Qu’est-ce qui unit les Chicks on Speed à Akufen?
Qu’est-ce qui unit les Chicks on Speed à Akufen? Musicalement, pratiquement rien, les premiers étant un groupe électronique post-punk et le second, un artiste tech-house. Par contre, leur travail sur scène requiert exactement les mêmes outils: un ordinateur portable et le logiciel Live. En deux ans seulement, la popularité de ce logiciel en a fait une véritable référence dans la communauté des musiciens électroniques. Son interface est simple, directe et stable, ce qui lui donne l’avantage d’être beaucoup plus polyvalent que la majorité des programmes similaires. J’ai rencontré à Berlin mardi dernier un de ses créateurs, Robert Henke, lui-même musicien sous le nom de Monolake (il a joué en duo outre-Atlantique au dernier Mutek avec Deadbeat: lui à Berlin et Deadbeat à Montréal). "Les gens qui travaillent pour des compagnies de logiciels établies et plus traditionnelles sont aussi des musiciens, raconte Henke dans un café de la capitale allemande, mais ils sont des musiciens d’une autre génération. Ils ont simplement mal compris l’évolution de la musique depuis 10 ans. Leur approche face à la production musicale est celle d’un professionnel dans un méga-studio de rock’n’roll où l’on réalise le dernier succès de Madonna…" Grossièrement, le logiciel Live permet de mettre des sons en boucle et de les modifier à l’aide de fonctions très élémentaires.
En quittant le duo Monolake en 1999, Gerhard Behles, fort d’une formation de programmeur, fonde la compagnie de logiciels Ableton au sein de laquelle il crée avec son ancien partenaire le logiciel Live. Ableton emploie aujourd’hui 22 personnes, dont Henke. "Nous avons été tellement souvent sur scène que l’on s’est assez facilement rendu compte des forces et des faiblesses des autres logiciels, poursuit-il. La chose la plus évidente lorsque l’on joue live, c’est qu’on ne peut prendre qu’un nombre limité de décisions à un même moment. Par exemple, plus ce que tu tentes de faire est complexe, plus tu risques d’avoir à préenregistrer des séquences. La machine parfaite pour faire du live est un 808 [modulateur utilisé par les pionniers du techno qui a d’ailleurs inspiré le nom de la formation 808 State], cependant elle est limitée dans les sons. Mais à la base, tous les instruments de musique ont un nombre limité d’options. Prenons un saxophone, par exemple: il a une interface plutôt simple. Après avoir appris à l’utiliser, tu peux enfin t’exprimer. De plus, les instruments de musique ont été créés pour réagir au moment voulu par le musicien. Et c’est là la différence entre le logiciel Live et tous les autres: on a tenté d’en faire quelque chose avec lequel il était possible de jouer!"
(suite de l’entrevue avec Robert Henke la semaine prochaine)
Au pied de l’arc-en-ciel
Toujours plus gros, toujours plus grand: les festivités entourant la Fierté gaie sont inconditionnellement flamboyantes et regorgent de partys incontournables. Quelques suggestions? Les hommes en cuir se rencontreront avec Mat Ste-Marie le vendredi pour Homorama, et les femmes le samedi pour Lesbomonde. Cependant, pour une ambiance moins sectaire, le party New Society risque de plaire à tout un chacun, homos et hétéros, fêtards et mélomanes. Ce vendredi soir, on réunira au parc Émilie-Gamelin le duo multimédia Pureform, véritable bombe énergique qui possède tous les atouts de la forme live, des images aux sons. Il sera suivi par le retour de Sylvain Houde, ex-Jardiniers, dans une collaboration avec le saxophoniste Charles Papasoff. Les D.J. Mightykat (house minimal) et Misayo (deep-house) complètent le tableau (gratuit). Sinon, toute la fin de semaine sera occupée dans le Village avec des partys dans les clubs comme dans les rues. Information: www.diverscite.org.
Aussi à surveiller:
VENDREDI 2 AOÛT
– Astral Projection, un autre célèbre groupe de transe psychédélique d’Israël, revient en ville après quelques années d’absence. Toujours plus populaire, il se produira cette fois-ci à l’Aria.
SAMEDI 3 AOÛT
– Le premier événement organisé par les gens du site Internet montreal-rave.com se nomme Escape et comprend une salle principale avec Indica, Mad, Tao-Nhan et Wizz ainsi qu’une salle électro, breaks et drum’n’bass avec Mini, G O’Brien, Mini et Pat Davis (15 $ à l’avance).