Le jeudi 15 octobre, un peu avant 3600 secondes d'extase, je suis devenu deux choses: un papa et le fan numéro 1 des sages-femmes.
Depuis que Romane est née, on se pince chaque jour, ma blonde et moi, pour croire qu'on a eu la chance d'accoucher dans le confort de notre foyer.
Au Québec, c'est un luxe rare. À peine 2 % des femmes accouchent avec une sage-femme et encore moins le font à domicile.
Parce que dans l'esprit d'à peu près tout le monde en Amérique du Nord, un bébé, ça sort d'un hôpital. Et un accouchement, c'est une femme flanquée sur le dos, les jambes en l'air, le visage déformé par la douleur, qui interprète la bande-son d'un film d'horreur en écrasant les phalanges de son conjoint livide, pendant que des étrangers habillés en vert crient: "Poussez! Poussez, Madame!"
Pour traverser ce tunnel de souffrances, on a forcément besoin d'un soutien pharmacologique. D'ailleurs, ai-je appris la semaine dernière à l'émission Une pilule, une petite granule, sept femmes sur dix au Québec ont recours à l'épidurale pour contrôler leurs souffrances.
Le pire, c'est que dans notre société moderne, on en est venu à penser que ce genre d'accouchement-cauchemar est parfaitement normal. Vraiment?
Ma blonde a voulu accoucher avec une sage-femme, à la maison, dans l'eau. C'était sa décision à elle. Elle a osé quelque chose de différent. Mais parce que le monde préfère la "normalité", ma blonde et moi avons dû rassurer tous ceux qui nous aiment, qui pensaient qu'on jouait avec la vie de notre enfant en accouchant avec une sage-femme. Il aura aussi fallu trouver des réponses à toutes les angoisses, à commencer par les nôtres: "Et s'il y a des complications?"; "Et si le bébé a le cordon autour du cou?"; "Et s'il y a une hémorragie?"; "Et si ça fait trop mal?"
Bien sûr qu'il aurait pu y avoir des problèmes, mais j'ai la conviction que lorsqu'on ambitionne de donner la vie, la moindre des choses, c'est d'avoir confiance en elle, la vie.
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Une sage-femme, ce n'est pas une bonne femme qui débarque avec plein de bonne volonté et des compresses d'eau chaude.
Depuis 10 ans cette année, les nouvelles sages-femmes doivent, pour obtenir un permis de pratique, réussir une formation de quatre ans et se farcir 1740 heures de stage.
Seules les femmes qui ont des grossesses à bas risques peuvent avoir un suivi sage-femme. Et si un problème survient lors de l'accouchement et nécessite un transfert à l'hôpital, tout est en place pour que celui-ci se fasse rapidement et efficacement.
Grâce à toutes ces précautions, plusieurs recherches concluent que, dans le cas d'une grossesse normale, mettre bas dans son salon est aussi sécuritaire qu'accoucher dans un gros centre hospitalier à côté d'une distributrice de Purell.
C'est simplement une question de goût.
Mounia, notre sage-femme, est fine comme tout. Elle a 26 ans et sait tout ce qu'il faut savoir sur l'avant, le pendant et l'après de l'accouchement. Au fil de nos rencontres, elle, ma blonde et moi avons développé un véritable lien de confiance. Un lien d'humain à humain qui m'a réconcilié avec tous ces professionnels de la santé blasés, stressés, épuisés et pressés que j'ai croisés dans ma vie.
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Toujours est-il que le 15 octobre, un peu avant 3600 secondes d'extase, ma blonde a accouché en direct de notre sous-sol, à quatre pattes dans une piscine gonflable. Elle n'a pas hurlé de douleur, elle n'a pas eu l'air possédée du démon et n'a réduit aucune de mes phalanges en purée.
Elle n'a pas non plus eu besoin de quelque antidouleur que ce soit. De toute façon, l'épidurale n'existe pas dans le monde des sages-femmes. À la place, enveloppée dans un nuage d'endorphines, ma blonde s'endormait entre chacune de ses contractions. Elle était magnifique à voir.
Anecdote: chaque contraction, vous allez rire, ma blonde les prenait en disant un grand "Ouuuui!". On est loin de la trame sonore du film d'horreur. On est plus dans l'audio d'un film cochon, mettons.
Et c'est ainsi que Romane est venue au monde dans l'eau.
