Après coup
Après coup
Les afterhours présentent tous plus ou moins le même concept: un D.J., des haut-parleurs et des lumières dans une salle carrée. Alors comment rendre une expérience unique? Une question que se posent beaucoup de fêtards mais à laquelle très peu de promoteurs tentent de répondre. Certaines exceptions ont cependant pris forme lors d’événements comme Free Bamboo Butterfly au Sona, Circo de Bakuza au Festival Juste pour rire (et dans certains clubs) ou encore la première édition des partys Hot & Dry du BBCM. Chacun de ces événements, comme tous les projets auxquels participe le promoteur Carlos Correal, immergeait littéralement les gens dans un univers original (dans l’ordre: ambiance tropicale, grecque et fête foraine). "Je pense que tout a commencé avec mon amour pour le cinéma lorsque j’étais enfant", raconte le promoteur qui présentera Save the Robots ce vendredi au Sona. Ses parents ayant refusé qu’il fasse carrière dans ce domaine, il a entrepris, sans succès, des études en science. C’est plutôt en produisant des partys dans des entrepôts qu’il a su retrouver sa passion, alors que le terme "rave" n’existait toujours pas au Québec.
"Je n’ai jamais particulièrement aimé aller dans un événement seulement pour écouter un D.J., affirme-t-il. Le terme "D.J." n’a plus vraiment de valeur; ce qui est encore plus important, ce sont les amis qui t’accompagnent et l’environnement!" C’est ce qu’il tentera d’appliquer lors de Save the Robots, préparé en collaboration avec un ami, Steeve Henry, qui travaille habituellement sur les décors de films (de vrais décors de cinéma devraient d’ailleurs égayer l’afterhours pour ce party). "À Montréal, la compétition des afterhours tourne autour des meilleurs D.J. invités: ils sont en train de manquer le bateau. La valeur d’un concept est beaucoup plus grande que celle de l’artiste en soi. C’est sûr qu’il y a une dizaine de D.J. qui vont remplir un club de trois ou quatre mille personnes. Mais tout le reste est du pareil au même pour le propriétaire d’un club. Il y en a qui continuent à débourser et il y en a qui se réveillent."
"Je pense que tout le phénomène rave portait sur les gens qui avaient l’impression de faire partie d’un clan, d’un groupe, d’une histoire. Il faut des sensations. On connaît la scène des afterhours où les gens veulent juste danser jusqu’à 10 h du matin. L’idée est d’aller chercher plus loin quelque chose qui ne sera pas oublié…"
G O’Brien, Philgood et Alain Thibault (live) s’occuperont de la musique.
Aussi à surveiller:
JEUDI 30 MAI
– La Vancouvéroise Granny’Ark est de retour en ville pour accompagner Sarcastic et Kidstatik lors d’une édition spéciale multimédia de la soirée Teckstyle du Blue Dog avec le V.J. Mindlabs.
VENDREDI 31 MAI
– Le pionnier de la scène torontoise Kenny Glasgow vient faire bouger, avec son hard-house et électro ludique, la piste de danse de l’Aria.
SAMEDI 1ER JUIN
– Les productions Sweet Leaf s’attaquent au Cégep Maisonneuve avec Cloning Technology. Les D.J. Bodhisava et Five Alive de Calgary, DSP de Toronto et Orange Peel vs John Smith de Londres transmettront un amalgame de breaks, hard-house, hard-techno, acid-techno et hard-trance. Déco par Mini-Tank (!) et permis déjà assuré. Information: www.sweetleafproduction.com.
MARDI 4 JUIN
– Précédées d’une présentation du court-métrage Miaou! de Ranang Rousseau et du lancement de Rondo pour trompette des 12 poissons, les platines teck-house de Jean-Michel Nivoc se feront entendre à la soirée Éclectik des Folies.
Top 3 – Philip Sherburne
1- Recloose – Ain’t Changin [Planet E]
"Matt Chicoine, de Detroit, garde un niveau de soul élevé sur le premier simple extrait de son premier album, Cardiology. C’est la fusion parfaite du broken beat, du soul de la Motor City et du techno minimal, avec en plus un léger swing two-step."
2- Dibaba – Flow My Tears the DJ Said [WideLeft]
"Je ne sais rien à propos de cet artiste OU de cette étiquette, mais cette pièce est une vraie tempête, dans la même veine que Recloose – des rythmes roulant tranquillement, les arpèges d’un orgue qui montent et descendent comme des fermetures éclair, et, au-dessus de tout cela, la plus triste voix féminine prise dans un échantillon."
3- Super_Collider – Messagesacomin [Rise Robots Rise]
Le premier simple extrait de la nouvelle collaboration entre Jamie Lidell et Cristian Vogel est légèrement syncopé dans un genre qui, encore une fois, rappelle vaguement le two-step que j’aime tant. Avec une basse irrégulière menée par une voix r’n’b qui donnerait le goût à n’importe qui de sortir son coeur, le secouer un peu et le remettre à sa place. Le mix de MDK est encore plus dur et efficace que l’original.
Sherburne, corresponsant de San Francisco pour le XLR8R et le Wire sera à MUTEK pour exposer son grand talent de D.J. à la S.A.T., ce samedi, à la suite des performances de 14 h (AGF, Dlay, Stephan Mathieu, etc.). Les amateurs du festival devront également surveiller quelques nouveautés cette année, comme la série cinéma présentée à Ex-Centris et la série de conférences au Goethe-Institut. Information: mutek.ca.