Ce que vieux veut
"La société québécoise n'est pas prête aux grands changements. Et je ne souhaite pas qu'elle soit prête."
Ce fougueux appel aux armes vient d'une dame de 70 ans du nom de Monique Jérôme-Forget. Notre ex-ministre des Finances l'a pondu l'automne dernier lors d'une entrevue accordée aux Francs-tireurs.
Or, j'ai comme l'impression que sa déclaration aurait mérité quelques nuances. Quand Mme Jérôme-Forget parle de la "société québécoise", en fait, elle parle des vieux comme elle.
En effet, les vieux comme elle ne veulent rien savoir des grands changements.
Ils veulent des voyages organisés, des hôpitaux propres, des condos neufs près des services, des rues sécuritaires, des baignoires avec une porte latérale. Ils veulent aussi qu'on préserve des églises vides.
Bien sûr, je caricature. Mais si Monique Jérôme-Forget peut traiter d'indolente l'ensemble de la société québécoise, j'imagine que je peux mettre tous les vieux dans le même panier.
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Sur mon blogue la semaine dernière, un lecteur commentait ma chronique sur le virage à droite de l'empire Quebecor.
Selon lui, plus que d'une croisade idéologique, il s'agirait surtout de l'"initiative affairiste" d'une entreprise qui cherche à se trouver un public.
Et toujours selon lui, de l'information teintée de conservatisme a tout pour plaire aux vieux qui ne veulent pas de grands changements comme Monique Jérôme-Forget.
Ça se tient.
On pourrait même y voir une conséquence inattendue du vieillissement de la population.
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Les chiffres sont unanimes: les vieux se multiplient. En 2015, il y aura au Canada plus de gens de 65 ans et plus que de jeunes de 15 ans et moins. D'ici 2056, une personne sur quatre aura atteint l'âge d'or, selon Statistique Canada. Et même si le Canada quadruplait le nombre d'immigrants admis annuellement, cela ne nous empêcherait pas de nous ratatiner collectivement.
Un monde de vieux, c'est l'avenir.
Or, non seulement les vieux seront plus nombreux, mais il se trouve qu'ils exercent leur droit de vote dans une plus large proportion que les jeunes.
Du coup, nul besoin d'être un grand stratège politique pour imaginer dix mille bonnes raisons pour un politicien de séduire l'âge d'or avant tout autre segment de la population.
Mieux vaut se faire à l'idée: ce que vieux veut, vieux aura.
C'est ce que le magazine The Economist appelle le "vote gris". Il est désormais impossible à ignorer. Au Royaume-Uni, un puissant groupe de pression, Age UK, défend les intérêts des aînés avec un slogan on ne peut plus explicite: Our power is our number.
C'est pour attraper des vieux que l'ex-premier ministre britannique Tony Blair a donné la télé gratuite aux personnes de plus de 75 ans. Là-bas, tous les citoyens qui possèdent un téléviseur doivent verser une redevance audiovisuelle de 145,5 livres sterling par année (environ 225 $).
Le gouvernement Harper aussi a la passion des vieux. Il a créé le Conseil national des aînés. Il a doublé le crédit pour revenu de pension de 1000 $ à 2000 $. Il a aussi augmenté de plus de 30 % le crédit d'impôt pour frais médicaux remboursables.
Il y a quelques semaines, ce même gouvernement a inventé la Journée nationale des aînés (à mettre à l'agenda, c'est le 1er octobre prochain). Officiellement, cette célébration doit "souligner l'énorme contribution des aînés au tissu économique et social de notre société".
On n'attire pas les vieux avec du vinaigre et le gouvernement Harper l'a compris.
J'imagine qu'il s'attend à un retour d'ascenseur.
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La vieillesse est un phénomène relativement nouveau dans l'histoire de l'humanité.
En 1900, l'espérance de vie au Canada était de 50 ans. Elle est aujourd'hui de 80 ans.
On ignore encore à quoi ressemblera une démocratie façonnée par le vote gris.