Après le départ de la sage-femme, on s'est endormis dans notre lit, et le lendemain, on s'est réveillés chez nous. On était une famille.
Cela fait maintenant deux semaines. Ceux qui voient Romane la trouvent étonnamment calme. Paraît que c'est normal. Les bébés qui naissent dans la sérénité seraient juste moins traumatisés par l'accouchement. La mère aussi l'est pas mal moins.
Pour moi, aujourd'hui, c'est ça, un accouchement normal. Et j'en souhaite un à tout le monde.
Merci à Mounia, et à toutes les autres sages-femmes du Québec, pour les bonheurs qu'elles mettent au monde…
Émouvant monsieur Proulx… bravo. Une de mes belles-soeurs a aussi eu recours à une sage-femme et c’est tout pareil. :)
Ça prend une détermination de femme et une grande force de caractère pour faire face aux autres membres de la famille qui hurlent de douleur en accouchant de leurs yeux hors des orbites. :)))
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Tout d’abord, je vous présente mes plus sincères félicitations, elle est vraiment mignonne votre petite! Devenir parent est, à mon avis, un incontournable dans la vie humaine. Tant pis pour ceux qui ne sont pas d’accord avec moi.
J’ai votre âge (33 ans), et j’ai accouché de mes 2 enfants avec des sages-femmes il y a bientôt 12 ans et 10 ans. C’était à l’époque où la profession était encore au stade du projet-pilote au Québec. Pour ma première grossesse, la maison des naissances de Gatineau m’a annoncée que j’allais être sur une liste d’attente…j’ai donc immédiatement cherché d’autres solutions car il n’était pas question pour moi d’attendre qu’une femme fasse une fausse couche. Je me suis finalement tournée vers Ottawa, où les sages-femmes étaient présentes dans les hôpitaux, leur pratique était encadrée et faisait l’objet d’une loi depuis quelques années déjà. (précision: amener une sage-femme de l’Ontario faire un accouchement à domicile au Québec fait partie des zones grises inter-frontalières)
Ça m’a permis de faire comme vous: accoucher dans le confort de mon appartement! Ma fille n’a même pas pleuré en prenant sa première bouffée d’oxygène. À peine un gémissement…
Toute une expérience, surtout pour le passant qui, ayant demandé de l’aide à mon chum à 6 h 10 le matin, s’est fait demander s’il voulait voir un bébé tout neuf (vraiment tout neuf…ma fille est née à 5 h 50)
Il y a 10 ans, j’étais un énergumène (et certains me considèrent encore de la sorte aujourd’hui!) de vouloir accoucher sans anti-douleur avec une sage-femme alors que j’avais 21 ans et j’étais sans expérience. J’avoue candidement que j’étais peut-être un peu naïve d’agir de la sorte, mais j’étais vraiment convaincue que tout allait bien se dérouler. Et effectivement, mes deux accouchements se sont produits sans incident, sans anicroche. Et s’il y avait eu quoi que ce soit, c’était direct à l’hôpital.
Presque toutes les femmes que je connais qui ont préféré accoucher avec épidurale ont eu des complications simples ou multiples, en plus de subir des semaines de convalescence. À une époque où chaque bobo a sa granule, je crois qu’il est crucial d’évoquer les événements « normaux ». Merci pour ton histoire.
Les gens oublient qu’il n’y a pas si longtemps, nous étions encore des animaux qui accouchaient là où l’on pouvaient, que nous étions malades dans des conditions aujourd’hui considérées comme insalubres et pourtant, la race humaine ne s’est pas éteinte.
On en fait trop aujourd’hui.
Vous me mettez les larmes aux yeux … ça doit être ça un accouchement dans l’eau !
J’aurai aimé cet accouchement normal et si c’était à recommencer, je ferai appel à une sage-femme, si possible. Je dis, si possible, parce que lorsque l’on habite à Eastman, on est loin, s’il y a une complication.
Au moins, je n’ai pas eu d’épidurale, de cela je suis fière. Votre petite semble spéciale, vous nous l’avez présentée hier, je lui trouvais un air si ouvert sur la vie. Vous dites, faire confiance en la vie ? Elle aussi doit avoir plus confiance, pour cet accueil rempli d’eau et d’amour.
Et vos phalanges sont intactes !
Merci de votre témoignage.
J’oubliais … si vous permettez ! (la littérature n’est jamais bien loin de moi). Les Accoucheuses, cette saga sur les sages-femme m’a beaucoup aidé à comprendre leur apport. Ce sont trois romans historiques de Anne-Marie Sicotte que j’ai grandement appriciés.
