Le portail Internet Yahoo! Québec m'a invité l'autre jour à poser une question au public.
Saisissant l'occasion de jeter des ponts entre ces deux continents que sont les "médias" et la "masse", j'y suis allé franchement: "Selon vous, quels sujets sont négligés par les médias?"
102 personnes ont répondu.
Sans prétendre à aucune valeur scientifique, ce petit sondage a tout de même donné d'intéressantes réactions.
Charles souhaiterait un reportage sur le phénomène du mobbing (le harcèlement de personnes par un groupe). Un certain Eldorado aimerait que les médias s'intéressent davantage aux courses de motos et Claudie voudrait entendre parler des "femmes célibataires, vu le manque d'hommes disponibles".
Bien sûr, de valeureux soldats du Grand Complot ont déploré le silence des médias à propos des ovnis, des francs-maçons, des Illuminati, des chemtrails (mystérieuses traînées de fumée dans le ciel) et de la société secrète Skull and Bones (qui compte le fils et le père Bush parmi ses membres honoraires).
Bon.
Au-delà de ces sujets bien précis, j'ai toutefois relevé une tendance lourde: près du tiers des répondants trouvent que les médias ne couvrent pas suffisamment les bonnes nouvelles.
"Ce qu'on appelle l'actualité devient un ramassis de scandales et de drames, écrit Stéphane. Si on en vient à croire que tout ce qui est vrai est mauvais, on est condamné à placer nos espérances dans l'utopie."
"On veut plus d'Amélie Poulain, de belles images, d'espoir", renchérit Lucie.
En vrac, on souhaite des topos sur les couples heureux, les réussites, la recette du bonheur et sur des gens ordinaires qui aiment la vie.
On prend des notes.
Visiblement, plusieurs de mes contemporains sont en manque de bouillon de poulet pour l'âme.
Or, malgré tous les bons sentiments qui animent ceux qui voudraient plus de rose bonbon au Téléjournal, l'affaire est que ce sont les mauvaises nouvelles qui poussent le public à s'informer.
Je m'explique.
En septembre dernier, le Pew Research Center for the People and the Press publiait les résultats d'une vaste étude sur les préférences du public américain en matière d'information, de 1986 à 2007. Une synthèse de 165 sondages menés depuis deux décennies à travers le pays. Du sérieux.
Premier constat: les goûts du public sont étonnamment stables.
Les consommateurs d'information suivent avec le plus d'attention les nouvelles concernant les catastrophes (d'origine humaine ou naturelle), l'argent (surtout le prix de l'essence), les guerres, le terrorisme et la violence en général.
Voilà les super-catégories de mauvaises nouvelles qui ont le plus captivé les Américains au cours des 20 dernières années.
Est-ce parce que les médias se drapent dans les drames que le public se voit contraint de s'y intéresser? Pas sûr.
Considérons un deuxième constat de cette étude: le pourcentage des Américains qui disent suivre de "très près" l'actualité est passé de 30 % dans les années 80 à 23 % dans les années 90, pour enfin remonter à 30 % au cours de la décennie 2000.
Pourquoi ce creux dans les années 90? L'auteur de l'étude, Michael Robinson, soutient qu'il est dû au calme relatif de cette décennie. En revanche, la population s'est remise à s'informer plus intensément depuis 2001; avec le 11 septembre, l'économie américaine mal portante, la guerre en Irak, etc.
D'où cette conclusion: les gens lisent moins les journaux et regardent moins les nouvelles lorsque tout va bien. Par contre, lorsqu'ils sentent que leur sécurité est menacée, que la boule est sur le point de péter, c'est du côté des médias qu'ils se tournent pour trouver des réponses à leurs inquiétudes.
Voilà pourquoi on a l'impression que les médias ne colportent que des mauvaises nouvelles.
C'est que les bonnes nouvelles, peu de gens y prêtent vraiment attention.
