<b>ET POURTANT, L'IDÉE DE DEPART ÉTAIT BONNE…</b><p>C'était il y a plus d'un demi-siècle. Le patron de la compagnie Zenith estimait alors que les téléspectateurs ne toléreraient pas longtemps l'envahissement des ondes par la publicité. Visionnaire, il prévoyait même l'effondrement de la télé commerciale pour cause d'indigestion publicitaire. Aussi bien dire l'apocalypse, pour les fabricants de tubes cathodiques… Le grand boss confia donc à ses ingénieurs la mission de trouver un moyen de contourner les pauses publicitaires. Et c'est ainsi qu'en 1950, Zenith lança la toute première télécommande (à fil): la Lazy Bones.<p>Sans le réaliser, le monde entrait dans l'ère du zapping. Cette baguette magique permettrait aux tubercules de sofa de changer de chaîne sans quitter leur précieuse sédentarité. D'homo sapiens, nous sommes devenus homo zappiens…<p><b>SI L'IDÉE DE DÉPART ÉTAIT BONNE, COMMENT LA TÉLÉCOMMANDE A-T-ELLE PU FINIR PAR CAUSER TANT DE DOMMAGES?</b><p>C'est vrai, le zapping est devenu le tic de notre civilisation. On ne zappe plus seulement les pubs de Brault & Martineau. Le réflexe s'est étendu à d'autres sphères de l'existence humaine. La culture du zapping, mêlée à l'abondance de choix, nous causerait de grandes angoisses. Si je regarde cette émission, qu'est-ce que je rate? Zap. Et si je fréquente cette personne, qui sait si je ne passe pas à côté du grand amour? Zap. Votre bibliothèque est-elle remplie de livres que vous n'avez pas lus au complet? Zap. Votre emploi vous rend-il vraiment heureux? Zap.<p>Internet a hissé le zapping vers de nouveaux sommets. On clique ici, on clique là, on suit ce mystérieux hyperlien, on aboutit sur un site porno. On erre. Pour "niaisage en ligne", les Anglais ont un néologisme: le <i>wilfing</i> (l'acronyme de <i>What Was I Looking For</i>?). Il s'agit là d'une pratique répandue qui consiste à consulter le Web dans un but précis, puis s'emmêler dans les hyperliens et finir par oublier ce que l'on était venu chercher… Selon une récente étude, les internautes britanniques perdraient deux jours par mois à faire du <i>wilfing</i>. Or, n'en doutez point, le <i>wilfing</i> n'est qu'un dérivé moderne du zapping.<p>La culture du zapping influencerait jusqu'à nos conversations. C'est le chansonnier/comédien/chroniqueur/animateur/humoriste <b>JiCi Lauzon</b> qui le dit. Il a fait une maîtrise sur le sujet. Pour une fois qu'une vedette s'exprime sur une matière qu'elle a étudiée, on devrait peut-être l'écouter…<p>Dans son "procès du zapping" présenté cette semaine à Canal D, JiCi Lauzon soutient que le zapping a accéléré le discours dans les médias. Ce qui a entraîné le déclin de la parole. Désormais, pour qu'un message passe, il faut qu'il soit gros. "C'est l'effet 2 x 4, dit Lauzon. Il faut que le message soit sexy, drôle, rapide."<p>Or, puisque l'on ne gère plus que des bouchées d'informations disparates, on aurait du mal à comprendre les choses en profondeur. Parce que le zapping, on en serait même venu à communiquer avec une télécommande dans le coco. En sautant du coq à l'âne et en cultivant la pensée floue, par exemple.<p>On considérerait aussi nos interlocuteurs comme autant de canaux à zapper. Gare aux verbeux, l'homo zappiens préférerait les phrases-chocs aux longs discours façon Fidel Castro. Les meilleurs communicateurs seraient moins ceux qui tiennent un discours articulé que ceux qui crient le plus fort et savent attirer l'attention.<p>Voilà pourquoi il est possible d'élire un gouvernement sur la base de deux ou trois idées-clips. Cela, les politiciens le savent. "Chaque fois qu'on parle, dans le fond, ce à quoi on pense, c'est: "Qu'est-ce que ça pourrait faire comme titre dans un journal?"", dira la députée du Parti Québécois Louise Harel.<p>Et voilà pourquoi j'ai intitulé ma chronique "Parlons de fesses". C'était seulement pour attirer votre attention.