C’est tellement beau ton histoire… VOTRE histoire !
Il y a une chose pourtant que je ne comprend pas: ce sont les sage-femmes qui pratiquaient les accouchements jusqu’au début du siècle (je crois), puis est venu la péridurale au début des années ’80. Donc, qui sont les parents les plus « normaux » selon toi ?
Je souhaite à toute ta petite-nouvelle famille des jours heureux !
Magnifique, «votre» chronique. Puisqu’elle semble bien avoir été le produit de toute ta nouvelle famille… Et bravo d’avoir su trouver votre perle rare, Mounia.
Après tout, les perles viennent aussi de l’eau…
Santé & longue vie à vous trois!
C’est très touchant, Steve, de partager avec nous ce beau moment. Tous les accouchements à l’hôpital ne sont pas traumatisants et torturants pour les phalanges. Crois-en ma vieille expérience. Et les enfants calmes… peuvent parfois devenir turbulants en vieillissant. Crois-en là encore ma vieille expérience…
Profitez-en bien!
Merci, Steve, ça fait du bien de remettre quelques pendules à l’heure. J’aime tout particulièrement cette phrase : « j’ai la conviction que lorsqu’on ambitionne de donner la vie, la moindre des choses, c’est d’avoir confiance en elle, la vie. »
Et ça fait remonter à ma mémoire ce jour d’octobre, il y a 18 ans, où j’ai vu ma filleule dans le lit de ses parents avec son grand frère et le chat. Elle n’avait pas deux heures et il régnait autour d’elle une atmosphère de paix et de bonheur qui exaltait la dimension sacrée de la naissance.
le 17 novembre 1945 au 5725 rue Hutchison app. 07 à 16 heures de l’aprème , ma mère criait à mon père: «
Méo ( il s’appelait Roméo ) dépêche-toué , y s’en vient ! Mon père s’est installé au pied du lit , les mains ouvertes en gant de baseball ( mon père jouait au soft-ball ) et j’ai atterri dans ses mains ; L’histoire ne dit pas si c’était une balle ou une prise ».
Dans notre bloc, pleins de juifs ,qui ont donné des bouteilles de vin à mes parents. Ce soir-là sur la rue Hutchison , entre une synagogue et une yeshivot, ca chantait en francais, en anglais et en yiddish .»
Bienvenue parmi nous, Romane.
Félicitations aux parents.
Vive les Mounias du monde entier :)
Je crois que le déroulement d’un accouchement dépend plus de la femme que de l’environnement. Tout d’abord, toutes les femmes n’ont pas le même corps ni le même seuil de tolérance a la douleur et tous les bébés ne sont pas placés de la même façon.
Cela dit, j’ai vécu deux accouchements tout en douceur sans épidurale a l’hôpital Saint-Luc et mes deux garçons sont aussi nés dans la sérénité. Mon chum a peut-être eu une phalange ou deux écrasées, mais ça nous a évité les yeux exorbités! Sérieusement, il se serait lui-même arraché les phalanges si nous avions dû vivre un accouchement a la maison!
J’ai toujours abordé l’accouchement avec bonheur en ayant le coeur rempli de joie du bébé qui sera concretement la enfin! Manifestement vous avez aussi adopté une attitude positive et vous avez récolté le bonheur!
Bravo à vous, à votre conjointe et à votre sage-femme.
J’ai moi aussi choisi cette option pour ma première grossesse, ce qui fait dire à mes collègues ontariennes (chez qui la pratique n’est pas du tout répandue) que je suis une malade mentale.
Loin de moi l’idée de juger les femmes qui choisissent l’hôpital et l’épidurale: nous avons encore beaucoup de chemin à faire en tant que société pour ne plus percevoir l’accouchement comme un acte nécessairement médical mais comme la chose la plus naturelle du monde!
Voyons maintenant si je serai aussi zen que votre conjointe au moment fatidique…
L’an passé, à quelques jours près, ma blonde elle aussi accouchait, à l’hôpital Pierre-Boucher. Elle non plus, n’a pas hurlé de douleur, n’a pas eu l’air possédée du démon et mes phalanges ont aussi été épargnées. Tout s’est passé sans épidurale, au doux son de notre disque préféré. L’infirmière qui s’occupait de nous était très humaine et douce. Tout s’est passé normalement, dans la sérénité. Jusqu’ici, on ne note pas une grande différence avec votre accouchement, à part peut-être le fait qu’on ait évité de saloper notre maison.
