La main de l’homme
C'est une chose sur laquelle je reste discret, mais sachez que je suis un peu mécène. Un peu beaucoup, en fait.
Depuis un an, une part considérable des revenus que je gagne à la sueur de mon clavier sert à soutenir le travail des artistes de la rénovation résidentielle.
J'ai commandé à un maçon une ouvre originale intitulée "Rejointage des briques et remplacement de trois allèges". 9000 $. Un artiste couvreur a refait mon toit, un ouvrage de 8000 $. Pour parvenir à déboucher un drain, j'ai financé les prestations privées de trois plombiers. Et un maître du béton a restauré les cinq marches de mon perron. Une sculpture de 2900 $ que j'honore lorsque je rentre à la maison.
J'apprécie le contact viril avec ces artistes de la truelle et du pipe wrench. Du coup, chaque fois que le nid de vices cachés que j'ai acquis l'an dernier m'en fournit l'occasion, je ne lésine pas sur les dépenses.
À force de côtoyer ces étonnants corps de métiers, j'ai pu constater qu'une chose les unit. L'orgueil.
Cette délicieuse arrogance se manifeste à peu près pareillement chez ceux dont je commandite le travail.
En découvrant ma tuyauterie, le plombier grincera: "Qui c'est que c'est, le cave qui a faite la plomberie icitte?" Au moment de me remettre son estimation, le couvreur sera formel: "Yé fini ton toit, mon chum. Ceuze qui t'ont posé ça ont faite une job de cochon!" Le maçon, quant à lui, aura cet argument béton (!): "Ben sûr que tu vas te trouver un gars qui va te le faire pour 5000 piasses. Pis ça va être tout croche… En tu cas, penses-y."
Il y a des jours où je me dis que je suis né sous une bonne étoile. Oui, car chaque fois que mon index se pose sur le premier nom trouvé dans les Pages jaunes, c'est immanquable: je tombe sur le meilleur en ville.
Je tombe sur le plombier qui répare les bêtises de ses prédécesseurs. Je tombe sur le plus chevronné des électriciens. Je tombe sur le plus habile tireur de joints de sa génération.
Pour avoir autant de bol, c'est sûr, je dois avoir mené une bonne vie.
Cela dit, ces hommes que je finance (car ce sont tous des hommes, étrangement) sont des anachronismes.
Alors que l'économie du savoir valorise surtout l'usage des cerveaux, ces hommes-là usent leurs mains.
Pendant que le monde se dématérialise, que tout se numérise, ces hommes-là désengorgent nos tuyaux, crépissent nos fondations, goudronnent nos entrées de garage.
Ils améliorent, façonnent et réparent le monde réel.
Ils font partie d'une race en voie de disparition. "La culture contemporaine est beaucoup trop tournée vers les emplois de cols blancs", dit Matthew Crawford dans le dernier numéro du magazine L'Actualité. Ce docteur en philosophie politique gagne aujourd'hui sa croûte en réparant des motos. Son livre, Éloge du carburateur, prône la revalorisation des métiers manuels pour sauver l'économie. "Il y a un artisanat de qualité qu'il ne faut pas perdre", dit-il.
Ce sont donc ces savoir-faire précieux que je parraine.
Mais revenons à l'orgueil de l'artisan. L'idée est élaborée dans The Craftsman, un essai de Richard Sennett paru en 2008. Selon lui, l'homme est une créature d'orgueil. On a tous en soi un artisan qui veut célébrer "cette impulsion persistante et fondamentale de l'homme, le désir du travail bien fait".
Or, comment être fier de ses réalisations quand on occupe un poste au titre nébuleux au sein d'une giga-entreprise contrôlée par un conseil d'administration obsédé par les rendements à court terme?
Comment nourrir l'artisan en soi lorsqu'on revient à la maison le soir sans trop savoir ce qu'on a fait, aujourd'hui, pour améliorer le monde?
Qu'on ne s'étonne pas, dans cette économie du savoir, de trouver autant de travailleurs démotivés, stressés. Des candidats à l'épuisement professionnel.
L'autre jour, mon maçon a passé la matinée à flatter le crépi de mon perron. La main de l'homme maniait la truelle selon une technique qu'il perfectionne depuis des années.
Dans son visage, transpirait l'expression de l'artisan ravi, satisfait devant la maturité de son savoir-faire.
