L'Afrique. Peut-être en avez-vous déjà entendu parler. Mais oui, vous savez, le continent en forme d'oreille d'éléphant?
Ça vous revient, maintenant? Il faut dire qu'on n'en entend pas souvent parler, de l'Afrique.
Au printemps dernier, pendant quelques jours, l'ensemble du verbiage journalistique autour de Jaroslav Halak a représenté l'équivalent d'une année de médiatisation de l'Afrique, selon Influence Communication.
Pourquoi couvrons-nous plus le sort d'un gardien de but slovaque que celui d'un continent au grand complet? C'est la faute aux médias, bien sûr. C'est aussi un peu parce que vous vous en crissez, de l'Afrique.
Et ne me faites pas ces yeux-là. J'ai raison et vous le savez. Vous préférez, de loin, les articles sur les poules urbaines ou sur l'histoire du conseiller municipal qui ne voulait pas porter de cravate.
L'Afrique, c'est comme le Pakistan. Parce que vous vous en crissez aussi, du Pakistan. Je le sais, vous le savez, le gouvernement aussi le sait. C'est ainsi que, dans un élan de "générosité" envers les millions de Pakistanais inondés, notre vaillant gouvernement Harper a annoncé qu'il versera à l'aide au Pakistan une somme égale aux dons que fera la population canadienne.
Pff! Voilà une promesse qui ne coûtera pas cher, je vous en passe un papier.
Toujours est-il que vous vous crissez de l'Afrique. Enfin, disons-le plus proprement: en Occident, l'empathie envers l'Afrique est en rupture de stock.
Une des raisons pour lesquelles l'Afrique déchaîne moins les passions qu'un débat sur le film de P. Huard, c'est qu'on a l'impression qu'il s'agit d'un cas désespéré.
Ce continent a la poisse, c'est clair. Quoi de mieux pour gâcher une belle journée ensoleillée que de prendre des nouvelles de l'Afrique?
Les seules (et rares) informations que l'on reçoit de l'oreille d'éléphant concernent des statistiques déprimantes, des niveaux alarmants de ceci ou de cela, des milliers de morts depuis le début de tel ou tel conflit.
Depuis des décennies, chaque fois qu'on nous parle de l'Afrique, c'est pour nous dire que quelque chose a empiré.
À un moment donné, effet d'accumulation oblige, les malheurs multiples de l'Afrique finissent par nous passer dix pieds par-dessus la tête.
C'est ici que j'en viens à cet article de l'hebdomadaire américain The Nation, reparu dans le Courrier international. Le titre a tout de suite piqué ma curiosité: "Le continent noir ne se porte pas si mal".
Shocking.
L'article en question rapporte les résultats d'une étude d'un économiste de l'université Columbia, laquelle note une amélioration des conditions de vie en Afrique. "La croissance économique n'a pas profité qu'aux élites, peut-on y lire. Les inégalités au sein des pays ont diminué sur tout le continent."
Plus loin dans l'article, la journaliste donne la parole à Michael Chege, économiste et conseiller du gouvernement kényan. À la question "D'où vient l'afro-pessimisme?", il offre cette réponse: "Certains ont tout intérêt à ce que l'aide humanitaire perdure. Il y a des gens dans les gouvernements qui sont dépendants de cet argent, et puis toutes ces organisations [humanitaires] ont intérêt à présenter les choses de façon négative. Si tout va bien, c'est leur carrière qui chancelle, leur emploi qui disparaît."
Un autre expert soutient que les Objectifs du millénaire pour le développement (cette déclaration signée par les pays membres de l'ONU en 2000) ont été "volontairement fixés" de manière à ce que les pays africains ne puissent pas les atteindre.
Le premier objectif est de réduire de moitié le taux de pauvreté entre 1990 et 2015. "Pour y parvenir, lit-on dans l'article, toute l'Afrique devrait afficher 7 % de croissance annuelle sur dix ans – ce que seul un pays sur dix dans le monde est arrivé à faire sur n'importe quelle décennie entre 1965 et 2005."
Bientôt, on viendra nous dire que l'initiative onusienne des Objectifs du millénaire pour le développement fut un lamentable échec, que l'Afrique est toujours dans la dèche.