Centième émission d'Il va y avoir du sport. Les débatteurs étoiles s'obstineront (Paul Arcand, Louise Beaudoin, Pascale Navarro, Jean Barbe, Lise Ravary et Mathieu Bock-Côté). L'invité: l'animateur de 110 % (l'autre émission de débat) Jean Pagé. À Télé-Québec, le vendredi 29 février, 19 h 30. À TV5, mars est le mois de l'Afrique. Voyez un documentaire sur la journaliste québécoise, écrivaine et scénariste Lucie Pagé, exilée en Afrique du Sud depuis 10 ans. L'Afrique dans la peau, le mardi 4 mars, 21 h. Pour souligner le 25e anniversaire de la mort d'Hergé (le 3 mars), ARTV offre toute une soirée avec le plus célèbre journaliste globe-trotter du monde, Tintin. Le samedi 1er mars, dès 21 h.
Il est vrai que ça fait du bien d’écouter des émissions comme « Donnez au suivant » ou de tomber sur un reportage humaniste aux nouvelles. Par contre, il y a une logique implacable qui régit les arts et les médias en général, et les informations en particulier: quand on veut savoir ce qui s’est passé aujourd’hui, on veut entendre des histoires. Et il n’y a pas d’histoire sans conflit, sans problème à régler.
Le problème, c’est qu’une belle résolution de conflit touchante n’est pas diffusable dans un contexte de nouvelles, parce qu’elle fait déjà partie de l’histoire ancienne! Ce n’est plus un enjeu qui est en cours présentement, qui nous éclaire sur ce qui s’en vient. C’est peut-être une belle histoire, mais elle se suffit à elle-même et n’expose aucune situation à changer dans notre beau pays…C’est bête, non?
Les conclusions présentées par Steve Proulx ne sont guère étonnantes. Lorsque de nombreuses personnes prétendent qu’elles veulent du beau et du positif, elles disent probablement la vérité dans une certaine mesure. Mais, dans une certaine mesure, aussi, de nombreux répondants manifestent un «vertuisme» qui est apparenté à la correctitude politique. Notre société, sur le plan mythologique, est hantée par le mythe de la positivité, du positivisme, même un peu gnangnan.
Moi, ce qui m’énerve le plus dans les nouvelles, c’est qu’il y a, très souvent, un manque de suivi. On nous présente une situation dans l’un ou l’autre des pays du monde et, après, PLUS RIEN. Si je prends l’exemple d’Haïti, ce qui se passe dans ce pays m’intéresse beaucoup. Lorsqu’il y a une grave catastrophe d’origine «humaine» ou «naturelle», nous avons droit à un déluge de nouvelles et de commentaires. Puis, PLUS RIEN! D’où vient ce PLUS RIEN? Les Haïtiens ont-ils enfin trouvé la paix et la prospérité? Ou plutôt la raison du PLUS RIEN est-elle qu’il ne se passe rien qui soit spectaculaire ou sensationnel? Ou bien encore, la raison est-elle que, dans un des nombreux pays de cette planète, il se produit des événements encore plus spectaculaires, susceptibles d’alimenter le show médiatique?
Enfin, tout cela est parfois un peu bizarre!
JSB
Vous avez raison, M. Baribeau.
Le manque de mise en contexte, le manque de suivi.
Pour arriver à faire un suivi efficacement, il faudrait nécessairement faire un choix: si on suit la situation en Haïti de façon quotidienne jusqu’à la paix et la prospérité, on n’a pas de place pour la Tchétchénie.
Ce n’est pas plus souhaitable…
Les médias généralistes, je pense, n’ont pas ce rôle de couvrir tout, tout le temps. Ils proposent un menu varié chaque jour. Les choix du chef.
À nous de faire les efforts, à nous de s’intéresser à ce qui nous touche le plus et d’aller chercher l’information plus spécialisée ailleurs…
C’est ce que bien des gens ne font pas. Ce qui fait de nous des généralistes qui sont au courant d’à peu près tout, mais en surface.
Alors qu’autrefois, les gens connaissaient peu de choses du monde qui les entoure, mais ce qu’ils connaissaient, ils le connaissaient en profondeur.
