Reggaetown
Où se cache le reggae à Montréal? À l’est de la Main, on serait porté à croire que les soirées relax et enflammées de cette musique jamaïcaine ne se font presque plus entendre. Pourtant, le reggae est bien vivant, si l’on parvient à effacer le clivage géographique…
Sans connaître l’envergure de salles situées dans d’autres coins de la ville, sur la boulevard Saint-Laurent, la tendance est plutôt au dub. C’est en tout cas l’explication de Ms. B, D.J. invitée à l’événement africano-reggae Shine ce soir à la Sala Rossa. "De ce côté-ci de la ville, sur Saint-Laurent, les gens préfèrent le dub ou les origines du reggae. Plus haut, dans le coin de Côte-des-Neiges ou de NDG, il y a une plus grande scène dancehall et c’est là où se tiennent tous les musiciens. Malheureusement, ces deux scènes sont plutôt divisées et évoluent indépendamment l’une de l’autre." Cette D.J. incarne tout à fait le pont entre ces deux sphères qui se mélangent peu. Elle est en effet résidente aux mercredis Champion Sounds du Blizzarts avec Macah, Andy Wiliams et Wig, et travaille pour la salle Rainbow-ites dans NDG. "La plupart des partys reggae sont de ce côté-là de la ville. Le Rainbow-ites, le Tiffany’s, et même LaSalle a son propre club, le Spice Club. Les groupes importants de Montréal, comme Little Thunder, Fire Squad, Rolex, ne jouent jamais dans l’est de la ville. C’est dommage, il y a une division, je ne sais pas pourquoi. C’est peut-être la montagne dans le milieu (rire). Et je crois que ce jeudi risque d’être intéressant justement à cause du mélange des genres et des gens." Ce soir, à la Sala Rossa, boulevard Saint-Laurent, on retrouvera le percussionniste Ahmadou Ngom, le guitariste reggae Kali ainsi que le groupe Ark of Infinity, aux ascendants reggae, funk et afro-beat. Kani et J.D. accompagneront Ms. B aux tables tournantes pour cet événement organisé au profit du Groupe de recherche et d’initiative pour la libération de l’Afrique (GRILA) et la Librairie Alternative (10 $).
Rave militaire
Le port de Rimouski-Est accueillera un des concepts les plus intéressants avec Nipigon, une fête sur le destroyer de classe Annapolis du même nom, appartenant jadis à l’armée canadienne. Avant d’être coulé au fond du fleuve pour servir d’épave artificielle aux plongeurs sous-marins, le navire vibrera une dernière fois grâce aux sons de Mateo Murphy et de D.J. de la région de Québec et du Bas-du-Fleuve (45 $). Information: [email protected].
Aussi à surveiller:
JEUDI 19 SEPTEMBRE
– DJ Gnat arrive au Saphir avec les nouvelles soirées Runnin’ qui coïncident cette semaine avec le lancement du disque d’Adam L Tour Sessions pour une fête tout en drum’n’bass.
VENDREDI 20 SEPTEMBRE
– Le D.J. house Dennis Ferrer passe en ville dans le cadre d’un pré-party au Ilume pour la sortie de son disque Where I Live avec Kerri Chandler sur l’étiquette locale Bombay (10 $).
– Encore une nouvelle soirée électro dans le Village, au Unity II cette fois-ci, avec les D.J. Philgood, Soundshaper et votre hôtesse Sheena Hershey (gratuit avant 23 h).
SAMEDI 21 SEPTEMBRE
– Toujours au poste, le party mensuel In Da Jungle célèbre la sortie de la compilation Oscillate avec les D.J. invités Jocelyn D et Queensyze de Toronto, en plus des résidents habituels (10 $). Information: 401-6774.
DIMANCHE 22 SEPTEMBRE
– Issu des warehouse parties de la Côte-Ouest américaine où il a fait son nom, le D.J. house Doc Martin roule sa bosse depuis plus de 15 ans. Il poussera les vinyles au Stéréo dans la série Solution de Nav Bhinder. Bien que l’événement se déroule toute la nuit dans la grande salle, un bar à alcool sera ouvert jusqu’à 3 h (20 $)!
LUNDI 23 SEPTEMBRE
– Soirée dédiée aux rythmes breaks de toutes sortes ce lundi au Blizzarts puisque tous les producteurs locaux sont invités à apporter leur MP3 pour les inclure à Final Scratch, le logiciel permettant de jouer des fichiers numériques sur une table tournante. L’événement Beets from the Backyard Garden présente Y.R.D.M., Sixtoo et Scott C entre autres (gratuit).
Top 3 – Mitchell Akiyama
1. Phoenecia – Somory [Warp]
"Extrait de leur album maintenant classique Randa Roomet sur Warp. Profond, chasseur… et funky. La musique dance peut vous donner des cauchemars."
2. Moodyman – I Can’t Kick This Feeling When It Hits [Planet E]
"Cette pièce s’est retrouvée dans tous mes sets de D.J. depuis 1998. Musique house dissonante, comme une pluie sous le soleil."
3. Kit Clayton – [Re]transmissions of Simplicity [Background]
"Extrait de la compilation Futuristic Experiments. Preuve que le dub a laissé son empreinte sur tout. Une superbe pièce qui sonne encore mieux lorsque juxtaposée sur n’importe quelle pièce."
Maintenant habitué aux performances live, Mitchell Akiyama replonge dans sa collection de disques ce soir à la soirée The Grill du Blizzarts avec les résidents T’cha et Bliss (3 $).