Je m'avance ici, mais disons que ça ne sent tout de même pas la révolution à plein nez. Ce sont les jeunes qui veulent tout virer de bord. Les vieux préfèrent le calme et la continuité.
Ils sont comme Monique Jérôme-Forget: pas prêts pour les grands changements.
Remarquez, ce n'est pas toujours négatif.
Mark L. Haas, chercheur à l'Université Duquesne de Pittsburgh, a publié une étude qui prévoit que les zones les plus "chaudes" du globe (l'Iran, l'Irak, le Pakistan, l'Arabie saoudite) risquent d'être beaucoup plus pépères d'ici 2030, et ce, grâce au vieillissement de la population.
Parce que les vieux préféreraient passer leurs derniers moments à jardiner plutôt qu'à chercher la chicane pour des idées, des croyances.
Si un monde de vieux est trop fatigué pour se faire la guerre, c'est toujours ça de pris.
Alors que j’envisage très mal ma propre vieillesse, voilà que vous m’annoncez que l’avenir, c’est les vieux ! Bordel ! Ça va être plate longtemps…
Je relis votre billet là. Ça veut dire aussi de plus en plus de Home Invasion ça et de petits vieux attaqués autour de la banque… Je viens de lire l’article du New Yorker sur la Grande Dépression qui nous attends. C’est pas ma journée… Rien d’encourageant. Rien pour les jeunes et le dream whip pour les vieux.
En effet, nous entrons dans une société et une culture de vieux. Je me demande pourquoi le gouvernement canadien s’acharne à criminaliser le suicide assisté ou l’euthanasie volontaire alors qu’au Québec la population est favorable. Cette guerre idéologique suggère que les vieux doivent souffrir jusqu’à la fin pour gagner leur ciel. Triste manipulation des consciences.
En tant que P’TIT VIEUX, légèrement grabataire, cacochyme et valétudinaire, je me demande comment le pépére que je suis devenu doit réagir.
D’une part j’opine du chef et je me dis que vous avez raison, du moins en partie, Steve Proulx. D’autre part je ne peux entériner que partiellement vos assertions. Dans quelques semaines je soufflerai mes 67 chandelles et je peux vous dire que la plupart de mes amis et connaissances ne correspondent pas, pas du tout, au portrait que vous dressez.
Mais comme vous avez choisi de généraliser abusivement, je pense que vous avez pas mal raison.
Toutefois, je dois dire qu’ayant enseigné au collégial de 1966 à 2003, j’ai rencontré certains jeunes plus ratatinés que bien des vieux.
Quant à moi, vieux ou non, je compte bien continuer à crier et à m’indigner.
Mes meilleures salutations, Steve Proulx!
Moi je continue de gueuler avec mes 55 ans, j’ai horreur des voyages organisés( j’ai passé un mois en Europe avec mon fils de 17 mois sur le dos!) et j’espère que vous continuerez de livrer vos commentaires dans 25 ans disons?
Qu’est-ce qu’il faisait, Picasso, à 90 ans? Il peignait et il baisait.
Autrement dit, il faisait la guerre aux imbéciles, tous âges confondus…
Alors là, quoique du même âge que notre cher blogeur, honnêtement j’ai honte de ma génération et j’admire plutôt les réponses habiles des « P`TITS VIEUX« . Rien pour les jeunes…ouin, mais ce sont vos petits vieux qui avaient 20 ans lors de la révolution tranquille. Nous on a grandi en en dévorant les fruits tout en les prenant pour acquis, on ne peut pas dire qu’on a eu le plus grand rôle dans tout ça. Et peut-être seulement ne désire-t-on pas vraiment de changements?
Si les « jeunes« s’impliquaient un peu plus politiquement, peut-être que les « vieux« auraient un peu moins de pouvoir. Soit, les vieux ont le nombre, mais ce n’est pas une raison pour déclarer la guerre. Ces « vieux« sont certainement parents ou grands-parents qui ne demanderaient pas mieux que d’aider leurs héritiers à poursuivre un projet de société libre et progressiste.
