Ce pays est dirigé depuis cinq ans par un gouvernement qui trouve la démocratie trop compliquée.
Tellement compliquée qu'il a été incapable de respecter les règles élémentaires qui régissent notre système parlementaire.
Jamais, dans l'histoire de ce pays, un gouvernement n'était tombé pour cause d'outrage au Parlement.
Malgré tout, si l'on en croit les sondages, la population est prête à lui redonner le pouvoir.
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Ce pays est dirigé depuis cinq ans par un gouvernement qui se prétend champion de l'économie.
Tellement champion qu'il s'est permis de bouder la future première économie mondiale.
Le premier ministre de ce pays a attendu quatre ans avant de se rendre en Chine. Là-bas, on l'a (poliment) accueilli avec une brique et un fanal.
Les économies émergentes, la Chine en tête, se garnissent de ponts, d'autoroutes, de gratte-ciel, de barrages, d'aéroports, d'hôpitaux. Elles ont soif de ressources, mais aussi d'innovations et d'expertises occidentales.
Pendant ce temps, notre champion de l'économie coupe les vivres aux chercheurs. Presque 400 millions de dollars de moins dans les sciences et les technologies au cours des dernières années.
Des cerveaux – parmi les plus brillants de ce pays – prennent donc leurs cliques, leurs claques et déménagent.
Parce que ce pays est dirigé depuis cinq ans par un gouvernement incapable de voir en eux quelque chose comme l'avenir…
Et c'est ce gouvernement qu'on s'apprête à réélire.
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Ce pays est dirigé depuis cinq ans par un premier ministre qui n'a pas l'étoffe d'un chef d'État.
Tellement pas qu'il a préféré aller se montrer devant des beignes au lieu d'assister à l'Assemblée générale des Nations Unies.
Sous le gouvernement dirigé par ce premier ministre, ce pays a perdu, pour la première fois depuis 1945, les élections pour l'obtention d'un siège au Conseil de sécurité de l'ONU.
Sous ce gouvernement, ce pays est passé de modèle en matière de lutte aux changements climatiques à "Fossile de l'année" (prix reçu lors du sommet de Copenhague, en 2009).
Sous ce gouvernement, la politique étrangère de ce pays est devenue une business. L'aide internationale est vue comme une occasion d'affaires. On a ainsi coupé l'aide aux pays d'Afrique pour mieux soutenir les pays d'Amérique du Sud, ceux avec qui ce pays espère nouer des relations commerciales.
Sous ce gouvernement, ce pays est en train de perdre son influence dans le monde. On le consulte de moins en moins lorsque vient le temps de prendre les grandes décisions concernant l'avenir de cette planète.
Ce pays est dirigé depuis cinq ans par un premier ministre qui a promis de "changer la face" de ce pays. En effet, dans le monde, on ne le reconnaît plus, ce pays.
Et si la tendance se maintient, on en aura pour quatre autres années à faire pic-pic autour du globe.
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Ce pays est dirigé depuis cinq ans par un gouvernement opaque.
Tellement opaque que la Fédération professionnelle des journalistes du Québec lui a décerné l'an dernier son prix de la Noirceur.
Un prix couronnant les efforts du premier ministre pour museler ses fonctionnaires fédéraux. Un prix soulignant son talent pour ne pas répondre aux questions des journalistes. Un prix pour la culture du secret qu'il a implantée dans l'appareil gouvernemental.
Ce pays est dirigé depuis cinq ans par un premier ministre autocratique.
Tellement autocratique que ceux qui l'ont connu de près l'ont qualifié de control freak.
Tellement sûr de lui qu'il s'entoure de béni-oui-oui au lieu de chercher l'avis de conseillers qui pourraient le bousculer dans ses certitudes (ce qu'encouragent, en passant, les bons dirigeants d'entreprises).
Tellement convaincu que les rênes de ce pays lui reviennent qu'il n'a pas hésité à qualifier les présentes élections d'"inutiles".
