BPM à Paris
Sur le bord de la Seine, au quai de la gare, est accosté un bateau rouge battant pavillon français. Peinard, il ne prend plus le large, et accueille plutôt quotidiennement son lot de fêtards. Le Batofar, endroit réunissant bar et resto sur le pont et club dans la coque, est de ces lieux qui donnent le pouls de la vie électronique parisienne. Plusieurs visages montréalais connus étaient rassemblés dans la cale vendredi dernier, alors que débarquait, encore une fois cette année, le festival M.E.G. (Montréal Électronique Groove), présentement en tournée en Europe. Pour l’occasion, tous les aspects des musiques dansantes et live de notre ville avaient été réunis avec, dans l’ordre, Freeworm, Stereomovers et le collectif Epsilonlab.
Accompagné d’un flûtiste (belle idée!), DJ Mehdi et la version D.J. du duo français Troublemakers étaient au poste pour réchauffer la salle. Au premier contact, le public a semblé difficile à convaincre, et ce, malgré leur très bonne performance. Le groupe de Freeworm (rappeur, accordéoniste/bassiste, programmeur et V.J.) a par la suite trouvé la recette pour satisfaire la foule parisienne avec son drum’n’bass aux accents dub, un genre très prisé en France. Les 300 personnes se sont donc tranquillement réconciliées avec la dance, de Vegetation=Fuel à Gran Manje, et se sont rapprochées petit à petit du devant de la scène. Par la suite, la coupure fut plutôt radicale avec l’arrivée en piste des Stereomovers, ce duo de Laval qui fait aujourd’hui courir toutes les têtes chercheuses du house progressif. Signés sur l’étiquette de Deep Dish à Washington, Alex et Simon sont promis au succès populaire (et radiophonique, surtout en Europe) avec leurs rythmes rapides et échos, surplombés de la voix d’Alex, qui s’inspire sans contredit de Depeche Mode.
Suivit la performance particulièrement hard-techno de Mateo Murphy, qui nous a fait comprendre, lors de son set, son affiliation avec Misstress Barbara. Éloi Brunelle s’est aussi démarqué par un set très dur, malgré les basses du système de son du Batofar, spécialement rondes et puissantes. D’ailleurs, à la toute fin du set (horreur!!!), l’ordinateur de Brunelle a planté, nous faisant découvrir la nature chialeuse des Français qui réclamaient le retour de la musique, le tout parsemé de quelques "tabernacle" et "hostie" narquois prononcés avec l’accent local pour nous rappeler qu’ils connaissaient bien l’origine des artistes présents sur scène. Très calme, Brunelle s’est alors amusé à prendre des photos de la foule. Quelques minutes plus tard, cette situation se répète et sonne ainsi l’arrivé de Pheek et son house moins lourd et plus malléable (une nouvelle direction très prometteuse). Il faudrait aussi mentionner l’apport des V.J. tout au long de cette soirée, les images de danse de Pillow, le graphisme coloré de Yan Breuleux et de M. Edgar.
Attendez-vous à un été plutôt relaxe à Montréal puisque tous ces groupes continuent leur séjour à l’étranger ou repartent en tournée pour l’été, que ce soit avec le programme Someone Else (Éloi, Pheek, Mateo, Ghislain Poirier, Alice and the Serial Numbers, etc. – voir la section Scène locale de la semaine dernière), ou sporadiquement comme Freeworm au Brésil en août, et les Stereomovers avec Deep Dish à la fin de l’été.
Aussi à surveiller:
SAMEDI 15 JUIN
– Un des partys les plus respectés de la Grosse Pomme débarque chez nous! La soirée deep-house Bang the Party déménage à Montréal. La première aura lieu au 1313, rue Sainte-Catherine Est. Le promoteur et résident new-yorkais E-man sera de la partie à chaque semaine, tout comme les Montréalais Uzi, Jojoflores et DJ76. Information: www.bangtheparty.com.
– Le party Evilution d’Agumon Production réunit dans la salle hardcore drum’n’bass Psyko lePunk, .exe, Mouton Noir, Mekkadom, tandis que la deuxième salle plus éclectique rassemble Peter, Devil kidd, The Vibe Monkey, Luckycharm et Crisys (billets à être annoncés). Information: 972-3555 (aussi: [email protected] ou [email protected]).
– La série de party drum’n’bass In Da Jungle des Kracked Knuckles en est à sa cinquième édition avec pour l’occasion la présence de DS-1 de Toronto ainsi que les résidents D-Joos, Axionfigga, Galaksy et Accomplice (5 $ à la porte seulement). Information: 401-6774
– Le Britannique maître du house progressif Steve Lawler sera à l’Aria.