Il y en a qui se démènent toute une vie pour décrocher un titre. Docteur en quelque chose, président de telle compagnie, ministre de tel ministère, médaillé d'or dans telle discipline, chroniqueur de tel hebdomadaire culturel.
Dans notre société, on est quelqu'un lorsqu'on porte un titre qui a de la carrure.
Toutefois, et c'est pour le moins paradoxal, le pinacle de la distinction sociale vient lorsque le quelqu'un peut "se passer de présentation". Plus de titre, que le nom.
Prenez Pierre Bourgault. Au cours des dernières années de sa vie, il n'avait plus besoin de présentation. Pierre Bourgault était Pierre Bourgault, même qu'il était plus souvent qu'à son tour Bourgault tout court.
Et c'est son seul nom, et non pas quelque titre à gogo, qui l'autorisait à disserter sur tous les sujets ou à peu près. Et il en profitait, le Bourgault, aussi bien sur les ondes de Radio-Canada, à l'émission Indicatif Présent, que dans sa chronique du Journal de Montréal.
Remarquez, cet homme politique, écrivain, journaliste, comédien; cet "allumeur de consciences, professeur de liberté, tribun exceptionnel, indépendantiste de choc et pourfendeur d'idées", comme l'a dépeint René Homier-Roy à ses funérailles, n'était absolument pas présentable.
D'une part, se risquer à lui coller une seule étiquette aurait été réducteur. D'autre part, défiler la liste des titres qu'il pouvait revendiquer en toute légitimité était un exercice plutôt longuet. On a opté pour la simplicité. Bourgault? Pas besoin de présentation.
Puisque je suis fort jeune, c'est le Bourgault sans présentation que j'ai connu.
J'avais un peu entendu parler de lui. Comme ça. Rien d'officiel. Il faut dire que je conservais un souvenir assez flou de ses grandes années en politique. C'est peut-être dû au fait que mes parents n'étaient encore à cette époque que des préadolescents. J'écoutais de temps en temps, d'une oreille distraite, ses "tranches de vie" à Indicatif Présent. Il m'avait même fait rigoler, une fois, en racontant comment il avait adopté un kangourou en plein cour du Plateau-Mont-Royal!
Mais bon, hormis deux ou trois anecdotes comiques et quelques bribes biographiques, j'en connaissais somme toute assez peu sur Pierre Bourgault. Et puisqu'il n'avait pas besoin de présentation, la situation avait peu de chances de s'améliorer. Résultat: je n'ai vraiment constaté l'ampleur du personnage que le jour de son décès, le 16 juin 2003. Un peu tard.
Sa disparition, hypermédiatisée, a forcé les rappels obligatoires des grands pans de sa vie. Tout à coup, Bourgault a eu droit à de vraies présentations. Et je ne pense pas me tromper en disant que bien des jeunes ont, tout comme moi, découvert l'homme qu'il a été le jour où il a cessé d'être.
Je me suis même mis à l'aimer, ce Bourgault. Amour posthume, mais amour tout de même.
J'ai aimé sa pensée libre. J'ai cherché ses écrits polémiques. En tant que journaliste, j'ai endossé son principe de "subjectivité honnête", qu'il proposait comme solution de rechange à l'utopique objectivité.
Plus de quatre ans après sa disparition, on sent encore le besoin de nous le présenter, ce libertaire jusqu'au bout de la cigarette.
Jean-François Nadeau a lancé au début de l'automne une biographie (Bourgault, Lux Éditeur) qui prouve qu'à travers la conscience d'un seul homme on peut résumer celle d'une époque.
Et cette semaine, Télé-Québec diffuse un documentaire sur sa vie. Le projet aura pris sept ans à aboutir.
Il a commencé par le désir de Bourgault, en 2000, de tourner une série sur lui-même. Il avait alors approché Franco Nuovo pour l'aider. À sa mort, trois ans plus tard, le projet a été compromis. Manuel Foglia, le fils de l'autre, finira par le reprendre et le signer. Cela donne un documentaire de 90 minutes, Paroles et liberté. Un survol de la vie de Bourgault. Un condensé de sa pensée complexe. Mais surtout, le triomphe d'un homme qui a, plus que tout, incarné la prise de parole. Un homme qui s'est servi de sa voix et du poids des mots pour défendre, en célébrant, la langue de chez nous…
Paroles et liberté – Bourgault, à Télé-Québec.
Mercredi 12 décembre, 20 h.
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TELE /
Pour souligner la 100e de Viens voir les comédiens, ces grandes entrevues avec nos plus grands de la scène, du cinéma et de la télévision menées par René Homier-Roy, ARTV propose une émission spéciale de deux heures. Au menu, les meilleures confessions de ceux qui sont passés à cette table en cinq ans. Roy Dupuis, Rémy Girard, Claude Meunier, Marc Labrèche, Denise Filiatrault, et j'en passe… La 100e de Viens voir les comédiens, à ARTV, le samedi 8 décembre, 20 h.
Mes meilleurs souvenirs de Bourgault, du fond de mon siège, dans les estrades ou dans les coulisses de la politique fédérale/provinciale :
1) la fois ou je l’ai entendu dire (dans un document d’archive) que Claude Ryan était « le politicien le plus sale qu’il avait jamais connu », en plein sur le plateau de la SRC, au lendemain de la victoire du NON au référendum de 1980… ou même PET avait modéré ses transports lorsqu’est venu le temps de « célébrer » la « victoire » ;
2) la manière dont il disait avoir raisonné feu le réalisateur de Léolo à Cannes lorsque ce dernier avait de la misère à modérer ses transports, lui aussi ;
3) la fois ou mon prof d’histoire, quand j’étudiais les Arts et les Technologies des Médias, m’avait sorti de mon mutisme arrogant et méprisant pour tous les étudiants qui m’entouraient et qui ne connaissait pratiquement rien de leur histoire – malgré le fait que l’orientation était hyper contingentée à l’époque ou j’ai décidé de l’intégrer… bref, mon prof avait demander qui était le fondateur du RIN et, sans pouvoir m’empêcher de parler – presque de crier de rage d’être le seul à le savoir – j’avais lancé comme un pierre dans un château de verre : PIERRE Bourgault… avant de recommencer à me taire.
Je n’ai jamais terminé ma formation à Jonquière. Toutefois, sans même avoir fait le quatrième examen sommatifs de mes cours de français, d’histoire et de philosophie, je franchissais haut la main la barre des 60 %.
Il n’y a qu’en Communication, bizarrement, que j’ai échoué partout. Pas un de mes cours ne se méritait la note de passage.
En son, souffle et voix aussi, tu as échoué, qu’on pourrait me demander ? Eh oui… Et pourtant, s’il y a quelqu’un qui a du souffle et de la voix, c’est moi.
La preuve ?
Au moment de revenir à Montréal, j’étais totalement enragé. Contre qui, contre quoi ? Contre le silence et contre le bruit à la fois ! Le fameux bruit du modèle de Skinner. Le crisse de modèle de Skinner dont je m’étais moqué en appliquant la grille de ce monsieur sur l’épisode de l’Hisotoire ou Galilée doit se plier aux diktats de l’église catholique en niant ce qu’il sait être vrai (basé sur les découvertes de Copernic).
Ça n’avait pas plus à monsieur Napoli.
Rien ne plaisait à monsieur Napoli, mon tuteur en communication à ce moment-là.
