était valable pour les années autour desquelles il a été écrit.
Cinquantenaire, et surtout, ex-enseignanteet parent, je suis à même de constater que l`âge des crises est bien différent de nos jours que lorsque j`étais enfant.
La société a vécu de véritables bouleversements dans les 20 dernières années qui ont fait que les enfants apparaissent dans le couple beaucoup plus tard, cela faisant des parents beaucoup plus âgés, des enfants uniques à la tonne quand ce ne sont pas des familles à l`origine recomposées devenues graduellement littéralement décomposées.
Des émission comme les Invincibles sont importantes pour toutes les générations qui les écoutent. Qu`elles plaisent ou non à certaines personnes bien intentionnées mais complètement déboussolées!
Est-ce qu’on va délaisser les baby boomers pour se consacrer à cette nouvelle clientèle qui n’a jamais vu l’Expo 67 ou qui ont entendu parler des Jeux Olympiques de 1976 et qui sont venus au monde lors de l’élection du PQ ou du premier référendum ?
C’est vrai que baby boomer nous avons des choix à faire mais encore plus à la trentaine où nous devenons soit un jeune vieux ou un vieux jeune . Certains prendront le virage pantouflard en voulant s’établir définitivement en oubliant ces aventures de jeunesse pour devenir un parfait 450 avec la piscine à entretenir et le gazon à couper à chaque samedi à Brossard . C,est aussi le moment où les amitiés s’éloignent ou enfin se brisent , car d’autres ont choisi de penser qu’ils sont encore jeune mais ils s’apercevront que le corps ne suit pas toujours et que pour la jeune fille de vingt ans , ils sont maintenant d’une autre génération et que le disco s’est un peu dépassé .
Que voulez vous chers trentenaires l’horloge biologique va vous rattrapper même si vous essayez de vous cacher et comme nous vous direz : dans mon jeune temps … .
Ce qui est intéressant dans toute forme de fiction, en particulier dans la fiction télévisuelle qui nous intéresse, c’est la transposition d’une réalité que le spectateur reconnaît, mais dont le trait est grossi.
Dans les Invincibles, le trait est tellement grossi que j’ai dû m’y reprendre à quelques reprises pour saisir la démarche des personnages, tellement les 4 gars étaient nuls. Aucune de mes connaissances dans la trentaine n’est aussi perdue qu’eux. Et, s’ils n’étaient pas perdus parce que l’orientation de vie ne laissait pas grand choix, les gens de ma génération, eux, semblaient en tout cas moins blasés. C’est en effet ce qui me frappe aujourd’hui, le désenchantement, dans les émissions où les trentenaires sont représentés. Comme s’ils étaient revenus de tout et tentaient, au nom de la liberté, de s’inventer de nouvelles misères.
Si dans la prochaine série, les 4 gars accèdent à la maturité qui conviendrait à leur âge, ils seront sans doute moins invraisemblables. À moins que les auteurs ne les confrontent à de nouveaux défis. Ce qui ne devrait pas manquer d’arriver. Parce que du degré zéro de l’insignifiance d’où ils partent, le chemin des Invincibles sera semé d’embûches. Les auteurs y ont sûrement vu, eux dont le talent consiste à faire évoluer leurs personnages dans les limites d’une transgression dont ils exposent les deux côtés de la médaille. Comme s’il voulait nous faire rire jaune.
Je n’ai jamais réalisé mes projets en fonction de mon âge. Cependant, je suis conscient qu’il ne faut pas attendre la soixantaine pour fonder une famille. La trentaine, c’est l’âge de la norme, boulot et famille. Avec le temps et les changements socio économique qui s’en viennent, la précarité sera la norme pour tout le monde. Le père de ma voisine disait toujours à sa fille (qui avait un maigre salaire): si tu attends d’avoir de l’argent pour avoir un enfant, tu ne l’auras jamais.
Peu importent les changements en question, la trentaine sera toujours un âge de questionnement et de transition vers autre chose. On ne sait peut-être pas ce que l’on veut, mais on sait ce que l’on ne veut pas.
