Si je devais résumer la dernière année médiatique en un mot, je choisirais celui-ci: boursouflure.
Une boursouflure, par définition, est une chose "gonflée de façon disgracieuse".
Or, on a bien boursouflé en 2007. Effet de la concurrence entre les médias, on a "spinné" la nouvelle, comme on dit dans le métier. On a fait beaucoup de millage avec peu de carburant.
Boursouflure dès janvier, avec l'arrestation de Myriam Bédard, scrutée à la minute près. "Rien ne justifiait une telle débauche d'information", écrivait Gil Courtemanche dans Le Devoir à propos de ce "triste fait divers transformé en événement national".
Le ton de l'année était donné.
Boursouflure lorsque les médias en général, et ceux d'un empire en particulier, ont décidé de faire des recherches pour retrouver la petite Cédrika le feuilleton de l'été. Un cirque, rien de moins, qui est allé jusqu'à rendre suspects tous les propriétaires de fourgonnettes Ford Aerostar rouges équipées d'un marchepied. Tout ça pour rien. "On a peut-être gratté le bobo un peu trop", a admis le patron de l'information de Radio-Canada, Alain Saulnier, au dernier congrès de la Fédération professionnelle des journalistes du Québec.
Boursouflure en novembre, alors que l'aéroport PET recevait de la grosse visite. Et j'ai nommé l'Airbus A380. L'hélicoptère TVA était là pour saisir l'arrivée de l'oiseau. À l'intérieur, l'impayable Paul Larocque s'affairait à nous décrire les microdétails de l'appareil. "Un peu plus et on nous montrait les sacs à vomi!" l'a si bien observé Infoman…
Que cette opération publicitaire soit au menu du bulletin de nouvelles n'est pas un problème en soi. Mais qu'elle atterrisse en 8e place des principaux événements médiatiques de 2007, selon Influence, il y a une marge.
Toutes ces boursouflures n'arrivent cependant pas à la cheville du thème de l'année: les accommodements raisonnables. Pus capable.
A-t-on suffisamment boursouflé autour de la commission Bouchard-Taylor, de "l'attente raisonnable de manger du jambon à la cabane à sucre", du port du hijab aux glissades d'eau ou au taekwondo?
Le sondage Léger Marketing pour Le Journal de Montréal, qui nous a appris que 59 % des Québécois se disaient racistes, s'est hissé au 7e rang des plus grosses nouvelles de l'année!
Surtout, je m'en voudrais de ne pas parler de ma boursouflure préférée de 2007, celle que j'aime pour son cachet rustique: Hérouxville.
Pour une journaliste de La Presse qui découvre, l'oil amusé, le curieux "code de vie" voté par les élus d'une obscure municipalité de la Mauricie, combien ont boursouflé la nouvelle?
Combien de chroniqueurs, de grossistes en humeur, de tribuns téléphoniques, d'ersatz du maire d'Huntingdon, de blogueurs anonymes et de comiques de tout acabit ont ajouté leur pelletée de terre au monticule d'Hérouxville, jusqu'à en faire une montagne?
Dans sa dernière livraison, le magazine du journalisme québécois -Trente- décerne au traitement déraisonnable des accommodements raisonnables la palme de la nouvelle gonflable de l'année.
De son côté, la firme Influence souligne dans son bilan de 2007: "Si on analyse le traitement médiatique accordé [aux accommodements], on réalise que l'affaire a pris des proportions démesurées eu égard à son importance réelle."
Boursouflures.
Puisqu'il me reste encore quelques millilitres de naïveté, j'aimerais former un souhait pour 2008. J'aimerais que les ballounes se dégonflent.
J'aimerais que les médias, conscients du rôle central qu'ils jouent dans la société, développent une allergie aux boursouflures.
Boursoufler une information insolite, un fait divers ou une psychose sociale, c'est faire du mauvais travail. C'est tromper le public, purement et simplement, en le poussant à regarder le doigt, alors que celui-ci montre la maison qui brûle.
Misère, voilà que je fais de la poésie… Vivement que l'année finisse!
