Le roi du Dagobert
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Le roi du Dagobert

Le roi du Dagobert
Marco Grenier

alias Marco G s’était promis qu’un jour il serait aux commandes des platines de chez Dagobert. Maintenant que c’est chose faite, l’homme de 27 ans se permet aujourd’hui de persifler sur ceux qui s’improvisent D.J. et qu’il appelle ironiquement "les pousseux de records".

"Être un vrai bon D.J. de club, ce n’est pas seulement faire d’excellents mixes et avoir de bons disques, c’est aussi savoir manier la foule avec des effets sonores. Lorsque j’arrive aux tables tournantes durant un gros party (lire gros rave), j’identifie toujours quelques danseurs qui semblent être sous l’effet euphorisant de l’ecstasy et je m’amuse à faire monter et descendre l’intensité de leurs buzzs… Finalement, je joue avec la pilule…" explique franchement Marco G.

En charge des Jeudis "Y faut que ça pompe grave" depuis l’avènement de ces soirées en 1999, Marco G a fait de formidables rencontres qui ont transformé à jamais sa vocation de platiniste. De Tiesto à Misstress Barbara en passant par Gaetano Parisio, Scott Bond, Dave Clark, Frankie Bones, Christian Smith, Yaz et plusieurs autres, Marco G est devenu au fil des nuits une sorte de D.J. caméléon qui doit impérativement adapter son style à ses invités. En pigeant dans sa collection de près de 9000 vinyles, il peut ainsi passer du booty house à la trance progressive. Mais lorsqu’on lui demande le genre qu’il chérit le plus, il répond d’emblée: le tech house, style qui colle bien à sa personnalité colorée. "Le tech house demande de grandes habiletés techniques, on est toujours à changer les disques et à moduler les sons pour créer des ambiances au gré des pas de danse de la foule… Jamais je ne prépare mes prestations, je ne fais qu’improviser selon l’allure de la soirée", assure-t-il.

Mais le gaillard reste lucide vis-à-vis de sa profession. Celui qui projette d’endisquer ses premières créations dans les mois à venir croit même que le talent est parfois subalterne à un bon réseau de contacts pour réussir dans ce milieu. Et même s’il avoue ne pas être angoissé à l’idée d’entendre enfin sa musique gravée sur vinylite, une pression certaine pèse sur les épaules de cet homme qui spine souvent à Québec et à Montréal dans la même nuit: il ne veut surtout pas décevoir ceux qui l’appuient depuis ses débuts.

Mais le singulier personnage n’est pas à une antinomie près. Paradoxe ultime de celui qui gagne sa vie comme musicien, Marco G (qui joue indéniablement du mixeur) est presque devenu sourd à la suite de ses expositions répétées à des niveaux de décibels qui dépassent souvent l’entendement. Comme quoi ce roi du Dagobert n’avait pas mis ses écouteurs à l’envers…

Marco G est platiniste résident chez Dagobert tous les jeudis et sera de l’alignement du Bal en Blanc le 31 mars prochain à Montréal.

Aussi à surveiller
Ce vendredi, l’événement Dreamland 1.9 organisé par Cirrus Corps met en vedette The Coffee Man d’Ottawa (Nu-NRG) et Miss Innocent de Vancouver (Acid Trance), l’une des figures de proue du circuit rave de la côte ouest canadienne. Infoligne: 254-9540