Il y a fort à parier que « Les Invincibles » seront un succès cet hiver. Certainement plus que la première série d’ailleurs, qui aura sûrement quitté son statut de série « underground » pour s’éclater au grand jour. Qui n’a pas reconnu quelques jeune trentenaires ou vétérans de la vingtaine dans les quatre personnages? Une série fort réussie.
« Les Invincibles » et « Horloge biologique » ont toutefois en commun de démontrer la trentaine masculine.
Si on pense aux paroles d’une chanson des Cowboys fringants (« . la trentaine, la bedaine, les morveux, l’hypothèque. »), plusieurs étapes cruciales se déroulent lors de cette fatidique dizaine et, ô surprise », les hommes ne sont pas les seuls à être effrayés ou à vouloir poursuivre leur deux premières décennies.
Tout comme tous les hommes trentenaires ne sont pas tous en crise devant la vie qui doit faire son chemin, il y a aussi des filles qui voient une virtuelle date d’échéance arriver et sont effrayées face à l’idée de choisir un adonis pour de bon, se préparer à une certaine sédentarité et, choix encore plus permanent et irréversible, produire de la marmaille.
Bref, « Les Invincibles » sont attendus avec impatience et on souhaite tous que la série soit aussi tordante que la première. Avouons toutefois qu’elle gagnerait en réalisme s’il y avait une touche féminine dans le quatuor et si on découvrait un des personnages prêt à se caser. Mais ça, c’est probablement moins spectaculaire!
Je ne me rendais pas compte que les émissions de télévision ne parlaient jamais de ma réalité. Voilà peut-être pourquoi je ne les suivais plus assidûment. Puis est survenu La Vie, La Vie. J’ai compris comment on pouvait être aussi passionné pour des personnages pourtant fictifs. Oh! J’ai bien trippé sur Six Feet Under ou Sex and the City. Mais ces personnages américains me rappelaient que je ne pouvais les rencontrer sur la rue. Avec La Vie, La Vie, j’avais beau être un jeune homme rationnel, qui comprenait rationnellement que ces personnages étaient fabriqués, je m’y retrouvais. Et j’y retrouvais aussi mes amis, mes connaissances, certains collègues.
Le personnage de Deneault était lui aussi cette personnage qui croyait « que son insécurité disparaîtrait rendu au sommet ». Le personnage de Limonchik était pris avec ces hommes « éternels adolescents ». Il faut donc croire que Gail Sheehy retrouve ses archétypes dans différents contextes et que toutes les histoires contiennent des types semblables qui font en sorte que les histoires progressent.
Je n’ai jamais retrouvé cet effet depuis la fin de cette émission. J’ai bien jeté mon dévolu sur Tout sur Moi qui m’apporte son lot de grand plaisir. Mais rien comme l’attachement complètement démesuré que je portais à l’autre émission de Bourguignon.
Ces Invicibles, si je ne leur ai pas donné de véritables chances, ne peuvent me toucher comme ces autres trentenaires m’avaient troublé. Je crains trop d’y revivre la déception de l’horloge biologique et ces situations basées sur le mensonge plutôt que sur les aléas de la vie. Et si j’avais suivi la série Thirtysomething à l’époque, rien ne vaut une émission dans la trentaine quand on y est soi-même. Les autres peuvent comprendre. Mais ce n’est rien comme si rattaché de l’intérieur.
Quand j’ai le plaisir de retomber sur une reprise de La Vie, La Vie (fût-elle à CBC avec soust-titres anglais), je me vois redevenir le fan fini que j’ai été.