Il me trouvait trop loner. Trop isolé. Trop en avance sur mon temps probablement étant donné que mon premier article dans le journal étudiant de la place, l’Axiome, m’avait valu des menaces de mort dont je m’étais moqué éperduement en acceptant de rencontrer l’illetré anonyme qui me l’avait envoyé…
Pas eu la chance de rencontré celui dont j’avais dit dans une pleine page du journal intitulé : « On a craché sur Joseph-Angers ».
Est-ce que j’ai eu des félicitations de l’établissement pour avoir écrit ce papier en faveur du respect du bien public ? Noooooooon.
Mais le concierge qui réparait les vitres brisées et qui s’échinait à nettoyer les foutus grafitis que des caves de Montréal s’amusait à y peindre, lui, il était content en osti de me parler et de me dire combien ses débordements libertaires coutaient au département et au collège de Jonquière au complet.
J’ai pris la chaleur tout seul. J’ai été obligé d’appeler le capitaine de police de Jonquière tout seul dans une cabine téléphonique (parce que j’étais trop pauvre et pas assez cave pour demander 25 cennes à ma mère pour téléphoner un flic et lui dire de dropper les charges sur un excité qui me confondait avec un con de délateur). Je suis Sagittaire, monsieur, pas du signe de la Balance. Et j’ai raccroché. Au grand dam de monsieur Napoli. Qui était nommé nommément dans la missive anonyme incriminante.
Et pour me venger, je règle mes comptes ici ?
Naaaaaaaaaaaaaaaaan.
Pas mon style.
Pas du tout !
Je suis plutôt revenu à Montréal et, un pied dans une usine de quartier industriel d’Anjou et un pied dans le BS, j’ai entraîné un chum d’usine à CIBL pour faire mon technicien radio et j’ai produit-animé et réalisé une émission du nom de « L’écho des tribunes » sous les bons auspices du Capitaine Rock.
Et devine ce qu’il m’a dit, Steve, le directeur de la station de l’époque ?
« De tous les projets radios de l’été qu’on a reçu, c’est le meilleur que j’ai vu. »
Jamais entendu un autre mot gentil de sa part sortir de sa bouche par la suite. Mais j’ai apprécié chaque phonème.
Le bon capitaine m’a choisi mon thème musical, un truc d’un afro-québécois vivant à Montréal, ensuite il m’a crissé une paix royale et j’ai enfin donné le micro à qui je voulais.
Et chaque émission que je faisais était un manière d’envoyer chier tous ceux qui m’avait laissé passer à Jonquière sans me retenir. Ce qu’on a essayé de faire plus tard dans au centre de formation Paul-Gérin Lajoie quand j’ai étudié le même nombre de mois en traitement de l’eau – c’est-à-drire cinq mois.
Mon plus grand accomplissement, Steve ? Avoir récité « J’ai mal à mon pays » de Gérald Godin en ondes. T’aurait dû me voir avoir du fun à sacré en ondes malgré les règles du CRTC. lol
Ma plus grande fierté ? Avoir essayé de sortir Marko Fortier (aujourd’hui Marco Fortier) de Place Publique et, finalement, être tombé sur l’extraordianaire Katia Jarjoura.
Une femme tellement incroyable qu’elle a dû s’obstiner 15 minutes avec moi et passer par-dessus trois refus de ma part pour finalement décroché une entrevue pour « la plus libre des radio » de Montréal.
Un peu plus tard, naissait « Macadam Tribu » et Jarjoura était l’une de leurs principales invitées.
Même chose quand je travaillais à CISM comme recherchiste.
Je réussis en plein hiver, en travaillant chez BBM avec un collègue, à faire parler 30 minutes Normand Baillargeon de chez lui au Vendredi Métropole… et moins d’une semaine plus tard, le prof de l’anarchie qui ne donnait jamais d’entrevue avant d’avoir parlé à mon animateur était invité dans la belle Radio-Canada, en plein après-midi.
Qu’est-ce qu’on dit après ça ?
Merci Steve ?
Non, on dit, en paraphrasant Bourgault : « J’ai de nombreuses raisons de me vanter. Mais avouer que lorsque je le fait, ça donne le goût de me voir et aussi de m’écouter. »
Ce qui va fatalement arrivé… sur une tribune libre quelconque. lol
Merci beaucoup pour cet hommage et ce rappel Steve.
Mais j’ai encore une petite surprise pour toi : le MANUEL que j’ai utilisé pour préparer ma première émission de radio, elle avait été écrite par qui tu penses ?
Gilles Proux… auteur de « Pour une radio civilisée »… :-)
Oh, misère, Steve, je suis ENCORE obligé de venir te faire chier sur ton super blog que le monde intelligent prend même pas le temps de commenter.
Pourquoi ? Je le sais pas !
Je pense que l’intelligence, ça rend gêné, Steve.
Je pense que quand t’as 30 ans et que t’es capable de voir et d’honorer ce qui s’est tenu debout comme il faut sans pour autant s’appeler Godbout, tu invites plus à la réflexion qu’au commentaire.
Et là, je suis vraiment désolé de revenir ici mais j’ai vu un truc sur Cyberpresse que je ne suis pas capable d’avaler. Et je ne parle pas de graine, bouleau noir !
Comme ça, selon Richard Therrien du Soleil, Pierre Bourgault était un être « narcissique » ??!
Ah ouin ? Ah ouiiiiiiiiiiiiiin ?!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
Compte le nombre de point d’exclamation, super Steve, et rappelle-toi ce que je disais à JSB récemment sur l’abus de ce signe de ponctuation.
Eh bien, je n’en pas mis un de trop. Tu peux les compter, leur nombre arrive en deça de ce que je peux ressentir face à cette énaurmité Ionescienne !
Aye, le bon roi Ubu a pris possession d’un journaliste du Soleil, Steve !
Dire de Bourgault qu’il était narcissique, c’est comme de dire de Jésus qu’il était un pingre parce qu’il a un jour raconté la parabole des talents à une bande de sans dessein qui croyait que de faire de l’argent sur la terre, c’était entrentenir un commerce avec Satan !
On va arrêter de jouer au fou, cimonak !
Et lâchez-moi avec Andrée Ferrari, osti ! Si tout ce que vous pouvez trouver pour confirmer que Pierre Bourgault était un être narcissique c’est une femme qui a insulté René-Daniel Dubois sur les ondes de Radio-Canada parce que ce dernier faisait preuve d’indépedance d’esprit en public face à une souveraineté déculottée de toute forme de portée morale et sociale, c’est que vous êtes pas la moitié d’un con, vous êtes totalement imbécile, ma parole !
Bourgault serait un narcissique incapable de diriger un mouvement alors que ce gars-là était un leader né depuis sa naissance, sacrament ?!
Bourgault serait un narcissique alors qu’il a laissé le champ libre à Lévesque lorsque les différents mouvements souverainistes ont fusionnés(dont le MSA et le RIN) afin de former le Parti Québécois ?!
Coudon’, y’a juste moé qui a de la mémoire icitte ?
Remarque bien que je n’ai pas dis « l’actuel » Parti Québécois. C’est une nuance qui explique pourquoi Garon et Charbonneau et Beaudoin n’y sont plus dans « l’actuel » Parti Québécois.
Un parti tellement cave, tellement à côté de la track que sa chef (sic) à décider de mettre de côté LA RAISON D’ÊTRE du parti pour gagner une élection !
