La météo peut se tromper, mais en voyant la couleur des nuages qui obscurcissent actuellement le ciel du Journal de Montréal, on peut difficilement prévoir autre chose que des orages violents.
Bref topo sur la situation. Depuis quelques semaines, les employés des bureaux et de la rédaction du Journal de Montréal négocient en vue du renouvellement de leur convention collective. À ce qu'il paraît, les pourparlers entre les patrons et les syndiqués ne se déroulent pas dans une ambiance que l'on pourrait qualifier de cordiale. Paraît que ça brasse. Le 28 octobre, l'employeur (Corporation Sun Media, filiale de Quebecor) a fait connaître ses demandes. Au programme: coupure de 20 % des frais d'exploitation, droit d'utiliser le contenu du Journal de Montréal "sur toute plate-forme actuelle ou future de Quebecor Media", introduction du multitâche pour les journalistes, augmentation des heures de travail sans augmentation de salaire, et j'en passe. Les syndiqués ont rejeté en bloc ces demandes patronales. Ils ont voté pour des moyens de pression, en excluant toutefois la grève générale. Et au moment d'écrire ces lignes, les négos étaient au point mort. Dieu seul sait ce que l'avenir réserve aux fourmis du 4545, rue Frontenac. Sera-ce un débrayage? Sera-ce un lock-out de 15 mois comme au Journal de Québec? Ou ne sera-ce rien pantoute? À suivre…
Une chose est sûre cependant, même si Le Journal de Montréal évitait l'orage, le temps gris, lui, est là pour rester.
Commentaire d'un journaliste du quotidien: "Pierre Karl Péladeau nous considère comme des producteurs de contenus, et tout ce qu'il veut, c'est nous mettre dans la même boîte pour qu'on alimente ses journaux, ses sites Web, ses magazines."
Si ce journaliste rencontré par hasard l'autre jour était le seul à tenir ce discours, on passerait l'éponge. Ce n'est pas le cas.
Il y a quelque chose qui pourrit au royaume de Quebecor. Et la bataille syndicale risque fort de mettre le doigt dans la portion gâtée. L'affaire, c'est que plusieurs journalistes de l'Empire ne veulent pas suivre l'empereur dans sa croisade convergente. Au-delà des questions salariales, les journalistes du Journal de Montréal tiennent surtout à conserver l'indépendance de leur salle de rédaction, et plusieurs en ont jusque-là de travailler pour un quotidien qui n'a d'yeux que pour les profits.
Un nouveau bouquin traduit en chiffres le malaise profond, voire la détresse, que vivent les journalistes de Quebecor.
Journalistes au pays de la convergence, écrit par Marc-François Bernier, titulaire de la Chaire de recherche en éthique du journalisme, révèle les résultats d'une vaste enquête menée à l'automne 2007 auprès de 385 journalistes syndiqués. Ceux-ci travaillent principalement pour Radio-Canada, Gesca (La Presse) et Quebecor.
Globalement, l'étude signale une différence très nette entre l'état d'esprit des journalistes de Quebecor et ceux des autres groupes médiatiques.
D'abord, c'est au sein de l'empire Péladeau que les journalistes craignent le plus les dérives de la concentration et de la convergence. Soixante-six pour cent des journalistes de Quebecor pensent par ailleurs que les besoins en revenus publicitaires influencent le genre de nouvelles diffusées, et que l'intérêt économique du patron passe avant l'intérêt du public.
Ajoutons-en un peu. Parmi tous les journalistes, ceux de Quebecor sont les plus prompts à s'autocensurer, ont le plus de réticences à diffuser des informations pouvant nuire aux intérêts du patron, sont les moins enclins à critiquer publiquement la qualité de l'info diffusée dans leur média. Ils sont aussi plus nombreux à considérer la loyauté envers l'entreprise comme étant une valeur très importante.