C’est par la suite que ça s’est gâché et que, de fil en aiguille, je me suis retrouvé aux soins intensifs à voir ma blonde, blanche comme un drap, faire des convultions entourée d’une douzaine d’employées de l’hopital. Je suis resté à son chevet durant plusieurs jours, pendant que le personnel de la pouponière s’occupait gentiment de notre petite qui dormait sagement en nous attendant.
Alors, un an plus tard, quand je lis « lorsqu’on ambitionne de donner la vie, la moindre des choses, c’est d’avoir confiance en elle, la vie », je me réjouis de ne pas avoir été dôté d’une si belle naïveté.
Je trouve ça un peu arrogant de dénigrer les professionnels de la santé comme vous le faites, tout en se disant que, si ça tourne mal, les stressés et blasés de l’hôpital seront là pour prendre le relai de la sage-femme et sauver la vie de la mère de votre enfant.
Sans rancune bien sûr,
LV
Quel magnifique témoignage vous avez accepté de partager avec nous! Vous exprimez si bien que la grossesse et l’accouchement sont des actes normaux; vous ramenez la naissance à sa vraie essence. Avec tous ces discours de la peur et ces histoires d’horreur mal expliquées dont nous sommes entourés dans notre société, on a grand besoin d’hommes comme vous, qui se tiennent debout et qui racontent enfin que l’acte de la naissance appartient aux familles. Merci.
Wow
La vie est belle, non?
Donner la vie est une chance exeptionnelle, un moment magique, qui se prépare et et se vit selon nos convictions, nos croyances, notre »confiance en la vie ». C’est un événement heureux, gigantesque, émouvant, puissant, où la force de la femme , de l’amour, se révèle et éclate au grand jour.
Je suis intimement convaincue qu’une naissance, -lorsque tout va bien- dépend de l’état d’esprit dans lequel nous nous plaçons. Le corps de la femme est fait pour donner la vie, le cerveau humain pour contrôler la douleur.
J’ai accouché deux fois avec une sage-femme exceptionnelle, à la maison de naissance, et à la maison, chez moi, dans mon lit… Je disais aussi, ouiiiiiii pendant mes contractions, pour guider mon corps, pour qu’il s’ouvre et accueille ma fille, pour que la douleur puisse circuler, et sortir de moi. Je faisais du humming pour me garder groundée, et les endorphines faisaient tellement bien leur travail qu’entre les contractions, j’arrivais à dire »je suis bieeeen »!
Ceci dit, je sais que plusieurs femmes se sentent très anxieuses à la pensée d’accoucher, et cela peut teinter l’accouchement. Un bon accompagnement pendant la grossesse peut selon moi changer bien des choses.
Les malchances peuvent arriver, parfois une intervention médicale est nécessaire, et la médecine moderne est dans ces cas tout à fait adéquate. Mais offrir un calmant à une femme en travail, puis provoquer l’accouchement avec une drogue forte (quand un tire-lait peut doucement provoquer les contractions!!!!) pour ensuite lui injecter dans l’épine dorsale un liquide qui gèlera la douleur…. ce n’est rien qui évoque pour moi le calme et la sérénité nécessaire à un accouchement réussi….!!!
Tout dépend en fait de l’angle dans lequel on se place dans la vie, face aux épreuves, aux défis, à la douleur. Certaines personnes se lèvent le matin avec un semblant de début d’aura de possibilité de mal de tête, et prennenet deux comprimés. D’autres se demandent pourquoi ils ont mal à la tête, corrigent le tir, boivent de l’eau, respirent et se reposent un peu… À chacun sa façon de voir la Vie!!!
Tout d’abord félicitations pour cette belle naissance!
Je vous trouve très chanceux d’avoir pu connaître un accouchement chez vous, accompagnés d’une sage-femme. Cependant je ne suis pas d’accord pour dire que la plupart des Nord-Américains croient qu’une naissance normale se passe sous épidurale, dans un hôpital. La preuve est que de plus en plus de futures mamans souhaitent accoucher avec une sage-femme, d’où les longues listes d’attentes des maisons de naissances.