Au Parti Québécois, on est rendu humble en osti, Steve, maintenant on veut simplement « bien gouverner »… comme Lévesque APRÈS qu’il eût manger sa volée et une volée de couteaux dans le dos, par contre. Et la bonne Pauline Marois, elle fait quoi ?
ELLE SE COUCHE AVANT MÊME D’AVOIR EU L’IDÉE DE SE LEVER !
Et ces gens-là sont fiers ?
Et ces gens-là sont dignes de se réclamer des Compagnons du St-Laurent, des Chevaliers de Colomb, du Club Optimiste, des Soeurs de la Providence, des filles d’Isabelle et de toute l’économie sociale bâtie depuis trente ans autour de la classe ouvrière trahie 100 fois par les syndicats ?!
Tabarnac ! comme dirait le documentaire sur Offenbach tourné par un Français en … 1973 ?
Je capote, man, quand je vois ça…
Pierre Bourgault, si tu veux confirmer son soi-disant « narcissisme », tu le sais Steve, à qui il faut que tu poses la question.
Tu en as parlé dans ton billet.
Allez demander JUSTE POUR RIRE à Marie-France Bazzo si Pierrre Bourgault mérite qu’on crache dessus comme ça en public AVEC ou SANS le consentement du fils de Foglia.
Tabarnac, ça me fait mal et Bourgault n’était pas de ma famille… imagine si ça avait été le contraire !
Et, dernière question, Steve.
La meilleure : depuis quand le Soleil se transforme en Écho Vedettes pour parler ENCORE de son homosexualité comme si c’était une tare, un vice ou une manie qui a quoique ce soit à voir avec le combat politique de TOUTE UNE NATION qui se RESPECTE ?!
Il y a des jours, Steve, je suis plus capable de VOIR ça ! Il n’y a donc pas de chef de pupitre qui connaît son Histoire à Québec ?
Ça augure bien pour le 400e anniversaire… Vont-ils le fouerrer aussi royalement qu’on a raté le 350e de Montréal ?
Si Richard Therrien s’excuse publiquement d’avoir sali la mémoire d’un des plus grands militants de la cause québécoise, peut-être.
Sinon, votre fête de con, vous la fêterez comme des comptables arriérés qui ne respecte pas les artistes et les hommes d’honneur et de passion qui ont fait la Capitale de MON pays !
Un pays encore imaginaire et imaginée sous un ciel de Québec par Ferron et constament rapaillé par Miron… pour RIEN.
Pour des génies du journalisme qui ne savent pas tenir un discours cohérent sur plus d’une colonne.
Alors, sachez, petit tâcheron du Soleil que si Honoré Beaugrand et Olivar Asselin vivait encore aujourd’hui… ils auraient HONTE de vous… et ils n’attendraient pas stupidement comme moi que vous ayez du repentir et l’esprit d’abnégation car ils me diraient Steve : « Pour avoir honte de nos erreurs les plus pires, il faut d’abord commence par avoir de la Fierté et le sens de l’Honneur quand on tire sur une Pierre qui roule encore sur des Empires. »
Finalement, monsieur Therrien, je vais écouter la voix de MES ancêtres, qui ne sont certainement pas les vôtres et je vais vous encourage à continuer de mentir… sous le couvert de votre Soleil et de la neige noire qui vous tombe probablement dans la tête… alors que vous n’avez jamais lu ne serait-ce que la première ligne d’Hubert Aquin.
Et comme dirait Gérald Godin… j’ai mal à mon pays, Steve, jusqu’à la fin des temps… et c’est pour ça que Denys Arcand nous présente l’Âge des Ténèbres sur grand écran… c’est pour montrer à des innocents comme lui à quel point on a abandonné notre Histoire et tous ceux qui ont fait la grandeur de ce pays qui refuse de naître, Steve.
Misère, Jean Narrache, où es-tu quand on a vraiment besoin de toi ?
Nous sommes en mars 1970, j’ai 20 ans et je n’ai pas le droit de vote. Pierre Bourgault se présente contre Robert Bourassa dans Mercier. René Lévesque ne l‘aime pas; il lui donne le comté francophone le plus difficile de Montréal. Pierre Bourgault est présenté comme un radical, un révolutionnaire par les médias. Nous sommes à quelques mois d’un octobre qui restera célèbre. Il a été arrêté pendant la manifestation contre la présence de Pierre Trudeau pendant la St-Jean de 68. Il a fondé le parti RIN et l’a sabordé pour entrer au PQ. Je connais peu de personnes qui ont fait passé le pays avant leur ego
Pierre Bourgault représente pour moi une idole. Je l’observe depuis trois ans. J’aime sa droiture et sa vision. Je m’occupe d’un poll et supervise d’autres. Un bel après-midi d’avril, je fais du porte à porte avec lui. Intimidé, je le remercie de passer quelques heures avec moi. Autant il a le verbe haut sur une tribune, autant il est réservé avec les gens. Je connais tous les électeurs. On s’arrête chez l’épicier du coin (un sympathisant) pour faire une assemblée de cuisine. Par après, on fait le tour du poll. Finalement, à la fin de l’après-midi, il prend un café chez ma mère. Il me remercie de mon travail et prend congé, Je ne le reverrai jamais personnellement. Pierre Bourgault se bat contre le futur premier ministre. La bataille est très difficile sinon impossible. Pierre Bourgault accepte le défi. Il ouvrira les portes à Godin, 6 ans plus tard. Robert Bourassa sera élu avec plus de 4,000 votes de majorité. Pierre Bourgault arrivera deuxième.
Pierre Bourgault a eu une belle carrière dans les domaines de l’éducation et des médias. Pourtant, je reste nostalgique puisque cet homme était destiné à faire de la politique et que la vie en a décidé autrement. Le Québec s’est passé d’un homme intègre et dédié. On ne peut pas refaire l’histoire, mais, il y a des vides qui ne sont jamais comblés.
Enfin.
Salut Steve,
l’avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt. Pas à ceux qui ne trouvent plus le sommeil la nuit. Et lorsque je m’éveille comme Hemingway à cinq heures du matin pour écrire, je commence à « écrire » dans ma tête dans ma douche.
C’est dans ma douche que j’ai les meilleures idées. Ou sur le trône en train de chier. Eh oui, ça m’arrive d’aller aux toilettes. Comme le pape. Le pape chie aussi. Stephen Harper aussi est probablement en train de chier. Stéphane Dion chie aussi de temps en temps, mais moins souvent, il est tellement constipé cet homme-là que ça me fait de la peine de le regarder vociférer ses quatre vérités à l’écran du CPAC…
Pourquoi je te parle de marde si tôt le matin, Steve ? Parce qu’on est dans la marde, comme on arrête pas de nous le claironner dans les petits papiers de Ça Presse et Journal de L’Écrapou, le journal de campagne vendu en ville ?
D’ailleurs, Steve, comme tu le soulignais dans une autre chronique, le JdeM est un journal qui se résume à sa UNE.
La page deux, la pages 15, la page 56 ou la dernière page : pas de différence. Tout ça ne fait que confirmer la UNE. Et sur la UNE, ça va mal tout le temps, tsé. Ou presque. Si l’investissement n’est pas de plus de 5 milliards ou si le gars qui s’est parti une business dans le domaine du Cirque il y a plus de 10-15 ans en oubliant de mettre des animaux dedans, on en parle pas du milliardaire le plus méconnu du Québec. Et, hasard ultime, ce gars-là s’appelle Laliberté.
Comme un digne fils de la Liberté. Ceux qui se battaient contre le Doric Club, dans le temps.