TÉLÉ /
Juste à temps pour Noël, ARTV offre un beau cadeau aux grands enfants. Chaque jour, un épisode d'une vieille émission jeunesse pas éducative pour deux sous de Radio-Canada (c'est Richard Martineau qui va être content): Le Pirate Maboule, Sol et Gobelet, La Ribouldingue, Picolo, La Boîte à surprise, Bobino, Fanfreluche et j'en passe. La Boîte à souvenirs, à ARTV, du lundi au vendredi, 18 h. Dès le 24 décembre.
Ceci ma dernière chronique de 2007. De retour le 10 janvier. Mes meilleurs voeux!
Me semble que les « boursouflures » dans les médias, ce n’est pas nouveau. Et s’il y a « boursouflure », c’est qu’il ne se passe rien de significatif dans notre pays.
Il suffit de regarder ailleurs pour se rendre compte à quel point on se gratte inutilement les mêmes « bobos ». Ça se compare aux éternelles scènes tournées dans la cuisine des Québécois. « Veux-tu un café? » que dit le premier comédien, alors que l’autre, de lui répondre: « Pourquoi pas, j’ai kèk’ chôse à te raconter… »
Notre boursouflure, c’est notre placotage et notre bitching. Tout cela pour cacher un mal de vivre pour le moins évident.
Bon, je vais aller prendre mon café…
Oui, Steve, on en a vécu des bousouflures cette année ! « On » excluant bien entendu la personne qui parle.
Personnelement, j’ai bien pris soin de rire un peu, beaucoup et avec passion de toutes les modes médiatiques qui ont fait rage.
Je me suis tenu loin des Têtes à claques par pur snobisme spirituellement hyginéque. Un luxe que j’ai pu me payer parce que je n’ai pas d’enfant.
Un snobisme que j’ai dû malheureusement abandonné en recevant une suggestion youtube de ma Douce qui vit en Arizona… c’est-à-dire pas assez loin pour ne pas être placé en face d’une capsule. Comme quoi, pas moyen d’échapper à la culture populaire sur le web ou ailleurs.
Je me souviens d’ailleurs précisément du moment ou j’ai dû arrêter de détester Céline Dion. Tout ce que ça m’a pris, c’est de rencontrer l’une de ses fans, dans un club vidéo, et qui étudiait au Collège de Rosemont en accupuncture (accupOncture ?) en tous cas, la patente chinoise avec des aiguilles, des points de contacts réflexologiques et toute une floppée de chakras… J’ai rien compris de ce que cette native du Dragon m’a raconté mais j’ai bien dû partager son fanatisme sain pour la diva des Québécois. Pas le choix.
Et c’est ce que j’aurai appris cette année 2007 : lorsqu’on rencontre un être humain passionné par son sujet, on ne peut lui échapper. C’est comme… l’amour. On peut le trouver sur un site de clavardage français pour ensuite s’amuser pendant un mois au Scrabble en pensant à d’autres choses…
Et c’est comme ça qu’on reçoit de la visite des États-Unis, un jour, et qu’une autre personne vous fait perdre vos préjugés négatifs envers un pays au grand complet.
Eh oui, en 2007, j’ai perdu ma connerie quelque part en Arizona… ou la devise est « Dieu enrichit »… et ou l’équipe de Hockey abrite Wayne Gretzky et un génie cani qui poursuit le bonheur comme un Autre pesonnage animé poursuivait en vain son petit bonheur en essayant de la manière la plus ingénieuse de se saisir d’un roadrunner.
Voilà peut-être pourquoi VLB disait de moi en me voyant sans me parler, un jour, dans un salon du livre lointain : tu as en toi l’esprit de Jack Kerouac, bonhomme, so hit the road Jack ! Comme Gabrielle Roy dans « Qu’attends-tu donc, Évelyne », par exemple.
bonne année, Steve !
Tu te mérites amplement un Steve D’or pour avoir endurer ma boursouflure envahissante et contradictoire cette année !
Si jamais tu entends parler de moi en France en 2008, essaie d’avoir l’air surpris, surtout ! mdr
Influence communications se retrouve en quelle position sur son propre palmarès?
