On n'a pas idée à quel point une récession peut changer le monde.
Tenez, la semaine dernière, je lisais une chronique du professeur Daniel W. Drezner sur le site Internet du magazine Foreign Policy. Il y allait de 13 conséquences inattendues de la crise financière. Passionnant.
On découvre, par exemple, qu'une crise économique encourage les sociétés à se replier sur elles-mêmes. Un comportement protectionniste s'installe, les gens voyagent moins, les grands médias ferment des antennes internationales. Plus une crise perdure, plus notre vision globale se rétrécit.
Les enfants de la dépression actuelle pourraient aussi être plus gratteux que leurs géniteurs. Selon les études, il semblerait que des jeunes qui grandissent dans un climat économique difficile développent une mentalité de bas de laine, plutôt qu'un esprit dépensier.
Par ailleurs, en temps de crise, les Églises recrutent davantage, l'armée aussi, et les émissions de gaz à effet de serre diminuent.
Une étude a même conclu que la longueur des jupes était liée aux indices boursiers! Plus la Bourse va mal, plus les jupes sont longues!
D'autres effets de la débandade économique sont encore plus étonnants.
Chaque mois, le magazine Playboy choisit une Playmate et publie l'intégralité de sa personne en page centrale. Et chaque année depuis 1960, il élit parmi toutes les pin up du mois la Playmate de l'année.
Le choix de la gagnante revient au fondateur de la publication, Hugh Hefner, qui tient toutefois compte du vote du public. Car Playboy mène régulièrement des sondages auprès de ses lecteurs afin de saisir leurs goûts en matière de filles à poil. Étant donné la popularité de Playboy, la bombe sexuelle de l'année incarne donc assez bien les préférences de la gent masculine nord-américaine.
Or, des chercheurs ont découvert que la situation économique et sociale influençait l'apparence de la Playmate de l'année. Incroyable, mais vrai.
Terry Pettijohn II et Brian Jungeberg, deux psychologues du Mercyhurst College en Pennsylvanie, s'intéressent de près à l'évolution des standards de beauté.
Sans qu'on ne sache trop pourquoi, les critères qui rendent une femme désirable changent au fil du temps et des cultures. Si Marilyn Monroe était à son époque un véritable canon, aujourd'hui, on "photoshopperait" ses bourrelets avant de la mettre en couverture d'un grand magazine.
Pourquoi les pitounes d'aujourd'hui sont-elles différentes des pitounes de mon grand-père? Dur à dire.
Pettijohn et Jungeberg croient que, parmi les facteurs qui influencent les standards de beauté, il y a l'économie.
Pour tester leur hypothèse, les deux chercheurs ont analysé les 40 Playmates de l'année du magazine Playboy (de 1960 à 2000). Avouez qu'il y a des études plus pénibles que d'autres.
Primo, ils ont mesuré leurs attributs faciaux (grosseur des yeux, du menton, des pommettes); ils ont calculé leur âge, leur taille, leurs mensurations. Enfin, ils ont compilé toutes ces données pour en faire des graphiques. Par exemple, une courbe qui représente la grandeur des pin up, de 1960 à 2000.
Deuzio, ils ont colligé une série d'indicateurs économiques et sociaux de la société américaine (taux de chômage, nombre de mariages, de naissances, de divorces, de suicides, revenu disponible, indice des prix à la consommation) et en ont fait une autre courbe, celle-ci représentant le climat économique et social aux États-Unis de 1960 à 2000.
En superposant les deux courbes – celle des Playmates et celle de l'économie -, les chercheurs ont révélé d'intrigantes corrélations, qu'ils ont publiées en 2004 dans la revue Personality and Social Psychology Bulletin.
Sur les graphiques de Pettijohn et Jungeberg, on voit clairement que plus les temps sont difficiles (économiquement parlant), plus les filles du Playboy sont âgées et présentent des caractéristiques physiques "matures" (des yeux plus petits, un corps plus tubulaire).
En revanche, quand le climat s'améliore, on préfère les Playmates plus jeunes et aux courbes plus prononcées.
Comment doit-on interpréter cette découverte? Quand l'économie va mal, l'homme bande sur des femmes plus matures parce que l'âge le sécurise tandis que la jeunesse le complexe? On spécule.
Mais en regardant tout ça, je me demande si ce bon vieux Karl Marx savait à quel point il avait raison en déclarant que "tout est économique".
Oui, vraiment tout.