Et pourtant, tout n'est pas si noir en Afrique. Je ne dis pas que tout va bien. Je ne dis pas non plus qu'il faut couper l'aide internationale. Pas du tout.
Je dis seulement que l'Afrique des bonnes nouvelles existe. Oui, il y a de la lumière au bout du tunnel. Or, j'ignore si un brin d'optimisme ferait en sorte qu'on s'en crisserait moins, de l'Afrique. Faudrait voir.
Surtout qu'Halak n'est plus dans le décor…
Pourtant, l’Afrique se fait courtiser de plus en plus par des pays asiatiques comme la Chine populaire qui sont en compétition avec nos minières canadiennes pour exploiter les ressources minières de ce continent. Les Européens ne se sont jamais privés de faire du commerce avec le continent africain et pas toujours pour les bonnes raisons. Haïti est considéré comme le pays antillais le plus africain et nos relations avec les Haïtiens sont des plus cordiales.
C’est probablement parce qu’Haïti est plus proche de nous, géographiquement parlant: loin des yeux, loin du coeur. C’est un coin d’Afrique, en Amérique. Le misérabilisme est probablement utile aux groupes humanitaires, mais je suis d’accord avec cet économiste qui voit du progrès en Afrique. Il faut faire attention de ne pas tout mêler, car le Pakistan est en Asie, pas en Afrique, et c’est une République islamique qui s’est formée en divisant l’Inde dans un conflit sanglant entre hindous et musulmans.
« tout n’est pas si noir en Afrique », je l’aime bien celle-là !
Surtout que je prends régulièremen des nouvelles de l’Afrique « Blanche » à travers le Maghrebianews.com.
On oublie souvent le Maghreb quand on parle du Mashrek.
Islam du soleil couchant, Islam du soleil levant. Qu’est-ce qui fait les plus belles nouvelles ou les plus intéressantes manchettes ?
Le libre-échange que l’on tente de mettre en place dans la zone d’échanges économique du Maghreb ou la guerre en Afghanistan et les inondations du Pakistan qui n’arriveront jamais à innonder les missiles nucléaires de cette nation qui s’achète des F-16 au lieu de nourrir sa population.
Un peu comme le Canada, qui cherche à protéger sa souveraineté dans l’Arctique en s’achetant pour 35 milliards de « jets privés ». Gageons que si les jets étaient fabriqués au Québec, se serait un véritable bénédiction pour les employés de Bombardier.
On parle trop de la misère des Autres et pas assez de la nôtre, moi je dis.
Mais je me trompe sûrement… Je suis une marque Sans Nom. ;-)
l,Afrique a été détruite par la colonisation sauvage des pays européens : France, , Italie, Belgique ,Angleterrre etc,…
Évidemment, la chose est depuis toujours bien connue: « pas de nouvelles, bonnes nouvelles ».
Et voilà (possiblement) pourquoi on se préoccupe si peu d’en prendre, des nouvelles, de l’Afrique. Puisque tout doit si bien aller.
N’est-ce pas?
Enfin, « bien aller » dans le sens de « aller pas trop mal ». Et « aller pas trop mal » dans le sens de « ça pourrait être bien pire ».
Voilà donc qui fait plaisir et rassure: avoir pareilles bonnes nouvelles!
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L’Afrique, c’est comme le Pakistan. Parce que vous vous en crissez aussi, du Pakistan. Je le sais, vous le savez, le gouvernement aussi le sait. C’est ainsi que, dans un élan de « générosité » envers les millions de Pakistanais inondés, notre vaillant gouvernement Harper a annoncé qu’il versera à l’aide au Pakistan une somme égale aux dons que fera la population canadienne.
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Oui, vous avez tout a fait raison. L’Afrique, tout comme le Pakistan, j’en ai rien a cirer. Comme vous vous permettez de juger tout le monde et sa soeur pour leur manque d’empathie envers ces pauvres p’tite betes, j’en conclus que vous, l’Afrique et le Pakistan, vous y penser jour et nuit. Soit. Vous, vous avez prit conscience. Bravo. On devrait couler un buste en bronze a votre image.