<p><i>Mon</i> oe<i>il!</i> – <i>Le Procès du zapping</i> de JiCi Lauzon. Canal D, le mercredi 23 mai, 20 h.<p>ooo<p><b>RADIO</b><p><table cellspacing="0" cellpadding="0" align="left"><tr><td><img src="http://media.voir.ca/_images/montreal/2120/texte/medias_bertrand_2120.jpg" align="left" alt="" /></td></tr><tr><td><font color="gray" size="1">Jacques Bertrand</font></td><tr></table> <i>Macadam tribus</i>, curiosité radiophonique animée par <b>Jacques Bertrand</b>, fête ses 10 ans d'existence. Pour l'occasion, une émission spéciale enregistrée devant public. Entre autres invités: <b>Yann Perreau</b> et <b>Ariane Moffatt</b>, le groupe <b>Plaster</b> ainsi que le comédien <b>Pierre Lebeau</b>. <i>Macadam</i>, pour les intimes, a été diffusée pendant sept ans du lundi au jeudi. Malheureusement, Radio-Canada l'a amputée, il y a trois ans, pour la loger les vendredis et samedis soir. <i>Madacam tribus</i>, le vendredi 18 mai, 20 h (Première Chaîne, 95,1 FM).<p><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br />
Il ne faut surtout pas exagéré, car ce n’est pas tout le monde qui font du zapping. La preuve… les cotes d’écoute de TVA. Il y a des gens (et j’en connais personnellement) qui ouvre la télé sur TVA et la referme le soir sur TVA. Ils ne vont pas voir ailleurs. La zapette, ils ne le connaissent pas, ils ne savent même pas où elle est.
POur ma part, ma zapette, je ne l’utilise pas pour changer de poste nécessairement, mais plutôt (avec vidéotron), pour voir les prochaines émissions qui s’en viennent ou les autres émissions sur les autres chaines. Je me promène dans le guide télé au bas de l’écran avec ma zapette, durant les pauses commerciales ou les bouts plate de mon émission. Ainsi, je veux voir si je manque quelque chose de mieux ailleurs. Et j’avoue que souvent, je regarde deux émissions à la fois. Une principale, et une autre, durant les pauses commerciales.
En passant, je me rappelle des premières télécommandes, celles qui sont apparus aux États-Unis avant nous. C’était un objet assez lourd, avec pleins de boutons sur le dessus, qui représentaient les divers canaux disponibles. Mais ce n’était pas sans fil comme maintenant. C’était attaché à la télé, avec un grand fil pour se rendre au divan. Je les enviais tellement ces américains d’avoir cela avant nous.
Pour ce qui est d’Internet, je pense que c’est moins répandu de faire du zapping ou wilfing. Sauf peut-être sur Youtube. QUand je vais sur internet pour trouver quelque chose de précis, il est rare que je m’égare.
Il est vrai que le « zapping » prend de plus en plus de place dans notre vie… Lorsque j’écoute la télévision, je zappe aux annonces, ou encore quand il y a un bout un peu plus ennuyeux pour voir ce qu’il se passe à la chaîne suivante. Les médias en sont conscients et essaient même de nous faire tomber dans le panneau. Combien de fois faut-il choisir entre deux émissions ? Les canaux se concurrencent en mettant en ondes des émissions à grande écoute aux mêmes heures.
Aussi, dans la vie… il m’arrive, je l’avoue, de mettre mon cerveau à « off » lorsque certaines personnes s’éternisent sur un sujet qui ne m’intéresse plus… Trop de détails sur un sujet qui ne me passionne pas font en sorte que je décroche. Oui, je suis de cette génération. La génération qui a besoin d’être stimulé. C’est d’autant plus difficile d’accepter ces caractéristiques de ma génération et de celles qui me succèdent surtout lorsqu’il faut capter l’attention des jeunes dans nos écoles. Il faut rapidement en venir au but: Pourquoi fait-on cela ? Aussi, ils doivent être en action, souvent sans nécessairement entendre ce qu’ils doivent faire. Nous devons toujours remettre nos enseignements en question afin d’éviter d’être à notre tour, comme nous le faisons si souvent, zappés.