De plus, il est faux de dire que les accouchements dans les hôpitaux sont aussi horribles que vous les décrivez. J’ai moi-même accouché il y a 7 mois, à l’hôpital Sacré-Coeur de Montréal, et mon accouchement s’est très bien déroulé, sans épidurale et avec des moyens de contrôle de la douleur qui s’apparentent à ceux des maisons de naissances (ballon, bain, etc), dans un climat calme et où le personnel a été plus qu’extraordiniaire! Comme bien des mamans, j’avais essayé d’avoir une sage-femme, mais sans succès. J’ai donc décidé d’accepter mon sort et de faire tout ce qu’il m’était possible pour vivre un accouchement naturel, peu importe l’endroit. Après tout, ce qui compte, c’est surtout la complicité entre les parents, et la façon dont la mère perçoit la douleur. Voilà pourquoi je pense qu’il ne faut pas trop se formaliser de l’endroit où on accouche, surtout lorsque la seule option possible reste l’hôpital! Il faut également se rappeler que si un si grand nombre de femmes accouchent à l’hôpital, ce n’est pas forcément parce qu’elles croient que c’est le meilleur endroit, mais bien parce qu’il n’y a pas assez de sage-femmes pour répondre à la demande!
Je suis sage-femme.
Merci au témoignage. C,est pour cette raison que nous faisons ce métier….
Et il est très intéressant de lire ton ces commentaires.
Merci à tous.
J’ai eu l’occasion de visiter la maison des naissances à Sherbrooke pas longtemps après son ouverture et ça été une expérience très puissante. Accoucher dans un hôpital me semble tellement froid que j’ai peine à croire qu’il y ait encore tant de femmes (couples) qui choisissent ce lieu où la maladie et la mort sont si omniprésent.
@Guy Mercier pour quelques instants je me suis cru au cinéma plongé dans un bon film. Cool!
C’est super votre histoire. J’ai également eu la chance d’accoucher avec l’aide d’une sage-femme. J’ai adoré mon expérience de suivi de grossesse, étant une femme un peu (!!) angoissée, j’avais besoin qu’on me rassure plus qu’un simple rdv de 10 minutes avec un médecin qui ne prends pas le temps de tout vous expliquer.
Toutefois, l’accouchement ne s’est pas déroulé aussi facilement que je l’aurais voulu (et mon conjoint aussi, qui est aujourd’hui pas mal traumatisé par cette expérience). Moi j’ai crié comme si j’allais mourir et je n’ai pas crié « oui »… j’aurais aimé ça faire ça. On était tout préparé pour accoucher à la maison, dans l’eau. Après 4 heures de poussées, ma cocotte et moi étions épuisée et mon chum n’avait plus de phalanges et moi, plus de poumons tellement j’avais crié de douleurs.
Malgré tout, si c’était à refaire, je serais partante. Car au moins, ma fille est né sans épidural et je n’ai pas subi de césarienne, car c’est probablement le scénario qui se serait passé si j’avais accouché à l’hôpital du tout début de mon accouchement. Je suis déçu de ne pas avoir pu accueillir ma fille dans le confort de notre foyer. Elle a plutôt été accueilli par 5 infirmières, un médecin, 2 membres de ma famille et ma sage-femme avec le spotlight sur elle et tout le monde qui criait « Pouuuuuuuuuuuuuuuussseeeeeeeee ». C’est moins zen que j’aurais voulu. :)
Bref, je ne veux pas décourager les gens qui veulent accoucher à la maison, au contraire. Je sais que mon histoire n’a pas fait d’adepte dans mon cercle d’amis. Quand on accouche à la maison, il faut être prêt à lâcher prise et ne pas s’attendre à l’orgasme, même si, si vous êtes chanceux, vous pourriez l’avoir en accouchant. À mon avis, c’est pas la norme. C’est quand même une belle expérience qui me prouve que je suis capable de faire n’importe quoi et mon chum a vu des choses en moi qu’il n’avait jamais vu avant et il en est très fier, tout comme moi.
Félicitations pour cette heureuse naissance et merci d’en témoigner ici. Ayant moi-même appuyé les sages-femmes depuis plus d’une trentaine d’années, je suis reconnaissant pour tout ce qui peut aider à faire avancer leur cause qui est loin d’être gagnée.
En passant, je pense que les personnes qui sont contentes des services reçus à l’hôpital, devraient aussi remercier les sages-femmes. Car le combat des sages-femmes pour la reconnaissance de leur profession a directement influencé les hôpitaux qui en ont profité pour humaniser leurs procédures.