Bong sang, vous avez repris un article de LaPresse presqu’intégralement!
@Michel Asselin
Ah oui? Lequel? Parce qu’avant de l’avoir repris presqu’intégralement, il aurait été utile que je le lise!
J’ai plutôt eu l’idée de l’article en lisant cette chronique de Drezner (comme je l’ai écrit) et ensuite l’étude de Playboy m’a intéressée et je l’ai acquise pour la modique somme de 20$.
C’est d’ailleurs une chose qui est intéressante. L’étude de Playboy, plusieurs articles en parlent. Mais la plupart ne font que reprendre « l’abstract », qui est le sommaire de l’étude qui circule librement sur le Net. Rares sont les articles où l’on sent que le journaliste et/ou blogueur a LU l’étude en question plus loin que l’abstract. Je l’ai lue.
Mais franchement, avoir su que j’avais copié intégralement un article de La Presse, je ne me serais pas donné tout ce mal.
Tous les sujets ont déjà été couverts, faut pas se leurrer non plus. Si La Presse a déjà abordé le sujet, elle l’avait elle aussi probablement repris d’un autre journal.
Je ne me souviens plus qui avait dit ça: « Tout a été dit, mais pas par moi. »
Souvent, c’est vrai.
Eh ben ! Curieux hasard, mais à ta place, je le prendrais comme un compliment. C’est flatteur. Tu pourrais écrire dans La Presse. On sait pas. Peut-être que cela va t’arriver.
Quant à cette étude, c’est à peu près la dernière chose que j’aurais pensé analyser. En temps de crise économique, on se tourne vers les femmes d’expérience, plus sécurisant. Comme je suis rendu presqu’à 50 ans, j’inspire donc pour une jeune fille, la sécurité…
Encore qu’il faudrait voir si c’est la même chose pour les femmes. Le bon papi à poil dans Playgirl, avec le taux de chômage le plus élevé que les États-Unis ait connu, il pognerait tu penses ?
Je te laisse mes coordonnées si c’est le cas…
On serait sûrement étonné de voir ce qu’il pourrait y avoir dans le portefeuille de Karl Marx aujourd’hui?
Pour ce qui est de cette étude, le repli que la crise financière transforme en protectionnisme, est selon moi normal et digne d’une société basée sur des relations économiques, faisant partie intégrante de la communauté; quand tout va bien c’est chacun pour soi, quand ça va mal, on se sert les coudes!
Malheureusement, les « Playmate » ne m’inspirent aucune sécurité; les femmes que l’on utilise pour faire vendre des revues sur papier glacé, me donnent l’impression que quelqu’un me prend pour un imbécile, une sorte de reptile avec un cerveau. Même si quand ça va très mal, j’aurais tendance à crier « Maman » comme dans l’annonce télévisée, une femme nue dont les pommettes correspondraient à un sentiment de sécurité, continuerait à semer le doute en moi…
En tant que fille, je pense que j’ai du mal à saisir comment l’attrait des hommes envers mon physique et celui de mes consoeurs pourrait varier selon la santé économique mondiale.
Est-ce que ça veut dire que, si je porte des short-shorts cet été, puisque les tendances modes me le conseillent, je vais arrêter d’entendre des commentaires chromagnonnesques des GGA sur les terrasses ? Vont-il se mettre à regarder comme des pièces de viandes les filles qui porte le puncho et la jupe mi-mollet ?
Si oui, je jubile !
1- parce que une grande quantité de d’adjectifs dégradants n’entrera pas dans mes oreilles;
2- parce que je vais pouvoir travailler le « tan » de mes jambes.
*GGA : gros gras agricole, expression de ma famille pour définir un épais aux propos disgracieux. Nous n’avons rien contre les agriculteurs.
La reference est a lapresse du 18 avril.
OK, puisque vous l’avez demandé:
« @Michel Asselin
Ah oui? Lequel? Parce qu’avant de l’avoir repris presqu’intégralement, il aurait été utile que je le lise! »
Il s’agissait de LaPresse, 18 avril; sauf erreur page A2 et A3, le spread du début, quoi.
Prenez pas ce commentaire comme une « relance »; l’erreur est humaine, C’Est juste que je prenais pour acquis que vous étiez au courant de ce qui se fait chez la presse « conventionelle »
‘Z’cusez pour l’usage intempestif de trémas…
Ciel, J’Ai confus mes trémas et mes guliiements.
Comme quoi, tel que mentionné, l’erreur est humaine…