Enfin, je partirai pas sur une autre chiure en te parlant d’un truc qui ne m’intéresse guère puisque je n’ai pas d’enfants ou assez de temps dans une journée pour aller m’amuser sous un châpiteau bien monté. Non, je vais plutôt te citer :
« Il y en a qui se démènent toute une vie pour décrocher un titre. Docteur en quelque chose, président de telle compagnie, ministre de tel ministère, médaillé d’or dans telle discipline, chroniqueur de tel hebdomadaire culturel.
Dans notre société, on est quelqu’un lorsqu’on porte un titre qui a de la carrure. »
Ça fait longtemps que tu en parles de ça, cher Steve, pas vrai ? Eh oui, depuis que le cave à Péladeau (son fils, pas son père) a décider de s’investir (ou d’inverstir ?) dans la culture.
Comment l’a-t-il fait ? Ben oui, en allant chercher des gros noms connus de tous : Nelly Arcan (ça prend un D ou pas ? anyway, je m’en fous !), François Avard (ça prend un E dans son cas, à la fin de son nom), et (anciennement) Robert Lévesque. Mais Lévesque, ça fait trop indépendant d’esprit.
Je passe sous silence la jeune femme allumé qui parlait de Mythologies hier avec Christiane, miss Dior de Radio-Canada. (On n’oublie pas que je ne fais pas dans le commentaire ironique, merci !)
Donc, j’écoutais l’émission de Christiane qui porte également le nom de son père, dont elle est la très digne fille, et j’ai entendu parler quelqu’un que j’ai défendu ici, deux trois commentaires plus haut : René Daniel Dubois.
Eh oui, je vais l’allumer comme un cerf au petit matin quand tu as le vent dans le dos au petit matin.
Eh oui, je vais me faire Bambi.
Je vais tirer sur l’homme qui m’a ébloui jadis avec « Being at home with Claude ».
Et crois-moi, je sais que cette pièce de théâtre là est fortement inspirée de la vie. J’ai grandi dans la rue comme le p’tit cul du Ring. Mais moi, je suis encore capable de parler et d’être fendant comme on doit l’être pour survivre et sortir de là avec toute sa tête.
Alors, je peux dire gentiment, sur le ton de la bonne blague, comme monsieur le faisait hier matin, de prendre son gaz égal.
Mais je vais lui pardonner de ne pas comprendre ce qu’il n’est pas capable d’utiliser ou d’assimiler : la nouvelle technologie digitalisée.
Je vais dire de lui ce que Martineau disait de Mario Dumont : RDD n’est rien d’autre qu’un vieux jeune qui se prend pour une veudette parce qu’il passe à Radio-Canada.
Quel dommage. La vraie vedette de la littérature au Québec, buddy, c’était, c’est et ça restera jusqu’à sa mort Michel Tremblay, mon grand.
Désolé.
Mais je vais te dire pourquoi sinon RDD serait capable de nous inventer une boutade acrobatique en nous faisant un boucan de tous les diables avec sa belle grosse voix d’intellectuel boursouflé par la condescendance que lui a probablement donné quelques années de collège Classique.
« Je comprends le latin, moi monsieur ! », pourrait-il me dire sans rire.
Ben oui, c’est ça Bernard (Landry), tu connais le latin… Pis après ? Il paraît que tu faisais du théâtre quand t’étais jeune. Qu’est-ce que tu fais maintenant ? Tu n’écoutes pas la femme qui te parle. Tu ne laisse pas parler la femme qui a été invité avec toi.
Tu vois, c’est pour ça que Michel Tremblay est plus grand que toé : parce que Michel Tremblay c’est la voix de bien des femmes. C’est la voix de toutes ces femmes extraordinaires qui manquent autant d’hommes exceptionnels pour les combler et renverser un adage qui n’est plus de saison.
Alors, mon cher RDD, au lieu de te prendre pour Rolland Barthes, le matin, et dire n’importe quoi sur ma génération (et Ferron disait, comme le répétait Claude Charron dans sa biographie intitulée « Désobéir » : « On est infaillible qu’aux yeux de sa génération », publié chez VLB – un autre écrivain bien plus gros que toé – et je ne parle pas de ton tour de taille).
Bref, Steve, avant de remettre à sa place ce que j’avais défendu un peu vite, quelques journées plus tôt ici, je te dirais que tu as raison.
Ce n’est pas avec des noms connus qu’on fait un journal qui se respecte.
La Presse le prouve tous les jours en publiant Rima Elkouri et la fille qui a passé un peu de temps chez vous (tu sais, celle qui porte un nom amérindien et une Cause qui mérite encore d’être défendu).
Bon, il faut que je laisse l’ordinateur à mon co-loc, je te salue bien bas et je te dis qu’on est loin d’être dans la marde comme on le dit au Québec.
Suffit de VOIR ce que vous êtes en train de faire avec votre hebdomadaire culturel en ce moment.
Ben oui, vous l’avez virtuellement transformé en quotidien, ma bande de snoros !
mdr
Ma gang de malades, vous êtes de donc où ?, chantait celui que vous avez mis au monde.
Eh bien, elle est chez vous, la gang de malades qui va changer le monde, Steve.
Eh oui, même toi, tu vas changer le monde… tout en sachant que c’est le monde qui se change lui-même. Il suffit de bien l’informer, le stimuler pour qu’il puisse mieux se tenir sur ses deux jambes.
A+
Ce n’est pas une salutation dans ton cas, cher Steve, c’est une note qu’on va te donner toute ta vie.
Et le C que je te donne. C’est le « C » du capitaine que tu porterais si tu étais à la tête de journalistes toujours à prêts à jouer le jeu de la Vérité.
Truth or dare.
Continuer à dire la Vérité sur le monde. Et je vais le changer.
Re-salut Steve,
un petit mot pour te demander si tu connais http://www.exalead.fr ?
Il s’agit d’un moteur de recherche européen qui cherche à faire concurrence à Google.
Pourquoi je t’en parle ?
Parce que dans une société sous haute surveillance comme la nôtre – ce qui ne veut pas dire que quelqu’un nous regarde nécessairement, et encore moins que quelqu’un nous lit (ou pire) nous analyse dans le moindre détail – bref, dans ce type de société du spectacle informative et surconsumériste, il est parfois très agréable pour l’égo de savoir si on nous observe.
Un peu comme lorsqu’on voit un panneau disant : « Souriez, vous êtes filmé. » ; on peut transposer cet écriteau dans le cyberespace en annonçant : « Souriez, vous êtes peut-être cité quelque part… »
Après une brève recherche sur Google, je me suis aperçu qu’un internaute blogue en se demandant si je ne suis pas le résultat de ta schizophrénie naissante, cher Steve ! mdr
En poussant plus loin, je me suis vu citer dans un forum sur le site web « Le Québécois », le genre de site ou des internautes prennent des pseudos aussi subtil que « Chevalier de Dolorimier » pour exprimer « leur » point de vue sur la société québécoise. Pas besoin de te dire que je ne comprends pas cette nécessité de se déguiser pour annoncer sa vraie couleur politique. Moi, je suis un caméléon bleu, blanc, rouge… et tout dépendant de l’enjeu de l’élection, je vote pour l’un ou plusieurs de ses couleurs.
