Un « air » de fêteManifestif
Un "air" de fête
Tout le monde s’était passé le mot pour se rendre à l’ouverture informelle (l’officielle étant le lendemain) du nouvel afterhours Aria vendredi dernier. La soirée fut particulièrement réussie, mis à part certains inconvénients habituels des soirs de première (attente de près de deux heures à la porte, fils qui pendent, etc.). L’ambiance était très cordiale et même chaude, particulièrement dans la salle consacrée au deep-house, où la foule, plus âgée qu’au Sona, s’entassait comme des sardines. Maintenant assurés de la qualité du produit, nous verrons au cours des prochaines semaines la place qu’il prendra dans le coeur des Montréalais. À suivre.
Manifestif
L’Association de Libération du Techno (ALT), branche festive du comité culturel de la CLAC (Convergence des Luttes Anti-Capitalistes), sort au grand jour au moment du célèbre Sommet des Amériques. Le vendredi 20 avril, ses membres se promèneront dans les rues de Québec avec un système de son et un D.J. perchés sur un camion. Cette "brigade festive" sera suivie le soir même par un party où tous et toutes, manifestants ou non, seront invités à danser (le lieu sera dévoilé sur place au cours de la journée). L’ALT tente de "renouveler la manière de manifester par le biais d’attaques sonores, en balançant des bombes sur vinyle", spécifie DJ Maskinn, co-organisateur du regroupement, rencontré dans un café de l’avenue du Mont-Royal. "Nos actions sont d’abord et avant tout le fruit d’une énergie positive: faire la fête, amener les gens à danser dans la rue, dépasser le stade des slogans. Dans une manif, comme dans un rave, c’est facile de devenir un mouton. Tu n’as plus aucune participation, tu es simplement un petit sujet de Sa Majesté qui regarde le Dieu-D.J. en haut. Ton rôle est restreint. On veut lancer un appel à la participation."
Ils ont organisé à Montréal deux partys volontairement non médiatisés la semaine dernière, événements appelés à se répéter et qui marquait un retour à l’essence des premiers raves. Politique et raves: deux univers souvent distincts qui croisent le fer? Pas du tout, estime Maskinn. "À la base, la musique électronique est issue d’un contexte social, précise-t-il. Au Québec, les gens veulent des raves apolitiques. La politique est la manière dont les gens interagissent. Pour certains, un rave devient politique lorsque la manière de le faire sort des règles établies du capitalisme bébête: lorsque l’objectif premier n’est pas de faire du profit, d’avoir un bon nom, d’être reconnu et d’avoir un meilleur statut. Quand on parle de politique mainstream, c’est-à-dire que ça suit le sens commun, on ne dit pas que c’est politique, on dit que c’est normal. Notre objectif est plutôt une sorte de prise en charge par les gens eux-mêmes, dans leur communauté, pour éviter de n’être qu’un consommateur. C’est une quesiton d’ambiance, de philosophie, la relation que tu as avec les gens. Ce n’est plus "on veut faire de l’argent sur votre dos", mais plutôt "on veut faire la fête ensemble"!"
Maskinn tient cependant à préciser qu’il n’agit pas en réaction aux gros événements. Mais plutôt parce qu’il y a absence d’événements plus humains (très inspirés des populaires free-partys européens). "L’idéal serait que plusieurs groupes fassent des partys avec une mentalité alternative." Du techno au breaks, en passant par le drum’n’bass, la musique à Québec sera assurée par Mat le Grind, 1-Speed Bike (du groupe montréalais Godspeed You Black Emperor!), Maskinn, ainsi que plusieurs autres.
Aussi à surveiller
– Atlantis, le nouvel événement hebdomadaire du jeudi au Groove Society, offrira dans trois salles, le 19 avril, la musique brûlante de la nouvelle coqueluche du milieu gay montréalais, Mat Ste-Marie, le choix musical de la célèbre Mado Lamotte et le R&B de DJ Sherlock.
– Le 20 avril, Deep C sera de retour à Montréal à l’afterhours Stéréo.
– Le même soir, le Sona reçoit Félix the Housecat (1 h à 3 h), Mark Scaife (7 h à 10 h), Cash Money (7 h à 10 h), ainsi que la très attendue (le mot est faible) prestation live du trio/duo trance montréalais Nuclear Ramjet, un des rares groupes à se produire sur la petite scène trance montréalaise et dans les gros afterhours tel le Sona (voir la chronique Scène locale). Ce sera suivi le lendemain par les rythmes house/tribal de Little Louie Vega (1 h-3 h), au moment où XL inaugurera la nouvelle soirée Fuego (2 h à 10 h).
– Benji Candelario sera au Aria le 21 avril en compagnie de Ron Trent, ainsi que des résidents Luc Raymond, Nic B, Christian Pronovost et Uzi.
– La soirée drum’n’bass du Kracked Knuckles Crew au Jazzi’z est maintenant reportée du lundi au vendredi. Ce 20 avril, il recevra D-Region de Toronto (gratuit).
– Les étiquettes Bombay et Nude associent leur passion de la musique pour la prometteuse soirée Safety First les vendredis au Jaï.
– Après le passage de Juan Atkins la semaine dernière au Aria, retour le 20 avril du deuxième inventeur du techno de Detroit (avec May), Kevin Saunderson.