Seulement, savez-vous ce que votre prise de conscience attendrissante et mon indifference totale ont en commun? On apporte autant aux desoeuvres de ce monde vous et moi, a savoir absoluement rien. La seule difference est peut-etre que je ne me pose pas en sauveur du monde sur un metro-queer blog avec une p’tite puenteur de renfermer. Savez, cette petite odeur de p’tit faux-cul urbain grano qui mascere un peu trop dans leur p’tite vie urbaine minable et qui vont dans la vie en maudissant le succes des autres parceque trop minable et sans talent pour faire quoi que ce soit de sa propre vie. Vous n’allez passer votre vie qu’a parler de celle des autres, p’tite mauviette.
J’vous emmerde, tiens. Saloppe de faux-cul pretentieux.
JSJ
Monsieur st-jean, vous abusez de votre liberté d’expression pour faire la « morale » a qlqn en utilisant a la fois un langage ordurier ET de nombreuses attaques personnelles que personne ne mérite.
Même au nom du confort individualiste et l’indifférence au sort du pauvre monde, il ne vaut pas la peine de descendre aussi bas.
Au nom du confort individualiste?
Laissez moi vous eduquer, l’ami, comme on ferait la lecon a un ecolier en culotte courte.
Quel est le but de notre civilisation? Vous arrive-t-il de vous questionner sur le sujet, ou vous etes si absorbe par votre image vertueuse reflechie dans le mirroir parfaitement poli des sites de propagande socialistes comme Voir pour vous adonnez a cette activite si embetante qu’est la reflexion?
Nous serons 9 milliards d’individu sur terre en 2050. C’est une certitude mathematique. Suite a quoi il y aura un plateau suivi d’une lente descente vers des niveaux….inconnus.
Comment ferons nous pour nourrir tout ce beau monde? Mais c’est evident, repond le vertueux ignare, nous n’aurons qu’a redistribuer la richesse…!! Ensuite, pourquoi s’arreter la. La famille de Mukumba veut 10 enfants, qui sommes nous pour les en empecher? Mais aussi, qui sommes nous pour ne pas les supporter, pense le vertueux? Au nom de la vertue, au nom de l’humanite, casse ton pain et partage le, tranche le vertueux, sous les acclamations des parasites socialistes sans talents, mais avec une dependance a l’egotisme plus chatouilleuse encore qu’on ne l’est de l’hero.
C’est au nom de l’humanite, vous voyez, que nous devrons marcher collectivement vers l’apathie collective, se partageant quelques grains de riz et une gorgee d’eau, dix, quinze ou pourquoi pas, vingt milliards d’individus entasse comme le sont les fourmis dans leurs nids grouillassant, tout ca au nom de l’humanite?
L’humanite, c’est la decouverte de l’atome, ce sont les concertos pour violon de Bach, c’est le remede au cancer. Ce n’est pas un concours pour evaluer le nombre d’etre humain qu’on peut entasser comme des sardines sur terre au nom de….. la vie? De quelle vie parlez-vous?
Les bacteries dans votre intestins croient que le role de l’etre humain est de leur fournir un environnement chaud, humide et riche en excrement.
Vous et les bacteries fecales avez plusieurs points en commun.
Bien a vous,
JSJ
Eh bien, on peut dire que vous etes un professeur impressionnant, cher monsieur.
Et si je porte des culottes courtes, c’est qu’il fait un peu chaud, non?
Pour ce qui est de votre argumentation, je ne suis pas certain que nous faisions partie de la meme civilisation, cher monsieur.
Heureusement pour moi et tous ceux que vous alimenter de votre science comptable tous les jours et qui n’ont pas la chance, comme moi, d’avoir a endurer votre prestance pour des raisons familiales, professionnelles ou conjugales.
Vos propos, cher monsieur le professeur, me donne le gout de plaindre vos proches et de leur faire un don en vous achetant une barre de savon pour vous nettoyer la bouche.
Cordialement,
Je ne vous en veux pas, le Japon fait travailler ces vieux en ce moment et ceux-ci sont consideres par des gens de votre trempe de « dechets industriels » qu’il faut apprendre a rentabiliser.
Heureux soit celui qui sait VOIR jusqu’ou s’etend le declin de cette fameuse civilisation qui exploite la misere et la faim en n’oubliant pas au passage de reduire celles-ci a un spectacle a la fois lucratif et soporiphique pour la masse d’endormis de la democratie que nous sommes.
Vous avez votre conception de la vie, j’ai la mienne.