Un premier ministre d'un pays démocratique qui gère un gouvernement qu'une majorité d'électeurs n'ont pas voulu… et qui juge les élections inutiles. C'est fort.
Le pire, c'est que ce pays pourrait bien être dirigé par ce gouvernement encore quatre ans.
Quatre ans de secrets, de cachotteries, de mensonges, d'insultes.
Quatre ans d'un gouvernement qui ne sait gouverner qu'en divisant, qu'en montant les citoyens les uns contre les autres. Les régions contre les villes. L'environnement contre la croissance économique. Les artistes contre le monde ordinaire. Le Québec contre le reste du pays.
Expliquez-moi ce qui se passe.
Car j'ai beau être né dans ce pays, j'ai beau y avoir grandi, je regarde les choses aller et j'ai de plus en plus l'impression de vivre en pays étranger.
On vote pas. Voilà!
Ne pas voter serait la pire chose à faire ! C’est plus qu’un droit, c’est un devoir !
Va voter, Sébastien, et annule ton vote: c’est un message bien plus frappant :)
*****HARPER ME FAIT PEUR!!*****
Très nombreux sont les Québécois qui manifestent une grande inquiétude face à ces conservateurs «harperiens», lesquels vont gouverner le pays à leur manière (autoritaire et insolente) s’ils forment le gouvernement, qu’ils soient minoritaires ou majoritaires.
En fait, depuis le duplessisme il m’est rarement arrivé de percevoir un parti politique de manière aussi timorée, aussi craintive, aussi inquiète.
Ce parti politique est le parti du CONTRE. Les harperiens sont contre l’autorité du parlement qu’ils ne cessent d’outrager. La démocratie leur importe peu: même minoritaires ils gouvernent comme s’ils étaient majoritaires en se disant que les partis d’opposition ne vont pas les renverser de peur d’indisposer une population qui en a assez des élections.
Les leaders de ce parti politique sont contre les médias dont ils se méfient, ce qui les amène à être contre la fameuse transparence qui faisait partie de leurs promesses électorales. Ils refusent la vieille idée démocratique qui veut que les médias soient, entre autres, des intermédiaires entre les politiciens et la population.
Dans ce parti politique de type «palinien» ou «lepéniste», on est sournoisement contre la science et on fait fi des nombreuses connaissances scientifiques accumulées depuis des siècles. Les croyances, comme par exemple le créationnisme, éclipsent l’approche scientifique.
Ce parti n’est pas très favorable au combat écologiste et «environnementaliste». La croissance économique est la priorité et advienne que pourra sur le plan écologique ou sur le plan social.
Ce parti est contre les formes audacieuses et «dissidentes» de l’art et de la culture. De toute manière l’art et la culture ne font pas partie de leurs priorités ou préoccupations. C’est le conformisme presque totalitaire qui prime.
Ce parti est contre tout effort raisonnable de réhabilitation des criminels. Il préfère la répression et les prisons.
Ce parti est contre toute forme d’intellligence éclairée et ouverte. L’obscurantisme est le credo premier.
Les conservateurs, pas aussi négatifs que je viens de l’insinuer, sont POUR les armes à feu, pour le développement économique aveugle et ininterrompu, pour les prisons et pour la répression mais pas contre les armes à feu.
Ce parti est sournoisement pour la peine de mort et pour l’abolition du droit à l’avortement.
En somme, ce parti, quant à moi, me fait penser à ce que Bertold Brecht appelait «la bête immonde», cette bête propagatrice du fascisme, du nazisme et des attitudes bornées d’une droite extrémiste et obscurantiste.
Pierre Perret a composé une chanson intitulée La bête est revenue. Voici cinq vers de ce cri anti-obscurantiste:
Attention mon ami, je l’ai vue
Méfie-toi: la bête est revenue!
C’est une hydre au discours enjôleur
Qui forge une nouvelle race d’oppresseurs.
