Changez de côté!Top 3
Changez de côté!
La scène montréalaise des clubs hétéros est beaucoup plus variée musicalement que la scène gaie. Voilà ce que soulignait Pierre Viens dans cette chronique la semaine dernière. Voici donc, la deuxième partie de l’entrevue avec le co-propriétaire du Unity sur les différences entre ces deux univers. Il reste que la scène gaie se limite presque exclusivement à la musique rétro et house. On pourrait également affirmer sans trop se tromper que les éléments (et la passion!) qui lui donnaient son aspect extravagant sont maintenant devenu "normaux". Les gais seraient-ils devenus straights? "Oui, et je pense que tout le phénomène "Boy Toy" n’a pas aidé, affirme Viens. Il a perpétué une image unique du gai. Le BBCM [organisateur du Black & Blue] a de très grands mérites parce qu’il a vraiment positionné Montréal au niveau de la scène gaie internationale, mais il l’a fait en imposant un modèle de gars un peu nivelé par le bas. Les modèles ne sont donc pas aussi variés qu’auparavant. C’est le fatidique envers de la médaille."
C’est un fait établi, l’ouverture du Sona a réchauffé la scène hétéro qui est devenue beaucoup plus variée aujourd’hui. Mais quelle est la différence fondamentale entre quelqu’un qui sort au Jaï ou quelqu’un qui fréquente le Unity? "Premièrement, la clientèle est plus nombreuse sur la scène hétéro. Ceci permet de faire des trips plus pointus parce que le marché est plus large. Par exemple je n’aurais jamais pu faire une soirée hebdomadaire consacrée au drum’n’bass dans le Village, il y a trois ou quatre ans; ça n’aurait tout simplement pas fonctionné."
On s’attendrait par contre que les gais fassent maintenant partie du décor dans le milieu hétéro. Il semble au contraire que plus d’hétéros se rendent dans les clubs gais que l’inverse. L’explication se trouve certainement dans le comportement des clubs. "C’est pas très invitant au Sona quand tu es gai, tu ne te sens pas vraiment le bienvenu. Au Stéréo, c’est la situation inverse qui se produit. Ça joue dans les deux sens. Il y a quelques temps nous étions toujours sur Saint-Laurent; au Business, il n’y avait pas de problèmes, mais tu allais au DiSalvio’s, on aurait dit que tu te faisais tout de suite étamper une étiquette "gay" dans la face. Je me serais pas vu embrasser un gars au DiSalvio’s…" Est-ce que cela serait possible au Jaï par exemple? "Peut-être plus au Jaï qu’au DiSalvio’s de l’époque en tout cas! (rires) Mais il y a encore énormément du chemin à faire. Je me rappelle à la fin des années 70, à l’époque tous les clubs étaient dans l’ouest, il y avait un bar gay à une porte et un bar straight à la porte d’à côté: on se mixait beaucoup plus. Au début des années 80, le Cargo, le Beat, et, plus tard, le Lézard proposaient une clientèle d’environ 1/3 gay et 2/3 straight. Aujourd’hui, tu ne vois plus ce type de mélange et je trouve cela un peu moche." Dans cette optique, le pub du Unity, à peine rénové il y a un an, devrait d’ailleurs connaître quelques changement mineurs cet automne: on lui donnera un aspect plus lounge et, surtout, on changera sa vocation pour le consacrer au spectacle (dans l’optique du Jello ou du Sofa). L’objectif? Rassembler tout le public montréalais, peut importe qui est dans la couchette. Les célébrations de la fierté lesbienne, gay, bisexuelle et transsexuelle se poursuivent jusqu’au 5 août. Information sur tous les partys: www.diverscite.org
Aussi à surveiller
– Le D.J. house et techno le plus exubérant de la Côte-Ouest américaine, Donald Glaude, passera par la salle principale du Sona, le 3 août. Le lendemain, la légende Tony Humphries démontrera pourquoi il a traversé sans embrouille trois décennies et défini le genre house, dans la grande salle du Sona.
– Habitué du Stéréo, Joeski y spinnera en compagnie du résident du club parisien Rex, D’Julz, le 3 août.
– L’artiste house minimal montréalais Deadbeat lance, le 4 août à la Casa Del Popolo, son nouvel album Primordia sur l’étiquette de Mitchell Akiyama, Intr_version (5 $). Information: www.intr-version.com
– Le D.J. techno-minimal et hard tech-house DJ Anton Banks quittera l’État du Connecticut pour passer au Sugar, le mercredi 8 août, en compagnie du Montréalais DJ Atome X (3 $). Information: 204-RAVE.
– Eclipse prend maintenant possession des dimanches avec un nouveau résident, Nelson S (11 h à 17 h).
– Les 3 et 4 août, Jeff Nô se réconcilie avec ses soirées dans le loft situé au 5425, rue de Bordeaux, suite 223. Son drum’n’bass live sera précédé et suivi du D.J. Ghislain Poirier pour du dub minimal et du techno (6 $).
Top 3
Lenny D
1- Macguyver – Angel of Darkness [High Density]
"Macguyver revient à la suite du succès Do You. Un mélange de ligne de basse chargée et de synthétiseurs du style hi-gate."
2- Temper Tantrum vs Unexist Omnibeam [Industrial Strength]
"De la batterie rebondissante et des échantillons de voix sombres devraient vous faire tomber sur le cul."
3- H.C.M. – Like a Train in Your Brain [Industrial Strength]
"La nouvelle édition de la famille ISE devrait être apprécié par les amateurs de hardcore sale new-yorkais. Attention: uniquement pour les têtes fortes."
Le New-Yorkais Lenny D spinnera à la soirée Mainframe, le mardi 7 août aux Foufounes électriques.