Finalement, ça m’endormait un peu de VOIR des résultats confirmant mon identité, entre autres sur le site Arrondissement.com. Une bonne référence à ajouter dans tes favoris, si le travail journalistique alternatif t’intéresse, Steve…
Bref, tout ça pour dire qu’en faisant une recherche sur moi-même, j’ai retrouvé la raison pour laquelle Mulcair est une vraie fraude en tant que politicien qu’on associe un peu trop rapidement à la protection de l’environnement au sein de son nouveau parti : le NPD.
http://opinionsjdm.canoe.ca/2007/10/06/croyez_vous_que_le_ministere_de_l_enviro
Tiens, un autre cadeau pour faire chier les hallucinés de l’accommodement raisonnable :
http://www.dailymotion.com/video/x9ql4_danse-du-ventrehayetbelly-dancer
Ouin, la musique adoucit les moeurs et la danse… lorsque c’est une femme du genre qui traverse l’espace par le cyberespace, est-ce que ça ne donne pas le goût de prendre son gaz égal et de ne pas trop commencé de phrase par les mots-valises suivant : « Je ne suis pas raciste, mais… je vais voter pour Pauline Marois, qui véhicule l’une des plus mauvaises et des plus vieille idée de con de Mario Dumont. »
Bref, quand on est rendu que le PQ récupère une idée que l’ADQ a jugé bon de mettre de côté ; est-ce qu’on peut encore parlé de progressisme en parlant de cette formation politique… ou bien de régression au stade anal ?
Enfin, plus je vois Marois parlé et s’obstiné là-dessus ; plus je me fous des sondages (pour avoir travaillé dans le domaine pendant presque 10 ans) et plus j’ai le goût de prêter main forte aux exaltés Don Quichottesque de Québec Solidaire aux prochaines élections provinciales.
D’ailleurs, il faudra que je te rencontre dans quelles circonstances j’ai rencontré et discuté avec Françoise David et Anne-Marie Dussault, un moment donné, quand tu ne seras pas trop débordé de commentaires élogieux sur ton excellent blogue.
Pour te mettre l’eau à la bouche, disons qu’on s’était parlé parce que je voulais lui dire qu’il y avait un parallèle évident entre la lutte féministe des années 70 et la lutte de la génération montante actuellement, et aussi sur quelle note on s’était quitté, au moment ou je sortais de Radio-Québec en poussant la porte, elle m’avait lancé : « Ça prendrait des gens comme toi en politique, on en a besoin, jeune homme. »
Je me rappelle ne lui avoir rien répondu. J’ai simplement esquissé un sourire en pensant à Jean V. Dufresne, qui écrivait dans le Journal de Montréal à ce moment-là… et j’avais pensé la même chose que lui : never trust someone under 30.
J’ai plus de 30 ans maintenant. Peu importe ce qui va s’ouvrir comme élections, Steve, que celles-ci soient fédérales ou provinciales, ce que je m’apprête à faire va changer à jamais la manière de s’adresser aux gens dans un dialogue démocratique.
Finalement, après 22 ans d’observation et de pratique très instructives, je vais enfin pouvoir montrer que l’on peut changer la manière de voir la politique.
Après tout, tout ce qu’il s’agit de faire pour gouverner autrement… c’est de faire campagne radicalement différement.
Sinon, tout ce qu’on peut dire ne vaut pas plus cher que le papier cul sur lequel on l’a rédigé… Pas plus cher que le programme pourri de l’ADQ qui, si son chef fait penser fortement à Duplessis, peut facilement se VOIR dépasser par une aile Gauche que ni le PQ, ni le PLQ ne peuvent prétendre pouvoir imiter ou copier sans perdre le peu de crédibilité que la population, dans leur infinie générosité, leur a déjà accordé au cours des 25 dernières années.
Anyway, qui vivra verra. Que sera sera. Whatever will be, will be. Mektoub, mon ami.
Salut Steve, une autre version de moi-même te parle aujourd’hui.
Mais si je te parle d’une version en particulier, il s’agit quand même du même programme, du même Windows, de la même fenêtre sur le monde, sur mon passé qui n’est pas seulement MON passé tout comme l’Histoire que racontait Bourgault n’était pas que SON Histoire et tout comme son engagement politique n’engageait pas que lui-même.
Aujourd’hui, c’est agréable de t’écrire. Je suis bien assis dans une chaise de bureau confortable et je me demande combien de jeunes avocats peuvent se vanter d’écrire dans des conditions aussi confortables : sans stress et le cul sur de la ouatte recouvert de vrai cuir.
Aujourd’hui, c’est en utilisant Windows XP que je t’envoie mes salutations distinguées. C’est en utilisant une version plus poussée du même logiciel que je viens t’expliquer comment je suis devenu démocrate.
Ça s’est passé il y de cela plusieurs années. Et ce n’était pas l’année de l’amour ni même l’année de l’Expo. C’était l’année pendant laquelle Québec, notre bonne Vieille Capitale s’était fait toute belle pour accueillir des représentants et des manifestants du monde entier pour parler de globalisation en général, et de la ZLÉA en particulier… juste après avoir parlé de l’AMI, l’Accord Multilatéral sur les Investissements. Un accord dénoncé très rapidement dans l’hebdo culturel pour lequel tu travailles si bien depuis … je ne sais trop quand et je m’en fous la question n’est pas là.
***
Je suis en train de marcher et de chercher en même temps sur Ontario, près du Cégep qui a pour tradition de se mettre en grève au moins une fois tous les ans : le Cégep du Vieux-Montréal. Alors que je me dirige vers l’entrée – malgré le fait que j’ai passé l’âge d’avoir le goût de retourner au CÉGEP et malgré le fait qu’il est près de 19h00 – je fais une rencontre furtive très importante. Je rencontre un certain Jaggi Singh, un jeune homme qui a été arrêté par les policiers à Québec pour avoir – à l’aide d’une catapulte artisanale – propulser des toutous par-dessus la clôture, la fameuse clôture en fer forgé séparant le bas peuple qui perd son temps à voter des dignitaires invités.
Je suis alors bénévole multitâches pour CIBL, je me prends pour un jounaliste professionel parce que c’est le but du jeu (révéler ce qui n’est jamais vu par les gens normaux et ceux qui travaillent trop peu ou trop tout court). Donc, qu’est-ce que je fais ? Je l’aborde en faisant la connerie de lui dire que je travaille pour un média. Je n’ai pas non plus le temps de lui faire comprendre le sens de « communautaire » et « bénévole » et « désintéressé » qu’il s’est déjà enfui, une peur subtile mélangée à un écoeurement très visible. Je dirais même que son désabusement face aux médias en général était presque palpable.
Bien entendu, je n’ai pas rencontré le jeune homme au hasard. J’ai forcé la main du hasard en arrivant plus tôt et en pensant en mon for intérieur : « Certain qu’il va passer par l’entrée principale pour participer à la conférence auquel il participe lui-même comme principal invité. »
En effet, j’avais raison. Sauf que de toutes les personnes, il est la deuxième personne qui aura le plus peur de moi parce que je travaille (même sans salaire) pour une radio.