Y a nos libertés sous sa botte.
Ami, ne lui ouvre pas ta porte.
Moi aussi, je vois poindre, dans le conservatisme harperien, les pattes et les griffes de la bête immonde. Évidemment ladite bête se présente dans sa version contemporaine et bémolisée.
N’empêche! J’ai peur!
JSB
Au lieu de signer des pétitions qui servent à rien sur Internet (voir celle concernant Johnny Charest) allez donc voter, tiens!
M. Proulx,
Je vous explique… Ce pays est dirigé par M. Harper tout simplement parce que la « droite » est rassemblée en un seul parti pendant que le centre et la «gauche » sont divisés en trois. Si le Québec voulait participer à trouver une solution plutôt que de rêver de miracles et si le parti libéral était prêt à faire certaines concessions vers la gauche…et bien M. Harper n’aurait jamais été élu!! La majorité des Canadiens et des Québécois sont du centre et de la gauche et pourtant nous offrons notre pays aux conservateurs rétrogrades sur un plateau d’argent.
À qui la faute? À nous!
Le plus jeune :
-Qu’est-que ça veut dire ça le mot pays ?…papa!
L’aîné :
-Pis si personne vote, pourquoi pas laisser les gens décider eux-même de ce qui veulent ?
À l’école on a eux la visite des soldats de l’armé qui nous ont montrés des gros chars pis des vidéo avec des avions genre comme dans les jeux « full equip » puissants moteurs, comme aux nouvelles hier. Ils nous ont aussi parler de la discipline, de l’esprit de corps et de leadership…au moins y on l’air de connaître leurs affaires
Le père (ou la mère)
-Ah ! arrrrrêtez de me poser des questions, vous avez vu l’heure, puis je suis en retard, j’ai pas souper…Tiens,demande donc à ton frère de sortir le bac vert avant qu’on l’oublie.
Le plus jeune:
Mais, p’pa c’est quoi le bruit de l’hélico au-dessus de notre tête ?
Le commentaire de Monsieur Baribeau, ainsi que le billet de Monsieur Proulx, font très bien le tour de la question.
J’ajouterai donc simplement que – considérant évidemment le fait que les Libéraux fédéraux ne se sont pas du tout aidés en allant chercher Michael Ignatieff comme chef (pour une variété de raisons) – ce qui facilite beaucoup la voie à Stephen Harper, c’est le vote massif en faveur du Bloc, ici au Québec.
Gilles Duceppe aura beau déplorer qu’il serait carastrophique que Stephen Harper soit réélu, majoritaire de surcroît, c’est dans une bonne mesure parce que sa formation d’opposition empêche que nous parvenions à sortir de cette ornière conservatrice que nous sommes ainsi coincés.
Et le pire, sinon le plus absurde, sous prétexte de veiller aux meilleurs intérêts du Québec…
Je travaille très fort en ce moment pour ne pas céder au découragement total.
J’ai toujours été indépendantiste. Je le demeure encore à ce jour, excepté que mes raisons sont en train de changer. J’étais auparavant souverainiste pour des questions de langue et d’identité. Je suis en train de le devenir également pour des raisons sociales.
Je m’identifie moi aussi de moins en moins à ce pays qui s’apprête à élire pour la troisième fois une droite dure et moraliste, trop proche de certaines grandes industries, qui souhaite que l’état n’intervienne pas dans les poches des contribuables, mais qui le fait allègrement dans la vie privée en voulant priver les citoyens de plusieurs droits fondamentaux.
J’ai autrefois cru que les nombreuses abérations commises par les conservateurs allaient ouvrir les yeux de mes compatriotes; Que, pour les mêmes raisons, on ne pouvait pas réélire pour trois fois consécutives un gouvernement rétrograde qui méprise les droits sociaux, la science et la démocratie. Chaque jour apporte son lot de scandales, de démonstrations flagrantes de baffouage de la démocratie, de rapports environnementaux désastreux. Pourtant, près de 40% des canadiens continuent de penser que le gouvernement Harper constitue la moins pire des options qu’on nous offre.