Ce billet me semble légèrement empreint de frustration…je crois pourtant qu’en montrant intérêt et respect aux « vieux« on aura plus de chance des ralier à notre cause…si cause il y a.
Historiquement ce sont toujours les «vieux» qui envoient les plus jeunes à la guerre. Mais, baiser et peindre… bien coup donc, s’il faut ce qu’il faut, à quand le retour du service militaire adapté ?
je n’ose vous dire ce que je pensais des « vieux » quand j’avais vingt ans; je crois que ce n’est pas publiable; et comme j’avance dans la joyeuse soixantaine, je lis dans votre prose des choses qui confirment ce que je pensais depuis un bon bout de temps. Cependant, je me permets un conseil bienveillant et gratos; faites bien attention et surveillez vos arrières; non pas que je trouve votre prose tellement offensante, mais la génération qui arrivera à la soixantaine dans les années à venir, i.e. celle qui est née autour de 1955, risque de ne pas trouver vos opinions bien cordiales. Il s’agit de la généraiton qui se trouve entre la mienne et la vôtre. Depuis 50 ans tout c’est fait en fonction d’elle, elle ne tolèrera pas qu’on lui manque d’ADMIRATION ! alors watch toué!!!!
Chronique qui porte à réflexion. Beaucoup. Vraiment.
Et moi, qui me disais ne plus avoir peur de vieillir si je réussissais à le faire à la Jacques Higelin…
Wow ! Quoique n’étant pas encore dans la catégorie « vieux » comme telle, je trouve votre analyse un peu, beaucoup à la folie très péjorative pour les ainés ! Peut être que le pouvoir sera gris car il n’y a personne de plus jeune intéressé à prendre les choses en main. Je regarde autour de moi et questionne souvent les plus jeunes et il me semble que la plupart d’entre eux ne se sente pas concerné par la politique: ça vaut pas la peine ou à s’impliquer dans quoi que ce soit: trop fatiguant. All they want to do is to have some fun ! Chiale les pauvres parce qu’ils doivent étudier, travailler ou s’occuper de mettre leurs enfants dans une garderie à 7$ ! Ras le bol de leur dire que je travaillais aussi fort qu’eux que mes enfants aussi je les ai conduits à la garderie mais que dans mon cas c’était 20$/jour, que je considère que nous sommes privilégiés de pouvoir voter etc… etc… Grouillez-vous le c… au lieu de brailler constamment que vos parents ne vous ont pas assez donné de ceci ou de cela ou qu’ils vous ont laissé un héritage lourd à porter. Changez le monde au lieu de râler comme des bébés !
…en passant, je regarde la liste des journalistes de VOIR, et pas un seul vieux la-dedans!…C’est bizarre…on dirait un hospice pour trentenaires avertis…et nous, les quelques vieux parsemés cà et là dans leurs blogues…de simples faire-valoir commodes????…la question se pose…
Eh bien, je suis légèrement surpris par le type de réactions ou de commentaires négatifs que provoque cette chronique.
Je veux bien croire que le vieillissement soit un sujet tabou. Je veux bien me rappeler que la motion du Bloc Québécois piloté par Francine Lalonde est « morte au champ d’honneur » au parlement d’Ottawa dernièrement parce que l’euthanasie est un sujet délicat au pays.
Mais, peut-on vraiment croire que Steve Proulx fait dans le « senior bashing » ici ??
@ Jean-Claude Bourbonnais
La journaliste qui a placé un commentaire tout juste avant votre second commentaire travaille pour le Voir et je doute qu’elle soit membre du club des « trentenaires avertis », whatever that means.
Personnellement, je me souviens qu’un de mes lointains commentaires sur un billet du même chroniqueur à propos de la négligence et des conditions de vie plutôt lamentables vécues par des vieux vivant en résidence pour personnes âgées avait reçu toute l’attention et le respect de monsieur Proulx envers cette « problématique ».
Je m’indignais à l’époque du fait que des vieux vivaient dans des espaces locatifs si restreints qu’on aurait pu croire qu’ils résidaient dans des « garde-robe » tellement ils manquaient d’espace et ce type de préoccupation était partagée par l’auteur de cette « chronique maudite ».