Myriam Bédard qui se fait pourchasser et massacrer vicieusement par « notre cher état » pour avoir eu le courage ou la naiveté de dénoncer publiquement les quelques éléments de corruption dont elle connaissait l’existence et cela ne constitue qu’un « SIMPLE FAIT DIVERS »………..
Étiez-vous présent lorsqu’on a parlé du scandale des commandites et si oui, pouvez-vous imaginer que le pillage de fonds public ne représente qu’un aspect de la corruption , qu’il n’est guère impossible que le terrorisme bureaucratique et judiciaire fasse également partie de l’arsenal de nos corrompus qui, sous le couvert de la protection de l’ordre public, n’oublient pas en même temps d’assurer la protection de leurs propres intérêts et réputation ?
@ Jocelyn Cloutier
Le « fait divers » entourant Myriam Bédard dont il a été question en début d’année 2007 n’était pas en lien avec sa participation à la Commission Gomery, mais avait tout à voir avec « l’enlèvement » de sa fille et son arrestation. Ce qui est, à mes yeux, un fait divers.
À Steeve Proulx
Si je comprends bien, vous êtes en désaccord avec mon propos: »……le pillage de fonds public ne représente qu’un aspect de la corruption , qu’il n’est guère impossible que le terrorisme bureaucratique et « JUDICIAIRE » fasse également partie de l’arsenal de nos corrompus qui, sous le couvert de la protection de l’ordre public, n’oublient pas en même temps d’assurer la protection de leurs propres intérêts et réputation ? »
Absolument rien ne vous oblige à partager mon opinion personnelle: en autant que la votre soit suffisamment claire pour éviter les malentendus.
Mes salutations.
@ Jocelyn Cloutier
Je ne comprends pas le lien que vous faites entre la comparution de Myriam Bédard devant la Commission Gomery et l’enlèvement de sa fille qui a suscité une boursouflure médiatique en début d’année.
Ce qu’a dénoncé Myriam Bédard est probablement important et révélateur dans le cadre de Gomery. Mais la dame manque un brin de crédibilité à mon avis. Il faut dire qu’elle s’est plutôt discréditée en affirmant que son mari Nima Mazhari avait convaincu Jean Chrétien de ne pas engager le Canada dans la guerre en Irak. Faut être un petit peu naïf pour penser qu’un premier ministre du Canada se base sur l’avis d’un obscur artiste-sculpteur-photographe et de surcroît voleur de toiles…
La corruption existe, évidemment. Je ne vous contredis pas. Je ne suis tout simplement pas certain du lien que vous tentez de faire avec Myriam Bédard… Et surtout, du rapport que tout ceci a avec mon texte.
La seule raison pour laquelle l’affaire Myriam Bédard demeure un fait divers, de mon point de vue de lecteur objectif FACE à la SITUATION, c’est simple : quand on ne peut étayer par des preuves claires ET irréfutables de ce que l’on avance, on ne peut rien déconcer du tout.
Pour que l’affaire Bédard devienne autre chose qu’une histoire intime très embarrassante pour tous les membres des familles impliqués dans cette histoire, il aurrait vieux valu que la belle et athlétique Myriam soit tout aussi précise et et rapide face à sa cible.
Mais ce ne fût pas le cas. Alors, ça demeure un fait divers. Sinon, on tombe dans la spéculation inutile.
N’oublions pas une chose, lorsqu’on s’aventure à critiquer le pouvoir politique, il faut être blindée et solidement ancré dans une réalité que l’on peut traduire en fait dans le language journalistique.
Je vous donne un exemple.
Vous avez un sénateur du nom de Nolin, ancien ministre Conservateur.
Conservateur…. ?
Oui, Conservateur PPC, comme dans Parti-Progressiste-Conservateur.
Aaaah ! Pas comme dans PC (Parti Conservateur de Stephen Harper, donc…)
Exactement.
C’est quoi le rapport ?
Le rapport, c’est le bon mot. Un comité parlementaire sénatorial va accoucher en 2002 d’une série de recommandation concernant la décriminalisation de la marijuana.
Un rapport qu’il va être trèèèès amusant à sortir lors des prochaines élections fédérales.
