Gens du pays Désobéissance festive
Gens du pays
Le fossé semble malheureusement être plus profond que jamais entre les clubs du boulevard Saint-Laurent et ceux de la rue Sainte-Catherine Est! À l’occasion des festivités de la Fierté gaie, lesbienne, bisexuelle et transsexuelle qui débute cette fin de semaine, voici donc la petite histoire des liens entre les clubs gais et hétéros montréalais avec Pierre Viens, oiseau de nuit devant l’Éternel, directeur et copropriétaire du Unity, un bar gai qui se démarque par une musique de plus en plus diversifiée.
"Cela varie selon les époques. En 1992, lorsque le Kox (club gai sur Sainte-Catherine) marchait fort et que j’ai ouvert le Sky, la scène hétéro était assez plate, lance celui qui oeuvre dans les clubs depuis 1977. C’était l’époque post-Business (ancien club gai et hétéro du boulevard Saint-Laurent) et il ne se passait pas grand-chose. Lorsque le Business a fermé, il y a eu une espèce de creux de vague et beaucoup d’hétéros se sont rabattus sur le Village. Mais la scène hétéro bouge beaucoup plus depuis quatre ou cinq ans, et c’est peut-être pour cette raison qu’ils sont moins portés à venir au Village."
Avec l’arrivée du Sona, les bars hétéros sont beaucoup plus vivants que ceux du Village, trop souvent limités aux musiques house et rétro. "C’est très difficile d’amener notre clientèle vers autre chose. Mais lorsqu’on le fait, ça réussit. La clientèle de la soirée plus tech du vendredi au Unity (avec Nikola T) est très nombreuse, beaucoup plus jeune qu’à l’habitude, en grande partie étudiante. Les plus jeunes gais sont peut-être plus ouverts musicalement que les plus âgés (en raison de la scène rave, entre autres). Les plus vieux sont très influencés par la culture "circuit": il ne faut surtout pas trop s’en éloigner!" Cette énorme scène du "circuit" se compose de partys d’envergure internationale où les D.J. house et progressif ont souvent un ego aussi grand que la salle. Il s’agit d’une scène qui provient des milieux gais des années 80 et 90 (à Montréal, on compte le Black & Blue et le Bal en Blanc): elle est maintenant également présente chez les promoteurs hétéros (514 Productions, par exemple).
Cette entrevue se poursuivra la semaine prochaine… En attendant, le Pub du Unity présente gratuitement samedi prochain la dernière soirée de la série Epsilonlab, précédée la veille par le funk de Michelle Sweeny. Les 10 jours de célébration de la Fierté gaie, lesbienne, bisexuelle et transsexuelle de Montréal (organisés par Divers/Cité) débutent le 28 juillet avec un spectacle de la diva Ultra Naté au Medley, suivi du D.J. montréalais Mark Anthony. Le lendemain, le Français Snooze (voir l’article) présente au même endroit une version live de son dernier disque, Going Mobile.
Désobéissance festive
L’organisme ALT (Association de Libération du Techno) invite les gens à poser un geste politique, tout en festoyant lors d’un squatting, qui aura lieu vendredi prochain, le 28 juillet. Départ du carré Saint-Louis à 17 h accompagné du ALT Sound System, de leurs camions et de haut-parleurs. Information: 409-2053.
Aussi à surveiller
– Le New-Yorkais Steve Travolta spinnera au Stéréo le 27 juillet.
– Le premier Festival Psychotrop s’ouvrira quelque part au Québec le 28 juillet, à midi (plutôt que le 27 tel qu’annoncé), avec Dino Pfaras d’Angleterre, Neuromotor (live), Chris Steiger et L’Elf de France. Un autobus partira dès midi, le 28, du local de Fluodélik (35 $ à l’avance). Information: 728-3944 ou www.surf.to/fluodelik.
– L’édition Drunken Midget All-Stars du lendemain à Québec a été annulée, mais celle du 27 juillet de Montréal devrait toujours avoir lieu. Elle réunira les D.J. hardcore, happyhardcore et trancecore (ça va bûcher!) de Toronto, Frisky, D-Minus, ainsi que plusieurs Montréalais (15 $ à l’avance). Information: www.drunkenmidget.com.
– Le party Heaven des promoteurs H2O présentera, le 28 juillet, les D.J. Iznogood, Mekkadom, Dr. E-Vil, Psonyk et Elecktroassasin (20 $ à l’avance). Information: 590-2471 ou www.forumco.com/drx.
– Le 28 juillet, de 20 h à 23 h, le Sona accueille les éliminations montréalaises du championnat de D.J./scratch DMC.
– Le D.J. house assez commercial Paul Johnson de Chicago sera à Montréal pour la première fois le 28 juillet à l’Aria. Également, le même soir, c’est le retour de l’ancienne Montréalaise, maintenant britannique, DJ Bettina, alias Bougie Soliterre, dans la salle deep.
Top 3
DJ Pocket
Afrika Bambaataa – Looking for the Perfect Beat [Tommy Boy]
"C’est le premier Noir à réussir l’exploit de réunir mes deux amours: la saveur africaine et le son urbain. Afrika Bambaataa est l’un de mes producteurs favoris. Le beat parfait que je cherchais."
Wyclef Jean – Carnival [Columbia/Sony]
"Parce que c’est le fun quand le monde danse. Wyclef Jean répond au besoin du D.J. qui veut faire danser et garder une bonne vibe."
Jungle Brothers – I’ll House You [Warlock]
"Mélange de rap et de house qui me rappelle une belle époque où j’avais plus le temps de sortir. Il continue encore à faire à sa tête aujourd’hui."
DJ Pocket a créé la soirée la plus délirante de la série D.J. des FrancoFolies l’année dernière. Cette bête de scène a donc été réinvitée cette année, le samedi 28 juillet, au Shag, avec en plus un nouvel album sous le bras, Rhodes and Rhythm (mélange de scratch, dance, jazz et lounge en compagnie de Denis Hébert) qu’il devrait nous présenter live.