Mais si vraiment vous voulez être rassuré sur l’état de votre vieillissement et les conditions de vie formidables que ce simple fait amène dans votre vie, allez lire le cahier Vivre de La Presse et vous serez rassuré sur la « coolitude » d’être vieux.
Je préfère croire qu’il faut se méfier.
Je préfère croire que si la société québécoise n’est pas indolente et si les vieux ne sont pas plus conservateurs que la moyenne des groupes d’âge de la population, il y a quand même de sérieuses questions à se poser sur les agissements du gouvernement clientéliste de Stephan Harper à l’égard du troisième âge.
Je dis bien troisième âge. Pas besoin d’entendre une allusion au troisième Reich.
La population de tous les pays industrialisés vieillit.
Celle du Québec, surtout, et celle du Canad vieillit vite et par groupe massif.
Les babyboomers d’hier, EN GÉNÉRAL, formeront encore la majorité demain, à cette étape de leur vie tout comme ils le faisaient hier et encore aujourd’hui.
Ce n’est pas un crime de lèse-majesté de le rappeler, d’en parler et de se poser des questions sur l’évolution de notre société lorsqu’on combine deux facteurs précis :
1) le désistement de plus en plus marqué des jeunes de la politique traditionnelle ;
2) l’implication toujours plus importante et intense des vieux dans le processus politique traditionnel.
J’ai fait de la politique pour une multitude de partis officiels dans ma vie et j’y ai rencontré bien plus de têtes grises ou d’individus dans la quarantaine avancée que je n’ai vu de gens de mon âge.
D’ailleurs, j’étais dans la vingtaine à l’époque et on me voyait comme un extra-terrestre lorsque j’accompagnais un candidat dans son porte-à-porte ou dans le cadre de ses activités publiques.
De plus, en allant voir du côté du PLQ, par exemple, à l’occasion de la PREMIÈRE campagne de Jean Charest, je me souviens être entré dans un bureau de comté dans lequel il ne manquait qu’un attirail de bingo pour partir un party. Et pourtant, ce sont eux qui faisaient le « pointage ». Ils étaient vaillants. Essentiels au parti. Sincères. Agréables à fréquenter. Superbement courtois au téléphone.
Mais étaient-ils moins susceptibles d’être manipulés ? En étaient-ils conscients de leur « conservatisme » ou de leur amour conditionné du « statu quo » ?
Il ne s’agit pas de manquer de respect à l’âge d’or qui est ou qui viendra. Il ne s’agit pas de savoir si le pouvoir gris est plus pépère que le pouvoir d’achat des jeunes et des moins jeunes.
Toutefois, peut-on regarder les résultats de sondages froidement et les agissements du gouvernement Harper et se poser des questions sur la place publique sans se faire taxer de… lisez plus haut les commentaires et vous aurez le choix parmi les plus bizarres qualificatifs et insinuations.
Bref, je ne crois pas que ce backlash soit mérité pour une simple raison. Et cette raison est ontarienne.
Qu’est-ce que j’entends par là ?
Selon un vieil article du Toronto Star, qui faisait état de la garde rapprochée de Stephen Haper, on y révélait que les éléments-clefs du PMO conservateurs comprenait une masse critique d’anciens membres de la fameuse « révolution du bon sens ».
Si vous avez bonne mémoire, et bien des vieux pourront me confirmer qu’ils ne sont pas tout à fait atteint d’alzheimer, Tony Clement, John Baird, Helena Guergis, Jim Flaherty, Guy Giorno faisaient TOUS partie de l’équipe de Mike Harris lors de son entrée fracassante au pouvoir au parlement ontarien.
Et on sait ce que cet « révolution conservatrice » a donné comme résultat et de quel manière les think tanks de toutes sortes ce sont mis en march pour porter ce très controversé gouvernement au pouvoir.