J’ai meme du respect pour la merde puisque mon parrain est un agrculteur qui me disait toujours: bien repandu sur un terrain fertile, la bouse de mes vaches devient utile et marchandable lorsque bien formee: elle devient alors du fumier. Ce que je suis a vos yeux et ce que je revendique en ce moment.
PS: on ne peut faire la lecon bien longtemps a un « drop out » cher monsieur.
J’arrive d’un mois en Afrique, en majorité au Burkina Faso. Pays extrêmement pauvre, certes, mais en pleine transformation. Et franchement, le pessimisme dont vous parlez et qui nous est réellement relayé, ne correspond absolument pas à la réalité sur le terrain, du moins dans ce pays (l’Afrique, c’est grand et diversifié; je suis un peu maladroite quand j’en parle globalement).
Pour faire rigoler mes copains burkinabés, je n’ai qu’à imiter une pub de Vision mondiale. Ils se tordent de rire : pas que l’aide humanitaire ne soit pas nécessaire — elle l’est malheureusement encore et pour un bon bout probablement —, mais à cause de cette image déprimante, voire désespérée, que nous nous forgeons de l’Afrique avec ses enfants aux visages couverts de mouches.
L’écart entre nos conditions de vie matérielles respectives est grand, particulièrement en région rurale, mais l’accès à l’information – entre autres – est en train de bouleverser la donne. Les jeunes — et pas juste les universitaires et les fils de riches — changent les choses au quotidien au Burkina, sans grandes tensions intergénérationnelles. D’ailleurs, le discours là-bas est plus optimiste et moins cynique que celui qu’on peut lire pendant une heure dans la twittosphère québécoise…
Quand on regarde les chiffres de l’aide humanitaire et de l’aide au développement économique (qui sont deux choses distinctes) en dehors de leur contexte, c’est étourdissant. Mais ce sont surtout les mécanismes accompagnant ces appuis financiers qui m’épatent. Et ce n’est pas du côté des organismes d’aide humanitaire que je lorgnerais.
L’aide financière est malheureusement politique, donnée pour d’autres raisons que pour sauver des vies et appuyer la croissance économique : la mainmise des pays Européens, des années après l’accession à l’indépendance de plusieurs États africains, passe par ces mécanismes d’appui et vient avec toutes sortes de conditions qui permettent aux généreux donateurs d’installer sur place, en haut-lieu, des représentants Français, Allemands et autres qui contrôlent et influencent largement les décisions.
Le taux d’absorption de l’aide – c’est-à-dire la capacité pour les bénéficiaires de dépenser les sommes d’aide proposées – est très bas : les gouvernements étrangers leur proposent des tonnes de fric (dont les Africains ont besoin), mais en imposant des conditions de redditions de compte et de fonctionnement qui les ralentissent. Pendant ce temps-là, ces mêmes gouvernements ont une image publique positive et un accès stratégique à l’information et aux ressources naturelles. Ils peuvent même influencer les destinées politiques (un petit financement par-ci, un petit putsch par-là!).
J’aime l’Afrique et voudrais en entendre parler dans les médias d’ici tous les jours… mais ce n’est pas un sujet prioritaire au niveau politique ou économique, alors ça n’arrivera pas de sitôt. Pourtant, plusieurs pays africains pourraient nous apprendre bien des choses, dès maintenant. Et d’ici quelques années, ils risquent de nous surprendre, économiquement et socialement.
P.-S. : « Dead Aid » et les autres publications de Dambisa Moyo sont parmi mes projets de lecture – il semblerait que c’est fort intéressant…
Mme Raymond
Avant de lire Dambisa Moyo, je vous suggère fortement de lire Jacques B. Gélinas dans son livre Et si le Tiers-Monde s’autofinançait : de l’endettement à l’épargne. L’envie de lire Dambisa Moyo vous passera aussitôt. De même que vous passera l’envie de lire une camerounaise du nom d’Axelle Kabou qui a commis un essai intitulé Et si l’Afrique refusait le développement.
Essayez et vous m’en direz des nouvelles. Mais je puis vous assurer qu’en suivant mon conseil, vous gagnerez un temps précieux pour lire des livres intéressants
Fabien Cishahayo
Peut-être le début d’une nouvelle ère pour l’Afrique.
http://www.pharmidea.fr/