Soyons grossiers: les journalistes de Quebecor ont l'impression d'être de petits soldats à qui l'on demande de tenir le rang pour que l'Empire maintienne sa position dominante.
À vivre cela au quotidien, il y a de quoi avoir l'humeur maussade.
L'enquête de Marc-François Bernier n'explique pas tout, mais elle documente une angoisse qui hante les journalistes, et en particulier ceux de Quebecor.
Il y a une incompatibilité entre ceux qui ont choisi de pratiquer le journalisme pour servir le public, et ceux qui emploient ces journalistes – des compagnies qui doivent d'abord servir leurs actionnaires.
La qualité de l'information semble de moins en moins conciliable avec l'éthique capitaliste.
Journalistes au pays de la convergence
de Marc-François Bernier
Les Presses de l'Université Laval, 2008, 193 p.
J’oserais dire que la pourriture existe déjà depuis fort longtemps au Journal de MTL. Je dirais plus que l’odeur est tellement rendu fétide qu’elle n’est plus suportable. Car le choix des sujets afin de faire vendre le journal ne date pas d’hier. Il me semble que l’information du Journal de MTL a toujours été une catégorie à succès et de masse. Je trouve un peu dérisoire d’entendre les journalistes parler de contenu et de maintien face à la convergence. Serait-ce que le salaire actuel ne permet pas de se racheter des masques anti odeurs? Je en veux pas absoluement pas accorder un certain doute à M Péladeau (fils) par contre, dans un duel il y a toujours un duo. Il faut être cohérent dans ses revendications quand on a été longtemps à boire dans la même abreuvoir. J’aimerais être certain que les motifs qui semblent stimuler les demandes des journalistes ne soit pas une façade aux véritables enjeux, soit l’argent.
C’est triste comme situation, car, qu’on aime ou non le produit, le Journal de Montréal demeure un quotidien francophone important. Oui, c’est le journal du fait divers, mais ses journalistes font aussi de très bonnes enquêtes (sectes, motards, pour ne nommer que celles-là). Le Journal de Montréal complète également bien l’offre de la presse écrite francophone à Montréal aux côtés de La Presse et du Devoir.
Je comprends jusqu’à un certain point le besoin de convergence entre TVA et les magazines à potins comme le 7 jours, mais un quotidien comme le Journal de Montréal devrait pouvoir conserver son indépendance.
Il y a 2 types de convergences: Celle de Quebecor media qui porte sur le divertissement; et, celle de Gesca (La Presse) et Radio Canada qui porte sur la manipulation politique. Cette dernière convergence est d autant plus pernicieuse qu’elle découle d’une entente secrète. Cette entente fut révéler par M Patrick Bourgeois du Journal le Québécois. Dans les jours qui ont suivis ce dernier a recu les confidences de personnes à l intérieur de de La Presse a l effet qu il t a eu de l intimidation pour que le journal soigne sa relation avec R.C. Vous pouvez confirmer cette info avec M Bourgeois.
Suite a parution du livre l »État Desmarais. La couverture qui en fut fait a l émission Chritianne Charette a prouver par l absurde comment l influence de mon oncle Paul a mis la société d’État (Desmarais) a son service. Le procédé relevait de la manipulation sans gène de l information: M Philpot, l auteur du livre, fut remplacer par un sous fifre de mon oncle Paul pour contrôler les dommages. Je vous ais demander de vous prononcer sur le procédé mais je n ais pas reçu de réponse du donneur de leçon que vous êtes en matière d éthique médiatique. Je vous repose la question, que pensez vous de cette manipulation de l information de la part de Radio Canada.
En suite j ai lu votre critique du livre de M Philpot ( que d insignifiances) . J ai compris que vous n avez pas la rigueur requise pour traiter de l influence néfaste pour la démocratie que peut avoir un magoule comme Paul Desmarais qui squatte présentement notre État avec le pion Charest au détriment de l intéret public.
Simple curiosité, avez vous envoyé votre CV a Gesca ou Radio Canada.