« Alors qu’autrefois, les gens connaissaient peu de choses du monde qui les entoure, mais ce qu’ils connaissaient, ils le connaissaient en profondeur. »
Entièrement d’accord… Mais ce temps est irrévocable. Le contexte technologico-culturel ne permet plus cette profonde relation avec le monde avoisinant. Si les gens autrefois connaissait en profondeur ce qui leurs était proche du simple fait que les réalités éloignées (géographiquement/temporellement) étaient codées dans le langage et donc inaccessible pour les larges masses (n’oublions pas que l’alphabétisation et l’éducation généralisées sont récentes dans l’Histoire), alors les larges masses « éduquées » d’aujourd’hui ne connaissent à peu près rien de ce qui leurs est proche du simple fait que les réalités immédiates (physiquement/temporellement) ne peuvent être codées dans le langage. (Car pour être codées dans une langue, le « traducteur » de l’évènement a besoin de temps, de distance. Il doit avoir le temps de l’observer sous plusieurs angles.)
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Les évènements médiatisés nous arrivent de plus en plus vite; on parle même parfois de l’immédiateté du réseau internet. Mais tout ça est une imposture, une complexe illusion. Cette « immédiateté » de synthèse remplace graduellement l’immédiateté véritable du corps physique (et du temps); pour conséquences d’éliminer graduellement des sensibilités essentielles à la liberté des hommes.
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Maintenant, attendrissons-nous devant les images et les représentations de la vie des haïtiens. Prenons plaisir à ce loisir de la réflexion politique et imaginons-nous une meilleure vie pour les haïtiens. Nous, les détachés émotionnels ou simulateurs d’émotions fortes; nous, les esprits objectifs et efficaces… les presbytes du temps.
Cher Steve Proulx,
Sachez que je suis fondamentalement d’accord avec vos propos lucides et clairvoyants. Mais il m’arrive souvent de me dire, concernant certains faits ou événements, que j’aimerais bien savoir ce que s’est passé dans les jours ou mois ou années qui ont suivi. C’est parfois frustrant. Mais je sais que vous avez raison lorsque vous dites qu’il faut faire des choix. «Que voulez-vous?», comme l’aurait brillamment formulé le grand Jean Chrétien. En passant, j’espère que les médias ne vont pas s’adonner à un «suivi» trop pléthorique en ce qui concerne notre ancien premier ministre, lequel, miraculeusement, ne savait parler aucune des langues existantes sur cette planète.
De toute façon, si je redeviens sérieux, je dirais, à l’instar de monsieur IGNACIO RAMONET que «s’informer fatigue». Et cette fatigue, elle me sied et je ne m’en plains pas!
AMICALEMENT!
JSB
Les élus sont nuls en matière policière. Ils ne sont pas différents de la presque totalité de la population. Cependant, ce n’est pas sans conséquences graves sur la démocratie d’aujourd’hui et celle qui sera la nôtre demain. Car ils prennent pour du cash tout ce que la police leur dit et lui accorde tout ce qu’elle demande. Les élus doivent protéger les droits et libertés des citoyens. Je vous invite à visiter mon site pour en savoir davantage. ( http://www.etaupolicier.com )
Mon nom est Jacques Martel. Suis journaliste depuis près de quarante ans. J’ai enquêté pendant plus de six ans sur les activités clandestines et illégales de la police en civil du Québec, Canada. Dans ce monde de l’ombre et du silence, les droits et libertés ne valent rien. La problématique est universelle, les tactiques policières étant les mêmes partout. Bref, peu importe le pays où vous habitez, la police en civil ( municipale, régionale, provinciale ou nationale ) procède ainsi.
À la suite de mon enquête, j’ai rédigé trois livres, tomes 1, 2 et 3. J’y relate ce que j’ai découvert sur le terrain et élabore une analyse démontrant comment nous en sommes venus là. Actuellement, vous pouvez lire GRATUITEMENT le tome 1 au complet sur mon site : près de 300 pages. D’ici peu, j’y ajouterai les tomes 2 et 3, encore là GRATUITEMENT.
Mon objectif n’est pas de faire fortune, mais de dévoiler aux élus et citoyens de ce monde supposément libre le vrai visage de la police en civil. Il ne faut pas oublier que les nouvelles technologies de l’information ont augmenté considérablement la capacité de la police de mater chaque individu. Il y a vraiment de quoi s’inquiéter sur l’avenir de notre démocratie.
Je signale que pendant et après mon enquête sur le terrain, la Sûreté du Québec, corps policier de la province de Québec, a tout fait pour me mettre des bâtons dans les roues afin de me museler.