Quand il a eu terminé, il a fait quelques pas en arrière pour mieux contempler son ouvre. Je l'ai rejoint.
J'ai alors pu constater l'orgueil de l'artisan à son zénith. Les mains sales d'avoir tant flatté. Le dos courbaturé d'être resté penché toutes ces heures. Mais le visage serein.
Par pudeur, je n'ai pas osé le lui demander, mais je suis convaincu que cette seconde de bonheur après l'accomplissement est le plus bel instant de sa journée.
Cet instant-là, et celui où je sors mon carnet de chèques.
ca vaut toujours la peine de magasiner et de demander plusieurs soumissions… y a pas de honte à payer moins cher….. souvent certains entrepreneurrs ( sic ) ont les mains sales , mais les yeux ben clairs sur votre compte banque????
Étant moi-même en plein rénos, votre papier m’a d’abord fait sourire. Je suis aussi tombée sur les « meilleurs en ville », mais j’ai surtout eu la chance de traiter avec des gens de métier, des bons « Jack », sans diplôme universitaire, mais enclin à rassurer ma petite personne, angoissée par un dégat d’eau. mais cette idée d’orgueil de l’artisan est très intéressante. Merci de nous l’avoir partagée!
Je ne sais pas si c’est la semaine du Frère André qui vous pousse à écrire une chronique associant le premier des péchés capitaux aux hommes (et aux femmes) qui travaillent de leurs mains (en utilisant aussi leur tête) dans le domaine de la construction/rénovation.
Vous ne serez probablement pas surpris si je vous dis que vous êtes complètement dans le champ concernant ces gens-là, monsieur Proulx, en qualifiant du terme « orgeuil » ce que vous explicitez par la suite sous la forme un peu plus juste du « souci du travail bien fait ».
JSB et bien des intellectuels, du haut de leurs tours d’ivoire ou dans leur tour à bureau, aiment bien s’imaginer les victimes d’un intellectualisme bafoué par la foule et méprisé par la plèbe.
Pauvres choux.
Constamment martyrisé par les esprits mal dégrossis environnants, jamais responsables de leur condescendance. Jamais à l’origine de leur manque de compréhension du phénomè ouvrier, du travail manuel ou, plus noblement, du travail artisanal à l’abri de l’esprit des lois de la marque déposée, du droit d’auteur triomphant et trop souvent pédant.
Je trouve ça infiniment dommage que vous ne compreniez pas le langage trop direct des travailleurs manuels, monsieur Proulx.
Tous les ouvriers que vous avez contacté, vous leur reprochez quoi? De prétendre, comme n’importe quel pigiste, être le meilleur de sa profession?
Intéressant comme jugement.
Vous voudriez qu’ils disent quoi ces gens-là qu’on considère tellement comme des pestiférés qu’il faut qu’ils exhibent en permanence leurs diplômes, leur références et les raisons pour lesquelles ils vous facturent ce qui demande de l’investissement, du talent et de l’effort physique pour être réalisé?
Vous voudriez qu’ils fassent quoi, monsieur Proulx, ces gens que vous payez par chèque, comme n’importe quel employé à la pige, en passant, lorsque l’on dénigre les métiers dans les médias, à l’école ou ailleurs?
Facturer 75$ de l’heure, avant même qu’il raccroche le téléphone, c’est très peu de mon point de vue, pour réparer une offense mille fois répétée: la voie des métiers mérite qu’on crache sur celui qui l’emprunte de bonne foi.
C’est connu, tous les jeunes hommes (et quelques femmes) qui osent devenir mécanicien, ébénistes, plombiers, etc., sont de pauvres trous de cul qui n’ont pas réussi à devenir de vrais champions, n’est-ce pas?
Ça me rappelle la phrase assassine de la mère de René Lévesque dans la deuxième série de la SRC à propos de son fils: « Si intelligent et même pas avocat! »
Depuis longtemps, depuis le rapport Parent et bien avant même, on méprise ouvertement les loosers qui deviennnet utiles en réparant nos conneries, nos cochonneries, nos grosses habitations.
Et comment récompense-t-on le manque, la compétentce et le « souci du travail bien fait » dans les hautes sphères du snobisme? En qualifiant les gens qui travaillent de leurs mains en coordination avec leur cerveau d’orgueilleux!
Parfois, il vaut mieux être aveugle que de lire des énormités de ce genre.