Je suis un peu en retard, mais la suite sur l’affaire Sylvain Lafrance. Le 18 novembre dernier, Le Journal
@ M. Pomerleau
Je réponds à vos critiques:
1) Il y a 2 types de convergences: Celle de Quebecor media qui porte sur le divertissement;
*
Je pense que vous minimisez la convergence de Quebecor Media. Je ne suis pas sûr que ce soit strictement du divertissement. Tenez, j’avais discuté il y a presque une an jour pour jour de la curieuse couverture que le Journal de Montréal avait fait du scandale Mulroney-Schreiber:
Ce que j’écrivais: « mystérieusement, alors que le Journal de Montréal et le Journal de Québec contribuent généralement à environ 30% de la couverture écrite à propos d’un sujet, cette fois « l’apport des deux quotidiens s’est limité à seulement 10% » selon Influence. »
[http://www.voir.ca/…/on-n-en-fera-pas-une-histoire-nationale.aspx]
1) « Cette entente fut révéler par M Patrick Bourgeois du Journal le Québécois. »
*
D’abord, cette entente était connue depuis ses débuts (2001). Paul Cauchon du Devoir en avait même parlé dans une chronique. M. Bourgeois n’a rien révélé, il a seulement remis le sujet sur le radar, ce qui a forcé la direction de Radio-Canada de préciser ce qu’était cette « entente ». Qui n’existe plus. Désormais, ce sont des ententes ponctuelles et l’on nous dit qu’il s’agit surtout de promotion croisée. Personnellement, je n’y vois pas un grand complot. J’entends très régulièrement à Radio-Canada des gens qui ne sont pas de La Presse.
2) Je vous ais demander de vous prononcer sur le procédé [la couverture du livre de M. Philpot à Christiane Charette] mais je n ais pas reçu de réponse du donneur de leçon que vous êtes en matière d éthique médiatique.
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D’abord, je ne pense pas être un « donneur de leçons ». Ensuite, j’ai écouté l’entrevue. À ce que j’en ai compris, ils avaient invité Bernard Landry pour confronter ses opinions. Landry n’est pas venu. J’avoue très sincèrement qu’il est très peu professionnel de leur part de ne pas avoir invité M. Philpot à défendre son ouvrage. J’ai moi-même critiqué le livre (enfin, seulement la portion concernant Gesca) et j’ai laissé M. Philpot réagir.
3) En suite j ai lu votre critique du livre de M Philpot ( que d insignifiances) . J ai compris que vous n avez pas la rigueur requise pour traiter de l influence néfaste pour la démocratie que peut avoir un magoule comme Paul Desmarais qui squatte présentement notre État avec le pion Charest au détriment de l intéret public.
*
Parfait. Vous me demandez de traiter avec rigueur d’un préjugé et d’une série de soupçons dont vous avez déjà la conclusion. Pour ma part, j’ai tenté de démontrer que Philpot exagérait l’influence de Paul Desmarais sur les médias québécois. Vous pouvez ne pas être d’accord avec mes points. J’ai présenté des faits. Présentez-moi les vôtres.
4) Simple curiosité, avez vous envoyé votre CV a Gesca ou Radio Canada.
*
Je suis un journaliste à la pige. Et j’ai cessé de travailler pour Gesca le jour où j’ai découvert que mes textes (écrits à l’époque pour Le Soleil) pouvait être repris dans tous les journaux de Gesca sans que mes droits d’auteur soient respectés. En tant que journaliste indépendant, il n’est absolument pas intéressant pour moi de travailler pour Gesca. Peut-être un jour si je décide d’être employé, mais franchement j’aime beaucoup mon état de journaliste indépendant.
Radio-Canada m’a invité à faire de la radio l’an dernier à quelques reprises. Cela fait un an que je n’y vais plus, mais je ne refuserai pas si on m’y réinvitais. J’aime bien Radio-Canada, mais je ferais aussi de la radio au 98.5FM.