Rappelez-vous qu’il fut un temps où il n’y avait aucune rencontre de prévue avant ou après l’accouchement, où le père devait attendre dans le corridor et où le bébé passait ses premiers jours dans une cage de verre loin de sa mère. Le changement n’est pas venu de l’intérieur du milieu hospitalier, mais des pressions exercées par les femmes et les sages-femmes.
Félicitations pour la naissance de votre petite.
On dirait que c’est seulement chez les sage-femmes, doulas, et leur adeptes que le concept d’accouchement « normal » et « anormal » existe.
Cette dichotomie illogique, issue de l’extrémisme du mouvement fanatique d’accouchement naturel, catégorise « d’anormales » les mamans qui, de par la liberté de leur choix ou pour des raisons médicales hors de leur contrôle, doivent accoucher dans des hopitaux.
Un accouchement n’est pas une médaille que l’on porte autour du cou, ni un critère qui demontre si l’on est une bonne ou mauvaise mère. Toutes les mamans sont extraordinaires et chaque accouchement est merveilleux en soit. Ceci dit, je tiens à souligner mon épouse extraordinaire qui a « accouché normalement » de mon merveilleux garçon, il y a de cela 4 mois.
Magnifique ! Tout simplement magnifique ! Bravo et merci pour tant d’inspiration.
Félicitations pour ce nouvel enfant et bienvenue à elle!
Je crois que comme dans toute chose, il faut savoir se préparer et par conséquent choisir au mieux ce que nous souhaitons vivre et comment le vivre. Mais il est naïf de croire que tout se déroulera exactement comme on se l’imagine. Ce n’est malheureusement pas le cas.
Personnellement, nous avions décidé de vivre un accouchement à l’hôpital pour diverses raisons, car il est vrai que les femmes accouchent depuis toujours, comme il est vrai que plusieurs mourraient de petites complications post-natales qui aujourd’hui sont facile à éviter.
Nous avions choisi un hôpital bien loin de chez-nous parce que je savais qu’à cet endroit, l’ambiance, l’environnement (chambre) et le personnel étaient optimal pour un accouchement serein. Il s’agit de l’hôpital LaSalle qui possède 34 chambres toutes équipées pour un accouchement en chambre avec un bain tourbillon pour celles qui veulent accoucher dans l’eau ou avoir accès à un soulagement de la douleur par l’eau.
Je crois que l’on ne parle pas du même département hospitalier et du même niveau de stress auprès des infirmiers et docteurs. Normalement, ce type de personnel est beaucoup plus calme et moins blasé comme vous semblez le croire. Accoucher à l’hôpital ce n’est pas accoucher dans la salle d’urgence!
Bref, moi, j’ai eu une pré-éclampsie tardive et j’ai donc acccouché 4 semaines plus tôt. Je devais être provoquée mais je me suis finalement provoquée naturellement probablement à cause du stress. J’ai mis au monde ma fille sans ne jamais pousser un seul cri atroce et je n’ai pas martyrisé mon conjoint. Toutefois, nous avons dû rester un peu plus longtemps à l’hôpital puisque ma fille était très petite et avait besoin d’être surveillée afin qu’elle prenne bien le sein et prenne du poids. Nous avons été très bien traité et nous avons eu une chambre d’accommodement pour rester auprès d’elle durant son séjour.
Je crois que les gens se fient trop aux films pour se faire une idée à quoi ressemblera leur accouchement. Mais la vie c’est tout autre chose!
Je suis d’accord aussi avec Laurent Vitalis qui indique que souvent on dénigre les travailleurs de la santé comme vous semblez le faire mais quand il faut avoir recours à leur expertise on est bien ravi qu’ils existent! J’ai beaucoup de respect envers le personnel et je vous dirais que dans mon cas c’est pratiquement l’infirmière et son «amie» comme elles s’appellent entre-elles qui m’a aidé à mettre au monde ma fille. La médecin n’est venue que pour la sortie finale rapide de ma fille à peine eu le temps de mettre ses gants.
Pour mon prochain enfant, je n’hésite pas à retourner à cet hôpital. Ah oui, ma fille a été un enfant angélique, elle ne pleurait jamais tellement que parfois ça m’inquiétait. Elle a deux ans aujourd’hui et elle a tout un tempérament je vous l’assure! On aime bien parfois se faire des idées, un accouchement serein à sûrement un impact mais il est à très court terme selon moi!