Je vous aime bien monsieur Proulx, mais si vous reprochez à ces gens-là d’être souriant lorsqu’on paie enfin la juste part dû au travail bien fait, un travail qu’il ne signeront pas, un travail dont on ne dira jamais « C’est Untel, un chriss de bon charpentier, un homme de renom » qui a refait mon balcon, je trouve que vous vous trompez effrontément.
Bien entendu, j’ai travaillé avec des cols bleus, des chauffeurs de towing, des hommes de métier. J’ai grandi dans un quartier ouvrier où il est toujours de bon ton de dire de son jeune: « Il deviendra un avocat, un journaliste, un juge ou, mieux encore, un politicien. »
Et cela, on le pense et on le dit encore avec fierté.
Et pourtant, combien de raisons avons-nous de croire le contraire et pourtant, les professions libérales conservent leur prestige.
Vous savez, à part le métier d’enseignant, il est difficile d’imaginer des gens dont on méprise autant les qualification en silence ou ouvertement, au Québec.
C’est dommage.
Très dommage de lire une chronique de ce genre-là. Aussi moralisatrice, aussi dommageable par son mépris inconscient pour des gens qui ont la franchise de vous dire que les gens qui ont dessiné les plans de votre maison ou conçu la plomberie à rabais de votre condo afin d’augmenter leur marge de profit soit récompensé de la sorte.
Lorsqu’on ouvrira un carnet de chèque, ou la prochaine fois qu’on fera un virement automatique sur votre compte bancaire en méprisant votre travail à la pige, j’espère que vous vous rappelerez votre mépris, monsieur Proulx.
Bref, au lieu de vous placer en retrait, au-dessus de ces gens-là, vous auriez plutôt dû y VOIR le reflet de votre profession.
Si vous voulez comprendre ce dont je vous parle, allez lire Josée Blanchette dans le Devoir lorsqu’elle parle des conditions de travail du travail à la pige et du reproche que l’on fait à ceux-ci d’être capables d’être propriétaire d’un simple chalet malgré la précarité de leur situation. Malgré le manque de reconnaissance. Malgré la pingrerie des patrons qui ne veulent jamais payer le juste prix de ce qu’ils commandent.
Pour les gens qui vous emploient, monsieur Proulx, vous êtes bien plus une dépense qu’un investissement. Même chose pour les gens qui ont rénové votre maison.
Autrement dit, vous êtes un très mauvais chef de mini-chantier, monsieur Proulx. Et c’est loin d’être une insulte que je vous fais. Seulement une observation.
@ Steve Boudrias.
Très longue réponse pour une chronique qui était, au départ, teintée d’humour bon enfant, ce que vous semblez avoir pris au premier niveau.
C’est le rôle du chroniqueur que de présenter des réalités sous un jour original afin d’en dégager un nouveau point de vue. Ce que j’ai tenté de faire.
Or, histoire de vous contredire, sachez que quelques « artistes de la rénovation résidentielle » m’ont écrit en privé pour me dire qu’ils étaient ravis de l’hommage que je leur rendais dans cette chronique. Des gens, justement, qui ne m’ont jamais lu à cause de mon supposé « stigmate de l’intellectuel », mais qui se sont trouvés honorés qu’un chroniqueur s’intéresse à eux.
C’était le but, valoriser leur travail, ce que j’ai fait en les comparant à des artistes et moi à un mécène.
Tiens, c’est drôle, ça me fait penser à cette chronique d’Yves Boisvert:
http://www.cyberpresse.ca/chroniqueurs/yves-boisvert/201010/22/01-4335345-installateur-de-piscines-une-semaine-dans-le-creux.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=cyberpresse_B41_acc-dimanche-bandeau_372676_accueil_POS2
Étant le fils ravi d’un mécanicien et garagiste (un être merveilleux que je n’ai jamais oublié depuis 53 ans), mort trop tôt (j’avais treize ans et il est s’est noyé sous mes yeux , en dépit de mes tentatives de sauvetage), j’ai, contrairement à l’éminemment prétentieux Steve Boudrias, bien compris l’idée de STEVE PROULX. Son texte m’a même ému et bouleversé. Noble et grandiose est le travail manuel lorsqu’il est bien fait, souvent d’une manière presquement «amoureuse»!
J’ai déjà fait savoir à Boudrias que je ne tiens pas à polémiquer avec lui, moi qui aime et vénère la discussion, le débat et, parfois, la polémique.