(La première personne, faut que je te le raconte, elle est liée à un autre de mes invités cet été là, un disciple de Vallières que tu peux voir assis dans la première rangée du film sur « la liberté en colère » ou quelque chose d’approchant. J’avais lu l’article – très fouillé et très bien construit manière universitaire – dans une revue du nom de Virtualités. Tu ne t’en souviens pas même si tu as presque mon âge et qu’on pouvait la trouver sur Mont-Royal dans une tabagie près du métro du même nom que la rue dont je viens de te parler ? C’est normal. Tu ne te rappelles probablement pas de « Temps fou » non plus. Eh oui, il n’y a pas que la grande Histoire dont on ne se rappelle plus trop bien, il y a la petite aussi qui fout le camp à force de ne plus en parler et de faire autre chose. Quoi ? Je le sais pas, man. Toujours est-il que pour terminer cette parenthèse qui ne s’éternise pas pour rien que le rédac chef de la revue va avoir la chienne de sa vie quand je vais le contacter la première fois. « Ou avez-vous trouvé mon numéro de téléphone ?! », va-t-il d’ailleurs me demander, le ton totalement horrifié par l’appel d’un étranger. Je reste coi. Je ne comprends pas sa réaction puisque … ben, son numéro figure dans la revue en question, Steve. Après quelques explications, il va me raconter – grosso modo – que sa revue a été noyautée par des jeunes activistes pratiquant des méthodes maoïstes. Je te rappelle, Steve, que je te parle des années 90… Qu’est-ce que je fous en train de me faire raconter ce genre de conneries anachroniques au téléphone ? J’en sais rien à ce moment-là… mais je vais l’apprendre en invitant finalement ma « superstar » des mouvements Gauchistes en studio. En gros, je lui fais jouer Guerrilla Manifeste et je fais la « bêtise » de lui poser UNE question durant toute l’entrevue (entre guillemets) radiophonique et, devine quoi ? Il me reproche de l’avoir interrompu dans …. dans quoi, calvaire ?? Un discours fleuve remplis de termes que mes 10-12 auditeurs de l’époque n’ont probablement jamais compris. Fin de la parenthèse même si je pourrais en raconter encore plus long sur ce robot fascinée par les mouvements de libération du Québec des années 70 .)
Bref, je reviens à mon anarchiste d’inspiration indienne de l’Inde de Gandhi qui se méfie de moi comme de la peste et qui va se cacher – croit-il – dans un endroit public auquel j’accède en déboursant le 5 $ requis.
Et là, j’assiste à une conférence racontant l’histoire rocambolesque que personne n’a lu en détails dans les journaux racontant ce que les jeunes de la « cellule Germinal » ont vécu sur le chemin de la ville de Québec.
Je te passe les détais, Steve… tout ce que je te raconte là c’est pour te dire depuis quand je suis certain d’être démocrate. C’est depuis le moment ou un camelot d’un journal Rouge, en plein milieu de mon intervention au micro, va me lancer pour me cracher au visage. Il va me traiter de démocrate !
T’as bien lu. Moi, quand j’ai entendu ça, les yeux dans les yeux de l’une des conjointes en pleurs d’un québécois d’origine espagnole (et Basque), je n’en revenais pas… mais en même temps… tu sais quoi, Steve ?
J’ai commencé à me demander comment on pouvait bourré la tête de ces jeunes-là de connerie lénine-ifiante et maoïsante sans se sentir le dernier des trous de cul.
Quand on sait ce que l’on sait sur les saloperies de Lénine envers les paysans de la jeune URSS. Quand on sait le mépris qu’il finira par avoir pour sa meilleur idée : les soviets. Quand on sait que Staline a simplement poursuivi le plan d’État policier tracé par Lénine avant de mourir. Quand on sait que Trotsky a été obligé de se cacher au Mexique pour crier à la trahison du mouvement et de la pensée communiste avant de se faire crisser une balle dans la tête par un disciple passager du régime totalitaire de Staline. Quand on sait, surtout, qu’à la base de la IIe international des ouvriers, l’enfoiré de Marx a crissé dehors – non, désolé, ce gros trou de cul là ne s’est jamais sali les mains, il avait le bon Engels pour le transcrire et le nourrir en plus de nourrir sa propre famille en travaillant comme un osti de con dans une usine afin de permettre au grand prophète athée (observe l’oxymoron comme il est beau) de s’épanouir – de s’épanouir et de grandir dans sa boursouflure personnelle en se trompant toujours aussi énormément sur ses proches et sur la population qui l’a regardé grandir avant de le bannir. Quand on sait la manière dont il fera sortir, donc, Michael Bakounine de la session supposément ouverte à tous, lors de la IIe Internationale ouvrière. Quand on sait que Proudhon s’est fait garrocher par la tête un brique à l’envers intitulée salement « Misère de la philosophie » alors que le bon Joseph avait écrit pour sa part le génial « Philosophie de la misère ». Quand on sait à quel point les anarchistes se sont fait tassés par tout le monde, y compris les communistes, qui n’ont jamais entendu clair l’avertissement de Proudhon à l’époque : centralisé tous les pouvoirs entre les mains de l’État ne fera que vous donner un État totalitaire, pas le communisme ! Et encore moins justice sur terre. Et encore moins, calvaire, l’absurde « dictature » du prolétariat, bout de cierge !
Enfin, les pauvres ti-culs de la cellule Germinal avec leur casier judiciaire, les pauvres femmes qui pleuraient leur sympatisant pour la Cause Basque, de quelle pauvreté est-ce que je les afflige aujourd’hui sans chercher à insuner ou à savoir s’ils avaient raison ou tort dans leurs lamentation sur mon État supposément totalitaire : une pauvreté intellectuelle. Une incapacité à penser par eux-mêmes et VOIR le monde tel qu’il est : complexe dans le sens ou l’entend Edgar Morin. Ni blanc ni noir. Mais bien blanc, noir et très gris… comme le jour ou tu m’as vu te serrer la main au salon dernier salon du livre.
Tu sais, l’esclavage, ça commence jeune et parfois ça commence moins jeune au Québec. Parfois, aussi, l’esclavage, ça commence lorsqu’on s’en remet à une autorité morale ou intellectuelle extérieure à sa tête et à son coeur, Steve, quand il vient le temps de jeter un regard plus lucide et vraiment solidaire sur le monde qui sont dans la misère.
Ce qui me rappelle le bon éditorialiste de La Presse, le bon Claude Masson, mort dans une explosion d’avion… et dont j’aimerais honoré la mémoire. Si jamais il lui reste de la famille, j’aimerais leur présenté mes hommages. Cet homme-là n’était pas obligé d’écrire les éditoriaux qu’il écrivait pour Pâques et pour Noël… et que je lisais avec autant de plaisir que de soulagement. Cet homme-là n’était pas obligé non plus de prendre du papier lettre de La Presse (moins large que 8 et demi pouces) et aussi long que les 11 pouces du papier lettre, sur du papier de luxe épais et légèrement rigide, afin de répondre à ma demande de publier chez lui un livre qui illuminerait un jour le monde (comme mon prof d’enseignement religieux et de formation personnelle et sociale) l’avait prédit.
J’avais 17 ans, 19 ans ? Enfin, je n’avais pas toute ma tête à ce moment-là en lui écrivant. Mais cet homme-là, qui travaillait pour La Presse, que je ne voyais pas à travers les lunettes d’un indépendantiste à ce moment-là, eh bien, il a pris la peine de m’expliquer avec douceur et SANS condescendance que je m’étais trompé d’adresse. lol Quel homme. Et quelle perte pour le journal, pour le Québec et pour le monde. Et quel hasard étrange lui a-t-il fait perdre la vie dans d’aussi étranges et ténébreuses circonstances : http://www.radio-canada.ca/nouvelles/34/34420.html
Et qui voyageaient avec lui dans le Boeing 767-300ER ?