En fait, cela va vous surprendre, mais en ce moment je travaille pas mal pour… Quebecor.
J’ai publié déjà deux livres pour des maisons d’édition appartenant à Quebecor (Libre Expression et Trécarré) et ma série de romans jeunesse sera aussi publiée chez Trécarré.
Bref, si vous cherchez à me trouver des conflits d’intérêts avec les médias du Québec, vous devrez vous lever de bonne heure. J’ai travaillé ou je travaille pour tous les conglomérats, que ce soit Gesca, Radio-Canada, Quebecor, Transcontinental (ELLE Québec, magazine AffairesPlus) et Rogers (L’Actualité). Je travaille ou j’ai travaillé aussi pour des indépendants (Voir, Télé-Québec, le magazine Le Trente, Urbania).
Je me suis toujours dit que si un employeur décidait de ne plus engager parce que j’ai embrassé ma liberté d’expression, au risque de lui déplaire, je n’aurai qu’une chose à faire: changer de carrière.
Et l’immobilier m’intéresse beaucoup.
En lisant les commentaires de Steve Proulx, je n’ai pu m’empêcher de penser au PROPAGANDA MODEL proposé par le penseur états-unien Noam Chomsky. Je ne suis pas un chomskien inconditionnel mais je pense qu’il y a du vrai dans sa théorie selon laquelle cinq FILTRES viendraient influencer l’information diffusée dans les médias.
1) Le premier de ces filtres: LES PROPRIÉTAIRES DES MÉDIAS. Ici, au Québec, il est clair que certains filtres existent à cet égard, dans les deux grands empires souvent «incriminés».
2) Le deuxième de ces filtres. Qui finance les médias? Ici, Chomsky pense surtout à LA PUBLICITÉ, aux publicitaires. Steve Proulx écrit: «Soixante-six pour cent des journalistes de Québécor pensent par ailleurs que les besoins en revenus publicitaires influencent le genre de nouvelles diffusées et que l’intérêt économique du patron passe avant l’intérêt du public». Ce n’est pas une trouvaille rarissime que de dire que les publicitaires ont une influence parfois «autocensurante» sur les patrons et les journalistes. Mais il est bon de toujours prendre en compte cette dimension essentielle.
3) Troisième filtre, toujours selon Chomsky: le fait que certains journalistes s’abreuvent à des SOURCES officielles, gouvernementales ou privées. Cela irait de pair avec une certaine «paresse» qui ferait en sorte que certains journalistes renoncent au journalisme d’enquête et d’investigation pour sombrer dans un journalisme facile et complaisant. On ne vérifie pas les informations et l’investigation est vite interrompue.
4) Quatrième filtre: «LE FLAK», c’est-à-dire le tordage de bras ou les pressions très puissantes exercées sur les patrons et les journalistes. Cela peut prendre la forme d’un coup de fil aux patrons ou d’une remarque impérative adressée aux journalistes.
5) Le cinquième filtre joue un rôle moindre de nos jours. Il s’agit de L’ANTICOMMUNISME. Mais il y a maintenant LE PROCAPITALISME INCONDITIONNEL et la chasse aux terroristes de tout acabit.
Le modèle proposé par Noam Chomsky est surtout centré sur les médias des États-Unis. Mais il est possible de se servir prudemment de ce modèle pour amorcer une réflexion sur les médias de «chez nous».
Quoi qu’il en soit, les journalistes seront toujours des funambules et des fildeféristes qui doivent pratiquer leur métier en évitant de sombrer dans la complaisance ou dans une autocensure débilitante et paralysante.
J’aime bien cette réflexion sur Québécor et, du même coup, sur Gesca (et les autres médias).