Au lieu de discuter des thèses et idées des commentateurs, il discute de la personnalité qu’il attribue aux individus qui écrivent ou s’expriment de diverses manières. Aux yeux de cet éphèbe, resté un nourisson sur le plan intellectuel, je ne suis qu’un intellectuel qui pontifie du haut de sa tour d’ivoire. Et c’est cela L’ANTI-INTELLECTUALISME qui rapetisse la société québécoise! Quand on n’a plus d’arguments, on tente de rapetisser et de «blaster» les autres en disant que, ô horreur, ce sont des intellectuels méprisants et coupés du vrai peuple, ce peuple auquel appartient, bien évidemment, le petit Boudrias.
Je ne veux pas déclarer la guerre à Boudrias mais je rappelle que, dans un texte publié dans la rubrique SOCIÉTÉ, il m’avait attaqué (moi plutôt que mes idées et propos) en se demandant si les gens devraient avoir le droit de continuer à écrire et à s’exprimer lorsqu’ils ont plus de 60 ans. Le tout a été retiré, avec la connivence suspecte des responsables de VOIR. Il y avait, dans ces propos, une haine, preque totalitaire et nazie, des personnes âgées et un «âgisme» dégueulasse et intolérable!
Je souligne que je suis UN INTELLECTUEL ENCHANTÉ. Et il arrive parfois que des Boudrias ou autre populistes de bas étage, qui m’attaquent comme intellectuel plutôt prétentieux. Cela fait en sorte qu’ils n’ont pas à exhiber leur ignorance crasse, laquelle deviendrait flagrante s’ils se donnaient la peine de discuter des idées, propos et thèses. Ils privilégient l’insulte «personnelle» et les insinuations chafouines plutôt que le franc débat et que la discussion, éventuellement fructueuse (j’aime bien les fruits, en particulier ceux de la discssion libre, respectueuse et «démocratique»).
Je sais que le petit Boudrias va continuer à m’invectiver et à m’insulter en tant que personne. Mais moi, je n’ai pas le temps de discuter avec un ADULESCENT jouissant à la seule idée de dénigrer les autres et de s’attaquer à la patibulaire personnalité qu’il leur attribue.
Cela étant dit, cher Steve Proulx, je vais faire mon petit général, ex-président de la république française (Charles de Gaule) et je vous dirai très sincèrement: «Je vous ai compris!» Le tout étant dit d’une manière qui ne se veut ni hautaine ni dédaigneuse (mais Boudrias, sans vérification ou cogitation, va penser et affirmer le contraire).
Boudrias a une mentalité ainsi faite qu’elle précède le siècle des lumières. Les lumières et lui, cela ne peut radicalement pas cohabiter!
Pour m’acharner une dernière sur le citoyen (?) Boudrias, je rappellerai qu’il a déjà «démoli» totalitairement un texte critique que j’avais «commis» (rubrique «société») sur l’humour et sur Réal Béland. Il a alors commis un texte dévastateur et insultant (à mon endroit ou envers). Et, plus tard, il a avoué qu’il ne savait même pas qui était ledit Béland. C’est ce qu’on appelle de la rigueur intellectuelle.
Quoiqu’il en soit de mes petits conflits un peu dérisoires, je vous rappelle, Steve Proulx, que j’appuie votre texte et les idées émises dans ce texte. Je suis «fatigué» et un peu grabataire. Alors, continuez à alimenter cette merveille qu’on appelle la liberté d’expression!
JSB
P.-S. J’ajoute, moi «voltarien» convaincu, qu’en dépit de mes propos pamphlétaires et durs, je défendrai toujours le droit de Steve Boudrias de s’exprimer! Mais moi je n’ai pas de temps à perdre à discuter des inepties faiblardes de ce triste sire!
JSB
JSB
M. Borduas s’est lui-même pris au sérieux et pas à peu près! J’y ai lu un hommage aux gens exerçant des métiers qu’on dit manuels en les enviant même un peu et un questionnement fort pertinent et plaisant sur la satisfaction de notre travail au quotidien. Dommage pour ceux qui ont vu du mépris et de l’enflure intello…
@Alain Gascon:
En fait, en plus de s’en prendre aux idées, pour lui trop subtiles et trop complexes, de Steve Proulx, Boudrias s’attaque à moi-même, JSB, votre humble serviteur. Il attaque ma personne, incapable qu’il est de débattre de mes idées.
Tout cela est bien triste!