Il y a deux semaines, mon fils abrisé la télécommande et pendant quelques jours nous nous sommes retrouvés démunis, obligés de se lever pour changer de poste!
Eh bien une chose étrange s’est produite, on choissisait une émission et on le regardait du début à la fin. Paresse, instinc végétatif, manque de courage; surement! Mais cela nous a forcé a faire des choix.
Nous avons acheté une télécommande quelques jours plus tard et évidemment la course aux postes avait repris de plus belle!
Notre société mercantile et technologique nous a transformé en machines effrénées. On court au travail, à la maison et on poursuit notre course avec la télé. D’un poste à l’autre: à la recherche de quelque chose ou simplement par necessité de défoulement?
Même l’écran se divise en plusieurs sections pour nous bombarder d’information et de pub.
La solution: enlever vos batteries de la télécommande!
Comme vous nous dites que l’homo zappiens apprécie plus la phrase choc plutôt que le discours intelligent, on peut donc croire qu’il préfère être ébloui plutôt qu’on fasse appel à son intelligence. On pourrait presque croire que la superficialité serait plus considérée que la consistance et la profondeur. Pourrait-on affirmer que l’homo zappiens serait une personne pour qui son apparence physique importe plus que tout (ainsi que l’apparence physique des autres)? On n’a qu’à regarder les modèles proposés tant au cinéma qu’à la télévision mais surtout dans la publicité: de race blanche et avoir moins de 30 ans, probablement entre 20 et 35 ans, cheveux bruns pour les hommes, blonds pour les femmes, minces. Est-ce à dire que les personnes ne correspondant pas à tous ces critères sont négligeables?
Le zapping nous aurait donc amener à une époque où seule l’image compte. On n’a qu’à voir comment on s’intéresse aux frasques d’une riche héritière états-uniennes seulement parce qu’elle est une belle jeune blonde aux courbes intéressantes, mais qui n’a jamais réellement prouvé ses talents d’artistes. Et pensons aussi à cette chanteuse qui a connu différents problèmes (mariage et divorce, drogue, amours compliqués) qu’on observe pas à cause de son talent, mais ses problèmes justement.
Quand accepterons-nous de réfléchir et faire de bons choix plutôt que de se laisser influencer par les sondages? Ainsi, notre eprsonnalité prendra plus de place que notre image.
Je te parle, tu ne m’écoutes pas. Et inversement. Tu me coupes, je te coupes, je monologue et toi aussi.Même dans la vraie vie.
Je zappe, tu zappes. À en perdre le fil de nos conversations inutiles.
Je suis dans ma bulle et toi aussi. Je suis dans un monde artificiel d’images sans idée.
Mon esprit est vide lorsque je regarde la télé. Zip, zap. Des millions de messages hétéroclites, sans début ni fin, sans queue ni tête, se frayent un chemin jusqu’à mon cerveau… Zip2 et zap2. Etc Etc Etc……Rien ne m’attire plus que le temps de quelques fractions de secondes. Les postes se succèdent en mode quaisi automatique. Mon doigt pitonne en automate. Robotisé.
Et lorsque je m’endors dans mon fauteuil , je continue de zapper même dans mes rêves, et mes cauchemars .Incohérences et pensées floues garanties au petit matin lorsque j’ouvre un oeil désabusé sur un écran noir. Vivement un café.
On l’a souvent dit (ou entendu) : »Y a rien de bon à la télé ce soir », et ce, malgré les 1356 canaux, la pile de DVD et de cassettes qui trône sur les étagère de notre magnifique centre de divertissement de cinéma maison.
Peut-être est-il temps de passer à une autre étape, complètement révolutionnaire et démente : prendre un livre et lire.