JSB, sociologue des médias
L’entente est structurelle et non ponctuelle. Elle est secrète parce qu on ne peut en connaitre la nature exacte. (Radio Canada renvois au contentieux de Gesca, qui contrôle ainsi la politique de divulgation de notre société d État !).Selon le journal The Globe and Mail, Paul Desmarais est l homme d’ affaire le plus influent au CANADA, or cette influence a pleine impacte au Québec. Mononcle Paul a développé un puissant réseau de pions politiques pour faire avancer ses intérêts, lesquelles ne sont pas celles de l État du Québec. En fait il squattent notre État à son profit. L instrumentalisation de Radio Canada par Gesca sert au fin de détourner et manipuler le débat politique, il est donc de l’intérêt de tous de connaitre la situation. Les moyens sont puissant et ce n est pas une situation que l on doit banaliser.
Mais il y aura toujours des scouts jovialistes qui vont refuser de voir la vérité crue: La médiacratie est d abord la gardienne du pouvoir, celui de l ordre marchand et noni le notre. (google : The grardian of power).
Concernant la couverture par Radio Canada du livre de M Philpot (État Desmarais). Le manque de professionnalisme que vous déplorez est en fait une politique éditorial qui a été supervisée au plus haut niveau. Vous trouvez pas étrange que le porte parole de Reporter sans Frontière (Canada), M Bugingo, qui animait ce jour là, se soit discrédité professionnellement en participant à cette manipulation d’information.
Connaissez vous RSF (Google La face cachée de reporter sans frontière). Vous ne lirez pas de critique de ce livre ni chez Gesca ni à Radio Canada.
C’est drôle de voir à quel point les gens ne croient RIEN de ce qui s’écrit dans les journaux, mais TOUT ce qui se publie dans un livre.
Cela m’a sauté aux yeux au Salon du livre. La quantité de livre débiles du genre « La fin du monde en 2012 » ou comment lire dans les poches de thé. On fait confiance aux livres alors que, dans bien des cas, ceux qui les pondent répondent à des commandes d’éditeurs et n’ont pratiquement pas de budget pour mener leurs « enquêtes », donc tourne les coins ronds.
Pour le débat, M. Pomerleau, moi j’ai terminé avec vous. Ce n’est pas que je me rends à vos arguments. Mais entre vous et moi c’est un dialogue de sourds. Vous détenez la vérité, car vous avez lu des livres et savez consulter des textes sur Google. Et vous faites des hyperliens avec tous ça et accouchez d’une grande théorie générale de la manipulation des âmes par les Desmarais, que vous nous distillez ici avec une erreur d’orthographe aux trois mots.
En ce qui me concerne, je fais partie de la « médiacratie », et plus j’écris afin de tenter de ramener vos théories grosses comme le bras à leur juste mesure, plus vous m’accuserez de vouloir « maintenir le pouvoir en place ».
J’attends le moment où vous m’accuserez officiellement de lécher les bottes à Paul Desmarais. Car il contrôle certainement, en ce moment même, ce que j’écris. Ou mieux, il a mis en place un système pour s’assurer que des gens comme moi ne soient jamais en désaccord avec lui.
Bref, comme on pourrait passer la nuit là-dessus, je me la ferme.
Il y a des gens sur ce blogue qui ont des avis pertinents, pragmatiques et songés. Des opinions qui font avancer des débats et qui amènent de l’eau au moulin. Et je trouve qu’à la fin de la journée je n’ai pas suffisamment le temps de les lire.
Je manque quelque chose. Et je trouve ça moche.
Merci au sociologue des médias pour cette petite leçon. Appréciée.
M. Steve Proulx n’est peut-être pas sociologue, peut-être plutôt formée à l’École de la Communication, si mon radar est juste!?! Merci à lui aussi de filtrer les informations des médias.
Comment expliquer cette méfiance envers les médias M. Proulx ?