Maintenant, les mêmes personnes, ou presque, reprennent du sevice au niveau fédéral et envoie même en éclaireur un des leurs, le même monsieur Kory Teneycke (dans la jeune trentaine, en passant) faire un beau travail de propagande dans le ROC, subventionné par Quebecor sans accent aigu sous la bannière de Sun News, en remplacement de Sun TV qui ne va nulle part.
Le tout, en s’alimentant à une agence de nouvelles indépendantes de la Presse Canadienne et fonctionnant au mépris de plusieurs conventions collectives protégeant les intérêts du métier de journalistes à travers le pays.
Et il faudrait se dire que tout va bien madame la marquise ? Que tout va pour le mieux dans le meilleur des « brave new world » possible ?
Allons, arrêter de vous préoccuper de l’âgisme ou de vous enfarger dans des combats de générations. Le problème est ailleurs et le danger (s’il n’est pas immédiat) est réel pour la démocratie canadienne.
Merci d’y réfléchir et de consulter ceci :http://www.thestar.com/news/canada/article/429205
Et dites-vous bien que Giorno, tout récemment, grâce à une annonce de Dimitri soudas, s’est vu épargné une visite chez le dentiste parce que, soi-disant, il n’y a plus que les ministres qui sont redevables devant les commissions parlementaires à Ottawa…
Heureux de vous avoir fait sortir de votre tanière, cher Steve Boudrias. Je m’ennuyais.
Votre commentaire ne change rien à la pertinence de ma question. Je laisse à madame Legault le soin de nous dire son âge véritable, mais je ne vois pas comment on peut l’intégrer dans la catégorie des vieux, tels que perçus par Steve Proulx et moi-même.
Et j’irais encore plus loin. Non seulement n’y a-t-il pas de vieux journalistes dans VOIR, issus disons des années soixante,comme il s’en trouve ailleurs dans nos médias de gauche ou de droite, ici comme en Europe, mais plus grave, VOIR, de plus en plus, me semble s’enfermer dans une sorte de ghetto culturel et générationnel assez étouffant, merci!
Et je laisse le soin aux journalistes de cet organe d’information essentiel juger eux-mêmes de la pertinence de mon commentaire.
Mes chers Steves, je me suis assez « fait valoir » comme c’est là!
j’oubliais de vous prévenir; les« vieux » sont des spécialistes . De quoi ? Mais dela disparition. Ils s’y préparent avec assiduité depuis longtemps, sont payés pour, et s’apprêtent à faire la meilleure sortie possible. Alors faites attention. Souvenez-vous de Miss Marple .
Je suis « vieille », voyage seule à travers le monde, sac au dos. Touaregs, Afrique noire, Amérique latine, Maghreb. Jamais connu de voyage organisé. Ni de croisière. Ni de REER. Mon amant a 23 ans de moins que moi. Je suis de beaucoup de manifs sociopolitiques.
Va chez le y’abe, Proulx. Ou explique-toi mieux.
Franchement, relater un vécu personnel et atypique pour tenter de discréditer un texte qui, forcément, fait dans le « macro ».. je ne vois pas vraiment quel genre de débat cela peut provoquer!
@ M. Bourbonnais: Pourquoi n’y a-t-il pas de « vieux » au Voir. C’est une excellente question. Avez-vous envoyé votre CV?
Il y a peut-être un facteur économique là-dessous: il ne faut pas se faire d’illusion sur le salaire payé à un chroniqueur par un hebdomadaire gratuit financé par des annonceurs!
Pour bien des journalistes, Voir est un début de carrière. Un peu comme MusiquePlus l’a été pour certains animateurs.
Bien de journalistes plus vieux ont fait leurs premières dents au Voir et se sont trouvés un job ailleurs éventuellement, à La Presse, au Journal de Montréal, à Radio-Canada…
La nature même de cet hebdomadaire fait en sorte que bien des gens qui y écrivent sont pigistes, souvent jeunes parce qu’on vieillit très mal à la pige.
Je ne pense pas que ce soit tellement un choix ou un enfermement idéologique, mais plutôt une conséquence liée à la nature de cette entreprise de presse.