L’être humain, possède quatre phases importantes dans sa vie. L’enfance, l’adolescence, la maturité et la vieillesse. Serait-ce alors l’âge du paraître, ou de l’être? Pourquoi donc, que 30 est plus important que tous les autres? Car, désormais, avec tous les changements de carrières, de divorces, de familles reconstituées. Il n’est plus rare de voir des femmes, accouchées presque en même temps, que leur propre fille! Ou, de constater que des hommes de 45 ans, recommencent, une deuxième vie de jeunesse! Or la série culte américaine «Thirtyscmething, La Trentaine», date justement des années 70. Ce qui reflétait, les nombreuses perturbations de l’époque! Maintenant, au XXIe siècle, cela me semble tout à fait dépassé! Car, nous vivons le résultat de cette crise, de l’ensemble de toutes les valeurs véhiculées. Les sans-abri, les gangs de rues, la prostitution juvénile, le rejet des personnes âgées, etc. L’intention est fort louable, mais arrive beaucoup trop tard.
oufffffffffffffffffffffffffffff et moi qui tombe en plein dedans cette année!!! C’est quasiment psychologique cette crise de la trentaine. À force d’en entendre parler, je vais tomber dedans sans même m’y rendre moi-même. Il reste que j’ai bien aimé la première série des Invincibles et j’ai hâte de voir ce que la deuxième saison nous réserve.
À l’automne 2005 j’ai suivi la série de 13 épisodes des Invincibles et au générique de la dernière émission je fus déçu de constater que la suite serait en janvier 2007, décidément on perd le fil, tout est conditionnel aux cotes d’écoute, ce sont en fait les commenditaires qui mènent, au diable la qualité, s’il n’y a pas assez de téléspectateurs assis devant leur télé, branchés en grand nombre sur une série ou un télé-roman, ils ne reviennent pas, on verra les mêmes maudites publicités dans une nouvelle émission. C’est le cas du succès « Les hauts et les bas de Sophie Paquin », la suite n’est pas écrite, pas produite, pas enregistrée, il faudra attendre un an, décidément la télé ressemble de plus en plus aux salles d’urgence des hôpitaux, il faut être patients pour la suite ou maîtriser nos frustrations si l’émission tombe à plat comme « Jack Carter ». ARTV présente de bons spectacles et des films de qualité, mais les reprises « Des belles histoires des pays d’en haut » ou « La trentaine » très peu pour moi, sauf « La vie, la vie » qui est à date la meilleure série jamais présentée au petit écran, la nostalegie récente de ces amis vivant sur un plateau d’émotions, j’en redemande à souhait.
Voilà, la trentaine pour certains n’est que la sortie de l’adolescence qui se prolonge dangeureusement. Incapable d’agir en adultes nos trentenaires multiplient les courses folles ayant craintes de ne plus pouvoir courrir par la suite, comme s’ils étatient obligés de toujours performés. Comme si demain et hier sont le seuls vrais moments de leurs vies. Jamais dans l’instant toujours en fuite à la recherhce d’un je ne sais quoi. De grands anxieux qui tentent de saisir un je ne sais quoi indéfinissable, le tout en jouant à la vie sans jamais endosser les responsabilités qui découlent de leurs gestes. Se projeter dans le passé et dans le futur jamais présent au moment qui passe, la panique guette au prochain détour, de grands adolescents en urgence de se prouver qu’ils sont libre, sans reconnaître pleinement les conséquences de leurs gestes pour eux et pour les autres. Immature à trente ans, immature pour la vie? J’ai bien peur que oui….
Non, vraiment, est-ce que la trentaine est aussi misérable que ça?
Est-ce moi qui comprend mal la description que vous faites de la trentaine?
Je crois plutôt que la pop-psycho ne peut pas décrire une époque de la vie avec précision pour tout le monde.
À vrai dire, en lisant votre commentaire très intéressant, j’ai eu l’impression de lire la description de ce que Jean-Paul Sartre aurait appelé probablement… la VINGTaine, pas la trentaine.
Et c’est là que ça devient intéressant: cette trentaine que nous voyons à la télévision et qui doit effectivement être vécue de cette manière par les trentenaires d’aujourd’hui, n’est-elle pas un symptôme de l’effet Tanguy?
En d’autres termes, la trentaine que vous décriviez me semble être une vingtaine décalée.
Une vingtaine vécue en retard par des adolescents qui arrivent à l’âge adulte uniquement au moment de se marier, d’avoir des enfants ou bien d’harmoniser convenablement tous les éléments de la vie qui forment enfin un adulte.