Peut-être qu’il n’y a rien de bon à la télévision parce que justement, il n’y a rien de vraiment bon.
En vérité, en vérité, je vous le dis, le zapping rend fou. Mon chum est un as du zapping. Impossible de regarder une émission complète sans aller voir chez les voisins aux deux minutes. Résultat: je vais lire. Avec la zapette, tout va tellement vite, on voit tellement d’images à la fois que notre esprit flotte entre deux idées ou trois ou quatre ou cinq. Impossible de se fixer. Le cerveau est en ébullition privée d’analyse. Il est stroboscopisé.
Tiens, cet après-midi, je brûle la zapette.
Oups, en fait, il y en a quatre de zapettes. Auto-dafé de zapettes.
Dans le même veine pour attirer les lecteurs, j’énoncerai impérativement que le flushing et le zapping couchent ensemble.
À la vitesse de la lumière, nous flushons et zappons continuellement. Nous flushons nos amants, nos conjoints, nos amis, nos pets; nous zappons nos idées, nos opinions, nos rêves et notre réalité. L’ailleurs est toujours mieux. Arrivé dans l’ailleurs, nous le flushons allègrement en espérant un autre ailleurs plus acceptable. La roue tourne sans fin.
Le zapping à la télévision ou dans le vie est un mouvement circulaire qui nous ramène toujours au même point. L’imaginaire n’est pas un cercle mais une ligne, tout à la fois, brisée et continue.
Le zapping ou le flushing coupe la communication. L’autre existe tant que nous n’employons pas le couperet. Fini la discussion, je te flushe; a-t-elle déjà commencé, qu’elle se termine. Je te zappe avant que tu me zappes. Nous sommes en plein western post-moderne, le pistolet est devenu la télé-commande. L’avenir appartient à celui qui tire le premier. Dans les familles, des batailles homériques sont engendrées pour la capture de saint-graal. Le premier meurtre répertorié est à nos portes. Gros titre en première page du Journal de Montréal: « Elle le tue pour une télé-commande »: l’objet suprême du pouvoir.
Zapping et flushing procèdent de la même façon de pensée: le meilleur sans le pire. Combler ses désirs sans accepter la contrepartie. Le « peace et love » des années soixante-dix avait pourtant démontré que l’animal humain est drôlement plus tourmenté et ces mouvements angéliques n’ont pas résisté à l’usure du temps et à la nature même de l’homme.
Dans les paradis technologiques. on imagine que l’autre se façonnera à nos désirs. Peut-être, nous nous contenterons d’un clone: une image de nous-mêmes. C’est tellement plus rassurant que l’autre perçu comme un étranger, une menace.
Au bout de cette logique, la danger de se flusher soi-même devient une éventualité pratiquement envisageable.
Dix ans, cela se fête! Et pour ce faire, plusieurs invités seront au rendez-vous : Yann Perreau, Plaster, Ariane Moffatt, et le comédien Pierre Lebeau. Et peut-être bien, quelques surprises qui sait? Pour le plaisir de se détendre, tout en rigolant un tant soit peu? Macadam Tribus : à l’écoute! Bien sûr! Et Bon Anniversaire, encore un autre 10 ans supplémentaire? Pour le plaisir, de nous faire plaisir!
Il faut croire qu’il va nous falloir une grosse zapette pour faire face à l’envasion encore plus poussée de la publicité. La CRTC vient d’approuver une augmentation du nombre de minutes de publicité par heure. Elle va passer de 12 minutes à 15 minutes par heure jusqu’à une dérèglementation totale en 2009. Ainsi, vous voulez 30 minutes de publicité à l’intérieur de votre heure (ou de ce qui en reste) de Lost. Rien de plus facile. Attendez en 2009.
J’oserais presque prédire que les spectateurs atteindront une limite à un certain moment donné. Mais c’est là donner trop de crédit à nos neurones de téléphages. Nous sommes tellement obsédés à l’idée de ne pas regarder ce que nos voisins regardent que nous serons prêts à accepter n’importe quel arrangement que les diffuseurs daigneront nous offrir.