Les paroles s’envolent.
Les écrits restent.
Et il y a un monde de différence entre le PPC dont était issu le sénateur Nolin et la bande de Jos Louis Saputien qui régimente les Communes en ce moment de manière abusivement autoritaire pour un petit groupe parlementaire sensé former ensemble un gouvernement MINORITAIRE.
(soupir)
Pour moi, 2007, finalement, aura été l’année ou j’aurai vu disparaître une tradition centenaire : le progressisme en matière de conservatisme fédéral.
Un conservatisme des forces les plus réactionnaires du ROC que l’on pourrait résuver comme suit : les forces de l’ARC. (Alliancistes, Réformistes et rebus de Conservateurs rassemblés ensemble dans la même mangeoire écono-sécuritaire).
Ma déclaration de l’année :
« Si vous prénez de la droye, vous allez aller en prwison. »
Et tout ça sur fond de saise monstre gracieusement mise en scène par la GRC.
Ah, le Kakanada, quel boooooooo payi.
OUI, 2008 sera une belle année pour moi.
L’année du Rat. Et le rat, ce n’est pas Dion. Le triple rat d’Eau, c’est moi.
(celle-là, y’a juste les Chinois qui vont la pogner celle-là) lol
À Steve Proulx
En ce qui concerne mon propos, il est clair que lors de mon premier message, j’ai tenté de faire valoir que je n’étais pas d’accord avec la banalisation que vous faites de l’affaire Myriam Bédard. Ce rapport n’était pourtant pas très difficile à établir.
D’autre part, selon vous, rien ne permet de relier les accusations , la condamnation criminelle pour enlèvement de sa propre fille et toutes ces attaques concernant son équilibre mental et affectif avec ses dénonciations dans l’affaire des commandites et des gens extrêmement puissants éclaboussés par cette affaire. Je n’ai pas l’ntention d’argumenter puisque Madame Bédard semble avoir perdu tout respect pour certaines déclarations qui sont tellement loufoques qu’elles ne peuvent ne pas être suspectées.
Vous avez droit à votre opinion et j’imagine que j’ai aussi droit à la mienne. Si tel est le cas, vous comprendrez sûrement que ceux et celles qui ne partagent pas la vôtre, puissent s’indigner de propos visant à banaliser une situation pour laquelle on devrait accorder la plus grande attention plutôt que de tenter de la ridiculiser en tout ou en partie.
@ monsieur Cloutier
on peut s’obstiner pendant des heures sur la pertinence ou la veuleur métaphysique d’une opinion.
Mais essayer de faire changer d’avis un journaliste qui se respecte en invoquant la gravité subjective d’un sujet sans y adjoindre la moindre preuve tangible et vérifiable de ce que l’on avance ; c’est comme de vouloir convaincre un végétarien que le boeuf bourgignon, si on y pense bien, ça peut être considéré comme un légume si on le regarde bien sous le bon angle.
L’affaire Bédard reste un fait divers peu importe l’angle sous lequel on le regarde.
C’est l’éclairage de l’affaire par la RÉVÉLATION de faits nouveaux qui transforme (autrement que par le wishfull thinking) un fait divers en scandale politique de plus grande envergure.
Cela étant dit, on ne se gêne pas pourtant pour transformé un « témoin taré », dans le jargon de Claude Poirier, afin de transformer des allégations purement gratuites et montées de toute pièces afin de faire plonger un conseiller officieux du gouvernement minoritair en place.
C’est bizarre tout de même.
Lorsque Bédard dit : c’est la lettre de mon mari qui a fait changer d’avis à monsieur Chrétien dans sa décision de ne PAS intervenir en Irak. Mais lorsque vient le temps pour Schreiber d’accuser un ancien PM Conservateur de corruption, ça fonctionne. Pourquoi ? Parce que le bon lobbyiste a contacté Harper par courriel ET conserver les traces de la réponse de ce dernier.
De quelle technique parle-t-on ici ? Du bon « vieux » fishing, l’ameçonnage virtuel.
C’est pour ça que Karlheim est plus rapide et efficace que Myriam.
