Traitement thérapeutique
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Traitement thérapeutique

La formule du D.J. deviendrait-elle usée? Certains irréductibles comme Elsonic tentent justement de repousser encore une fois les frontières musicales des événements électroniques à travers le collectif Epsilonlab. Lorsqu’on lui demande s’il est fatigué des sets de D.J. qui peuvent paraître redondants, Elsonic répond par la négative: "Mais le mot "redondant" est vraiment approprié. Il y a tellement de D.J. et de soirées, que celles-ci ont perdu leur caractère exceptionnel. Je pense qu’à l’avenir le spectacle live peut retrouver la fébrilité qui accompagnait la culture D.J. à ses débuts." Que ce soit par la musique ou les projections visuelles, Epsilonlab veut créer des événements originaux basés précisément sur la performance en direct. "Il y existe un talent qui n’est pas vraiment exploité. Epsilonlab a justement été fondée dans le but d’amener ce type de performance à un autre niveau. On veut qu’il soit mis au grand jour pour que tout le monde connaisse la formule et l’apprécie à sa juste valeur."

Bien qu’utilisé depuis longtemps, surtout pour le techno, le concept d’une performance live est encore en voie de définition. Un musicien électronique qui joue live doit forcément préenregistrer certains sons qu’il fera entendre par l’entremise de son ordinateur. Ainsi, la frontière avec une pièce entièrement préenregistrée devient floue. La démarche est basée sur l’organisation d’éléments déjà existants, modifiés par certains filtres ainsi que par d’autres effets informatiques. "Le live est la structure des sons. Au moment opportun, je vais mettre de l’effet sur tel son, mettre de la basse sur un autre, introduire ceci et enlever cela. C’est comme si j’étais le chef d’orchestre: il y a des gens qui jouent des instruments et je leur indique à quel moment débuter et quand arrêter. La complexité de ces structures peut cependant exiger beaucoup d’énergie."

Le prochain objectif d’Elsonic est justement de se libérer de l’emprise des équipements pour parvenir à créer un spectacle complet sur scène à l’image des shows rock. "Aujourd’hui, chaque artiste électronique doit bâtir lui-même sa formule live. Par exemple, quelqu’un qui s’achète une guitare va pouvoir en jouer tout de suite. La musique électronique n’a pas été pensée pour ça. Un nouveau logiciel professionnel pour faire du live va bientôt sortir et commencera peut-être à changer les choses. J’aimerais éventuellement réussir à être moins impliqué dans les complexités techniques et ainsi participer plus activement au spectacle. Lorsque je connais bien mon matériel, je suis vraiment à l’aise; je peux alors interagir avec la foule et donner un meilleur show."

Cette deuxième "thérapie de groupe", comme il se plaît à l’appeler, se déroulera le 16 février à la SAT (Société des arts technologiques), partenaire dans ce projet. On pourra y voir gratuitement des performances de Pheek (18 h 30), Polmo Polpo de Vancouver (19 h 30), Elsonic (20 h 30) et Mad Max (21 h 30). Ce collectif d’artistes audiovisuels regroupant designers, musiciens et graphistes tente aussi de faire passer son message par l’entremise d’un site Internet (www.epsilonlab.com); on peut y retrouver des expérimentations audiovisuelles interactives en Flash, ainsi que des archives visuelles et sonores de leurs dernières prestations.

Aussi à surveiller
– Le D.J. drum’n’bass Rick Toxic de Toronto sera à la soirée Binary, au sous-sol du Poly Esther’s, le 15 février.

– Le Liquid tournera au son du house de Dean G le 15 février.

– La défunte soirée Event Horizon reprend du service au Sugar tous les jeudis avec Axionfigga, Rendough et Accomplice, pour une mélange de drum’n’bass, d’acid-jazz et de hip-hop.

– Du 15 au 18 février se dérouleront les festivités entourant la Saint-Valentin du BBCM. L’événement principal aura lieu le 17 février au Métropolis avec le D.J. Chris Cox (45 ou 50 $). Le lendemain, c’est Fever qui rassemblera les foules avec Gilles Massicotte et Mat Ste-Marie au Stéréo (25 ou 30 $). Information: www.bbcm.org

Robbie Hardkiss, de la célèbre famille de D.J. (avec ses deux frères, Gavin et Scott), passera par le Stéréo, le 16 février, avec ce que l’on promet d’être un mélange de techno ambiant, de rythmes du monde avec une touche de rock’n’roll. Il sera accompagné par Deep C.

– La soirée Mystik du 16 février au Félix se lance dans le hardcore avec Dreamaker en tête d’affiche cette semaine (3 $).

Jeannie Hopper de New York spinnera au Jaï le 16 février.

– Un des raves les plus attendus de la saison se déroulera le vendredi 16 février. We Are Slaves, surtout consacré aux D.J. français, présente dans la salle hardcore le retour de Manu Le Malin. Il sera accompagné par Torgull, Kaft, Aphasia, Iznogood, Psyko Lepunk, Cybervamp et Earthquake. La salle techno sera composée de Laurent Ho, en plus de Tonio, G’Obrian et Philgood. Information: 540-2593.

– Vous avez dit légende? Si ce mot galvaudé s’applique à quelqu’un dans le monde du hip-hop, c’est bien à Jazzy Jeff, qui reviendra nous voir dans le lounge du Sona, le 17 février, pendant que DJ Disciple spinnera dans la salle principale.

– Le Sona reçoit le D.J. techno allemand Neil Landstrumm dans la salle principale le 16 février.

– Schizophrenic God se déroulera le 17 février pour ceux qui veulent relaxer au son d’un trance authentique avec Chi-A.D. d’Angleterre (live) et Battle of the Future Buddhas de Suède, Son of Mankind, Dew, Neerav et Fix (25 $). Information: 920-5454.

– Le 19 février, Future Lad & Density seront de la soirée Bounce du Tokyo et feront leur petit tour à Electric Lounge au Jazzi’z.

Kenny Carpenter est de retour en ville pour spinner à la soirée Culture au Kokino le 15 février.

– Le 16 février, Bombay Records s’offre le nouveau et amélioré Groove Society avec la chaleur du house tropical de Miguel Graça, Nav Bhinder et Patrick Dream.