De mon côté, je ne suis pas inquiet. Entre les émissions que je peux enregistrer (et passer les publicités en accéléré) et les DVD que je peux louer, je sens que je pourrai m’échapper de la grosse machine publicitaire.
Puis, tout à coup, je me suis vu à la résidence pour personnes âgées. Je me suis vu prisonnier de mon fauteuil roulant, sans zapette pour me tenir compagnie, avec à l’écran une heure de la Poule aux Oeufs d’Or entrecoupée d’une trentaine de minutes de publicité. Je me suis vu dans la salle d’attente de l’hôpital avec, pour me divertir pendant les huit heures que j’y attendrai, une série d’annonces mettant en vedette Yves Corbeil et le M. de Famili-Prix. Et j’ai eu peur. J’ai eu peur que je ne puisse pas avoir autant de contrôle que je crois en avoir.
Que me reste-t-il sinon faire pression sur les publicitaires pour qu’ils créent des annonces qui me divertiront, qui me feront pleurer et rire? Parce qu’il semble bien que je doive me résigner. Ce ne sont pas les séries dramatiques qui attireront le public après 2009. Ce seront les publicités qui se tailleront la plus grosse part du marché.
Je suis née quelque part dans les années 50, peu après qu’un énorme téléviseur noir et blanc eut fait son entrée triomphale chez nous. Mon père avait même fait construire une banquette pour qu’on puisse l’écouter en famille (nous étions neuf).
Écouter la télé n’était pas de toute tranquillité. On devait s’asseoir, se relever sans cesse pour monter (ou descendre) le volume, pour régler l’image, qui sautait ou se brouillait, et qui re-sautait, et qui se re-brouillait, pleine de neige ou de parasites. Pas de câble, juste une antenne capricieuse qui oscillait sur le toit… Dans ma ville natale, nous n’avions pas l’embarras du choix : il n’y avait qu’un poste local, qui diffusait des émissions de Télé Métropole (TVA) ou de Radio-Canada. Un mélange des deux. Pas de choix, pas de chicane. Donc un seul appareil pour les 9. Ouvert ou fermé.
Entassés au salon, nous écoutions les premières émissions québécoises (Boîte à surprise, Bobino et compagnie) sans faire de bruit, car l’un ou l’autre de la famille nous ramenait vite à l’ordre.
Et la télécommande? Bien sûr que ça n’existait pas. À quoi aurait-elle servi? J’imagine facilement le tableau : neuf personnes qui se chicanent pour choisir leur émission préférée. L’enfer!
Les choses ont changé. Nous avons des télés dans chaque pièce et des télécommandes pour chaque chose : la télé, l’auto, le système d’alarme. Pourquoi pas. Il faut tout simplement avoir l’intelligence de doser. Quand l’offre dépasse la demande, nous pouvons choisir. Même choisir de fermer la télé et de faire d’autres choses, en famille.
C’est un fait que l’effet du « clicquing » et du zapping s’installe: l’incommunicabilité de l’ère des communications chez l’humain par cet aspect hyperactif, toujours dans le « buzz », toujours partagé entre plusieurs stimulus (le multi-tasking…), l’écoute partielle et distraite juxtaposé avec d’autres pensées envahissantes où le langage corporel traduit un état d’attention exaspéré et fragile, le tout baignant dans la fébrilité sauvage et électrisante d’êtres soumis à l’envahissement du faux, des modèles de vie calqués sur le miroir déformant des fictions médiatiques.
De plus en plus de conversations de corridor, toujours fébriles, constamment dérangées par le cellulaire qui sonne, les amis qui passent et interrompent, dix-mille autres choses qui surviennent; toujours dans l’urgence d’être intéressant, hip, pour que l’autre ne nous flushe pas, on a pas le temps de réfléchir, d’approfondir où d’affiner notre pensée, on parle stressé, ça reste en surface dans ces contacts fragiles pouvant êtres interrompus instamment. Les adresses courriels s’échangent dérisoirement facilement, car ils occupent un niveau d’intimité bien inférieur au téléphone, une porte de sortie commode et peu compromettante. « On s’écrit, hein ? ». On ne se rencontre plus, on se croise.