Il devient crédible du simple fait qu’il peut produire suffisament de preuves tangibles pour ébranler un PM minoritaire… mais, dommage, ils n’a plus que sa parole à faire valoir lorsque vient le temps d’incriminer pour de bon le beau Brian.
Comme c’est dommage…
Et pourtant, la Presse montrait bien il y a une semaine la gueule enfariné d’un ancien copain de Schreiber qui disait avoir tout raconté de ses tractations financières avec l’establishment politique canadien dans les années 90… mais bizarement, la Suisse, c’est bien loin pour la GRC.
Heureusement que la police Italienne n’est pas aussi paresseuse quand elle a vent de l’implication d’un dénommé Saputo en relation avec un parrain de la mafia italienne montréalaise.
Comme quoi, la mort du juge Falcone n’a servit d’exemple et de réveil judiciaire qu’en Italie.
Ici, la mafia, les caïds qui blanchissent de l’argent par le biais des commerces, ça n’existe pas.
Et la SECO dans les années 70, ça non plus ça n’a jamais existé.
Nous vivons dans un pays de rêves, monsieur. Le plus beau meilleur pays du monde. Alors, les scandales qui se font jour sous prétexte qu’on voit apparence d’injustice, ça ne va pas bien loin.
Notre système judiciaire est plutôt basé sur deux principes fondamentaux qui ne vont pas dans cette direction (heureusement) :
1) la présomption d’innocence jusqu’au jugement final ;
2) l’acquitement total d’un accusé si on NE peut PAS prouver hors de tout doute raisonnable qu’un prévenu est définitivement coupable.
Myriam Bédard entre dans la seconde catégorie dans son fait divers.
Elle n’entrait pas dans la première catégorie lorsqu’on l’a traînée dans la boue en première page de tous les journaux alors qu,elle ne pouvait même pas donner sa version des faits, étant en cavale.
Bref, c’est belle et bien une boursouflure, cette affaire. Mais c’est aussi une belle bourde journalistique puisqu’on a fait le procès de cette pauvre femme (on ne devient pas millionnaire en étant athlète olympique) avant même de savoir si elle était oui ou non coupable.
D’ailleurs, il faudrait donner une mention honorable à yves Boisvert de La Presse pour avoir garder son sang froid dans la couverture démesurée accordée à cette affaire.
n.b. : je ne suis peut-être pas journaliste monsieur, mais ça ne m’empêche pas de m’intéresser de près à l’injustice que vous tentez de dénoncer en nous parlant de deux poids, deux mesures… et c’est comme ça qu’on arrive à faire démarrer ou faire sortir un cadavre de son placard.
alors, vous m’excuserez si je me sens tout à fait libre de vous donner mon point de vue sur le sujet en vous disant, monsieur, que vous avez à la fois raison et tort sur le sujet
Mais dans la réalité judiciaire de tous les jours, il faut apprendre à avoir raison deux fois pour faire mordre la poussière à un sytème qui ne respecte pas la sacro-sainte division des pouvoirs.
Et dans notre société, il y a en a quatre :
– le législatif ;
– l’exécutif ;
– le judiciaire ;
– le médiatique.
J’omets volontairement le pouvoir citoyen… tout simplement parce qu’on ne le fait jamais assez valoir.
Et c’est pour ça que je n’hésite pas à me mêler de ce qui ne me regarde pas… tout en voyant bien que l’on souhaite que je l’observe.
Si on essaie de me faire prendre des vessies pour des lanternes, monsieur, pas besoin d’avoir des lunettes de journalistes pour m’en indigner et appuyer très fortement votre idée.
à bon entendeur salut !
lorsqu’on aura compris ça, au Québec, qu’il est payant d’être solidaire hors des sentiers usuels du marchandage des idées, on aura compris beaucoup de choses et repris le pouvoir que l’on a laissé trop longtemps dormir au fond de nos individualités blindés contre l’altruisme
pensez-y bien avant de mépriser ou ignorer la prochaine personne qui cherchera à vous aider…
personnellement, je ne refuse à personne le Droit d’intervenir dans mes Idées… à condition que l’on me montre que l’on veut bien m’aider à les faire avancer sur la place publique…
Qui peut se vanter au Québec d’avoir du sang noble dans les veines? C’est heureux qu’il en soit ainsi. C’est pourquoi la grande finale de Céline Dion à Las Vegas est un triomphe sur toute la ligne. Toutes les personnes de rang modeste comme Céline, moi-même et de plusieurs autres sans doute ne sommes que des roturiers. Que Céline soit parvenue à se démarquer du troupeau est déjà tout un exploit d’où la fierté d’être de la même appartenance. C’est un peu comme si cela rejaillissait sur nous.
