Ultrason
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On l’appelle la Mecque de la musique électronique et la comparaison n’est pas exagérée, si l’on en juge par l’ampleur du pèlerinage qui s’y déroule chaque année. Le festival barcelonais Sonar réunit annuellement des dizaines de milliers de personnes (on parle de 100 000 cette fois) autour de tous les courants de la musique électronique. Le jour, le Musée d’art contemporain de Barcelone se transforme en Sonar by day avec cinq salles de concerts, en plus d’expositions médiatiques, de conférences et d’une petite foire professionnelle d’une soixantaine de stands. Le soir, d’anciennes installations olympiques renferment les trois salles du Sonar by night, sorte de méga-rave offrant trois fois la capacité d’un party au Centre Molson.

Je me suis donc dévoué à la cause du jeudi 13 au samedi 15 juin, et j’ai affronté cette machine gigantesque avec la motivation d’un marathonien. D’autant plus motivé que près d’une quarantaine de Montréalais impliqués de près ou de loin dans la scène locale étaient également au rendez-vous.

Première journée: l’arrivée se fait dès l’ouverture à midi. Après vérification, le stand partagé entre MUTEK et Someone Else – le programme financé par le gouvernement canadien qui permet à une dizaine d’artistes d’ici de partir en tournée en Europe cet été – est bien placé dans la foire et les artistes montréalais se préparent à répondre à la demande avec force cartes d’affaires et disques promotionnels. Côté spectacle, l’éclectisme du festival se révèle, allant de l’écurie Ninja Tune (excellent set hip-hop de DK et belle performance jazzy de Cinematic Orchestra) à Tigerbeat6 (rap gay-politico-lo-fi de Gold Chains). La journée se termine vers 21 h, et on a juste le temps de passer prendre un petit goûter avant de plonger dans le Sonar by night. Ici, pas de fouille excessive; tout le monde entre allègrement sur le site alors que le Japonais DJ Krush entame son set hip-hop sombre et mélodique dans la première section et que l’électro s’enchaîne dans la salle extérieure avec, à la suite l’un de l’autre, Crossover, Vitalic et Ellen Allien (un set vraiment efficace!). Ensuite, dodo la langue à terre.

Deuxième journée, changement radical: si l’on croyait la foule nombreuse la veille, elle est devenue omniprésente aujourd’hui. Un regain d’énergie permet de découvrir l’étiquette Morr Music et son excellent tech-house, ainsi qu’un sublime showcase Leaf Label (un live de Murcof, Manitoba et un set D.J. du responsable de l’étiquette, Tony Morley). Plus tard en après-midi, la quantité de gens présents oblige les organisateurs du festival – réglé au quart de tour – à fermer l’entrée pour la performance de Pan Sonic vs Peaches et celle de Kid 606.

La dernière journée, c’est la frénésie. Tous les musiciens montréalais sont fatigués et étouffés par la masse (trop de gens, pas assez de contacts humains), les shows se succèdent mais paraissent se ressembler tous. Après une heure et demie, je sors, exténué. Belle découverte tout de même en cette journée: les D.J. Oliver et Luciano, dirigeants de l’étiquette Mental Groove (très appréciés par tous les Montréalais que j’ai croisés; décidément, le tech-house est plus populaire que jamais chez nous).

En plus du festival principal, plusieurs événements extérieurs ont eu lieu dans la ville, dont deux off-festivals, Versus et Wrong. Plein de bonnes choses nous ont échappé ou comblé: Pole (D.J.), Super_Collider (live), Jan Jelinek (live), DJ Hell, Aphex Twin (D.J.), Adam Beyer, soirée Kompakt, etc.

En comparaison, bien qu’il soit plus pointu, le festival montréalais MUTEK offre un cadre beaucoup plus sympathique, simplement par son ampleur raisonnable. Le Sonar 2002 nous a tout de même permis de prendre le pouls de l’électronique mondiale. Ce pouls sonne l’heure de la diversité autour du tech-house, du ragga, du drum’n’bass et du house minimal. Mais j’avoue qu’à la sortie de cette tornade musicale, la seule chose qu’on avait en tête était d’aller rejoindre la mer et son sable chaud…

Retour sur la tournée du M.E.G.
Semble-t-il que Londres fut magnifique pour Freeworm samedi dernier, tout comme Neuchâtel le fut pour la gang d’Epsilonlab qui s’est dévergondée devant plus de 1000 personnes en furie. Constatez-le par vous-même à l’adresse suivante: www.expo.02.ch. Vous pouvez aussi voir la performance au Batofar sur le site du club: www.batofar.org.

Aussi à surveiller:
VENDREDI 21 JUIN

– Le D.J. montréalais G O’Brien (alias G in the Box) reprend du service une nouvelle fois au Sona ce vendredi pour le lancement de son album mixé sur l’étiquette anglaise Superstition.

– L’événement Sync! immergera ses participants dans un univers particulier avec la présentation d’oeuvres multimédia associées au travail de D.J. Suivront, à la S.A.T., les D.J. Mini, Tao-Nhan, Paratornerf (live), 01ek + kciN (multimédia) et Nuclear Ramjet (live). Pour tous les goûts, de l’électro au hard-techno, en passant par le trance (dès 19 h 30, 12 $ à l’avance). Information: 221-0535.

SAMEDI 22 JUIN

– La D.J. trance Sandra Collins arrive de Californie pour présenter un set à l’Aria.

DIMANCHE 23 JUIN

Soundshaper et Maüs seront au tout nouveau Unity II.

JEUDI 27 JUIN

– La soirée Tekstyle du Blue Dog reçoit Naw de Toronto en performance live pour un set de techno minimal.