On ne se parle plus, on se zappe.
Mon sport préféré c’est le zapping: des heures de plaisirs et de création illimitées malgré la qualité médiocre de ce média! Mais là je me sens très coupable de pratiquer cette activité, qui est probablement la cause du réchauffement de la planète, de la surconsommation et de la faim dans le monde…
Non, mais il y a tellement de sujet intéressant et tellement de façon de perdre son temps; comme celle de lire des articles complètement inutile comme celui-ci! J’ai écouter le discours ennuyant de JiCi Lauzon (Bazo.tv) et il le dit lui-même il y a déjà plein de livres écrit sur le sujet! Quoi de plus ennuyant et démagogique qu’une thèse universitaire?
Vous avez réussi à attirer mon attention, quoique je serai aller vous lire quand même comme à chaque semaine. La zapette, c’est peut-être la pire invention du siècle. Elle nous a appris à être intolérent et impatient, à ne rechercher que des bribes d’informations, à vouloir tout voir, ne rien manquer et le tout jamais en profondeur. C’est pratique de ne plus se lever mais en bout de soirée, le zappeur n’aura fait que se tortiller sur son sofa en augmentant son petit lard autout de la ceinture. Cet instrument représente bien la loi du moindre effort qui s’est installé dans notre société. Ce passage rapide d’images et d’informations que la manette nous procure nous amène malheureusement à avoir de la difficulté à se concentrer sur une conversation intéressante et profonde. Une génération de pitonneux est née, la calculatrice remplace le plus simple calcul mental et en cas d’erreur, c’est elle qui se trompe, jamais l’opérateur ! Les étudiants ont de la difficulté à suivre un cours d’une heure, le prof ne se zappe qu’à la pause, heureusement pour lui.
Nous souffrons de plus en plus d’un déficit d’attention généralisé qui nécessiterait une dose massive de ritalin.Je suis même convaincue que nous sommes en partie responsables des problèmes que les jeunes d’aujourd’hui rencontrent à l’école.Nous voudrions des enfants sages et concentrés alors qu’ils sont influencés par notre névrose collective.Tout va trop vite et nous voulons aller encore plus vite,ce qui a pour conséquence de nous faire vivre à la surface des choses.Non seulement nos enfants nous voient courir sans arrêt mais de plus,nous nous organisons pour remplir leur vie de multiples activités (cours de patin,de ballet,de piano,de danse,ligue de hockey,camps de vacances organisés,etc…) qui entravent leur droit de jouir de leur enfance.Nous n’avons plus de temps pour nous et nous n’avons plus de temps pour eux.Après,nous nous étonnons de l’acroissement du taux de suicide parmi la jeunesse.En fait,ils ont peut-être décidé de se zapper eux-même avant que nous les zappions…
Nous sommes tellement habitués à zapper par peur de nous ennuyer ou pour ne rien manquer que nous devenons de plus en plus démuni devant ce qui malheureusement ne peut se zapper:deuil,perte d’un emploi,divorce,burn-out,etc…Étonnamment,c’est alors que nous réalisons que nous devons nous arrêter et mettre la zapette de côté…pour apprendre à vivre.
Le zapping est devenu élément de discorde. Pourquoi? C’est bien simple, parce que tout le monde le fait, mais personne n’aime se le faire faire. C’est devenu un réflexe; aussitôt qu’on a la télécommande dans la main, et si l’émission en cours ne nous convient pas, on se mets à zapper, à faire le tour des chaînes jusqu’à ce qu’on trouve quelque chose qui nous convient. Mais ce faisant, on survole les chaînes, ne s’arrêtant juste assez longtemps pour évaluer, selon notre goût, si l’émission en cours nous convient, ou jusqu’à la prochaine pause publicitaire. Mais y-a-t-il quelque chose de plus agaçant que de regarder la télé lorsque c’est quequ’un d’autre qui a la télécommande et qui zappe? Parce que le problème, c’est que le temps requis pour évaluer si une émission convient ou non varie énormément d’un individu à l’autre. Ce qui fait que lorsqu’on n’a pas la télécommande, on devient très vite frustré car on a soit pas le temps de regarder quelque chose qui nous intéresse, ou bien on aurait le goût de changer de chaîne alors qu’on en est incapable. Une vrai cause de divorce pour certains couples! Dans ces cas là, j’aime mieux me prendre un bon livre ou une revue et ignorer la télé; c’est meilleur pour ma santé mentale…
Je suis dans un accord le plus complet face à l’ampleur catastrophique de la zapette et des répercussions dans toutes les sphères de notre vie. Parce que si nous nous arrêtons pour y penser, la télécommande et l’ère du zapping se divisent en deux conséquences graves, fléau de notre époque.