« Trente-trois officiers, parmi lesquels figuraient quatre officiers de l’armée de l’air, deux généraux, un colonel et un commandant, revenaient dans leur pays après avoir reçu une formation aux États-Unis, a fait savoir le département d’État américain par l’intermédiaire du porte-parole du Pentagone Kenneth Bacon. Selon lui, certains officiers avaient rendu visite à des fournisseurs d’équipements militaires, et d’autres participaient à des programmes d’entraînement, notamment sur des hélicoptères.
Il s’agirait de plusieurs groupes d’officiers qui n’ont aucun rapport direct les uns avec les autres, précise un porte-parole du département de la Défense. D’après l’ambassade des États-Unis au Caire, citée par le porte-parole, ces officiers étaient divisés en cinq groupes en visite en Amérique pour le compte de leur gouvernement, et un sixième groupe était constitué de personnes en vacances ou en visite privée. »
Petite quesiton bien simple. Depuis quand n’importe quel pays qui se respecte peut-il placer autant de généraux d’un même département de l’armé… à moins de vouloir s’en débarrasser ?
Eh oui, le monde est petit et tout est bizarrement relié dans l’univers.
Et c’est depuis ce temps-là que j’ai juré rester un démocrate chrétien et de défendre la mémoire de cet homme-là, qui s’était gardé de me traité de fou au moment ou je lui disais que j’avais une nouvelle idée à proposer : le journalisme philosophique.
http://www.cyberpresse.ca/article/20071211/CPARTS/712110733/6741/CPOPINIONS
Ce que j’ai lu de meilleur depuis longtemps sur Bourgault.
Et qui me réconcilie avec le fait d’avoir déjà dit dans ton blogue, Steve, que j’appréciais Cassivi dans La Presse… et sur un autre que je le trouvait niaiseux.
Enfin, parfois, lorsqu’on se trompe sur l’intelligence de quelqu’un, on a le plaisir de donner raison à quelqu’un qu’on respecte.
L’inverse ne sera jamais vrai, par contre…
Maintenant, je suis prêt, comme le disait si bien Jean Charest sans l’être vraiment lorsqu’on a fait la connerie de lui donner un mandat de gouvernement majoritaire, à regarder le film de Foglia fils le 12 décembre prochain.
Mais je vais l’écouter en différer, juste pour être certain de l’écouter et le VOIR le lendemain, juste à temps pour le jour de ma fête.
Merci à Télé-Québec et à Julie Snyder d’avoir permis la production de ce documentaire.
***
D’ailleurs, en aparté, je me souviendrai toujours du russe extraordinaire que Manuel Foglia avait interviewé à vélo à Moscou (si mon souvenir est bon) dans le cadre de la Course Destination Monde. Un bon souvenir télévisuel… digne d’être montré à nouveau un jour, j’espère… si il y a quelqu’un d’intelligent à la SRC qui comprend le français en ce moment… ;-)
Bonne soirée !
J’ai eu l’occasion, combien agréable, de croiser plusieurs fois cet homme, en différents moments de sa vie! J’aurais pu dire que j’ai croisé plusieurs Pierre Bourgault, tant il a changé souvent de personnalité, tant en certains moments on avait l’impression qu’il devenait un autre, qu’il muait d’identité à travers ses réflexions, à travers ses prises de positions parfois contradictoires, à travers ses grandes joies comme ses grandes déceptions.
Oui, j’ai rencontré plusieurs Pierre Bourgault. L’orateur flamboyant, le professeur passionné, l’intellectuel brillant, le politicien habile, l’homme médiatique, mais aussi le poète solitaire, l’amant éconduit et l’éternel angoissé devant la mort.
Bourgault vivait à fond la caisse, il se reconstruisait à chaque nouvelle rencontre, qu’elle soit humaine, littéraire ou philosophique. Suffisait qu’une nouvelle idée jaillisse quelque part, pour que son cerveau se remette en route vers des destinations inconnues, comme un road movie sans fin le portant aux confins des contrées inexplorées de sa grande et si complexe intelligence.
Un esprit libre tel que le sien n’aurait su se contenter d’un cheminement linéaire. Les multiples ramifications de sa pensée ne pouvaient se contenir à l’intérieur d’une seule idéologie étroite et monolythique.
Son parcours aura donc été celui d’un prospecteur ayant rencontré plusieurs fois l’Eldorado mythique. Il aura vécu de nombreuses fois l’extase du filon éblouissant, mais aussi d’amères déceptions, ne trouvant parfois au fond de ces mines de réflexions que des poussières sans valeur.
Bougault a vécu milles vies en une. Pour en faire le portrait, il eut fallu partager toutes ces vies si intimement entrecroisées et pourtant si distinctes. C’est à la découverte de tous ces personnages fondus en un seul être que nous convie Jean-François Nadeau. Un rendez-vous incontournable avec la vie protéiforme d’un homme intègre et sans attache.
My God Steve (Boudrias), j’avais l’Internet à plat ces derniers jours et je prends le temps de lire mes message.
Le temps, cette denrée.
Steve Boudrias: vous êtes un phénomène.
Moi qui ait chaque semaine toutes les misères du monde à livrer 4500 caractères bien tassés au journal Voir, tes commentaires sur ce texte totalisent quant à eux [roulement de tambour] plus de 38 000 caractères! C’est 17 pages dans Word. C’est le premier chapitre d’un livre.
Je suis très heureux, sache-le, que tu considères à ce point mes écrits. Mais, pour être parfaitement honnête, je sens que tu aimerais que j’y répondes, mais je ne sais trop que répondre exactement. Forcément, ma réponse sera décevante.
Je trouves ton parcours fascinant. Je suis allé à Jonquière aussi. On s’est peut-être même déjà croisé sans le savoir. J’ai connu M. Napoli et j’étais -pour ma part- plutôt bon en « Son, souffle et voix » ;)
Ceci dit, je trouve très porteuse cette idée de « journalisme philosophique », et je ne pense pas que ce soit un refus de Claude Masson qui devrait t’empêcher de poursuivre cette idée.
Je pense que le monde a besoin de philosophie, j’en aurais besoin davantage moi-même de temps en temps. À quoi ressemblerait ce genre de journalisme, comment un journaliste philosophique couvrirait-il, par exemple, la condamnation de Vincent Lacroix?
Je te laisse me le dire…
Cher Steve, je suis conscient que je parle beaucoup.
Mais pour ma défense, je dirai simplement que j’alimentais également mon blogue à ce moment-là sur Voir, que j’écris aussi (beaucoup) pour mon compte dans une maison d’édition virtuelle dont le serveur et le siège social est situé en France. En plus de tout ça, comme si ce n’était pas assez, je m’amuse sous pseudonyme à interragir avec (entre autres) Richard Hétu de Cyberpresse (ma femme est d’origine Américaine) et, finalement, je commente beaucoup (et j’appelle parfois) dans le cadre de l’émission de radio animé par monsieur Maisonneuve.
Honnêtement, je ne sais pas si j’attends vraiment une réponse lorsque j’écris. J’attends beaucoup mieux que ça, Steve, j’attends que les gens réagissent lorsque de bons reportages et de bons articles sortenet de la plume ou de la bouche de journalistes intègre et soucieux d’informer le public respectueusement comme tu le fais. Comme Richard Hétu de Cyberpresse le fait. Comme l’équipe de Christiane Charette, Jacques Languirand, Yannick Villedieu, Macadam Tribus, de Franco Nuovo ou celle de Desautels, et j’en passe et j’en oublie… comme par exemple Marie-France Bazzo, à Télé-Québec et celle, exceptionnelle par sa portée Historique et philosophique : Serge Bouchard et ses extraodinaires personnages oubliés.
