Arrival
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Arrival

Les deux dernières semaines, cette chronique a accueilli des réflexions sur la culture du milieu des clubs gais. Dans la foulée, nous décortiquerons cette semaine un autre aspect de la culture D.J.: la situation actuelle de la scène rave à Montréal.

Arrival a profité pendant longtemps d’un statut particulier sur la scène des partys montréalais. Faisant cavalier seul au milieu de l’été, cet événement annuel a regroupé les fêtards nocturnes (et diurnes!) de tous les milieux, des candys ravers aux clubbers. Sa cinquième édition se tenant cette fin de semaine, il s’agit de l’occasion idéale pour brasser la cage de tout ce monde. Résultat: voici une tournée téléphonique aléatoire auprès de connaissances et d’amis D.J. (ainsi que de quelques promoteurs) sur la situation actuelle des raves (Tiga, Mad Max, Sase One, Sébastien Nepveu, Étienne Marcotte, Neerav, G’O Brien alias G In the Box).

La première impression qui ressort de cette tournée: il y aurait autant de visions des raves que de gens qui composent la scène (ou plutôt, les scènes) rave. Il semble tout de même que, généralement, les commentaires ne soient pas roses. Comme le souligne Tiga, une ambiance blasée semble rôder chez les acteurs des raves. "Je ne crois pas que la scène montréalaise se soit améliorée depuis cinq ou six ans. Artistiquement, elle est ennuyante, elle n’est pas à la fine pointe. Il n’y a plus rien de nouveau à propos des raves. La façon dont on pourrait parler de nouveauté, c’est lorsqu’il s’agit de ta première expérience. Mais pour les gens de l’industrie (D.J., promoteurs, etc.), cela ressemble à une partie de hockey: il y en a eu des milliers et il y en aura des milliers d’autres." Soulignons que bien qu’il n’ait que 27 ans, Tiga circule dans ce milieu depuis assez longtemps. Un autre habitué, Mad Max, semble également partager cette opinion. "Les raves perdent du charme. C’est un peu comme Woodstock 94 et 99, c’est rendu (trop) commercial. Tout est organisé, il y a de la sécurité à n’en plus finir, etc."

Ces deux musiciens et D.J. trouvent donc que des événements comme Mutek sont plus stimulants: "On y prend un style de musique et on le hausse vraiment à un autre niveau", souligne Tiga. "Ce qui est positif sur la scène rave, poursuit-il, c’est qu’il y a de bons événements, et la production issue de la scène rave est toujours de classe mondiale: c’est propre, le son est bon, tout comme l’éclairage. Je crois que les lacunes se situent plutôt sur le plan artistique. Si j’avais à résumer le tout, je dirais que le côté commercial des clubs et des partys a évolué radicalement; tandis que le côté artistique s’est immobilisé. Je sais que les clubs et les gros partys ont toujours été dirigés par des gens d’affaires, et que ceux-ci ont aussi évolué: aujourd’hui, les gens savent comment négocier avec la police, avec les pompiers et avec la sécurité. Mais lorsqu’il s’agit du niveau conceptuel, soit d’amener de nouvelles manières de présenter l’information ou encore de présenter des groupes d’artistes qui travaillent bien ensemble, je ne crois pas que ça se soit développé." Et Mad Max rappelle que ce même problème se propage pratiquement partout sur la planète.

Comme presque tous les artistes interviewés, le D.J. drum’n’bass Sase One souligne que l’arrivée des gros after-hours n’a pas aidé. "Je pense que les gros after-hours ne laissent pas beaucoup de place aux promoteurs de raves. De plus, on ne peut plus percevoir les gros événements d’importance comme ceux de Productions 514 comme des raves. Il s’agit plutôt d’un gros club ou d’un concert. Je crois que l’espoir est dans l’underground, autant dans les clubs que dans les loft-partys."

Suite la semaine prochaine…. Si vous avez une opinion, faites-la-nous parvenir à l’adresse en haut de cette page.

Arrival
Le party en plein air Arrival reprend des proportions plus limitées cette année (11 août) à la suite du flop provoqué par le gigantisme du festival de l’année dernière. CJ Bolland, Robert de la Gauthier, Thomas Krome, Chris Leibing et Jon the Dentist en sont les têtes d’affiche (40 $ à 50 $). Information: 851-0501

Aussi à surveiller:
– Le Stéréo ouvre pour la première fois ses portes au drum’n’bass. Ce soir, l’after recevra en effet le respecté D.J. Mickey Finn, d’Angleterre, en plus des Montréalais Sase One et Capital J.

Derrick May, l’une des plus grandes légendes du techno revient à Montréal, à l’Aria, le vendredi 10 août. Le lendemain, l’after recevra Sandy Rivera.

– Le Sona reçoit le 10 août Preach, un groupe italien signé sur l’étiquette montréalaise Ascend. L’Anglais Lee Burridge donnera des résonances house progressives à l’after le lendemain.