M. Proulx : » C’est drôle de voir à quel point les gens ne croient RIEN de ce qui s’écrit dans les journaux, mais TOUT ce qui se publie dans un livre. Cela m’a sauté aux yeux au Salon du livre. La quantité de livre débiles du genre « La fin du monde en 2012 » ou comment lire dans les poches de thé. On fait confiance aux livres alors que, dans bien des cas, ceux qui les pondent répondent à des commandes d’éditeurs et n’ont pratiquement pas de budget pour mener leurs « enquêtes », donc tourne les coins ronds. »
Plutôt d’accord avec vous M. Proulx …
Et que dire aussi du scandaleux THE SECRET !? Une véritable niaiserie qui a vendu des millions et des millions d’exemplaires … dénoncée par plusieurs, par des « scientifiques » (si le terme veut encore dire quelque chose !?). Ouf ! Quelle époque !
@ JSB
Monsieur Baribeau, il serait très utile de dire – lorsque vous citez l’intellectuel le plus cité dans le monde (selon je ne sais qui… les médias américains, j’imagine…) que Chomsky est ANARCHISTE.
Il faudrait alors m’expliquer la pertinence du cinquième filtre que vous mentionnez puisque je suis un lecteur de Normand Baillargeon (je l’ai même invité à donner une entrevue pour le « Vendredi métropole » dans une autre vie, sur les ondes de CISM), et je me demande ce qu’il dirait pour justifier qu’un anarchiste de renom blâme les médias capitalistes pour faire du communisme bashing au grand jour.
Personnellement, je crois que les communistes et autre crypto-marxistes-léninistes se sont assez peinturé dans un coin sombre pour que la population n’embarque plus jamais (espérons-le) dans ce genre d’aventure eschatologique (athée) permettant l’avènement de l’Homme Nouveau.
En passant, si vous avez lu Joseph Proudhon (en fermant les yeux sur sa vision de la femme et son rôle dans la société), vous vous rappellez probablement que la « Misère philosophique » et la « Philosophie de la misère » se sont autrefois affrontée.
Vous savez aussi, également, que Bakounine s’est fait foutre dehors par Karl Marx en personne (un autre fameux paresseux qui se servait d’un secrétaire du nom de Engels pour retranscrire ses pattes de mouches révolutionnaires afin d’en faire quelque de lisible et de nuisible pour les masses prolétaires) de la seconde Internationale communiste.
Voilà pour la cohérence de « votre » cinquième filtre.
—
Un exemple démontrat à quel point Paul Desmarais, via André Pratte, ne contrôle PAS du tout Jean Charest, maintenant.
Oui, il essaie de tirer les ficelles par le biais de l’auteur du « Syndrome Pinocchio » à travers ses éditoriaux.
Oui, il essaie également de faire avancer la cause du privé en santé et en éducation par le biais d’un ancien ML du nom de Alain Dubuc – l’équivalent déplorable de Dominique Michel dans le domaine des idées au Québec, l’homme étant incapable de prendre sa retraite une fois pour toute.
Je parlais d’un exemple avant de faire cette parenthèse… mais le ML m’a décidé à en faire une autre concernant le chef du BQ, Gilles Duceppe, un autre ancien millitant d’extrême gauche des années 70.
Ne trouvez-vous pas que ça sent simplement la chicane familliale politique ce genre de rebondissement historique personnel dans le domaine du pouvoir médiatico-politique ?
L’un se tourne vers le capitalisme et son mécénat journalistique et l’autre se tourne vers le combat de centre-gauche et met en échec un gouvernement néo-Conservateur en bloquant un système politique fédéraliste en étant subventionné par une mesure politique des derniers jours de … Jean Chrétien, ancien chef du Part Libéral du Canada.
Maintenant, on arrive au moment le plus ridicule de la thèse du complot ou de la convergence familiale ou aristocratique concernant la connivence entre le pouvoir politique de la famille Desmarais avec le pouvoir politique du PLC.
Voulez-vous bien m’expliquer comment Jean Chrétien, supposément le valet du pouvoir économique du « tout-puissant » Paul Desmarais peut donner ce type de retournement insensé, du strict point de vue de la théorie du complot ?