JSB
Bon, j’imagine que je suis le seul à avoir mal lu le texte qui est l’objet de ce malentendu.
Toutefois, je ne suis pas assez dépassé par la technologie Twitter pour avoir manqué cela : @steveproulx77Sara: « Il est rare que je me rende au bout des chroniques de S. Proulx, je trouve sa plume d’une condescendance rare. » http://bit.ly/b1rrZS
Il s’agit du texte d’une internaute et blogueuse qui n’a visiblement pas saisi, elle non plus, la subtilité de cette chronique, rapporté par l’auteur de cette chronique. Quel crime impardonnable, n’est-ce pas? Les pauvres diables qui ne saississent pas le fameux deuxième degré invoqué ici.
Alors, pour ce qui est des accusations de JSB, qui polémique alors qu’il dit qu’il ne le fait pas et me prend à partie sur une demi douzaine de paragraphes tout en disant qu’il n’a pas de temps à perdre avec mon pauvre petit moi, comme dirait Sol, je trouve sa haute voltige intellectuelle un peu plate et absurde, merci!
Cela me fait sourire ces bonnes gens et ces êtres moralistes qui ont l’âme suffisament charitable pour vous attribuer tous les noms d’oiseau du dictionnaire pour ensuite vous blâmer de faire des attaques ad hominem.
Si j’ai déjà évoqué l’âge de ce patriarche du doute par le passé, c’est surtout pour soutenir que les vieux peuvent aussi bien être pris à partie que les jeunes sur la plave publique. Si c’est faire preuve de fascisme de ne pas VOIR automatiquement de la sagesse dans le propos de tout ce qui a vécu plus que 60 ans sur terre ou bien enseigné la sociologie des médias, eh bien j’accepte volontier d’être traité de fasciste par quelqu’un qui se réclame d’un chef d’Etat qui n’a rien compris de mai 1968 , et qui cite en plus un illuminé génial comme Voltaire qui était quand même assez con pour dire de la Nouvelle-France que ce n’etait qu’une vulgaire étendue de neige.
C’est bien VLB qui qualifiait François Arouet de « monstruosité totalitaire » où j’ai encore mal lu?
Anyway, tout cela pour dire que je suis bien plus que content d’avoir défendu l’humour du fils de Ti-Gus et Ti-Mousse sans l’avoir vu… tout simplement parce que JSB affirmait haut et fort qu’il representait rien de moins que le degré ultime du vide dans le domaine de l’humour au Québec.
Ainsi, en matière de prétention et de déclaration à l’emporte-pièce, j’ai trouvé un égal ou un maître en la personne de monsieur Baribeau.
En ce qui a trait à la connivence « suspecte » du VOIR concernant des propos retirés de mon blog, ce n’est le fait de personne d’autre que moi-même… à la demande bien plus polie et raisonnable que ses propos publics dans ma boîte de courriels privé sur ce site.
Mais, évidemment, s’attaquer à un individu en manque de présence médiatique, (il faut à ce monsieur commenter sur tous les blogues dans le style ampoulé qui cherche vainement à singer la modestie, chaque idée qui lui deplaît royalement) qui s’obstine à signer du titre de « sociologue des médias » pour donner plus de poids à ses arguments afin de faire plus autorité en la matière, j’imagine que c’est faire preuve de lèse-majesté…
Bref, avant de me dire que je ne comprends rien à l’esprit ded Lumieres, je vous inviterais à révisé vos Classiques avant de m’accuser de n’en rien connaître ou de pas être en droit de m’en réclamer, monsieur le général des médias.
P.S.: je vous remercie infiiment d’avoir eu l’extrême bonté de rappeler à tous que j’étais un homme du peuple, un citoyen pouvant user de son droit de parole afin de repliquer à vos accusations mensongères en public.
N.B.: je crois qu’il y avait quelques arguments dans mon commentaire et je vous saurais gré de le relire avant d’affirmer qu’il était depourvu de tout fondement ou de la moindre critique valable.
P.P.S.: je ne déteste pas les vieux puisque j’aime beaucoup les « catastrophistes » du type Jacques Languirand et David Suzuki, dont je partage entièrement les inquiétudes immenses concernant l’avenir de la planète… comme quoi, je ne suis pas si « nazi » que cela.