Bref, je crois que les trentenaires d’aujourd’hui, dont je fais partie sans me reconnaître en rien dans cette espèce de crise existentielle, vivent un éveil au ralenti aux réalités de la vie pour une foule de raisons liées à la façon d’évoluer des « adulescents » aujourd’hui:
1) plusieurs « jeunes » sont placés dans des conditions de vie qu’ils n’ont pas choisis ou qui les obligent à travailler deux fois plus fort afin de produire un ouvrage qu’ils n’affectionnent pas vraiment;
2) plusieurs jeunes adultes essaient de tracer leur voie dans un cul de sac professionnel que l’on essaie de présenter comme étant « la chance de leur vie »;
3) plusieurs jeunes adultes n’arrivent plus à quitter leurs parents suffisament vite afin d’entreprendre un projet personnel parce que c’est à la fois trop risqué où carrément suicidaire financièrement.
Bref, les jeunes adultes d’aujourd’hui ont carrément une lutte féministe à faire pour leur reconnaissance et l’égalité des chances dans la vie.
La trentaine est une étape charnière de notre existence où s’entremêlent un sentiment d’aboutissement(job,maison, famille), de perte(confort parental, one night, partys, etc…) et aussi d’urgence d’agir. Pour ma part, j’ai moins peur de vieillir que lorsque j’avais vingt ans mais je sens que le temps file si je veux vivre mes rêves et projets.
Au-dela du fait que c’est une période faste(ou fastidieuse!), sans vouloir tomber dans le chauvinisme, je crois que nous constituons, la génération Passe-Partout, des êtres particulièrement attachants, désireux de ne jamais offenser personne, altruistes, torturés parfois… Je suis fier de ceux qui nous représentent… Je me reconnais dans les Invincibles, Horloge biologique(surtout la passe où le gars raconte à la fille la fois où elle lui avait brisé le coeur en sec. 4!), les livres de Bourguignon, Vigneault, Dompierre, les tounes des cowboys, de mes aïeux, de Marc Déry, le rock d’Eric Lapointe, les bouts rough de Maxim Martin, les câlins de Pat Groulx; c’est tout nous autres ça! Nous sommes des enfants de hippies, nous sommes nés pendant la révolution tranquille, je suis convaincu que ça y est pour quelque chose…
Il est vrai que certains jeunes sont probablement plus conscientisés que nous l’étions à l’époque de l’Atari, mais je trouve dommage qu’ils vivent dans un monde de plus en plus superficiel et matérialiste dénué de l’innocence qui nous caractérisait où le premier french ou la partie de hockey dans la ruelle suffisaient à nous combler de bonheur! Sur ce, ne manquez pas Les invincibles!
Non, je ne suis pas un adepte des télé-romans. J’ai cessé de visionner ces émissions depuis une bonne quarantaine. De même que mon épouse.
Occasionnellement, simple curiosité j’en regarde quelques minutes afin de vérifier et de constater qu’il n’y a rien de nouveau et de différent sur les émissions d’antan; A part les
effets spéciaux à l’américaine. J’ai toujours l’impression de déjà vu et entendu!
Qu’est-ce qui ressemble le plus a un télé-roman? Un autre télé-roman!
Trentaine, quarantaine, cinquantaine, soixantaine, « So wath »
Dans quelques décennies mes petits enfants feront le même constat sur des émissions
«quétainnes».
Les invincibles d’aujourd’hui auront été vaincus !
Une suggestion; pourquoi pas une série sur la septantaine ou la nonantaine? Ha! ha! ha!
La VIE perpétuelle je n’en suis pas sur!!!
Oui à toutes les questions sauf 2 :l’enterrement des idéaux à 20 ans et le divorce. J’avais hâte d’atteindre la trentaine, ayant jugé que c’était la période de la vie où, dans mon temps
en tout cas, on était la réplique de ce que nous serions plus tard. Le divorce, nous, en général, considérions cela tabou ; absolument pas une solution à quoi que ce soit, surtout quand il était question d’enfants. Il existait « The marriage encounter » et ses semblables pour aider les couples à voir plus clair et les encourager à continuer ensemble.