Alors, si vous ne pouviez accéder au site, faites moi le savoir par courriel. Car il est fort probable que ce corps policier en bloque l’accès, ne souhaitant pas que ses illégalités clandestines soient connues des citoyens ( [email protected] ou [email protected] ou [email protected] ou encore [email protected] ).
* Svp, faites circuler l’adresse de mon site, notamment en l’inscrivant dans vos LIENS. Si vous croyez en la démocratie, aidez moi à informer les citoyens sur mon enquête journalistique. Seul, je n’y arriverai pas. Merci !
Je suis surpris que personne ne souligne le manque de « variété » (non pas spectacle et divertissement) des informations quotidiennes disponibles grâce au médias. Le volet international des informations porposés par les médias écrits ou autres est la plupart du temps trop sommaire et se concentre plus souvent sur les mêmes régions. J’aimerais avoir une perspective plus vaste et à plus long terme. Quand un conflit éclate quelque part on envoie un journaliste qui fait un petit résumé géo-politique de plusieurs années. Pourquoi ne pas nous informer avec plus de perspective. Il y a énormément d’enjeux pertinents, pas nécessairement violents mais peut-être insidieux, actuellement partout dans le monde qui nous permettraient de mieux comprendre ce qui se passera dans quelques mois ou dans quelques années. Si vous lisez les trois grands quotidiens disponibles à Montréal chaque matin, vous remarquerez qu’on utilise de plus en plus la fonction informatique du copier-coller. Je ne pense pas que l’argument qui veut que le public ne s’interesse qu’à ce qui peut l’affecter dans l’immédiat, surtout économiquement, puisse justifier cet état des choses (Il semble que même pour aborder la question de la protection de l’environnement il faille maintenant la rêvetir de ses conséquences sur l’économie). Vouloir savoir de toutes les communautés humaines, la nôtre d’abord, et de la direction qu’elles prennent, c’est positif. Vouloir savoir des enjeux politiques, des décisions qui se prennent, de structures politiques en Afrique, en Amérique du Sud et en Europe de l’est, c’est positif. Ma famille, mon village et le monde. Ça vaut mieux et ça humanise davantage que tous le bouillons de poulet.
@ Éric Millette
Votre réflexion semble intéressante. Mais pour le bénéfice des simples citoyens à l’intelligence moyenne dont je fais partie, pourriez-vous nous expliquer en des termes plus limpides ce que vous entendez par:
« Les évènements médiatisés nous arrivent de plus en plus vite; on parle même parfois de l’immédiateté du réseau internet. Mais tout ça est une imposture, une complexe illusion. Cette « immédiateté » de synthèse remplace graduellement l’immédiateté véritable du corps physique (et du temps); pour conséquences d’éliminer graduellement des sensibilités essentielles à la liberté des hommes. »
Merci!
Je vais esseyer de laisser tomber mon style volontairement énigmatique puisque vous me le demandez directement.
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C’est maintenant banal de dire que les évènements médiatisés voyagent beaucoup plus vite qu’avant. Si les premiers journaux prenaient des semaines pour traverser les océans, maintenant les images prennent quelque secondes pour faire le tour de la planète. C’est l’un des aspects de l’immédiateté de synthèse : l’accessibilité instantané aux évènements mondiaux.
Une des conséquences de l’accélération de l’information, c’est le manque d’analyse, le manque de réflexion vis-à-vis des informations. On regrette, en quelque sorte, le temps où les journaux prenaient des semaines à venir. La lenteur de l’information laissait alors le temps aux cerveaux humains de réfléchir. Or, la vitesse maintenant inhumaine de l’information (elle atteint pratiquement la vitesse de la lumière) ne laisse plus le temps aux processus cognitifs humains de réfléchir les évènements. Voyez-vous, un être humain «normal» ne pourra jamais lire des centaines de pages par heure et arriver simultanément à les analyser. Tout comme un être humain «normal» ne pourra jamais inventer la journée de 48 heures.
C’est pourquoi je crois que l’immédiateté des réseaux (internet) est une imposture. Elle suggère l’accès instantané à des réalités. Or, la médiatisation de ces réalités nous coupe de l’expérience réelle de ces mêmes réalités. Elle nous donne à voir quelque chose qui devrait se vivre afin de pouvoir y réfléchir et en témoigner.