Ça n’a AUCUNE espèce de logique !
Toute la thèse de Philpot, pour cette raison uniquement et bien d’autres, ne repose que sur des supposition provenant d’un esprit encore colonisé par les souffrances d’un passé marqué par une guerre linguistique et culturelle ET économique qui n’a plus cours aujourd’hui, au Québec ET au Canada.
Le problème est ailleurs.
J’en reviens à André Pratte, qui n’aurait jamais dû écrire un livre qui a causé indirectement deux choses :
– un vote unanime à l’Assemblée Nationale expliquant à la population du Québec que les politiciens n’étaient pas PLUS menteur que la moyenne de la population ;
– le renvoi d’un animateur d’émission d’affaires publiques sur le réseau TVA (bonjour, Quebecor Media !) en direct, avec le directeur de l’information qui explique à Pierre Bruneau pourquoi un jeune collègue (bien intentionné ?) a causé sa perte en jouant les sondeurs auprès du public (il demandait à la population de s’exprimer en disant si OUI ou NON, les politiciens étaient tous des menteurs.
On continue avec André Pratte et son influence extraordinaire sur la politique québécoise où vous venez de comprendre (si ce n’est pas déjà le cas) qu’il n’y a PAS de complot.
SEULEMENT DE LA CONVERGENCE D’INTÉRÊTS qui s’exprime au sein de la société civile par le biais d’une activité humaine IRRATIONNELLE (en grande partie) et ANARCHIQUE (dans sa manière de créer des rois et des reines post-moderne par le biais de leur POUVOIR d’achat).
Si vous voulez d’autres anecdotes concernant mon travail auprès du milieu anarchiste ou si vous voulez d’autres références littéraires, n’hésitez pas surtout, je suis à votre service !
humblement, un petit rat de bibliothèque (qui adore les médias ET la politique ET la publicité ET la Justice – divine ou séculaire, j’en ai rien à foutre, du moment qu’elle advienne !)
@ Steve Proulx, le milieu immobilier n’est pas mieux que le milieu journalistique, il ne permet AUCUNE affiliation politique en public (je vous expliquerai ça un jour lorsque vous me dédicacerez votre prochain livre)
:-)
Je pense, M. Boudrias, que l’anticommunisme a profondément cimenté une bonne partie de la population des États-Unis, pendant de nombreuses lunes.
Que Chomsky soit anarchiste (ou socialiste libertaire), je le sais depuis longtemps. J’ai enseigné, entre autres, les thèses de Chomsky pendant une vingtaine d’années.
Le fait que Chomsky soit libertaire ne l’empêche pas de constater que l’anticommunisme a été utilisé, dans son pays, de manière profondément malhonnête et dégueulasse. Toute personne qui réfléchissait ou qui était trop «de gauche» était soupçonnée ou soupçonnable d’être communiste.
Le fait que le communisme ait débouché sur des formes de socialisme autoritaire plutôt que libertaire, cela ne change rien à l’horreur de l’utilisation du communisme comme épouvantail.
De toute façon Noam Chomsky considère que les États-Unis constituent un pays potentiellement formidable. Mais il trouve que le potentiel ne se réalise pas autant qu’il le souhaiterait. Selon lui les États-Uniens ont été les plus grands terroristes de l’histoire et tous les présidents états-uniens depuis 1945 seraient exécutés si on les jugeait selon les critères utilisés dans le tribunal de Nuremberg (après la guerre 1939-1945).
Cela étant dit, cher Steve Boudrias, je vous sais gré de bien vouloir commenter mes bien modestes analyses ou réflexions!
JSB
Encore un mot, cher Steve Boudrias. Je vous rappelle que la théorie du PROPAGANDA MODEL et des cinq filtres n’est pas la mienne mais celle de Chomsky, lequel est anticommuniste (mais pas de manière primaire et propagandiste) et très sceptique vis-à-vis du système capitaliste (et impérialiste) états-unien.