Tout d’abord, comme le soulève si habilement monsieur Proulx, si il est possible de zapper l’émission que nous regardons, pourquoi ne pas zapper tout ce qui nous déplait. Mais dans quelle mesure nous ferons la différence entre ce qui nous déplait et ce qui nous demande de l’effort? Est-ce qu’on zappe son emploi parce que ce dernier ne répond réellement pas à nos besoins et à notre objectif de développement professionnel ou si est-ce parce qu’il demande de l’effort et de l’énergie. Est-ce qu’on zappe notre conjoint parce que ce n’est pas l’être avec qui on se voit passer notre vie ou est-ce parce qu’il y a des situations problématiques et que nous ne voulons pas les aborder. Et ainsi de suite pour le reste de notre vie, ça force la réflexion je trouve…
Ensuite, zapper les chaînes de télévison ne sert pas seulement à se sauver temporaire des annonces publicitaires envahissantes et récurantes, ça sert aussi à démontrer notre insatiable besoin de toujours avoir plus et celui encore plus criant qui démontre que nos envies sont temporaires. Changer de chaînes régulièrement, je dirais même maladivement, montre souvent des comportements similaires dans les achats, les projets ou les fréquentations.
* * * *
Clin d’oeil et belles pensées pour l’anniversaire de Macadam, dix ans déjà! Je ne suis pas une auditrice fidèle au poste, mais plusieurs de mes retours du travail le soir ont été ponctués de rires instinctifs issus directement des gags-pince-sans-rire de Macadam, ses animateurs et ses chroniques. Tantot vérité, tantot fausseté, rester vigilant était la devise. Que de beaux souvenirs!
Je veux absolument dire quelques mots sur la grève actuelle à la STM. Je trouve que la couverture médiatique manque de «punch».
Mais dans un premier temps, j’aimerais souligner le décès de Pierre-Gilles de Gennes
(18 mai dernier). Prix Nobel de physique en 1991, ses travaux sont à l’origine de la création des écrans plats des téléviseurs et des ordinateurs. Humaniste, il a fait beaucoup pour changer notre monde.
Et maintenant, la grève du syndicat de l’entretien.
J’habite sur la Rive-Sud et je travaille sur la Rive-Sud, quelle joie !!! Cependant, je devais me présenter à l’hôpital pour un rendez-vous très important demain et à moins d’un miracle de dernière minute, je vais devoir reporter ce rendez-vous que j’ai eu tant de mal à obtenir. Je ne peux me rendre en vélo, je suis limité physiquement et je ne peux me payer un taxi. Et non, j’ai pas personne pour m’aider à me rendre à l’hôpital, à 13h30 en après-midi.
Une solution ? Je pourrais passer la journée à l’hôpital, puisqu’il y a un service, dit essentiel, à l’heure de pointe du matin !!!
Je ne veux pas être pessimiste ou exagérer (dramatiser), mais si je devais mourir dans les prochaines semaines, avant d’avoir vu le médecin à l’hôpital. j’espère que ceux qui s’accusent mutuellement d’être responsable de l’arrêt de travail pourront dire que cette grève n’était pas inutile !!!
Tout le monde pensent à ses fesses, à son propre nombril : le maire, le Premier Ministre du Québec, le président du conseil d’administration de la Société de transport de Montréal (STM), les otages du transport en commun, le syndicat et les employés. En bout de ligne, elle est où notre société solidaire et unie ???