Mais dans l’émission, tout cela est révolu. Plus rien n’est pareil. Je me demande vraiment si j’aime cette émission ; au commencement, les amis se demandaient de quitter là leur vie actuelle, copines et etc. pour se retrouver en gang, ensemble, refaire comme leur trip de jeunesse. Vous trouvez que les types d’hommes développés là sont des stéréotypes actuels de la société ? Si c’est oui, je plains la faune féminine actuelle et les Lyne-la-pas-fine. Passons.
Justement, vous abordez la sensibilité dans la prochaine série, ce qui manquait totalement à la première et sachant l’impact des téléromans sur les auditeurs, je m’inquiétais pour toutes ces jeunes filles qui se feraient larguer là pour que ces messieurs de la trentaine puissent mieux s’analyser, chose que je trouve qu’ils auraient du faire dans la vingtaine quand ils ont pris épouse sans anneau. L’idée directrice en soi n’est pas mauvaise mais à l’âge que cette introspection arrive, c’est là où je hoquète! Je vais regarder encore même si j’ai le double d’âge et que cette émission n’a pas été faite pour moi, tout comme « La vie, la vie, et Tout sur moi ».J’aime y voir la psychologie. Thirtysomething est plus facile à l’écoute.Je n’ai pas de fils; de là vient peut-être cette difficulté de cote d’amour. Les feuilletons écrits par des femmes me rejoignent davantage, tels Rumeurs, Le Petit Monde De Laura Cadieux.car c’est tout à fait cela. MAIS, les Invincibles, sais pas.
Au temps d’Aristote, l’idéal de vie était de reproduire le passé. Platon se plaignait d’ailleurs que les jeunes rompissent les rangs. À trente ans aujourd’hui, c’est l’âge de prendre la relève. Quel enjeu veut-on défendre! Même le petit Jésus de mon enfance a passé par là. Sa mère l’a perdu en l’emmenant au temple pour le faire décapsuler. Le calendrier liturgique rappelle cet événement le premier janvier. On commence donc l’année en célébrant une circoncision qui signalait le passage au monde des adultes. Quand Marie l’a retrouvé, son fils essayait d’en montrer aux docteurs de la Loi. Il faut comprendre que les problèmes des jeunes d’aujourd’hui apparaissaient beaucoup plus tôt. Nos trentenaires attendent donc avec angoisse l’épiphanie qui consacrera leur nouvel état. Je comprends qu’ils puissent ruer dans les brancards quand Maxime-Olivier Moutier leur propose, pour la suite des choses, d’apprendre « les trois modes de la conservation des viandes », c’est-à-dire que le bonheur repose sur la vie conjugale et la paternité. Grosso modo, tout semble se résumer à ce « maudit bonheur » que chante Michel Rivard. À l’époque de Duplessis, c’était d’avoir l’électricité pour acheter une trayeuse mécanique, ou de décrocher un bel emploi dans un Québec qui s’industrialisait, ou de devenir prêtre pour gagner du galon. Dans les années 1960, on pensait qu’un beau diplôme rendrait heureux. Aujourd’hui, les trentenaires se creusent la tête beaucoup plus que l’on pense si je me fie aux romans qu’ils écrivent. Je les trouve même misanthropes tellement ils sont pessimistes. L’émission Les Invincibles reflète très bien les tergiversations qui les caractérisent devant le défi que pose la société. Il en fut ainsi de tout temps. Je pense à Jean-Charles Harvey qui, dans les années 30, décrivait la même situation dans Les Demi-civilisés. Un titre que certains appliqueraient bien volontiers, mais à tort, aux nouveaux trentenaires.
Je ne suis vraiment pas d’accord avec l’opinion de Steve concernant les Invincibles. Probablement qu’il aurait eu intérêt à lire d’autres livres depuis sur le sujet. Quand je fais des recherches sur Internet sur des sujets de livre à la Grande bibliothèque nationale, j’inscris : à partir de 2000 et même à partir de 2003.