Je vais te parler franchement Steve, et tant pis pour la vaisselle!!!
Mon CV??? Criss, depuis le temps que j’écris dans VOIR, vous devriez savoir à quel genre de bonhomme vous avez affaire… Et pourquoi je vous enverrais mon CV??? La job de journaliste m’intéresse pass, c’est pas mon truc.
C’est quoi VOIR, aujourd’hui??? 15 trentenaires et une matante qui pensent, éructent, se congratulent tous du même bord de la couverte. Vous êtes pas au courant??? Un homo sapiens normalement constitué a deux mains, deux pieds, deux yeux et deux lobes dans sa cervelle. Vous êtes pas tannés de toujours penser à gauche??
Et votre couverture culturelle, ça fait dur, et pas à peu près. Rien sur la flottille de Gaza, rien sur le Mundial,rien sur les casseurs au G20, pas de chroniqueur scientifique. Pas de sport, pas d’économie. Mais de la brillantine littéraire en masse. Viens pas me dire, Steve Proulx, que VOIR peut pas trouver parmi tous les universitaires en sciences pures un ou deux apprentis journalistes de talent… Choix, éditorial?? Bon, ben oké, mais alors quoi??? vous vous isolez de plus en plus du reste du monde médiatique en devenir,imprimé ou numérique,payant ou gratos, un monde de plus en plus diversifié avec des journalistes qui s’intéressent à tout…même si tout CELA qui ne relève pas des sciences humaines les fait chier considérablement.
Et que ce soit un vieux comme moi, sans aucune compétence, qui vienne vous le dire en pleine face, à votre place, ça devrait vous inquiéter au plus haut point.
Quand je vous lis, depuis quelques mois, je m’ennuie en criss de Pierre Falardeau et de Nelly Arcan. Ils écrivaient dans ICI, et tous les âges les aimaient.Au fond, dans votre VOIR impeccable,vous êtes déjà vieux, trop vieux…
« Franchement, relater un vécu personnel et atypique » (S. Proulx)
Un. Je ne suis pas si atypique. Dans mes voyages je rencontre d’autres « vieux » de mon âge qui vivent leur liberté et leur militance au max. À 19 ans, début des années 60, j’ai fait mon premier voyage seule, 3 mois en Europe. Aujourd’hui dans la soixantaine, je suis LA MÊME personne. je n,ai pas changé. Je suis la même iconoclaste rebelle qu’il y a 40 ans et c’EST CELA qui fait ch*er des « jeunes » de 40 ans. Ils voudraient qu’on crève drette-là. Ben non mon tinami. J’m’en vas toffer le plus longtemps possible ne serait-ce que pour écoeurer le peuple le plus longtemps possible encore. Quelle jouissance!!! Et pis, tiens!
Deux. Les « jeunes » cons qui me croisent sur leur chemin ne savent pas et ne veulent pas savoir que ma vie est autrement plus vivante, militante et intéressante que 90% d’entre eux. Extérieurement, rien ne montre que je suis rebelle. Les jeunes cons eux, croient qu’avoir une manche et un mohawk (dépassé depuis 10 ans minimum) signifie « rebelle », Pauvres ignorants.
Trois. Mes amis proches sont de tous âges, gars ou filles, de toutes les classe sociales et de tous les coins du monde. Heureusement que les jeunes ne sont pas tous des connards finis mais il y en a encore trop à mon goût. J’ai rarement vu une jeunesse aussi conforme et résignée.
P.S. Marcher pour vaincre le cancer est une bonne cause mais c’est tellement facile. Cela ne fait pas partie de mes manifs engagées.
Ce que vieux veut, peut-être que les jeunes cons ne pourront même pas leur offrir.
Si jeunesse pouvait seulement imaginer ce qui s’en vient et si vieillesse savait comment éviter la dérive autoritaire qui nous pend au nez… Je serais un peu plus rassuré.
Selon des estimations assez prudentes, plusieurs observateurs – autant des démographes que des économistes – commencent a tirer la sonnette d’alarme.