Salutations!
JSB
Ce qui arrive au Journal de Mtl est tout à fait normal et prévisible. Si un empire a les moyens financiers de maintenir un journal parrallèle en temps de grève, pour sauver la face, imaginez ce qu’il peut faire quand tout va bien? Tout le monde a son prix et tous les pigistes et les freelance de ce monde, constituent des travailleurs à statut précaire qui sont susceptibles de se plier à certaines exigences pour continuer à manger…
Il ya belle lurette que l’iceberg a frappé la coque!
@ Steve Boudrias
Bien d’accord avec vous. Il n’y a pas de complot que convergence d’intérêts. Ceci dit, il est néanmoins utile de parler de ces convergences d’intérêts inévitables. Le livre de M. Philpot est utile pour cela. Les conclusions sont discutables ok.
Pour ce qui est de l’influence d’André Pratte et d’Alain Dubuc, s’ils en ont, on n’a qu’à développer d’autres sources d’information, d’autres médias … Que d’autres faiseurs d’opinion leur oppose d’autres idées. Les chaînes et canaux sont déjà existants.
Ouaip, je pense que de plus en plus que le Québec est trop petit dans une Province. Ça nous prend un pays …
Petite mise à jour sur le conflit syndical à prévoir au Journal de Montréal. Le Devoir nous apprend ce
En introduction à La Tyrannie de la Communication, Ignacio Ramonet déclare «Déjà peu fiable, le système d’information actuel est actuellement soumis à une révolution radicale avec l’avènement du numérique et du multimédia, dont certains comparent la portée à celle de l’invention de l’imprimerie, en 1440 par Guttenberg.» Que les journalistes du JdeM soient en difficulté se comprend. Et vous avec raison de souligner les enjeux auxquels ils sont confrontés à l’intérieur de l’empire Péladeau. Je compatis à leurs difficultés.
Là, où je diverge d’opinion, c’est lorsque vous confondez l’influence politique de ce journal et d’autres groupes de presse avec la portée médiatique de Gesca-La Presse. Le Journal de Montréal n’a pas de ligne éditoriale politique, le journal ouvre ses pages à différents courants de pensée. Il a toujours été orienté vers l’information de masse, le fait divers, le divertissement et le sport. La convergence et la concentration de la presse est un fléau qui réduit la diversité de l’information mais ne teinte pas obligatoirement la ligne éditoriale d’un journal. Contrairement à La Presse et son équipe éditoriale.
Il n’est même pas nécessaire de parler de complot alors que Paul Desmarais fils, président du conseil et cochef de la direction de Power Corporation du Canada, filiale de Gesca- La Presse, fait partie des trente (30) corporations parmi les plus grandes en Amérique du Nord qui composent le Conseil nord-américain de la compétitivité (CNAC). Ce conseil trilatéral de gens d’affaires (Etats-Unis, Canada, Mexique) a comme mandat de conseiller les gouvernements en matière de prospérité économique. Cette élite financière forme des alliances avec la classe politique en vue de leurs intérêts économiques. Lorsque l’on est si proche du pouvoir, ce ne sont pas les alliances et la poursuite de ses intérêts qui scandalisent, quoique la démocratie en soit écorchée. Non, ce qui étonne, c’est de penser qu’un véhicule comme La Presse demeure neutre dans le processus d’orientation des politiques néolibérales.
Avec Hélène Desmarais à l’Institut économique de Montréal, un autre outil de propagande de droite, il est normal que ce discours dominant écrase toute autre forme de pensée alternative et enterre tout débat qui devrait exister dans une saine démocratie. Si M. Philpot est maladroit dans la forme de son livre, il n’est pas dans l’erreur sur le fond.
L'ex-Premier ministre du Québec cessera de publier sa chronique dans le Journal de Montréal . Sa