Comme si arrivé à trente-cinq ans, la vie s’arrêtait là, plus aucune option ne se présente à nous. C’était peut-être juste pour les années 70, mais ce n’est plus réel 40 ans plus tard.
Aujourd’hui, les gens peuvent changer complètement de carrière dans la cinquantaine. Les gens n’y prennent plus leur retraite.
Dans les années 70, on nous présentait encore de vrais héros. Aujourd’hui, on se plaint que les hommes n’aient plus de modèles et ce n’est pas les personnages des Invincibles qui vont y changer quelques choses.
Les Invincibles, c’est des antihéros qui font mal à voir, qui créent un malaise. S’ils se veulent héros, ils n’ont rien pour le devenir. À la limite, ils font pitié, on voudrait leur venir en aide, et là, ils attirent toutes les sauveuses de ce monde et elles sont nombreuses.
Je pense que les hommes ont intérêt à savoir que le vrai, l’authentique c’est encore ce qu’il y a de mieux. Il serait grand temps que les hommes cessent de trouver qu’ils ne sont pas à la hauteur.
J’ai écoutée et je ne manquerai pas l’émission les invincibles. Je ne suis pas une fan de télévision et il est très rare que j’accroche à une émission. Je suis plus jeune que la trentaine et donc ne suis pas dans l’âge des personnages mais je trouve tout de même que cette émission me rejoins énormément. Parmi les occupation double, loft story et la poule aux oeufs d’or, je trouve que les invincibles est quelques coches au dessus en intelligence, subtilité et émotions. Il est rare pour moi de voir à la télé des émissions du genre. Oui, la mode du sujet de la trentaine on est en plein dedans, mais si ca marche… pourquoi pas!
Le personnage de Carlos est, tant qu’à moi, un des éléments clés de la série. Il est le pathétique niais que l’on a hâte de revoir chaque semaine… il me fait pitié mais en meme temps je sais qu’un jour il fera une action qui nous ‘petera dans face’!
Longue vie à cette série
Nous avons tous connu la trentaine, nous la connaissons ou vous la connaîtrez bientôt si ce n’est déjà fait. Que patience ne vous refroidisse le mental car c’est l’âge des grands questionnements philosophiques sans réponses réelles. À moins d’avoir déjà son plan de vie cloué au front et mis en exécution de façon bien ordonnée et systémique, ce qui n’est pas le cas de la majorité des trentenaires.
J’ai regardé quelques émissions de ces trentenaires et, au fond, ils me faisaient un peu pitié, chose que je déteste moi-même, prendre les autres en pitié, surtout lorsqu’ils ont quatre membres bien portant, un cinquième qui se réveille au bon moment mais souvent au mauvais endroit, et une tête capable de raisonner non pas comme un pied mais comme une belle et forte tronche bien équilibrée.
Les trentenaires revendiquent leur show télé, une quasi téléréalité? Soit! S’ils s’y retrouvent ébahis par eux-mêmes, éblouis par leurs propos savoureux, enivrés par leurs tricheries respectives, enfirouapés dans leurs caprices égoïstes, alors ils se reconnaissent eux-mêmes, comme aperçus au travers d’un miroir, peut-être davantage au travers d’un rétroviseur, celui d’une téléréalité de portée plus sociale qu’individuelle.
L’heure est aux divisions caricaturales par groupes d’âge: les bambins des garderies, ceux de l’école primaire, déjà sous-catégorisée, ceux de l’école secondaire, premier et deuxième cycle, les cégépiens, ceux de la vingtaine en manque d’argent et de jobs, les trentenaires, ces mal-aimés de notre société hiérarchisée, sans oublier les babyboomers, les aînés et enfin les « p’tits vieux », ceux qui hantent les foyers d’accueil. Tout ce beau monde n’en a que faire de vivre en compartiments, enrégimentés selon leur groupe d’âge: tous voudraient bien « surfer » mentalement d’une génération à l’autre sans se sentir psychologiquement abaissés, rétrécis,
abandonnés dans une niche à chien ou à poule et regarder le temps télévisuel passer en se croyant invincibles, même immortel