La plupart parlent de l’explosion des coûts du système de soins de santé.
D’autres discutent de l’épuisement du régime des rentes de la plupart des sociétés industrialisées comme la nôtre.
On peut bien se voiler la face ou se réfugier dans une attitude fo-folle directement importée des années 1960 et essayer de nier que la majorité des gens qui franchiront le cap des 65 ans ne connaîtront pas nécessairement la retraite dorée annoncée a grands coups de pub au moment d’atteindre l’âge de raison.
De plus, lorsque deux « jeunes » contribuables devront soutenir financièrement un régime de retraite public qui essaiera de « nourrir » quatre retraités, combien de temps est-ce que le « party granola » va continuer dans les résidences ou les centres de soin de longue durée avant que les fonds manquent ?
Combien de temps est-ce que les politiciens vont continuer a refuser de parler d’un dégel prochain de la ligne de départ signalant le commencement de « l’âge d’or » ?
Pour l’instant, on va gagner du temps en haussant les cotisations des employeurs et des employés.
On va aussi acheter la paix sociale en dégelant les frais de scolarité des « jeunes cons » qui feront vivre une bonne partie de la génération lyrique, paraplégique ou analgésique. Et ce, pendant des décennies.
Mais lorsque viendra le temps de bouger de deux, trois ou cinq ans le début de la retraite officielle, qu’est-ce qu’on va faire ? Comment réagiront les membres branchés, les adeptes de la coolitude sexagénaire abonnés a La Presse qui conspuent allègrement les jeunes-vieux qui sont complètement coincés du cul a force de payer le loyer, la bouffe et le transport avec un salaire de misère et des conditions de travail précaires ou digne des plus belles clauses orphelins; qu’est-ce qui va se passer a ce moment-la ?
On va s’embrasser sur la bouche en criant « peace and love », on va s’engager dans l’armée du salut pour retrouver le sens de la vie ou on va redécouvrir les vertus de la vie de commis sans possibilités de rémission ?
Non, on devrait commencer a discuter calmement.
Vous étiez révolutaverne ou molsonutionnaire, hier ? Good for you !
Mais aujourd’hui, vous voter en masse pour qui ?
Ceux qui vous promettre de baisser la TPS et d’augmenter les pensions de vieillesse ou vous soutiendrez ceux qui vous diront que le plus dur combat est a venir ? Qu’il faudra que certains individus travaillent plus longtemps parce qu’ils le peuvent, parce qu’ils le doivent et malgré tout ce qu’on leur avait promis jadis ?
Que se passera-t-il si on se crie déjà des noms alors qu’on n’a même pas commencer a faire face a la musique ?
La jeunesse d’aujourd’hui peut paraître très tranquille, très conformiste aux yeux de certains et trop timide aux yeux de plusieurs; mais qu’en est-il des vieux qui s’enferment dans le déni ou qui s’engouffrent dans une forme d’égocentrisme qui exclut toute forme d’engagement citoyen ou toute forme de prise en considération de l’évolution rapide de notre société a l’aube du XXIe siècle ?
L’âge de la retraite a été établie a une époque durant laquelle les pouvoirs publics craignaient comme la peste la sagacité et la mémoire encore vive des citoyens les plus perspicaces et les plus expérimentés de la société qu’ils tentaient de contrôler a leur guise et en fonction de leurs intérêts.
Espérons simplement que ce que les vieux de demain voudront, ce sera autre chose que la continuation du délire consumériste a l’excès parce que cela ne fonctionnera pas longtemps. La société de consommation a ses limites. La société civile, par contre, a un pouvoir de changement, de résistance et d’adaptation plus considérable.
Bref, il n’y a pas d’âge pour arrêter de se faire traiter en client-roi par les politiciens et il n’y a pas de moment idéal pour prendre ses responsabilités… Même si cela n’a pas l’air très juste, très branché ou très cool de prime abord.
@Lauzier Marie
Je suis bouche-la-baie!
Mais bon.