Bravo à votre femme pour cet accouchement réalisé comme elle le désirait!
…bon, j’arrive un peu en retard et j’espère (je suis certain, en fait!) que tu regardes les yeux et le petit nez de Romane plutôt que les commentaires sur ton blog…mais tout de même…
Heureux pour toi, Steve — on peut tout de même pas dire «Bravo»!
…Te savoir papa active en moi la fibre nostalgique. C’est inévitable, chaque fois que j’apprends qu’un des mes «petits tannants» de «dans l’temps» a engendré un petit boutte…je craque. Et pourtant, je suis 2 fois pépé.
Mais ces mômes d’il y a une 30aine d’années sont tous un peu spéciaux pour moi.
Sans doute parce que de penser à eux — les revoir avec leurs frimousses d’alors — me ramène à mon moi d’alors aussi, celui qui avait des cheveux et une barbe pas blanche. Je les vois faire des dessins ou des bétises, me demander de les pousser dans la balançoire ou venir se faire consoler du départ de maman…je les aide avec leurs légos…règle leurs chicanes ou chante avec eux la chanson de «Chez les Amis [où] on mange du brocoli »…
Avec le temps, finalement, rien ne s’en va.
Nonobstant tout ça… Longue vie à Romane qui, si elle te ressemble, va t’en faire baver un peu, beaucoup, passionément.
Merci Charly! Étais-je vraiment aussi pire étant jeune??
À bientôt!
Je les trouve triste ces commentaires qui s’empressent de dénigrer une belle histoire d’accouchement parce que différente et vécue pleinement par ses protagonistes, convaincus de ses vertus et de sa normalité.
Honnêtement, je ne vois aucun intérêt à comparer des expériences de naissance qui sont toutes en elles-mêmes uniques et exceptionnelles. Une même femme ne vivra pas deux accouchements pareils, je parle en connaissance de cause…
J’ai accouché en parfaite sérenité de ma seconde fille, ce fut un très bel accouchement, naturel et respecté, à l’hôpital. Pourtant, je sais pertinemment qu’il aurait pu être encore mieux chez nous, dans l’intimité et le confort de notre foyer. Ça m’aurait évité de compter les nids de poules en plus des minutes qui séparaient deux contractions…
Le fait d’accoucher à l’hôpital ou à la maison n’a pas d’importance en soi…Mais pour certaines personnes, le lieu fait toute la différence dans le vécu et l’expérience.
Je peux témoigner de la sérenité qu’il régnait lors de la naissance de Romane…tout simplement parce que j’étais là. Ce contexte là est impossible à reproduire en milieu hospitalier. Je crois qu’il faut avoir ressenti l’ambiance au moins une fois pour vraiment comprendre toute la différence entre l’hôpital et le chez soi. Ce qui ne veut pas dire que l’accouchement à domicile est pour tout le monde. D’ailleurs, il n’est même pas accessible à tout le monde…
En passant, la sage femme est un professionnel de la santé, je ne vois pas pourquoi on fait la distinction ici comme si elle appartenait à un autre genre!
Je n’étais pas prête à accoucher ailleurs qu’à l’hôpital pour mon premier enfant…Je ne me vois pas accoucher ailleurs que chez nous pour le troisième. A chacun et chacune de cheminer à travers ses peurs, son histoire, son passé, pour trouver un sens à sa maternité, sa parternité.
Tous les accouchements ne sont pas extatiques, mais tous nous transforment et nous bouleversent à des degrés divers.
Savoir se respecter, accepter ses limites et découvrir ses forces, c’est finalement tout ce que je souhaite aux parents qui mettent un enfant au monde, quel que soit le lieu, quel que soit le moment.
Merci à vous pour votre témoignage bien émouvant. Il me fait verser quelques larmes. Heureusement que ce genre de témoignages se multiplie. Nous avons accouché mon mari et moi à la maison dans un pur moment de bonheur et d’intimité (car la sage femme est arrivée après la naissance de notre fille). Aujourd’hui je me suis lancée dans l’accompagnement à la naissance en plaquant mon job d’avant. Mais en France non plus les accouchements naturels et à domicile ne sont pas gagnés. Et pourtant nous sommes de plus en plus nombreux à le souhaiter.
Bonjour aux canadiens. Mon mari et moi envisageons de venir vivre au Québec.
Bonne continuation et merci pour votre beau témoignage.
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