Votre tout dévoué futur Maurice Duplessis ;-)
(Psst! Les jeunes, c’est du second degré)
Le texte magnifique et éminemment pertinent de Steve Proulx rend un hommage émouvant à certains travailleurs dits manuels, à certains «artisans» et à de nombreux travailleurs dont le talent et la créativité restent souvent dans l’ombre.
Dans toute société il y a des travailleurs dont la tâche est surtout manuelle et souvent noble et essentielle. Il y a aussi des travailleurs (je pense à Steve Proulx et à votre humble serviteur) dont la tâche est surtout intellectuelle, verbale et écrite.
Je ne veux pas tourner le fer dans la plaie et alimenter certaines querelles stériles et puériles.
Je tiens néanmoins à préciser certains concepts dont je pense qu’ils sont essentiels.
D’abord le concept d’ANTI-INTELLECTUALISME. Larousse (cela peut être vérifié dans Google) propose la définition que voici: «Refus de reconnaître la prééminence de l’intelligence et la valeur des sciences».
Reconnaître la prééminence de l’intelligence, cela ne concerne pas seulement les pestiférés et «prétentieux» intellectuels. Dans de nombreux travaux manuels il y a la manifestation flagrante d’une grande intelligence. Jean-Paul Sartre a déjà dit qu’il n’y a pas un lien indiscutable entre «être un intellectuel» et «être intelligent». Quelle perspicacité digne d’un grand intellectuel, souvent discutable (comme tous les intellectuels)!
Aux yeux de nombreux penseurs, plus ou moins intellectuels, il y a un lien presque direct entre L’ANTI-INTELLECTUALISME et ce qu’on appelle LE POPULISME.
L’auteur français Éric Cobast dit en gros ceci en ce qui concerne le populisme:
***«Ce néologisme forgé par Léon Lemonnier en 1931, n’a pas au début les connotations péjoratives que nous lui connaissons aujourd’hui. Il désigne la doctrine selon laquelle seul le Peuple va d’instinct vers le vrai quand il n’écoute que lui-même, la souveraineté lui revient alors qu’elle est détournée, captée, pour ne pas dire confisquée par des élites imbues de leurs prérogatives injustifiées ou des étrangers. Les élites et les étrangers sont en effet les pires adversaires sinon du peuple du moins des populistes. (…) il (le populisme) est globalement anti-intellectualiste.»***
ET VOILÀ! Il y a là matière à réflexion. Dans le populisme il y a la haine des intellos et aussi, comme c’est intéressant, des étrangers (xénophobie).
Le philosophe français Vincent Cespedes prétend:
***«Le populisme désigne aujourd’hui une façon démagogique de faire de la politique: rechercher une communion émotionnelle avec le peuple en prétendant parler comme lui, lui faire peur en dénonçant un ennemi intérieur (complot, invasion, délinquance, etc.) et rassurer en promettant des représailles.»***
Je cite aussi le grand philosophe CIORAN:
***«Une société est condamnée quand elle n’a plus la force d’être bornée. Comment, avec un esprit ouvert, trop ouvert, se garantirait-elle des excès, des risques mortels de la liberté?»***
Encore CIORAN:
***«N’a des convictions que celui qui n’a rien approfondi.»***
J’ai longtemps été syndiqué (37 ans) et syndicaliste (de plus en plus critique et réticent). Mais je me suis mis à déchanter et à désespérer lorsque de nombreux leaders syndicaux se sont mis à parler du VRAI MONDE ET du MONDE ORDINAIRE (j’ai, au fil du temps, oublié certaines des expressions utilisées par ces salopards de populistes, anti-intellectualistes.
Tout cela pour dire que, dans une société moderne, la division des tâches fait en sorte que d’aucuns font surtout des travaux manuels (demandant de l’intelligence) alors que d’autres sont surtout orientés vers des travaux intellectuels (pas toujours intelligents).
Merci à Steve Proulx d’avoir «commis» un texte qui force et encourage une réflexion sociétale sur la division des tâches!
JSB
L’auteur affirme: « Alors que l’économie du savoir valorise surtout l’usage des cerveaux, ces hommes-là usent leurs mains. »
Pourtant l’auteur affirme en même temps s’être fait avoir pour ne pas dire f…… comme un novice en investissant dans une propriété garnie de vices cachés, ce que la majorité de ces « sauveurs » manuels n’auraient pas fait, en tout cas, surement pas au même prix…! Mais ou se situe l’auteur si il n’est pas dans un des deux groupes qu’il s’amuse à comparer?
:-)