J’imagine que vous avez beaucoup souffert…
@Jean-Claude Bourbonnais
faudrait quand même pas que le Voir devienne La Presse ! Si je lis le Voir depuis sa création c’est parce qu’il se démarque des autres journaux. Je ne pense pas être intéressée à une chronique scientifique, il y a d’autres revues spécialisées pour ça ! Quant à Falardeau et Arcan cessez de vous en ennuyer, ils ne reviendront pas ! Vous paraissez frustré comme certains critiques qui ont raté leur carrière. Dommage la vie est si courte.
@steveproulx
Hé ben mon Steve (Proulx) on peut dire que ta chronique en a fait couler de l’encre de toutes les couleurs ! Pas grave j’taime quand même et je continuerai à te lire jeudi prochain et l’autre jeudi et plus…
@ Steeve Boudrias
Plutôt que de rendre les boomers responsables de tous les malheurs, vous devriez faire un peu plus confiance au génie créateur et créatif des jeunes; ceux que je fréquente sont bien conscients des enjeux de l’époque et refusent le rôle de victimes qui les empêcheraient d’agir…..
Les jeunes ne sont pas si cons que ça et les vieux moins égoïstes que vous le prétendez.
@stevebourdrias
Je ne peux qu’être d’accord avec ce que vous écrivez même si c’est terrifiant comme vision quant à notre avenir. Je ne peux même pas dire que vous avez une vision pessimiste car c’est évident que nous allons droit vers un mur et qu’il se rapproche de plus en plus.
@ Sébastien Lavoie
Aucune génération n’a le monopole de l’indolence.
Dresser les générations les unes contre les autres c’est faire le jeu de ceux qui nous exploitent, jeune et vieux, hommes et femmes.
Diviser pour mieux régner.
P.S. Je me disais la meme chose de Steve Proulx après avoir lu son texte: «J’imagine qu’il a beaucoup souffert…» Ce texte n’est pas digne de lui. Il nous a habitués à mieux.
«Mais aujourd’hui, vous voter en masse pour qui ?»
Je vote Québec solidaire.
Mme Lauzier, vous me lisez mal.
Cette chronique est avant tout une suite de faits, d’études et de statistiques.
Liguer les jeunes contre les vieux n’est pas mon but: je décris une réalité. La population vieillit. Dans l’histoire humaine, elle n’a jamais été aussi vieille qu’aujourd’hui et il est légitime de se demander ce que cela changera dans l’avenir.
En ce sens, mon texte pose plus de questions qu’il donne.
Si le sujet du vieillissement de la population et de ses conséquences inattendues ne vous intéresse pas, ce débat n’est pas pour vous.
Si vous avez des avis, défendez-les avec des arguments valables et cessez les insultes gratuites.
On peut discuter en conservant un certain savoir-vivre. C’est probablement ce qu’Amir Khadir vous dirait…
Merci.
@ Steve Proulx
Comme disent les politiciens, je prends note.
Je vous relirai… et mieux, j’espère mais il fait chaud ce soir.
Amir dirait «Lance lui ta godasse et assume» ;-)
J’aimerais apporter la nuance comme quoi il y a vieux et vieux. De nos jours, on n’est plus «vieux» à 50 ou 60 ans. Il n’y a qu’à voir les pré-retraités qui sont partout à faire toutes sortes d’activités notamment sportives tant et si bien qu’ils dépassent les jeunes! À voyager partout dans le monde! Ils sont aussi très informés mais peut-être «décrochés» affairés qu’ils sont à reprendre le temps perdu et à faire une réalité de cette promesse qu’on nous avait faite jadis à propos de cette société des loisirs que serait notre futur. Et leurs préoccupations tournent en effet davantage vers la santé et le confort pour continuer de mener leur vie débordée d’activités de toutes sortes! Mais si le «pouvoir gris» se met en marche dans une direction, c’est sûr qu’il aura le poids nécessaire pour faire pencher le bateau dans la direction qu’il aura choisi!
Que de condescendance !!! Cela s’appelle parler à travers son chapeau!….Vieillissez un peu monsieur Proulx!!! lol