Pour ma part, je vais me retirer prochainement dans « mes terres » et mettre en branle l’ébauche d’un téléroman (non destiné à la télévision conventionnelle) avec de bons amis et me retirer des blogues.
En fait, mon but premier, comme d’habitude lorsque j’achète un nouveau truc ou que j’essaie une nouvelle patente, c’est de donner le goût aux autres de faire de même.
Alors, sans vouloir te décevoir, j’espère que d’autres lecteurs du Voir – que ce soit en ligne ou dans la rue – puissent interragir avec toi et profiter de ta généreuse écoute ainsi que de ton sens de l’honneur et de la dignité.
Je ne te connais pas personnellement, ni quiconque fait partie de ton entourage, mais je sais me percevoir ce que je ne peux VOIR.
***
Et avant de tirer ma révérence, je vais – en toute indépendance d’esprit – refuser poliement de répondre à ta question sur Vincent Lacroix (il de la responsabilité des gouvernements provinciaux et fédéral de venir au secours des 9000 épargnants léser au moment le plus vulnérable de leur vie d’intervenir… parler davantage serait insulté la dignité de ces gens-là).
Je préfère te faire un conte de Noël postmoderne. Un truc court qui parle du monde, de Félix Leclerc, de la Guignolée et de l’indépendance du Québec.
Enfreignant le code d’honneur qui recommande le secret lorsqu’un chrétien fait preuve de charité envers son prochain, je vais t’avouer que j’ai passé la Guignolé dernièrement dans mon patelin.
Trois choses m’ont frappées :
1) à la fois en anglais et en français, je n’ai rencontré personne dans la belle ville où je suis fier de vivre, de gens ayant refuser de donner cette année – malgré certaines campagnes de médisance envers la Charité dans certains cercles médiatiques bien intentionnés mais injustes envers les plus démunis de notre société ;
2) la personne – et je jure que c’est vrai – qui a donné de la manière la plus spectaculaire lors de ma très courte participation (une demi-heure de marche vivifiante au froid) n’était pas « de souche » comme on dit… et en ces temps de commission B-T et parce que t’indignais subtilement et avec modération envers une xénéphobie toujours latente chez nous, je te dirai que le citoyen qui a donné le plus était (je n’en mettrais pas ma main au feu, mais j’en suis presque certain) un homme, un père de famille de deux enfants de moins de 12 ans, un Québécois provenant du Vietnam. Son don, qui m’a si fortement impressionné était pourtant bien simple : cet homme-là, sans hésitation, sans délai, sans dire un mot, sans attendre même de ma part un bon merci m’a donné un panier de Noël au grand complet. Tellement complet que j’y ai vu – sans arriver à y croire – TOUT ce qu’il fallait – en plus de la nourriture non périssable, pour permettre à une famille dans le besoin de tenir une semaine ! Des ampoules électriques, des pâtes alimentaires, la sauce qui va avec, du papier hygiénique, de la pâte à dent, des brosse pour aller avec, etc.
Je capotais, j’avais l’impression d’avoir un nouveau-né dans les mains lorsque j’ai eu ce cadeau du Ciel dans les mains. Le plus beau panier de Noël que j’ai jamais vu de ma vie. Et pourtant, j’en ai vu et, dans ma famille, nous en avons bénéficié aussi, dans le temps où nous vivions sur Valois dans Hochelaga-Maisonneuve, dans une maison qui chauffait le dehors.
3) un peu plus loin, lors de cette marche, j’ai vu le plus triste portrait possible Steve, ensuite. J’ai vu une maison délabrée. J’ai vu une maison cadenassée. J’ai vu l’incompréhensible abandon d’une maison sur le bord d’un lac bleu argenté magnifique en tous temps. J’ai vu une maison ayant appartenu à l’un des plus grand Québécois à avoir habiter Vaudreuil. J’ai vu l’ancienne maison de Félix Leclerc avoir l’air … inhabitée. Pas de souvenirs, pas d’enfants dedans, pas de famille visitant cet homme qui avait pourtant demandé qu’on le coulât pas dans le bronze… et nous l’avons quand même fait – en refusant d’écouter Michel Rivard, qui était son ami. Nous avons trahi sa volonté testamentaire et aujourd’hui, on arrive de peine et de misère, chez ceux qui lui ont succédé, à rénover, réouvrir et remeubler sa maison pour la faire chanter à nouveau les mots, les sons et la grande sagesse de cet homme-là.
Et ça, quand on voit ça, ça donne le goût de se taire à jamais. Ça donne moins le goût de crier sur les toits sa fierté d’être de la grande famille tissée supposément serrée du Québec. Ça donne le goût de pleurer de rage comme pleurait parfois ma mère lorsqu’elle se sentait abandonner sur terre par le monde entier avec 10 bouches à nourrir.
Et j’en reviens à mon commentaire de départ. Si j’ai répondu à tes entrées de blogues, si je l’ai fait ailleurs, c’est en espérant – comme l’espérait et l’espère toujours un autre grand chansonnier que j’ai eu l’honneur de voir gratuitement en spectacle quand j’étais au secondaire – et j’ai nommé : Richard Séguin : changer les choses, changer le monde. Et j’espère stupidement que ce que je t’écris va faire le « miracle » suivant : on va réouvrir aux quatre vents la maison de notre Alouette en Colère, de notre patriarche, de notre chansonnier le plus indépendant de notre Histoire : Félix Leclerc. Mes respects à Gilles Vignault, ceci n’est pas écrit pour vous porter ombrage, mais il faut remettre au pionnier ce qui leur appartient en propre : le courage d’avoir défricher une terre nouvelle.
Et Leclerc à inventer une race de monde, une race qui dit : « La terre est à tout le monde, moi je suis d’cette race de monde. »
Amen.
Bourgault.
J’ai écouté le film de Foglia, le fils de l’autre. Il a réussi à nous livrer un homme dont la passion, n’avait pas de limite. Qui n’avait, aucun besoin de présentation. C’est ce qui arrive, à bien des personnes uniques. Je pense à Bourvil, De Funès, Fernandel, Claudel, Rodin, Camus, Zola et bien d’autres.
On dit souvent, que ce n’est pas l’instruction qui en fait l’éducation, mais dans son cas il possédait les deux. Mieux, il avait le charisme d’un grand orateur. J’ai eu le privilège, d’assister à l’une de ses nombreuses conférences. Le silence complet, pas même un chuchotement. Je me questionne pourtant, sur certains points. On ne cesse de répéter qu’il était prétentieux, imbu de lui-même? Moi, j’ai constaté, un homme d’une rare patience qui répondait à toutes les questions, sans jamais se lasser. De plus, était-ce vraiment nécessaire, de mettre autant l’accent sur son orientation sexuelle? Cela était sa vie privée. En tout cas, on ne pourrait dire s’il aurait réussi là où d’autres ont échoué. Avec sa fougue, peut-être serions-nous déjà un état indépendant? On peut toujours encore rêver? Et quelle hypocrisie, de voir à ses funérailles, tout ce beau monde qui l’avait mit de côté de son vivant! Ce fut un personnage, plus grand que nature. J’y retiens deux personnes, qui surent rendre un véritable hommage, Guy A. Lepage et Marie-France Bazzo.