Nous faisons la fête à Charest et à Normandeau en oubliant que des gens encore pires gouvernent à Ottawa. Le parti conservateur a été accusé d’outrage au Parlement. Une première dans l’histoire du pays. Si le parti libéral du Québec a fait usage de prête-noms pour quelques centaines de milliers de dollars, le parti conservateur, lui, a caché une marge de 20 milliards de dollars pour l’achat d’avions de guerre! Il faut quand même le faire, et les intentions de vote n’ont pratiquement pas changé…
Quel malheur va devoir s’abattre sur nos âmes citoyennes meurtris pour que le vent tourne? Certes, notre système électoral désuet contraint souvent au vote stratégique et il doit être réformé. En même temps, il faut que les citoyens se mobilisent. C’est nous qui élisons ces gens. Le plus beau cadeau que nous pourrions faire à ce pays, c’est d’aller voter en masse. Contre les conservateurs.
« Expliquez-moi ce qui se passe. »
-« On vote pas. Voilà! »
Ce n’était un conseil, c’est une réponse. Trop de gens ne votent pas. Moi je vote. (Et « on » exclut la personne qui parle.)
Je vois plein de maudits posters anarchiste dans Hochelaga qui demandent de ne pas voter. Ça me mets en crisse.
La démocratie a ses limites; on ne peut pas donner ce que l’on a pas.
Si ton gagne-pain te permet de vivre dans ce pays, profites-en ’cause it may not last.
@ Sylvain Dionne
Intriguant votre message……… Plus de détails auraient été vraiment intéressant.
M Proulx
J’avancerais qu’au moins 50% des Québécois vivent depuis leur naissance dans ce pays étranger qu’est le Roc Canada, il serait à peu près temps que ceux et celles qui n’ont aucune identité les liant à leur pays réel , le Québec, le reconnaissent comme vous le faites. Vous avez au moins le courage de l’écrire. Je vous souhaite qu’un jour vous puissiez réaliser qu’un autre horizon que celui fermé du carcan Rocanadian existe: le Québec votre pays réel ouvert sur la planète. À bon entendeur salut.
Les canadiens qui votent pour Harper? Moi aussi je ne comprend pas la population qui vote pour Harper?
Peut-être que la population a besoin d’un père et Harper correspond tout à fait à l’image qu’elle se fait de ce père.
La “RoCanadian nation building policy” a toujours, avec les impôts et taxes des Québécois, favorisé le développement économique du ROC au détriment de celui du Québec. L’aide d’Ottawa au développement économique a contribué à la création, de façon exponentielle, de la richesse partout dans le ROC en négligeant sciemment de tout temps l’économie du Québec. Alors qui est le dindon de la triste farce “CANADA” ? Poser la question est y répondre.
Vive la majorité toute naturelle de députés bloquistes à la House of commons du ROC !!!
Que les geignards pro-colonialisme rocanadian, complices d’extorsion de nos taxes et impôts québécois par le RoCanada, aillent se faire…réconforter par leur Fürer Harper et leur dernier Tsar Ignatieff.
La réponse est que vous n’êtes pas dans ce pays, mais le gouvernement fédéral essait de vous le faire croire depuis trop longtemps maintenant…
Votez. Discutez. Enguelez. Mais, de grâce, votez. Aidez à organiser. Parlementer. Impliquez-vous, bordel!
Une démocartie, c’est agir.
« L’action est l’antidote au désespoir »
Joan Baez
Quelle horreur que le dogmatisme crispé et hargneux de certains participants aux blogues!
JSB
@ Jean-Serge Baribeau
Votre commentaire est exemplaire dans sa clarté et surtout très bien étoffé, avec exemples à l’appui, donc irréfutable. Bravo !!!