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Pour ce qui est de la perte de la liberté. Ceci demeurera peut-être trop abstrait. En fait, les évènements médiatisés nous habituent à une forme particulière de la pensée. Celle-ci se veut objective, supérieure à la pensée singulière puiqu’elle serait la somme des singularités. Cette prétention au réalisme nous séduit. On croit qu’avec plus d’informations, on saura la vérité des évènements. Or, comme je l’expliquais, la vitesse de diffusion impose à l’esprit humain un rythme qui n’a rien d’humain. Je suggère donc que le type de pensée qui en résulte surplombe l’humain, le domine. Chaque individu n’a plus droit à ses pensées, à sa réflexion personnelle, à l’expression de sa liberté qui est la condition, en ce qui me concerne, de l’apparition du politique. La pensée devient une série d’opération programmée, la liberté un simple artifice culturel. La politique cède donc la place à une administration technique du monde. Par exemple, les pauvres et leurs « défenseurs » peuvent bien exprimer leur colère; mais politiquement, la technique du monde nous apprend qu’il y aura rareté de main d’oeuvre et donc leur colère est niée.
D’un point de vue personnel, c’est la liberté qui cède la place à l’endoctrinement. On réfléchit par réflexe et tranquillement nos sensibilités s’endorment. La colère des pauvres se retourne contre eux. Nous cessons aussi de pardonner l’innocence et l’ignorance parce que nous savons que l’information est partout…
De manière profondément laconique, je dirai que je partage largement les analyses proposées par Éric Millette. Comme lui, je crois que l’immédiateté est une imposture, une gigantesque et habile imposture.
JSB
En d’autres mots, messieurs Millette et Baribeau, vous en venez à espérer une médiatisation des réalités moins immédiate?
Et si on cessait de regarder l’ensemble de la production médiatique, qui donne le vertige lorsqu’on la regarde dans sa totalité, et qu’on se mettait à regarder davantage la façon dont le public « consomme » cette production.
Peut-être aurions-nous une autre vision des choses.
Comment les connaissances générales du public à propos du monde qui l’entoure s’acquière-t-elle? Pas seulement par les médias, qui ne sont qu’une petite partie à mon avis. Les médias et leur instantanéité donne la piste. Le reste vient d’ailleurs: de discussions, d’échanges entre humains, de livres, de films…
Enfin, ça vaudrait la peine de trouver le rôle de l’information « instantanée » dans la grande soupe d’influences et d’informations à travers laquelle nous baignons.
Je me questionne beaucoup à propos de la consommation de la production médiatique. C’est de ça dont je m’inquiète. Que la production médiatique se multiplie de plus en plus vite (avec l’internet et ses blogs) et se diffuse également de plus en plus; cela a des conséquences sur la manière dont les gens consomment. De la même façon que la production de biens de masse a modifié les habitudes de consommation des gens; la multiplication de l’information le fait aussi.
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Le problème est fondamental. La culture, par essence, n’est pas instantané. On ne peut pas la définir dans l’instant même où elle se manifeste. Or, c’est ce que les médias prétendent maintenant faire et ce depuis plusieurs années maintenant de sorte que nous y croyons tous un peu. Ceci fonde une nouvelle culture de l’instantané.
À mesure que cette nouvelle culture instantané prend de l’âge, elle trouve écho partout (dans les discussions, les échanges, la littérature, le cinéma, etc.). Cela est en train de définir une nouvelle réalité commune. Certains, comme moi, s’en inquiètent. D’autres au contraire la célèbre (Allez lire certains blogs…). De toute façon, elle est là et elle s’impose à tous.
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Je propose que l’analyse de cette culture-instant définit l’idée qu’on se fait de l’identité individuelle. Tout comme on cherche à définir instantanément la culture, nous cherchons individuellement à définir notre identité instantanément. D’où, peut-être, origine la problématisation de l’identité (estime de soi, autonomie, « problèmes » de caractères, dépression, etc.).
Dominic Arpin pointe vers une drôle d’activité pour blogoïnomanes : le Blogue en papier. En gros, le