En vous lisant Monsieur Proulx je craignais d’y trouver dans une seule phrase l’allusion à ce méga-succès que plusieurs opposants de Céline qualifient de dérisoire, voire justement de boursouflure mais dans des termes moins ronflants. On la surexpose se plaint-on.
P.S.: N’y aurait-il pas un autre mot que « submit » pour signifier envoyer ou soumettre? Il y a une foule de synonymes en fouillant un peu. Me semble que ça sonnerait plus français, n’en déplaise à l’équipe de Voir.
N’en déplaise à de nombreux journalistes (parfois journaleux), les médias carburent à la boursouflure, tout comme une bagnole carbure à l’essence, tout comme le système scolaire carbure à la sempiternelle réforme absolument vaine, stérile et inutile.
Que dire de plus?
JSB
Rien à dire de plus… sinon que vous avez raison à la fois sur le premier sujet (la couverture journalistique gonflée à l’hélium) et sur le système d’éducation (dégonflée de tous ses idéaux fondamentaux : celui de contribuer à la création d’êtres humains en phase avec leur humanité).
Mais comment arrive-t-on à atteindre un but si élevé en attendant si peu des étudiants et autant d’efforts de la part des maîtres ?
Autre question : comment peut-on critiquer constament le système d’éducation sans jamais remettre en question l’attitude des étudiants eux-mêmes face au Savoir ?
Dernière question – qui rejoint les deux sujets de départ : dans une société qui se comporte sans cesse comme un petit village d’assiégés incapable de supporter son auto-critique en public, comment peut-on se surprendre de VOIR que nous nous remettons en question collectivement en passant par le biais des nouveaux arrivants ?
Car, on peut dire ce qu’on veut, mais on s’est comporté comme une joyeuse bande d’hypocrites cette année, au Québec. Pas comme des racistes ou des xénophobes. Des hypocrites de mauvaise foi incapables de reconnaître que Lucien Bouchard et Jacques Godbout avaient déjà essayé de soulever nombre de questions que les accomodements raisonnables ont mis sur la table de discussion.
Exemples ? Lucien Bouchard parlait déjà de notre extinction potentielle en tant que fraco-blanc d’origine catho lorsqu’il était au pouvoir. On l’a lapidé comme il faut pour crime de lèse-majesté car, comme on le sait, le client électoral est roi.
Ensuite, Jacques Godbout écrit une lettre ouverte au Devoir pour soulever à nouveau la question et … qu’est-il arrivé ? Ben oui, on l’a lapidé sur place publique ben solide lui aussi.
Bref, moi j’aimerais qu’on se donne collectivement un Code de Vie en 2008 en guise de résolution :
1 – il est interdit de lapider un intellectuel en public ;
2 – il est interdit de crucifier un intellectuel sous prétexte qu’il prononce un discous non-politiquement correct ;
3 – il est interdit de parler de débat AVANT même que des intervenants crédibles et concernés par le sujet en cours soient VRAIMENT en train d’échanger des IDÉES et des ARGUMENTS.
Finalement, j’en ai ma claque des insultes et des idées automatiquement mises à l’index par une élite intellectuelle incapable de débattre un sujet quelconque en public avec l’idée fixe de l’emporter sur son opposant au lieu de laisser l’avenir et/ou le public (la société, tsé) trancher en faveur ou pas de l’un ou l’autre des partis… ou carrément créer lui-même son propre parti pris spontanément.
Ce qui va finir par arriver, style, si on assiste encore plus longtemps à une stupide guerre de clochers genre La Presse contre Le journal de Montréal, genre…